Intégralité de la contribution intitulée "Etat d'urgence"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Transition écologique le 29 janvier 2019 à Hadol .

Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Quand bien même, puissants du monde, vous abdiqueriez votre pouvoir usurpé au profit des détenteurs véritables de la science, que pourrions nous raisonnablement espérer sauver de ce monde mené à la faillite par des siècles d’obscurantisme ?
Vous nous parlez de « transition écologique » comme si nous avions encore du temps devant nous, comme si nous pouvions espérer continuer de concilier la sauvegarde de l’humanité et le vieux modèle sur lequel vous avez bâti votre prospérité en instituant un mode aberrant de consommation au détriment de vos frères, des autres espèces, de la planète qui nous héberge…
Ce vieux modèle que vous avez érigé comme un temple est déjà tombé, et si vous n’en avez pas encore conscience, c’est sur ses ruines qu’à présent vous évoluez.
Vous nous demandez quel est selon nous le problème le plus prégnant : la pollution des eaux, la pollution de l’air, les bouleversements climatiques (dont contrairement aux autres problèmes on ne peut affirmer qu’ils soient uniquement l’œuvre de l’homme). Vous ne parlez même pas de la démographie galopante qui devient pourtant un des véritables sujets dont il faudrait s’inquiéter, car nous sommes aussi assidus à nous multiplier que nous le sommes à supprimer les autres espèces…
Vous nous demandez quel est le problème le plus prégnant afin de lui distiller un remède homéopathique à l’heure où vous prétendez priver les populations du recours à une telle médecine… Or, si nous sommes adeptes des traitements homéopathiques, nous savons bien qu’ils peuvent opérer en phase de développement de la maladie, mais qu’ils deviennent bien inefficaces dans sa phase terminale…
En vérité, il n’est pas un problème qui soit plus urgent à régler que l’autre.
Il est tout simplement urgent de sauver ce qui peut l’être de l’incendie : non pas l’avoir, mais l’être.
Les civilisations, tout comme les individus ont une naissance, un développement, une mort…
Nous savons, lorsque nous avons eu la chance d’atteindre un certain âge, que nous allons inéluctablement vers notre propre mort. Faut-il être un grand sage pour prédire qu’une civilisation qui s’est étendue sur toute la surface de la planète qui l’accueille, sans aucun égard pour celle-ci, consommant sans vergogne plus qu’elle ne saurait produire tout en laissant derrière elle un amas de déchets indestructibles, et cela sans la moindre volonté de freiner son accroissement, faut il être un grand clerc pour prédire qu’une telle civilisation touche à sa fin ?
La seule chose qui nous soit à présent permise d’espérer n’est-elle pas que l’humanité toute entière ne soit ensevelie et périsse misérablement dans l’inéluctable chaos, mais qu’au moins soit sauvée la somme des connaissances si chèrement acquises au fil des millénaires par la chaîne ininterrompue des générations, des sacrifices et des expériences à travers son éblouissante histoire, en construisant s’il en est encore temps, sur les ruines fumantes du temple de la consommation, les fondations du Temple de la Connaissance ?


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