Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Le passage de l'humanité de la marche à pied au cheval, puis du cheval au véhicule propulsé par une énergie quelconque, a marqué chaque fois une innovation de rupture en ce qu'elle a bouleversé la façon dont les sociétés ont pu s'organiser autour de la mobilité. Le véhicule thermique a ainsi façonné nos vies, mais son impact environnemental s'avère catastrophique pour la survie de l'humanité. Le passage du thermique à l'électrique ne représente pas en soi une rupture, a fortiori si l'électricité nécessaire pour propulser le parc actuel et à venir reste pour une grande part produite à partir d'énergies fossiles ou nucléaire. Le passage au véhicule autonome, envisageable à un horizon plus très lointain grâce au développement de l'intelligence artificielle, représente par contre une rupture que les pouvoirs publics doivent stimuler et accélérer via des investissements ciblés. En supprimant la conduite par l'individu, le champ des possibles en matière de rationalisation des capacités (parc automobile, infrastructures routières) s'ouvre en effet considérablement. La propriété individuelle des véhicules devient en effet sans intérêt et le transport à la demande peut véritablement prendre son essor via un abonnement à des sociétés de service offrant une gamme de possibilités en matière de mise à disposition de véhicules, d'optimisation des trajets et de maximisation de l'utilisation des capacités en place, réduisant d'autant les externalités négatives liées aux transports. Il serait bon que la France, via ses constructeurs mais pas que, ne soit pas en retard pour cette prochaine révolution !