Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?
Les actions à mener au profit de la transition écologique demandent des financements considérables. En prenant en compte uniquement les investissements nécessaires pour rénover le chauffage et isoler les immeubles qui sont des passoires énergétiques, pour parvenir à l’objectif de 20 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique national et pour doter les territoires de transports en commun modernes et écologiques, on peut estimer que ce sont plus de 200 Md€ qui devraient être investis en France dans les prochaines années. Cet objectif est totalement hors de portée de nos seules capacités de financement nationales, à la fois publiques et privées. C’est au niveau européen qu’il faut trouver une solution à ce challenge. Depuis janvier 2015, la Banque Centrale Européenne (BCE) mène une politique d'assouplissement quantitatif (quantitative easing ou QE). Elle a racheté 60 Md€ d'actifs chaque mois jusqu'en décembre 2018, pour atteindre un montant global de plus de 2600 milliards d'euros. Au-delà de cette date, la BCE s'est engagée à réinvestir le montant des remboursements perçus lorsque les titres arrivent à maturité. Parmi les objectifs fixés à la BCE par ses statuts, elle doit « promouvoir un développement harmonieux, équilibré et durable des activités économiques » qui pourrait consister dans le financement de la transition écologique en Europe, ce qui représenterait une cible particulièrement opportune pour ces réinvestissements. Au moment où l’Europe recherche un nouveau souffle, le financement de la transition écologique pourrait être l’objectif ambitieux et rassembleur dont elle a besoin pour relancer sa dynamique.