Intégralité de la contribution intitulée "vers des énergie renouvelable"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Transition écologique le 19 février 2019 à Lyon 3e Arrondissement .

Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ?
La pollution de l'air

Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?
Il est urgent d’avoir une vraie PPE qui prévoit au plus vite la fin du nucléaire, pour notre santé, pour notre sécurité et pour nos finances. Les réacteurs nucléaire émettent de la vapeur d’eau, quand 1 KWh est envoyé sur les lignes électrique, 2 kWh sont envoyés dans les cheminées de refroidissement émettant des gaz à effet de serre, la vapeur d’eau. (1/3 seulement de la chaleur du réacteur est transformé en électricité, les 2/3 réchauffent l’atmosphère). Mais à côté de ces cheminées de refroidissement, accolée au bâtiment réacteur il y a aussi une cheminée par laquelle s’effectuent des rejets d’effluents radioactifs et chimiques. Des gaz : carbone 14, tritium, des gaz rares : krypton 85, xénon 133, des halogènes : iode 131, des aérosols : césium 137, ruthénium 106, des produits d’activation : nickel 63, cobalt 60. Ces rejets ne sont pas visibles mais bien présents tout au long de l’année, contaminant doucement l’environnement. A la tête de nos projets nucléaires figure l’EPR réacteur conçu par AREVA, le fleuron du nucléaire mondial, entreprise qui a fait faillite et s’est éclaté en plusieurs entités dont ORANO, FRAMATOME et dont une partie a été rachetée par EDF grâce à l’apport de 8 Milliards par les contribuables français. L’EPR dont les premiers appels d’offre ont eu lieu en 2007, quelques mois avant la fin de l’enquête d’utilité publique (merci la démocratie,) était à la pointe de la technique. Notamment avec le système RIP (retour instantané en puissance) permettant une flexibilité d’utilisation. Un beau réacteur qui coûtera 3.5 Md et entrera en production disait-on fin 2011 début 2012. Très vite, une surprise, les ingénieurs remarquent que ce RIP pouvait conduire à une surcriticité à l’intérieur du réacteur et à une « explosion », de ce fait le système RIP est abandonné. En 2010, 2011, l’ASN adresse à EDF des courriers qui « mettent en cause la qualité de plusieurs constructions vitales pour la sécurité du futur réacteur EPR de Flamanville ». Photos à l'appui, l'ASN relève « des piliers de béton percés comme du gruyère ou grêlés de nombreux 'nids de cailloux' (zones remplies de pierres et presque dépourvues de ciment) ». Mais que ce passe-t-il, il n’y a plus de maçons en France ? En 2015, les pièces de contrôle commande, 89 enceintes sous pression de 5 m et 403 kg chacune qui contiennent les mécanismes de commande de grappe (MCG) sont construites avec des aciers inadaptés et chacune contient 4 soudures en contradiction avec l’esprit de la réglementation qui interdit « les raccords emmanchés soudés des tuyauteries ». Que se passe-t-il, il n’y a plus en France de véritable forgerons ? Le 7 avril 2015, l’ASN annonçait la découverte de défauts de fabrication sur les calottes (fond et couvercle) de la cuve du réacteur. Il y a des zones de 1,20 m de diamètre avec une concentration en carbone trop importante (0,4% alors que le maximum est de 0,2%). Encore dans ce cas, on ne sait plus forger les pièces maîtresses selon les exigences. Le danger est énorme car il y a un risque de fissure de la cuve beaucoup plus important dans les années à venir. Soudures : En 2018 ont été révélés au grand public des problèmes de soudures sur des tuyauteries du circuit secondaire de l’EPR. (Equipements Sous Pression spécialement conçus pour les installations nucléaires -ESPN). L’EPR de Flamanville comporte 4 générateurs de vapeurs et autant de ligne d’évacuation de vapeur. Ces tuyauteries de 80 cm de diamètre et 4 cm d’épaisseur, comportent au total 66 soudures qui doivent résister à des conditions de température et de pression très élevées. Des niveaux de résilience non conformes sont découverts en charge de la réalisation dès octobre 2013. Des rapports relatifs à ces essais non-conformes sont transmis à AREVA en 2015 alors que les tuyauteries concernées sont déjà sur site. EDF est informé le 24/08/2015. Et l’ASN est informé par EDF le 31/01/2017, le grand public en 2018. Cette énergie est en opposition totale avec la transparence qui est de mise en démocratie. Pour les tuyauteries d’évacuation de la vapeur, EDF a décidé de se dispenser du troisième niveau de sécurité (système de sauvegarde en cas de défaillance) en adoptant une démarche dit « d’exclusion de rupture ». Le tableau qui ressort de l’analyse des documents disponibles est à des années lumières des assurances officielles permettant de se dispenser du niveau 3. Fin juillet 2018, le bilan des 148 premiers « recontrôles » effectués par EDF est accablant : 63 soudures ne sont pas conformes. C’est d’autant plus sérieux qui rien ne garantit qu’il est circonscrit aux soudures des lignes VVP et ARE. Dans son bilan du 2/10/2018, l’ASN écrit que les écarts recensés « traduisent une défaillance d’ensemble de la maîtrise de la réalisation de ces activités de soudage, tant en terme de ressources techniques et de gestion des compétences des intervenants qu’en terme d’organisation, d’encadrement et de surveillance ». Fin 2018 le plan de travail d’EDF n’a pas encore l’aval de l’ASN. Il prévoit la réparation de 33 soudures qui présentent des défauts et la réfection de 20 autres qui ne respectent pas les exigences de haute qualité. Dix autres soudures qui sont dans la même situation seraient cependant laissées en l’état car leur réfection pose problème (du fait notamment de difficultés d’accessibilité au niveau de l’enceinte de confinement). A ce jour l’EPR à plus de 7 ans de retard, le coût est de 11 Milliards d’euros au lieu de 3.5 Md. Arrêtons les risques de catastrophe et le gouffre financier.


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