Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ? [Autres]
L'acceptation du fait écologique comme nouvelle religion d'évidence.
Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?
Il n'y a pas de solution, ni locale ni même internationale au problème posé par l'humanité à la planète qui l'abrite. Ainsi, du fait de cette ignorance dans laquelle nous nous trouvons quant à notre destination et à notre avenir, la conceptualisation écologique devient progressivement une religion pour laquelle il est commode et commun, à l'époque des grands moyens de communication d'organiser une communion, et une bien-pensance qui soit communément acceptable. Si l'on parle de la biodiversité, les principes du développement perpétuel et de la croissance continuelle sont envisagés comme en opposition totale avec ceux du respect de la biodiversité. La place de l'homme est celle d'un intrus, du loup dans la bergerie d’Éden. Si l'on parle du dérèglement climatique, on prend des mesures ponctuelles, faites avec des outils contemporains et nous les généralisons comme des évidences, en ignorant tout de la capacité résiliente de la nature. Si l'on parle de la pollution de l'air, on l'envisage comme causée uniquement par l'homme, on n'envisage pas les possibilités de la nature elle-même comme celle des volcans ou des astéroïdes. L'homme et son activité sont envisagés négativement par la nouvelle religion écologique qui nous montre une catastrophe finale à l'échéance proche. Cette religion a pour but de mettre l'homme mal à l'aise quant à son insertion dans le monde en le considérant comme mauvais et comme source du mal. Elle fonde ainsi une nouvelle élite, une nouvelle caste religieuse et un nouveau clergé gardien du temple.
Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?
Oui
Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?
L'idéologie de l'écologie devient progressivement dominante. Elle se fonde sur des projections scientifiques qui en font un dogme convenable par rapport aux niveaux actuels de formation et de compréhension du monde dans notre pays et dans les pays de même niveau de développement. L'intelligence collective se dit ici qu'il est temps de réfléchir à l'hyper productivité et à ses conséquences sur l'avenir de l'humanité, envisagé comme l'avenir de nos propres enfants et petits-enfants. Cependant, en conséquence, une caste de nouveaux prêtres est en train de naître. Elle se pose comme gardienne de l'orthodoxie bien-pensante et prétend nous guider dans nos choix, comme les anciens prêtres dictaient leurs dogmes et leurs prières aux sociétés qu'ils encadraient, en accord avec la perception du monde qu'ils avaient développée à leurs époques. Notons que les prêtres entretenaient cette perception afin de justifier et d'assurer leur propre survie sociale et leur rôle social prépondérant dans la société. Il s'ensuit nécessairement la création d'une prêtrise et d'un nouveau cléricalisme avec comme corolaire, une hausse des charges financières et une perte de la liberté des individus, contraints par la force de la nouvelle idéologie. Les charges nouvelles sont liées aux demandes affirmées comme certaines par les nouveaux prêtres, alors qu'elles relèvent en fait d'une idéologie à laquelle on a aujourd'hui garanti l'apparence par la raison scientifique elle-même. Son objectif affirmé en serait la survie de l'humanité. Ceci peut se concevoir comme un avatar des promesses de la vie éternelle. Ailleurs, des choix différents sont faits, différents selon le développement des populations mais également sur des fondements religieux. Les anciennes religions et les anciennes croyances peuvent perdurer dans des régions différentes, aux cultures et aux formations différentes des nôtres, qu'elles soient sur ou sous développées. Le Trumpisme au pays de ""l'In god we trust"" en est le meilleur exemple! De même se mettre à l'écoute de la critique du trumpisme nous fera entrer de plain-pied dans notre réflexion. A quoi servent les religions ? Leur principale fonction est de réguler le lien social autour d'une idée dominante séparant le bien du mal et de normer la morale de la civilisation. Le schéma est bien entendu valable quand on l'applique à l'écologie.
À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?
Oui
Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?
