Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ?
Les dérèglements climatiques (crue, sécheresse)

Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?
En 1950, environ 66% des marchandises étaient transportées par le rail en France ; 21% en 1990 ; 17% en 2000 ; 10% en 2006. Dans le cadre de l’ouverture rapide et progressive de la SNCF à la concurrence, l’Etat doit instaurer dans les contrats d’exploitation des lignes ferrées un engagement à répondre à un pourcentage minimal de fret ferroviaire assuré. De cette manière, la pollution par les camions sur les routes diminuera de façon drastique et la circulation des marchandises sur rail retrouvera l’importance que les différents gouvernements ont annoncé vouloir lui donner sans jamais y parvenir. Les camions sont de gros pollueurs, en particulier quand ils sont à l’arrêt (embouteillage, remorques frigorifiques, nécessité de maintenir la climatisation ou le chauffage dans l’habitacle…). Le rail est le moyen de transport le moins polluant qui existe. Il faut placer les camions sur les trains : cela s’appelle le ferroutage. Les wagons existent déjà. Quand les camions transportent des produits en citerne, il faut se rappeler qu’il existe aussi des wagons-citernes qui peuvent les remplacer. Dans la plupart des cas, les camions transportent des conteneurs qui ont ceci de pratique que ce sont des boîtes au format standardisé et multimodales. Il suffit alors de déposer les conteneurs sur les wagons, de les transporter ainsi sur de longues distances, et de les rendre aux camions pour la fin de la livraison. Un train de marchandises peut tirer entre 37 et 48 wagons : 1 train peut donc remplacer 37 à 48 camions ! Dans le cadre de l’ouverture rapide et progressive de la SNCF à la concurrence, l’Etat doit instaurer dans les contrats d’exploitation des lignes ferrées un engagement à rouvrir et exploiter les lignes secondaires, parmi celles fermées depuis les années 1980, qui seraient d’un intérêt général. De nombreuses lignes secondaires ont été fermées dans les années 1980. Les gares existent encore mais ce sont des locaux abandonnés. Les voies ont été envahies d’herbes. Les compagnies devraient les remettre en état et les exploiter pour relier des villes secondaires, souvent dans un milieu rural ou dans les périphéries éloignées des aires urbaines. Avec des trains à horaires de travail, ces lignes remplaceront les transports en voiture individuelle ! En d'autres mots, l'Etat républicain doit redevenir un Etat-stratège comme il l'était à sa création en 1958. L’Etat gaulliste était un Etat-stratège et un Etat-aménageur. On lui doit les autoroutes, les aéroports, les ZIP, les villes nouvelles de la périphérie parisienne… la DATAR a été créée en 1963 dans ce but d’organiser à long terme l’aménagement du territoire. Or, depuis la décentralisation de 1982, l’Etat semble renoncer à ce rôle de pilote de l’aménagement. Les privatisation, nombreuses depuis 1986, l’affaiblissent également dans ce rôle : les groupes privés semblent décider ce qui doit être privilégié et ce qui doit être abandonné (ex le réseau 4G ou les préférences métropolitaines). Il faut lui redonner le pouvoir d’organiser, de manière homogène, un aménagement ubiquiste du territoire.Même dans le cadre des privatisations ou des ouvertures à la concurrence, l’Etat doit re-fixer des directives dans les contrats qu’il vend ou qu’il loue : pour les autoroutes, ce doit être l’aménagement de nouvelles bretelles ou de sorties pour éviter les effets-tunnels ; dans le cadre de la SNCF, ce doit être la réouverture des petites lignes ; dans le cadre de la couverture numérique, ce doit être une couverture complète…