Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ? [Autres]
Le problème concret le plus important dans le domaine de l’environnement est l’indissociabilité des problèmes dans le domaine de l’environnement. Aujourd’hui, nos problèmes sociaux, d’alimentation, de santé, de dégradation des sols de l’eau et de la biodiversité, de pollution, d’évènements climatiques extrêmes, de production d’énergie etc. sont directement alimentés par notre mode de vie et le fonctionnement de notre économie mondialisée. Cessons également de dissocier écologie et progrès social.
Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?
Oui
Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?
Je m’interroge sur la légitimité de fonder une famille. Ne sommes-nous pas trop nombreux déjà à dérégler le fonctionnement de notre environnement ? Oui, je vois tous les jours la pollution maritime et la raréfaction des espèces. Oui, j’entends tous les jours à la radio des tragédies en cours car des migrants ont pris la mer malgré le mauvais temps. Oui, je vois sur les étals des poissons venant de l’autre bout du monde car les ressources proches sont épuisées. Oui, l’air des villes est pollué. Notre vie quotidienne est impactée par les causes et les conséquences du changement climatique. Parler du changement climatique seul implique d’initier des solutions curatives et non de traiter les sources du problème. Exemple : le recyclage. Cessons de produire des emballages avant de penser à les recycler. Exemple : le chômage. Cessons de produire à l’autre bout de la planète avant de penser à ne pas fermer une centrale nucléaire sous prétexte que cela supprime des emplois. Subventionnons les bons secteurs d’activité… L’écologie crée de l’emploi.
À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?
Oui
Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?
Chacun peut contribuer à titre personnel, chacun doit le faire. Beaucoup de citoyens le font déjà à leur échelle. Cependant ces efforts individuels indispensables doivent être complétés par une action régionale, gouvernementale, européenne. J’ai la sensation que malgré notre système démocratique il est impossible de faire pencher la balance vers des mesures courageuses qui doivent être prises à échelle collective en ce qui concerne l'agriculture, l'urbanisme, l'économie, le progrès social. Je peux protéger l'environnement à titre individuel: en limitant mes déplacements, en faisant du vélo et du train, en n’achetant pas de produits emballés, en mangeant local biologique et fléxitarien, en m’investissant dans la vie associative, en choisissant d’exercer un métier qui contribue à trouver des solutions pour la transition énergétique, en repensant l’assainissement et le chauffage de mon logement, en échangeant sur l’environnement avec mon entourage, en allant voter, en me cultivant, en cultivant, en essayant de prendre du recul sur l’interconnexion de tous ces problèmes environnementaux et sociaux auxquels nous devons trouver une réponse satisfaisante…
Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?
Modifier son mode de vie est à la fois une question de conviction et de moyens. Convaincre par l’éducation, l’accès à la culture. Donner les moyens à tous de se nourrir avec des produits de qualité, d’avoir des commerces de proximité – qui dit proximité dit limitation des déplacements polluants - accessibles en termes économiques, en détaxant les produits locaux et biologiques en circuits courts. Limiter la publicité pour ne pas inciter à surconsommer mais concentrer son budget sur son alimentation et ses loisirs. Inclure du woofing ou des travaux relatifs à la préservation de l’environnement dans le service civique en cours d’élaboration. Travailler sur l’urbanisme pour inciter à prendre son vélo sans risquer sa vie (sic) ou les transports en commun. Je tiens cependant à souligner que les questions que vous posez sont trop orientées. Je me doute que ce questionnaire est extrêmement bien étudié et que vous l’avez pensé de façon à insister sur la responsabilité de l’individu plutôt que de la collectivité : c’est discréditer sciemment l’action politique. Extrait d’un article du Monde diplomatique (février 2019 – Eh bien, recyclez maintenant !) pour illustrer : « à l’exigence d’une transformation du système, désormais présenté comme stratosphérique, stérile, se substitue la prétendue autosuffisance d’une réforme des pratiques individuelles, censées pouvoir changer les choses petit à petit, sans action collective ni conflit ».
Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?
Revenu universel et éducation. Réintroduire le système de consigne pour les bouteilles et l'étendre à l'ensemble des contenants. Limiter les espaces/temps de publicité. Interdire les maisons vides.
Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?
Oui
Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?
Crédit d'impôt.
Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?
Oui
Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?
Le train reste trop coûteux. Il est encore dangereux de rouler en vélo dans la plupart des villes.
Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ?
Les transports en commun, Le covoiturage, L'auto partage, Le vélo
Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?
Etat, régions, communes… Choix de subventions (les bus sont subventionnés, pourquoi pas le train au même niveau ?). Intégration systématique de pistes cyclables dans les nouveaux projets d’urbanisme.
Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?
En termes d’énergie renouvelable, on peut dire que le gouvernement français n’a pas soutenu le développement de l’éolien offshore fixe (10 ans de retard et EDF/RTE n’ayant pas d’intérêt direct à sortir du nucléaire). Malgré cela, l’ingénierie et l’industrie françaises ont réussi à amorcer un leadership international dans le domaine de l’éolien flottant, soutenues par une PPE claire en 2017. Le ministère actuel de l’Environnement ne souligne absolument pas cet axe de développement dans le PPE 2018... Pourquoi ? Il faudrait commencer par soutenir l’innovation française dans le domaine du durable, qui participerait par essence au rayonnement du pays à l’international… il y a même de la création d’emploi à la clé, ou des reconversions !
Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Méthodes de financement de la transition écologique: taxations des plus riches et des transactions financières, transparence sur l'utilisation de l'impôt, boycott des entreprises qui ne s'orientent pas vers une gestion plus écologique et sociale dans les marchés publics.
Lire une autre au hasard