Intégralité de la contribution intitulée "Conséquences néfastes de la réintroduction du loup sur le pastoralisme, l’écologie, le développement durable, le tourisme et les dépenses publics !"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Transition écologique le 1 février 2019 à La Roquette-sur-Siagne .

Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ?
La biodiversité et la disparition de certaines espèces

Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?
Vu le rapport d’information du Sénat relatif au Plan national d’actions 2018-2023 sur le loup et les activités d’élevage (n° 433, 2017-2018) – 17 avril 2018 – de M. Cyril PELLEVAT, fait au nom de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, "la politique du loup : défendre un pastoralisme au service de la biodiversité"


Il est urgent que le gouvernement et l’assemblé national prennent en compte le contenu du rapport précité, des 15 propositions qui en découlent et des 38 recommandations du Sénat suite à la résolution du Sénat du 02 octobre 2018 adoptée à l’écrasante majorité (91% : 313 voix pour, 21 contre, 10 abstentions) sur le pastoralisme adoptée par le Sénat.


Il est urgent que des lois, actions, résolutions soient votés car comme le signale M. Cyril PELLEVAT : « La situation n’est donc plus tenable, ni pour les éleveurs, ni pour les populations et les touristes qui seront un jour menacés, ni pour les finances publiques. C’est un cercle vicieux de souffrances, de dépenses et d’incompréhensions. … L’argument du maintien de la biodiversité pour justifier la protection du loup est tout à fait paradoxal. Mais la contribution du pastoralisme à la biodiversité en France est tout aussi voire davantage précieuse… Sur la question du bien-être animal, la position actuelle du Gouvernement me semble également tout à fait paradoxale : on s’inquiète du bien-être du loup mais pas de celui des brebis, des bovins, des chevaux et des chiens de protection attaqués ! … Nous devons bien choisir nos combats. Le loup n’est aujourd’hui plus une espèce menacée, c’est le pastoralisme qui l’est ! … J’espère vous avoir démontré la nature de l’urgence en matière de gestion des loups et la nécessité ainsi que la légitimité que nous avons à intervenir sur ce sujet pour rétablir un équilibre favorable aux activités humaines…Les éleveurs et les territoires pastoraux ne peuvent attendre davantage.»


Il est aussi urgent que le public soit réellement informé sur ce qu’est réellement le loup et des dommages qu’il causse et du coût, des dégâts, voire des traumatismes qu’ils génèrent à tous les niveaux. Pourquoi est-il surprotégé par rapport aux autres animaux alors que ce n’est pas une espèce en voie de disparition, bien au contraire !


Synthèse ci-dessous du rapport précité, qui donne des arguments supplémentaires:
Il vise à susciter une prise de conscience sur :
• La désespérance des éleveurs et de la nécessité impérieuse de préserver le pastoralisme comme activité sociale, tradition culturelle et modèle d’aménagement durable des territoires
• Les territoires confrontés au retour du loup subissent une augmentation continue des actes de prédation. Initialement circonscrite aux régions alpines, la colonisation lupine s’étend quasiment partout.
• Extension du front de colonisation du loup remet en cause l’équilibre fragile entre les activités humaines et la protection dont fait l’objet le loup au titre de la biodiversité. La réglementation et les mesures déployées par l’État, apparaissent insuffisantes pour garantir le maintien des activités économiques liées à l’élevage et, plus largement, le développement futur de territoires aux traditions sociales et culturelles ancestrales.
• Le cercle vicieux de dépenses, de souffrances et d’incompréhensions a été enclenché et nous devons aujourd’hui en sortir.
• Le nouveau « plan loup »demeure très en deçà des enjeux sociaux, économiques, culturels et psychologiques auxquels sont confrontés les éleveurs et les populations.


L’augmentation du nombre de loups interroge, en effet sur l’équilibre actuel entre la garantie de la biodiversité et la préservation des activités agropastorales.
À l’heure actuelle, sur le territoire français, plus de 350 spécimens seraient présents, avec une croissance estimée entre 12 % et 20 % par an.


