Intégralité de la contribution intitulée "Le changement climatique : une priorité dans tous les domaines"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Transition écologique le 17 février 2019 à Fonbeauzard .

Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ?
Les dérèglements climatiques (crue, sécheresse)

Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?
Oui

Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?
Les perturbations météorologiques au quotidien, la disparition des insectes et des oiseaux.

À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?
Oui

Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?
Economie dans les déplacements individuels, recours aux transports en commun, tri sélectif, abandon des pesticides. Privilégier les produits de proximité et les produits de saison.

Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?
Bilan carbone individuel

Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?
Primes énergétiques pour changements de matériels / véhicules

Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?
Oui

Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?
Performance de la chaudière à gaz (changement de matériel)

Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?
Oui

Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?
Je les utilise déjà bien que le déplacement individuel soit plus rapide. Renforcement des horaires et du confort des bus, rapidité

Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?
Le syndicat en charge des transports

Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?
Imposer de nouvelles règles sur le coût réel des transports à base d'énergies carbonées non renouvelables (taxes sur kérosène et fuel lourd)

Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Le changement climatique constitue l’enjeu majeur de nos sociétés du XXIe siècle et à ce titre, il doit se situer au-dessus de tous les autres, au risque que notre mode de vie soit rapidement et de manière irréversible remis en cause, avec la série de catastrophes et de crises qui sont liées. C’est aussi l’occasion peut-être d’inventer un nouveau modèle vertueux qui profite au plus grand nombre. Parmi les actions envisageables, au niveau international, il y a bien la question de la consommation des énergies fossiles et plus largement de l’énergie, dans l’ensemble de nos activités sans restrictions. S’agissant spécifiquement la consommation des produits pétroliers, la mise en place de taxes carbone constitue une action inévitable qui doit d’une part rendre ces produits plus onéreux, le surplus financier devant évidemment être consacré au développement des énergies renouvelables, sans exclusives et sans dogmatismes. Pour autant, afin que le message adressé aux consommateurs soit bien compris et accepté, il convient que l’ensemble des usages pétroliers soient concernés, y compris et surtout ceux liés aux transports aériens et par bateaux. Cela nécessitera de revenir sur les conventions internationales et notamment sur la convention de Chicago de 1944 qui interdit la taxation du kérosène, créant ainsi une distorsion de concurrence avec d’autres modes de transports à l’échelle continentale. La révision de cette convention est d’autant plus légitime que le contexte actuel est totalement différent de celui de l’après-guerre au cours duquel l’enjeu était bien la remise en marche d’une économie mise à mal par la guerre. Ce n’est plus le cas. Le processus devrait être identique avec le pétrole lourd des bateaux de marchandises, ainsi qu’avec l’ensemble des transporteurs utilisant le pétrole comme source principale d’énergie. Ces taxes nationales et internationales auraient plusieurs vertus, • La première permet d’avoir des coûts de transports harmonisés, quel que soit le mode de consommation de pétrole, ce qui rend la taxe pour le particulier-usager d’un véhicule à essence, plus acceptable ; • Ce coût supplémentaire pour les marchandises produites hors du pays de consommation permet de corriger les distorsions de prix de revient avec les produits locaux, contribuant ainsi à une relocalisation de certaines productions et de garantir une meilleure qualité et traçabilité de production. Moyen aussi peut-être de contribuer à une diminution du chômage par un redéploiement de l’activité dans les pays occidentaux ; • La ressource financière ainsi dégagée doit aller en priorité vers la recherche pour le développement des énergies nouvelles, renouvelables, sans exclusives, et en évitant les « effets d’aubaine » de certains industriels. Cette ressource nouvelle pourrait aussi être mise à profit pour le développement d’une forme de revenu universel minimal ; Cette conscientisation des coûts environnementaux des moyens de production et de l’activité économique en général devrait aussi intégrer dans la valorisation financière des produits les besoins énergétiques et les besoins en matière première non recyclée. A l’image de la méthode de l’ADEME qui a développé la méthode du bilan carbone pour l’immobilier, la fabrication de l’ensemble des produits de consommation courante nécessitant une consommation carbonée devrait être évaluée, en définissant une « norme » permettant de moduler le prix des produits. Ainsi, à produit identique, une consommation carbonée excessive (productions agricoles hors saison par exemple) permettrait de renchérir le prix du-dit produit. Ceci limiterait le différences de prix de production entre un producteur local économe en énergie et une production venant d’un autre pays mais utilisant plus d’énergie. En corollaire, les produits manufacturés suivant des process industriels économes en énergie ou basés sur un recyclage de matériaux pourraient bénéficier d’une « prime » faisant baisser le prix de vente (en intégrant les question d’obsolescence et de réparabilité). Notre société électronique numérique voit nos besoins énergétiques évoluer. Derrière nos utilisations quotidiennes, nous n’avons pas forcément conscience de la dépense d’énergie que cela sous-entend au quotidien. Si les constructeurs s’efforcent de diminuer ce besoin énergétique, il est communément admis, par exemple, qu’une télévision consomme autant d’énergie sur sa période de veille que lors du temps d’allumage. Au-delà de la sensibilisation des usagers, il faudrait rendre l’extinction de ces appareils, au-delà d’un temps de veille déterminé, automatique, sans attendre une intervention humaine individuelle. Cela nécessiterait de la part des constructeurs une nouvelle avancée technologique. S’agissant de l’activité numérique, le développement d’internet a des conséquences lourdes qu’il convient de mieux encadrer. Par exemple, un mail (courriel) représentant l’équivalent de 20g de CO2 (consommation liée à l’ensemble du processus d’émission, de transport et de stockage du message), un meilleur encadrement des messages à caractère publicitaire non sollicités permettrait de limiter immédiatement cette consommation. Cela nécessiterait l’adoption d’une réglementation adaptée (il n’est pas normal que ce soit à l’usager de se désabonner), notamment sur la récupération d’adresses courriels par les sociétés pourvoyeuses des-dites publicités. Il n’est pas normal que nos messageries soient inondées de ces messages non sollicités. Une taxation sur l’envoi excessif (à évaluer au-delà d’un nombre journalier de messages à définir) de ces messages par ces sociétés permettrait par ailleurs de récupérer une source de financement pouvant bénéficier à limiter la fracture numérique de nos sociétés (équipement des plus pauvres). Un des axes majeur pouvant contribuer à la régulation des dépenses énergétiques doit aussi passer par un processus vertueux favorisant les produits de qualité, de proximité, réparables et luttant contre le processus actuel du « low cost » dans tous les domaines (production, distribution, transports) pour favoriser une société au « juste prix ». De la même manière, la stratégie des « soldes » régulières ne peut perdurer si les producteurs adoptent cette stratégie du prix correspondant au prix de production et en évitant des surenchérissements artificiels. Ce ne plus être notre modèle de société dans un monde fini. Pour atteindre ces objectifs de court, moyen et long termes, il sera nécessaire de disposer d’un véritable courage politique qui sache faire la part des choses entre les intérêts de court terme défendus par les différents lobbys à l’oeuvre et les intérêts de long terme pour le bien commun.


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