Intégralité de la contribution intitulée "Réflexions de bases sur la transition écologique"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Transition écologique le 10 mars 2019 à Manosque .

Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ? [Autres]
Aujourd'hui, avant de se lancer dans toutes les directions, il y a lieu de faire d'abord un inventaire et un bilann

Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?
L'inventaire et le bilan sont indispensables pour définir les objectifs et les priorités des objectifs ; a ce jour, devant la foison des propositions et des idées, on fait tout et son contraire ; exemple pour limiter les rejets de CO2, on se propose de limiter le parc nucléaire qui ne rejette pas de carbone ; son remplacement, voir l'exemple de l'Allemagne se fait par le charbon ou le gaz qui rejette du CO2; pour limiter le rejet de CO2, on préconise l'essence au diesel qui rejette moins de CO2 ; certes, il y a des rejets de particules fines, mais le niveau est inférieur depuis des années avec la mise en place des filtres; les particules fines des moteurs électriques (freinage en particulier) seront quantitativement du même ordre et leur toxicité (métallique) est peut être aussi sinon plus nocive. Il faut donc, après inventaire et bilan, établir des plans à long terme en prenant en compte les évolutions : aujourd'hui, la consommation électrique est quasiment identique été comme hiver et dans le futur, de nuit comme de jour ; la production énergétique doit donc être multiple mais permanente; or la plupart des énergies renouvelables développées aujourd'hui sont aléatoires et ne peuvent donc rentrer que dans un système diversifié avec une production de base assurée; le problème du stockage de l'énergie, si c'est un problème posé aujourd'hui, il le restera dans le futur et vu les quantités d'énergie nécessaires, le stockage restera toujours marginal et ne servira que de compensation de production tout comme les énergies renouvelables aléatoires. Une question simple : si notre parc voiture passe pour moitié à l'électrique, quelle sera la consommation et dans quels créneaux journaliers ? A ce jour, il n'y a aucune réponse sur la table. Les voitures diesel délaissées pour raison de transition écologique sont exportées par milliers vers les pays d'Afrique et d'Asie, qui du coup vont contribuer fortement aux émissions de CO2, oxydes d'azote, particules fines et de ce fait ne contribueront en aucune façon à la réduction des émissions à effet de serre; de plus, il est à parier, vu l'entretien des véhicules et leur utilisation, que les émissions de polluants seront en augmentation sensible. La production des terres rares, nécessaires au développement des énergies renouvelables, pose, faute d'inventaire et de bilan préalables, des problèmes tout aussi cruciaux : localisation principale en Chine, nécessité d'extraction à partir de minerais contenant souvent en parallèle des produits radioactifs (radium, thorium, uranium) qui, après séparation des terres rares, restent comme déchets radioactifs dans les périmètres d'extraction. En France, la production de terres rares à La Rochelle, produit plusieurs milliers de m3 de déchets radioactifs, qu'il est nécessaire de conditionner, d'entreposer puis de stocker. La production de batteries, impose d'importer le lithium puis de recycler ; les filières de recyclage à ce jour n'existent pas : un inventaire et un bilan sont nécessaires avant de se lancer à corps perdus dans la filière électrique. Voici, quelques problèmes techniques ; il va de soi, qu'en parallèle, il faut des bilans et des inventaires économiques. L'instauration d'une taxe carbone, ne résoudra en rien cet aspect ; il faut là aussi, cibler les priorités et établir un calendrier afin d'atteindre les objectifs fixés. Concernant la production d'hydrogène, si le Président a approuvé le projet Hygreen (production d'hydrogène à partir du photovoltaïque et stockage en couche de sels), a-t-il réfléchit aux problèmes posés par le stockage en milieu naturel : diffusion de l'hydrogène dans le milieu (le stockage de déchets radioactifs dans le sel en Allemagne produit de l'hydrogène par radiolyse et celui ci diffuse naturellement dans le massif), les réactions secondaires de l'hydrogène avec les impuretés naturelles (bromures, iodures, etc...) pouvant conduire à une nécessité de purification de l'hydrogène avant utilisation (usine à construire) ; enfin le transport nécessite des canalisations en acier spécifique dont le coût est supérieur à un million d'euros/km ; du stockage au points d'utilisation des centaines de kilomètres seront nécessaires. Enfin, a-t-on réfléchi aux stationnements des voitures dans les garages souterrains avec les nombreux risques d'explosions. Il faudra complètement changer la construction des bâtiments destinés à recevoir ces véhicules. Aujourd'hui, les voitures utilisant du GPL sont interdites dans les parkings souterrains.

Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?
Je ne peux pas répondre scientifiquement à cette question ; depuis des millénaires, il y a eu des variations climatiques; l'influence de l'homme est certes à prendre en compte; mais est-ce le seul ? Les rejets industriels nécessiteraient aussi d'être améliorés drastiquement

À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?
Oui

Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?
Je réduis ma consommation : depuis 1978, solaire thermique; depuis 2005, production photovoltaïque; depuis 2000, diversification et économie de chauffage : double isolation, pompe à chaleur, chauffage avec insert bois ; une installation pour l'autoconsommation est prévue si les finances suivent.

Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?
C'est fait

Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?
mettre en place de façon systématique la production d'ECS dans les nouvelles constructions (avec stockage

Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?
Oui

Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?
c'est fait ; cependant, il faut signaler que le passage à la pompe à chaleur nécessite une énergie d'appoint pour des basses températures (-5°C) ; les dispositions actuelles, de suppressions des chauffages fuel, et autres, nécessiteront des compléments. par ailleurs, l'estimation de ces changements (consommations électriques plus importantes) nécessitent de voir si la ressource existe et s'il ne faut pas rapidement mettre en place de nouvelles productions non aléatoires.

Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?
Je n'utilise pas la voiture pour des déplacements quotidiens

Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?
Les transports en commun sont peu nombreux et nécessite, pour sortir du périmètre du quotidien de prendre la voiture.

Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ?
Les transports en commun

Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?
Il revient aux collectivités et à l'Etat de se charger de mailler le territoire

Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?
Une politique commune en matière d'énergie au niveau européen ; actuellement on assiste à l'inverse : plusieurs pays européens sortent du maillage de transport pour ne pas subir les inconvénients des productions d'énergie aléatoires (photovoltaïques, éoliens, pour stabiliser le réseau national. Plusieurs alertes au black out européen ont eu lieu cet hiver, peut-être n'est t-on pas loin d'une réalité qui ferait peut-être réfléchir les décideurs sur une vraie transition écologique et sur les inconvénients de décisions à l'emporte pièce qui fleurissent au quotidien : chacun à sa solution, chacun jette l'anathème sur les productions carbonées sans proposer d'alternative crédible. Les transports d'énergie sont à repenser au niveau européen.

Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Je souhaite tout particulièrement que l'on mette en place un plan sur 30 à 50 ans pour la production d'énergie afin de pouvoir au fur et à mesure faire évoluer la ressource mais aussi permettre les adaptions nécessaires : industrielles, domestiques. Enfin, il faut chiffrer ce plan et le mettre en place progressivement. Dans ce sens la taxe carbone ne résoudra rien, car 1) il faut un plan 2) il faut le chiffrer 3) il faut le panifier et fixer les priorités afin d'orienter les financements. C'est à ces conditions, que les gens adhèreront et accepteront de participer financièrement à l'effort demandé.


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