Intégralité de la contribution intitulée "Pour une transition écologique socialement juste."
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Transition écologique le 10 février 2019 à Wasquehal .

Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ? [Autres]
Question biaisée : L'ensemble de ces problèmes sont liés et doivent être abordés ensemble : Les émissions de gaz à effet de serre ont à la fois un effet sur le climat et sur la pollution de l'air. La détérioration du climat a un impact certain sur la biodiversité, fragilisée aussi par d'autres causes, et contribue au renforcement de l'érosion du littoral, voire à la submersion à terme d'une partie du littoral.

Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?
Les trois chantiers principaux, communs à tous les scénarios de transition, sont connus depuis au moins dix ans, et ils concernent aussi les collectivités locales et toutes les entreprises : a. la rénovation thermique des bâtiments b. le « verdissement » des transports c. le verdissement de l' industrie et de l' agriculture, pour basculer vers une économie post-carbone

Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?
Oui

Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?
L'augmentation des aléas climatiques (tempêtes, pluies intenses, canicule...) qui ont des conséquences sur la santé et l'agriculture.

À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?
Oui

Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?
Notre association participe concrètement: - au boisement de la commune, - à la redécouverte du jardinage et de l'agriculture urbaine, - au ""zéro déchet"", notamment grâce au ""Repair'Café, - à la sensibilisation sur le climat, et à la prise en compte des enjeux climatiques sur la mobilité, l'urbanisme et le logement.

Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?
Notre association diffuse les brochures de l'ADEME à ce sujet.

Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?
Notre association participe au collectif ""Transports publics"" de la Métropole lilloise, qui se bat actuellement contre la suppression de lignes de bus, du fait d'une baisse des subventions aux transports publics. Elle soutient aussi les initiatives de l'ADAV, Association pour le Droit Au Vélo.

Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ? [Autres]
bien entendu, c'est l'ensemble de la gamme qu'il faut utiliser et valoriser dans les PDU et PDE!

Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?
Les collectivités territoriales, mais elles doivent être aidées à le faire par l'État et l'Europe via des dotations spécifiques, qui doivent tenir compte des inégalités territoriales et du potentiel fiscal.

Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?
Il serait bon déjà de ne pas donner des leçons aux autres : par exemple, les pays nordiques comme le Danemark font bien mieux que nous en matière de mobilité, et le Portugal bien mieux en matière d'énergie renouvelable, par exemple! La France doit coopérer activement avec ces pays et doit avoir, avec eux, un rôle de proposition au niveau européen.

Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
- La rénovation thermique des bâtiments : Pour les habitants, cela correspond à leur 2e poste de dépense, et certains sont en grave précarité énergétique. Or, les crédits actuels de l'Agence Nationale pour l'Amélioration de l'Habitat sont bien trop faibles et les foyers éligibles sont très limités. Une réhabilitation sérieuse coûtera donc de l’argent de l'argent à l'État, aux collectivités, et aussi aux particuliers plus aisés, qui pourraient cependant obtenir davantage de prêts bancaires à taux zéro et également en crédits d'impôts pour la résidence principale ( rappelons quand même qu'entre les moins riches de la strate des 10% les plus aisés et les milliardaires, il y a de sacrés écarts!) : C'est quelques milliards d’euros par an qu'il faudrait pour une réhabilitation thermique sérieuse de notre parc de logements, , l’équivalent de certaines niches fiscales anti-écologiques qu'il faudrait supprimer progressivement, mais ce serait aussi créateur de nombreux emplois non délocalisables et pour nos PME. À notre avis, si les fonds de l’État et de l'ANAH doivent être sérieusement abondés, ce sont les métropoles ou les communes qui sont les plus à même d'organiser et planifier localement ces réhabilitations, en créant des guichets uniques pour les habitants. - La mobilité verte Le train : La mobilité verte suppose d'abord de réhabiliter le réseau ferroviaire que nous avons hélas détricoté après 1945, alors que nos voisins Belges l’ont conservé. Le réseau de transports urbains et inter-urbain : L'État, dans ce domaine, peut aider les collectivités et les habitants immédiatement de trois façons : - en rabaissant la TVA sur les transports publics ; - en rétablissant le versement transport tel qu'il existait avant 2015. - en rétablissant la taxe poids lourd votée sous la Présidence Sarkozy, et pratiquée dans de nombreux pays européens, pour améliorer le financement du rail et des alternatives à la route. À plus long terme, en revoyant la fiscalité carbone en incluant toutes les émissions polluantes, y compris le kérosène. - Le verdissement des processus industriels et agricoles, pour basculer vers une économie post-carbone. En remplaçant la PAC productiviste par l’agro-écologie, on crée des emplois, on permet à une agriculture saine, qui n’empoisonne pas les paysans, de se développer, et on stimule des puits de carbone naturels… Cela suppose aussi que l'on favorise les circuits courts, l'agriculture urbaine, et qu'on arrête l'artificialisation des sols, comme le réclamait Nicolas Hulot, sachant qu'en France, le stock de carbone contenu dans les trente premiers centimètres du sol est estimé à 3.2 gigatonnes Une fiscalité plus juste Ces chantiers impliquent que l’on conjugue la question sociale avec le défi écologique, les deux étant intrinsèquement liés. Il faut donc maintenir une taxe carbone et élargir son assiette, mais en l’accompagnant de véritables solutions pour les bas ­revenus — des chèques énergie, délivrés automatiquement par les CAF (et non pas sur demande), par exemple ; une véritable revalorisation du pouvoir d’achat avec un rehaussement du Smic, qui a décroché par rapport à la croissance française depuis dix ans ; et une remise à plat de la fiscalité vers plus de justice fiscale.


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