Les conséquences du retour du loup et de cette croissance/progression :
• Angoisses permanentes ressenties chez les éleveurs et leurs troupeaux, qui a des conséquences négatives sur la production et la vocation des éleveurs,
• L’augmentation du nombre de loups se répercute sur la dépense publique. La progression numérique et géographique des loups en France est, en effet, corrélée avec une augmentation importante du nombre de leurs victimes, qui s’élève à plus de 11 000 en 2017. Ainsi, les montants d’indemnisation ont dépassé les 26 000 000€ (26 M€ donc seulement 11.5% pour les indemnisations), soit une augmentation de 60 % depuis 2013.
• Chaque « gentil » loup supplémentaire :
o tue donc en moyenne 30 à 35 animaux domestiques (auxquels il faut ajouter certainement le double d’animaux sauvages)
o Coute aux contribuables 70 000€/Loup
• Les pertes indirectes augmentent également : le stress des animaux avant et après les attaques entraîne des difficultés dans la reproduction et des pertes d’exploitation.
• Pertes de l’entretien des paysages et de l’attrait touristique des régions. De plus, les économies locales sont fortement dépendantes du tourisme et compte tenu des problèmes de sécurité publique que peuvent poser d’une part, les loups et d’autre part les chiens de protection, il convient de bien en mesurer les conséquences négatives sur l’affluence et l’identité des territoires. Le risque est réel de voir les territoires divisés entre zones pastorales, avec chiens et clôtures et zones touristiques, vides de troupeaux.
• Non-respect des articles L. 113-2. Sur la reconnaissance de la contribution des activités pastorales à la mise en valeur de la montagne et le fait que le pastoralisme s’inscrit en cohérence avec les objectifs de préservation de l’environnement et de développement économique des zones peu industrialisées.
• Le contenu du plan loup 2018-2023 ne satisfait aucune des parties concernées en l’état, les éleveurs souhaitant voir leurs troupeaux définitivement à l’abri des loups et les associations estimant insuffisante la protection du loup.


Il y a aujourd’hui une disproportion, croissante qui plus est, entre les avantages liés au développement des populations de loups et les dégâts directs et indirects produits par la prédation.


Le pâturage extensif des troupeaux avait, en effet, permis de retrouver un excellent état de biodiversité dans les espaces de montagne. Ainsi, la protection du loup, au nom de la biodiversité et au détriment du pastoralisme est elle-même paradoxale. Les éleveurs sont les premiers écologistes : ils n’utilisent pas ou peu de produits phytosanitaires et leur activité garantit la conservation et le développement d’écosystèmes précieux. Ils sont fiers d’exercer un métier parfois difficile et méritent d’être respectés en vertu de leur contribution à une alimentation saine et durable des citoyens français et à l’entretien d’espaces paysagers.


La protection d’espèces ne saurait être réalisée sans le maintien des autres populations animales et humaines vivant en milieu rural. Le décalage de perception et de considération entre le loup, espèce surprotégée, et les animaux d’élevage, domestiques, est choquant. Il suffit de mettre en miroir deux chiffres : plus de 11 000 animaux d’élevage tués en 2017 pour 40 loups abattus.


Cette situation n’honore pas le concept de bien-être animal pourtant pertinent à l’heure actuelle pour envisager une relation responsable de l’homme aux animaux. Les articles L. 214-1 : « tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». Or, la présence d’une zone de prédation qui recouvre les aires de pâturage des troupeaux est de toute évidence incompatible avec le respect de cette exigence de protection, même avec des mesures adéquates de confinement et d’effarouchement contre le loup.


Une résolution du PE du 15 novembre 2017 sur un plan d’action pour le milieu naturel, la population et l’économie (2017/2819(RSP)) appelait ainsi la Commission européenne à s’interroger sur une protection différenciée du loup en Europe.
Le point 34 de la résolution constate ainsi que « les espèces indiquées comme nécessitant une protection stricte dans la directive « habitats » ont atteint un bon niveau de conservation dans certaines régions d’Europe et son susceptibles de mettre d’autres espèces et les animaux d’élevage en danger et de perturber l’équilibre naturel de l’écosystème ; appelle la Commission à développer un processus d’évaluation qui permette de modifier le statut de protection d’une espèce dans une région donnée dès que le niveau de conservation souhaité est atteint ».


Une récente étude de l’INRA porte un regard critique sur les mesures de protection des troupeaux. La mise en œuvre de la protection a tendance à modifier le fonctionnement et les performances des élevages (les plus pâturants sont les plus impactés) et à engendrer un surplus de travail important pour les éleveurs. Certains scenarii de repli en bergerie sont même de nature à compromettre la viabilité économique des élevages.


En outre, ces mesures de protection ont des conséquences négatives sur les paysages et la biodiversité en affectant la circulation libre de la faune sauvage et le multi-usage des espaces. Dans leur rapport précité, soulignait ainsi que la présence et l’expansion du loup impliquent une limitation des durées de pâturage, une perturbation du rythme naturel des brebis et un accroissement des déplacements et des problèmes sanitaires, avec pour conséquence une productivité des troupeaux en chute.


