Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Le texte suivant a été rédigé par un Collectif de dirigeants et indépendants français, résidant dans le Metroplex de Dallas-Fort Worth, au Texas qui se réunissent sous le nom de «Club France». Le sentiment qui prévaut est un sentiment de défiance, qui peut entraîner la violence. On n’a plus confiance dans les politiques, sauf peut-être les Maires, dans les grandes entreprises, dans les syndicats. Il faut constater que le phénomène est mondial. Nous le voyons aux États Unis, mais aussi en Chine ou en Inde. Personne ne sait reproduire ce qui s’est passé au moment des trente glorieuses : obtenir simultanément croissance économique et réduction des inégalités. Mais nous pouvons faire des comparaisons. Hélas, même en Europe, la France n’est pas le bon élève. Les dépenses publiques de la France représentent 56,5 % du PNB, alors que la moyenne européenne est de 45,8%. A-t-on des meilleurs services en France que dans les autres pays européens ? Il faudrait le montrer, mais il y a de grands doutes. Le taux de chômage français est très élevé. Notre dette est à 100% du PNB. Notre commerce extérieur est très déficitaire. Nous sommes tout à fait d’accord avec le Président Macron sur la nécessité d’aider les entreprises et l’innovation. Certaines des mesures adoptées vont dans le bon sens, et nous souhaitons leur réussite. Mais les grandes entreprises font elles toutes le maximum dans la prise des risques ? Ne faudrait-il pas moduler l’aide, notamment fiscale, le plus fortement possible vers l’investissement, l’innovation et l’emploi, réalisés en Europe ? Il faut aussi être très ferme sur l’optimisation fiscale, quitte à taxer l’optimisation fiscale excessive. Il faut aider les entreprises qui font de la recherche, encourager le partenariat universités-entreprises, en s’assurant qu’il ne s’agit pas de camouflage. Il faut donner des avantages fiscaux aux entreprises étrangères qui investissent sérieusement en France, par exemple celles qui sont prêtes à s’engager sur des objectifs de longue durée. Bien entendu, il faut qu’au niveau européen, la concurrence soit loyale. Une attention particulière doit être portée aux PME, dont la France manque cruellement. Il faut qu’elles puissent accéder aux grands marchés publics européens et surtout à l’innovation. Le programme américain SBIR (Small Business Innovation Research) a montré son efficacité. Pourquoi n’a-t-on pas l’équivalent en Europe ? La question du choix des services publics à supprimer est posée. A-t-on vraiment exploré toutes les pistes de productivité pour que les services publics fassent mieux, tout en étant moins coûteux ? Il faudrait le démontrer. De très nombreux services peuvent être accomplis à distance ou être sous traités, de manière contrôlable. Il faut automatiser pour réduire les coûts, tout en maintenant la qualité de service. Pour les impôts des personnes riches, notamment très riches, nous sommes conscients que la taxe punitive n’est pas la solution. Comment les inciter à investir sur l’innovation et les solutions apportées au changement climatique ? Certains avantages fiscaux existent déjà. Pour faire mieux, peut-on considérer des taxes spécifiques dans ces domaines, qui puissent fonctionner comme des placements ? En cas de réussite de projets, des dividendes seraient versés. Pour le changement climatique, l’intéressement serait lié à l’amélioration de l’environnement. Si l’on peut s’orienter dans ce sens, il conviendrait que des agences indépendantes, et non l’État suivent les flux financiers. Bien entendu, les entreprises qui joueraient le jeu de la transition écologique verraient les investissements correspondants considérés comme des innovations. La question de l’harmonisation européenne, notamment à propos de la biodiversité est soulevée. Mais n’est-ce pas aussi pour cela qu’il faut que l’Europe se construise, comme nous avons construit la France, sur la base d’une identité commune, seule justification d’une solidarité européenne ? Pourquoi faire référence à l’approche scientifique seulement pour la biodiversité et pas pour le nucléaire, ou la France est mondialement reconnue, mais pour lequel l'approche est aujourd'hui essentiellement politique. L’écologie doit être scientifique dans sa globalité ! L’aménagement du territoire est abordé sur le plan de la représentation. C’est aussi un investissement considérable et un enjeu primordial, pour la compétitivité et l’attractivité du pays. Nous recommandons vivement que les aspects politiques ne priment pas sur l’expertise. Il appartient au gouvernement de créer la confiance en la matière. Au-delà, il faut juger la représentation sur des critères de coût-efficacité. Par exemple, l’empilement des structures à Paris est-il vraiment nécessaire ? Le gouvernement doit justifier ses choix de manière la plus claire possible. Il peut aussi demander aux citoyens de choisir entre deux solutions, en donnant tous les éléments d’information nécessaire. Sur toutes ces questions économiques, de taxation, de services publics, de transition écologique, d’aménagement et de représentation du territoire, l’État doit retrouver la confiance des citoyens. Elle manque terriblement aujourd’hui. La transparence et l’information sont primordiales pour restaurer cette confiance.
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