Intégralité de la contribution intitulée "Logement accessible"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Transition écologique le 30 janvier 2019 à France .

Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Petit calcul sur le logement des Français

Les politiques du logement se succèdent ; elles visent la rénovation et la construction neuve. Aujourd’hui, le coût du logement est particulièrement élevé pour nos concitoyens, et en comparaison avec nos voisins, l’Allemagne en particulier. Il faut en effet savoir que le loyer mensuel est en Allemagne de quelques centaines d’euros pour un logement dont le loyer en France est au moins deux fois plus cher. Il faut savoir que l’on peut acheter à Berlin pour 2500 à 3500 € le m², alors qu’à Paris, il faut dépenser au moins le double quand ce n’est pas 3 à 4 fois plus.

Des décisions politiques ont été discutées et prises. Nous souhaitons juste les éclairer par quelques chiffres et en tirer quelques conclusions.

Le coût de construction d’une maison individuelle ou d’un appartement dans un immeuble est de l’ordre de 150000 à 180000 € pour un logement de qualité convenant pour une famille de 4 personnes. Pour la simplicité, considérons qu’en France, la durée de vie d’un bâtiment est de 100 ans, qu’il faut sur ces 100 ans deux ou trois rénovations lourdes (ascenseur, pompe à chaleur, plomberie, …) et calculons sur la base de 200000 € pour ce logement.

Avec un coût du capital (ou un rendement attendu) de 5%, l’annuité est de 10077 € soit environ 835 € par mois.

Dans ce calcul, on n’a pas compté le foncier. Il faut l’ajouter. Et c’est bien le problème !

On voit que le logement peut être d’un coût abordable, comparable à ce qu’il est en Allemagne, dès lors que l’on met en place une politique foncière raisonnable. Cela est du ressort de l’Etat et des collectivités territoriales (rejet de la spéculation sur les terrains, préemption, …).

L’amorçage d’ensemble peut se faire sans difficulté pour peu que les institutions financières s’y impliquent vigoureusement, encore plus vigoureusement qu’aujourd’hui. De plus, une telle politique génère des emplois dont une proportion importante n’est pas délocalisable (fabrication des matériaux et des équipements, construction, installation et maintenance).

Toutefois, un dilemme apparaît : les logements acquis depuis plusieurs décennies, pour y habiter ou les louer, constituent une part majeure du patrimoine de nos concitoyens. Patrimoine à conserver ou à mettre un jour sur le marché immobilier. Et, vu les prix de marché d’aujourd’hui, ce patrimoine permet à l’Etat une rentrée fiscale non négligeable sous forme d’ISF. Le dilemme apparaît de façon claire : modifier l’équilibre du marché immobilier par les règles de calcul signalées plus haut lèserait les familles et l’Etat, et pourtant cette modification est politiquement et humainement urgente.


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