Il ne faut pas sous-estimer la capacité d’adaptation des loups aux activités humaines. Les loups semblent avoir désappris la peur de l’homme, comme en témoignent la forte augmentation des attaques de jour, le rapprochement des attaques des lieux d’habitation et l’occurrence d’attaques alors même que des hommes et des chiens sont présents. Les capacités d’adaptation du loup ne cessent de surprendre les scientifiques. Par exemple, le loup ne préfère pas systématiquement les proies sauvages aux animaux domestiques, mêmes lorsqu’elles sont abondantes. La présence de l’homme ne suffit pas à tenir les loups éloignés.


Accroître la pression sur les éleveurs, déjà en situation de détresse, ne peut que les conduire à court terme à retirer leurs animaux des pâturages dans une logique d’intensification en bâtiment ou d’abandon, comme c’est déjà le cas dans le Var, où 40 % des parcours ont été abandonnés en 10 ans dans les zones de présence de meutes de loups.


De même, l’augmentation du nombre de chiens de protection accroit les risques d’incidents avec les promeneurs, le voisinage et les chasseurs.
Certains randonneurs et promeneurs se retournent même contre les éleveurs et les bergers, ce qui engendre des tensions sociales et des conflits.


Nous devons bien choisir nos combats. Le loup n’est aujourd’hui plus une espèce menacée, c’est le pastoralisme qui l’est !
J’espère vous avoir démontré la nature de l’urgence en matière de gestion des loups et la nécessité ainsi que la légitimité que nous avons à intervenir sur ce sujet pour rétablir un équilibre favorable aux activités humaines.
Les éleveurs, les territoires pastoraux, la population et les autres animaux domestiques & sauvages ne peuvent attendre d'avantage.


Liens utiles :
• https://www.senat.fr/rap/r17-433/r17-4331.pdf Rapport d’information du Sénat relatif au Plan national d’actions 2018-2023 sur le loup et les activités d’élevage (n° 433, 2017-2018) – 17 avril 2018 – de M. Cyril PELLEVAT, fait au nom de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, "la politique du loup : défendre un pastoralisme au service de la biodiversité"
• https://www.senat.fr/leg/tas18-001.pdf : Résolution du Sénat du 02 octobre 2018 adoptée à l’écrasante majorité (91%)
Voici aussi quelques vidéos pédagogiques qui expliquent très bien ces différents sujets/problèmes:
• https://www.youtube.com/watch?v=3u1khQWeq2I Les lourdes conséquences du retour du loup (regarder au moins les 10 premières minutes et les 5-10 minutes suivantes si vous voulez savoir s’il y a des risques pour l’homme)
• https://www.youtube.com/watch?v=QGAW4E964hs L113 : Les loups contre le développement durable et la biodiversité en France (Nota : il y a quelque passage assez hard mais qui ont le mérite de montrer la réalité sur ses super prédateurs)
• https://blogs.mediapart.fr/francoise-degert/blog/100615/attaque-de-loups-sur-un-adolescent-dans-les-alpes l’histoire survenu il y a seulement 2 ans à un adolescent de 16 ans dans nos alpages
• https://www.youtube.com/watch?v=ch3_p6soScg Son mari a été tué à cause du loup!: (Regarder au moins les 6 premières minutes de cet interview si vous n’avez pas beaucoup de temps.)
• https://www.youtube-nocookie.com/embed/shGROXe9g4w LES MORSURES INVISIBLES: Pour ressentir le stress permanant imposé à nos éleveurs cette vidéo est assez parlante (ou plutôt touchante)

Pour finir, je ne rien contre l’écologie bien au contraire ! Je pense même que nous n’en faisons pas assez sur les vrais problèmes écologiques : pollutions, réchauffement, pesticides chimiques, colorants/additifs alimentaires, transports. Nos quelques Bobos écolo feraient mieux de s’occuper de ces problèmes plutôt que de larguer des ours dans des zones où des éleveurs pratiquent le pastoralisme sans leur demander leurs avis. Que diraient-ils, si nous venons leur livrer un super-prédateur financé par les contribuables dans leurs luxueuses villas (ou appartements) Parisienne !
Le loup n’est pas une espèce en voie de disparition et je ne dis pas qu’il faut l’éradiqué. C’est un super prédateur nécessaire pour l’équilibre écologique de grandes zones sauvages comme dans les grandes pays de l’Est ou Nord-américain avec d’immenses zones sauvages. Mais partout où l’être humain, l’élevage/pastoralisme est présent ça présence n’est pas compatible avec un développement durable (dans toutes ces régions, il y un super prédateur de trop, le loup ou nous !

Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?
Oui


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