Sous des apparences anodines, nous noterons que cette question a un caractère religieux et inquisitorial. Elle pose le fait discuté, comme une évidence et elle n'envisage pas que ce fait puisse être encore considéré comme une simple idéologie. Elle équivaut à demander: faites-vous bien vos prières tous les soirs! Pour répondre, je dirai qu'il ne faut plus écouter la télévision afin de réduire sa consommation d'électricité et qu'il faut limiter également ses connections à l'internet afin de garder son propre libre arbitre.
Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?
Même observation sur le caractère inquisitorial, religieux et confessionnel de la question. Je n'entends pas les choses ainsi. Gaulois réfractaire, m'inciter à changer mon comportement me conduit à vouloir continuer de vivre comme je l'entends, avec ma cheminée, ma vieille chaudière, mon vieux poêle et ma vieille voiture diesel, tout comme le faisaient mes anciens. Toutes ces vieilles machines, toutes ces vieilles solutions, tous ces vieux principes, au fond, je les aime. Mais le prêtre écologiste, nouveau Jésuite, va-t-il parvenir, par sa rhétorique, moi mécréant, à me remettre dans le droit chemin ?
Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?
Si l'écologie est reconnue comme une religion, il faut que ses religieux soient éloignés des centres de décision en vertu du principe de laïcité et que l'écologie soit séparée de L’État ! Cette déconnexion de l'écologie et de l’État permettrait d'abandonner le principe du toujours plus de charge et de libérer les citoyens des taxes et des taxateurs. Ceci nous permettrait également de vivre de notre travail, de nos pensions. Il faut que l'on arrête de se mêler de nos vies et de vouloir faire notre bonheur malgré nous. Il faut qu'on arrête de faire de l'écologie le lieu autour duquel se fonderait désormais le bien et le mal. De toute façon, il n'y a pas de solution souhaitable pour sauver l'humanité, alors, que l'on nous laisse profiter de la vie comme nous l'entendons et manger bio si nous le désirons - ou pas-. Qui est ce ""On"" ? Nous demandera-t-on ? Nous y reconnaîtrons le nouveau clergé dans ses connexions avec les instances gouvernementales.
Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?
Oui
Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?
Cette question pose la question de la décision et de l'aide à la décision. Le problème de l'écologie ne se limite pas au renouvellement de la chaudière. Si l'on veut penser à l'économie dans sa liaison à l'écologie, il faut libérer le pouvoir d'équipement des personnes par la suppression des poids qui pèsent sur les choix des citoyens et qui dérégulent leurs possibilités d'investissement. La libération décisionnelle des citoyens par l'allègement des instances de l'oppression administrative leur permettra de profiter sereinement des quelques décennies qui leur restent, mais avec leurs propres choix et leur propre libre-arbitre! Leur formation personnelle, liée à l'éclairage donné par une information libre et désolidarisée des instances gouvernementales, leur permettra de prendre en conscience des décisions éclairées.
Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?
Le problème avec les religions, c'est qu'elles annihilent la volonté et qu'elles prennent les personnes pour des simples d'esprit. Elles présentent leur foi comme une certitude en dehors de laquelle point n'est de salut. Il faut croire dans le réchauffement climatique, prendre des dispositions, sinon, ce sera l'enfer ! Il faut qu'on en finisse avec l'assistance administrative obligatoire dont en dernière analyse le seul but est la perpétuation d'une bureaucratie dirigeante. Lorsqu'on prend à Pierre pour aider Paul à changer sa chaudière ou sa voiture, cela crée une multitude d'emplois d’intermédiaires. Il y a celui qui prend, celui qui redonne, celui qui décide, celui qui vérifie... Bref, cela crée du travail et c'est peut-être le dernier qu'il nous reste attendu que les américains prennent nos usines à forte valeur ajoutée (voir le scandale Alsthom) et les chinois nos usines ordinaires. Il est cependant insupportable d'être ponctionné du fruit de son travail pour pouvoir se voir offrir une aide en échange.
Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ? [Autres]
Le téléphérique urbain (réponse sérieuse). Le tapis volant (réponse utopique)!
Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?
Encore ici est posée la question des intermédiaires! Que l'on se libère des intermédiaires et que l'on laisse faire les individus qui doivent être, guidés par une information pertinente, maîtres de leurs choix. Nous n'avons pas besoin d'assistants officiels et publics. Que ceux qui le désirent ouvrent des boutiques privées d’assistance, ils auront leur place, mais cela ne doit pas se faire avec nos finances collectives. Le néo-clergé n'a pas oublié la leçon de ses anciens, la crédulité des uns fait la richesse des autres !
Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?
Je ne pense pas que tout soit mauvais dans l'écologie, la réflexion est nécessaire et elle doit être portée à la connaissance de tous afin que chacun puisse faire ses propres choix en connaissance de cause, hors de l'intervention de l’État et dans une démarche laïque. L'accord de Paris pouvait être un bon point d'amarrage pour une réflexion collective mondiale. Peut-être faut-il travailler encore dans cet esprit. On voit cependant aujourd'hui ce qui en est des accords internationaux en la matière. Les anglo-saxons réfutent ce que sous-tendent ces projets car ils vont à l’encontre de leurs règles d'interprétation d'un monde qu'ils régissent et qu'ils entendent continuer de régir. Il n'y a pas de solution pour l'écologie dans le système anglo-saxon de l'enclosure et de la propriété privée. Ce système conduit au toujours plus, au renouvellement systématique des objets, à l'obsolescence programmée, à une production perpétuelle et permanente de nouveautés, à la vente par la publicité et à la création démesurée de l'envie. Il place l'homme dans une situation de concurrence privée relative à ses voisins proches. D'un autre côté, le collectivisme, autre approche essayée au 20ème siècle, a quant à lui également montré ses limites, notamment par sa non acceptation par les individus qu'il brimait dans leurs perspectives d'enrichissement et de développement personnel. Le problème est complexe, le passage par la religion peut être une étape nécessaire de la réflexion générale. Il y aura donc une ou des guerres liées au développement. Ces guerres éteindront probablement l'humanité dans sa forme et son développement actuels. C'est inéluctable comme l'est le second principe de la thermodynamique. La seule incertitude reste la date de leur arrivée.
Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
L'écologie est une idéologie contemporaine pour pays riche et pour les bourgeois des villes développées. L'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine vont doubler leurs populations dans les 20 prochaines années. Les populations de ces régions voudront aussi du développement et de la lutte contre les maladies et les fléaux ancestraux. Avec la religion écologique, ce n’est pas la planète que l'on tente de sauver mais l’humanité. Peut-être même une certaine partie de l'humanité, celle qui possède toutes les ressources et qui se les est attribuées en rendant inattaquable le principe de la propriété privée et ses conséquences patrimoniales. Faut-il vraiment pleurer sur son sort quand on voit ce dont elle est capable? Nous sommes mortels et les civilisations sont mortelles, tous les efforts que nous entreprendrons ne pourront éventuellement que retarder notre inéluctable disparition. Pour refuser notre propre mort, les religions ont créé le concept de la ""vie éternelle"" qui promet aux croyants ""vertueux"" une vie après la mort. La nouvelle religion écologique tente également, sur le même modèle mental de refuser la mort qui nous attend et qui cependant est certaine. La sagesse consisterait à accepter la mort de l'humanité sur terre! Pour sauver la planète et la diversité du vivant, il n’y aurait pas d'autre solution que d'envisager la grande extinction qui ne saurait ne pas advenir. Après, la ""planète"", elle, sera effectivement sauvée, elle vivra, mais sans humanité et elle reconstituera ses forces et sa diversité en quelques milliers d'années. Peut-être aurons-nous alors une domination des insectes et si quelques-uns deviennent intelligents (au sens ou nous l'entendons) que penseront-ils des ruines que nous allons leur laisser? La vie en elle-même peut-elle être considérée par l'homme comme plus importante que l'humanité? Si l'homme a un avenir éternel, n'est-ce pas par sa capacité de connaissance et son possible potentiel technique qui pourraient lui permettre de transférer la vie sur les autres planètes et dans les autres univers à partir de simples roches ou de simples poignées de terre! Il nous reste peut-être deux ou trois générations de recherche pour y parvenir.
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