Intégralité de la contribution intitulée "On change, ou on meurt"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Transition écologique le 28 janvier 2019 à Port-le-Grand .

Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ? [Autres]
La pollution alimentaire

Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?
La pollution alimentaire n’est pas citée, alors qu’elle est grave, quotidienne, multiforme ! Serions-nous dans ce questionnaire incités à regarder ailleurs, vu les très gros intérêts capitalistes en jeu, et qui n’ont rien à faire de l’écologie ?
Pour contrer cette pollution alimentaire, il faudrait que les Pouvoirs Publics :
-cessent de soutenir le modèle maintenant dépassé de l’agriculture industrielle, et mettent fin à leur copinage avec les puissances d’argent, les grands groupes chimiques, la FNSEA.
-favorisent les conversions en agriculture bio, sans la falsifier, en lui conservant les normes contraignantes de respect des bêtes, des plantes, des sols, etc… et favorisent la distribution locale de cette production bio,
-agissent pour assurer un revenu décent aux agriculteurs, et pour cela, il faut revoir complètement les conditions d’attribution des aides de la PAC.
-bien entendu, interdisent l’utilisation de ce que produisent les firmes chimiques et technologiques (les OGM, le glyphosate, l’ensemble des pesticides, les produits qui tuent les abeilles, etc…) vu que leurs conséquences sont extrêmement inquiétantes.
-interdisent les concentrations aberrantes dans l’élevage, les fermes-usines pour les porcs, les volailles, les vaches, etc… véritable désastre écologique, socio-économique, sanitaire et …moral.
-interdisent aussi les formes de pêches industrielles, électriques ou à filets dérivants, qui détruisent tout.
-s’occupe sérieusement du problème de l’eau dite potable, maintenant chargée de nitrates et pesticides, qu’on ne peut évidemment pas résoudre par l’eau en bouteilles.
Seul un système sévère et loyal « pollueurs-payeurs » peut faire changer réellement de cap. Mais il faut pour cela une volonté politique, actuellement totalement absente. Entre l’argent ou la santé, c’est clairement l’argent qui est protégé. L’opinion publique se révolte.

Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?
Oui

Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?
Les récoltes sont affectées par des étés trop chauds, trop secs. Les ravageurs agricoles et les agents pathogènes ne sont pas suffisamment éliminés lorsque les hivers sont trop doux. Des amis ont été gravement touchés par des crues dévastatrices. La pression sociale augmente avec l’arrivée de réfugiés climatiques qui ne peuvent plus vivre chez eux. Il y a un problème moral en face des populations déjà atteintes, et une inquiétude sincère pour les conditions de vie que subiront nos enfants.

À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?
Oui

Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?
J’ai un chauffe-eau solaire, des panneaux photovoltaïques, une voiture électrique, j’ai contribué à créer une AMAP, j’ai fait transformer une parcelle de terre en potager bio, je mange bio autant qu’il m’est possible, je surveille l’impact écologique de ce que j’achète, mes goûts sont à la sobriété vestimentaire, je gère mes déchets et mes surplus (compost, tri, recyclage, dons…), mes économies servent à soutenir des projets écologiques, je lutte contre les élevages industriels, les pesticides, etc… Je pense en faire pas mal à mon niveau, mais que fait l’Etat de son côté ? Comment se fait-il que tout cela m’a demandé, et me demande encore, une lutte pied à pied ? En réalité, l’Etat fait semblant de vouloir la transition écologique, sinon ces démarches seraient normales, faciles, encouragées

Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?
Mon comportement est écologique quand cela m’est possible. Pour faire mieux, il faut que les Pouvoirs Publics mettent en place des solutions. Le changement de comportement ne relève pas de la seule responsabilité des individus. Que faire quand il y a absence totale de solution alternative à la voiture en zone rurale, par exemple ?

Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?
Pour inciter les gens à changer de comportements quand ce n’est pas encore fait (faute de prises de conscience, de courage, de moyens), il faut taxer fortement tout ce qui est nocif à l’environnement, et parallèlement, apporter des aides financières aux choix vertueux. Restreindre la circulation des véhicules polluants est un exemple. Mais tout ce qui est nocif doit subir une taxe : produits, installations, et même banques soutenant par exemple des énergies fossiles… Tout ce qui respecte l’écologie doit recevoir une aide : produits sans danger, appareils sobres, isolation des bâtiments publics et privés pour que disparaissent les « passoires énergétiques », etc…. Toutefois, c’est seulement une étude correcte - absolument objective et indépendante - qui peut permettre d’infliger les taxes ou d’accorder les aides.

Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?
Oui

Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?
Mon mode de chauffage actuel est correct. Créer une maison énergétiquement autonome et non polluante demanderait de revoir la totalité de l’installation. Les démarches sont trop compliquées en l’état actuel des techniques et des services : demandes à remplir, choix à faire sur des produits toujours en évolution, artisans à gérer, financement peu convaincant, etc… Qu’attend l’Etat pour soutenir la recherche de solutions de plus en plus irréprochables, commodes et acceptables ?

Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?
Non

Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ?
Les transports en commun, Le covoiturage, L'auto partage, Le transport à la demande, Le vélo

Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ? [Autres]
Toute autre solution écologique et commode

Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?
C’est la commune. Au contact des réalités quotidiennes, elle peut adapter les solutions en fonction des besoins ou de l’âge des utilisateurs. Il lui suffirait de recevoir ou de se créer les dotations suffisantes. Il y a au moins deux moyens pour cela : 1) reprendre en main, à l’échelle locale et/ou nationale, la création monétaire (dans un premier temps, par les monnaies locales complémentaires) ; 2) faire remettre en circulation dans l’économie réelle la grande quantité d’argent actuellement bloqué entre les mains de quelques riches, qui ne sert à rien sauf à la spéculation. Justice fiscale et justice écologique sont totalement liées.

Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?
-Appliquer pour les produits importés les mêmes règles que les produits français : fortes taxes sur ceux qui dégradent l’environnement dans leur pays d’origine (halte aux déforestations par exemple) ou lors de leur utilisation chez nous.
-Montrer que la production écologique est socialement et économiquement bénéfique (meilleure rentabilité, meilleure acceptabilité, grand nombre d’emplois créés non délocalisables, diminution des frais de santé, etc….). Donner aux autres pays l’envie d’entrer dans la même voie.
-Utiliser la poussée de l’opinion publique pour se dégager de l’emprise de Bruxelles, qui ne fait que favoriser un capitalisme effréné : irrespect envers tout, pourvu que ça rapporte de l’argent ! L’opinion n’en peut plus, n’en veut plus de l’enrichissement pour une infime minorité et de l’austérité pour tous les autres. Elle réclame une Europe sociale. La compétitivité, principe mortifère, doit être remplacée par la solidarité et le respect des humains et de leur environnement, seuls garants du bien-être collectif. Si les dirigeants ne comprennent pas à temps cette aspiration parfaitement légitime, elle sera tôt ou tard imposée dans un rapport de force.

Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Ce questionnaire est très réducteur. Pourquoi se concentre-t-il presque exclusivement sur le chauffage et le transport ? Certes, sont des agents de pollution de l’air, mais il y a bien d’autres problèmes écologiques au moins aussi graves ! Et pourquoi l’accent est-il mis sur la responsabilité individuelle ? En somme, nous devons fermer le robinet quand nous nous brossons les dents, et surtout ne pas penser que l’agriculture industrielle qu’on nous impose, que des usines en infraction avec la loi mais non sanctionnées, polluent, elles, des milliers de m3 ! L’Etat a ses responsabilités, il a pris des engagements, il ne les respecte pas. « L’Affaire du Siècle » vient le lui rappeler.
Si l’Etat entrait vraiment en transition écologique, il devrait :
-protéger la terre arable nourricière du bétonnage, et des produits chimiques qui la tuent.
-gérer les déchets en les faisant recycler avec soin, et bien sûr, en les réduisant, ce qui revient à mettre un frein à la surconsommation, au gaspillage, à la publicité créatrice de faux besoins, bref au mythe d’une croissance continuelle prétendument indispensable.
-prendre des mesures réelles pour préserver les animaux et végétaux sauvages, cette biodiversité qui nous est vitale, agir aussi pour protéger les paysages et les peuples premiers.
-cesser tout soutien à cette petite minorité pro-chasse qui impose sa loi à tous et prétend réguler les espèces et l’équilibre naturel.
-interdire l’élevage industriel et la concentration insensée des animaux, c’est un désastre écologique, socio-économique, sanitaire et …même moral vu leurs conditions de vie et de mort particulièrement choquantes.
-appliquer à fond le principe "pollueur-payeur".
-se débarrasser au plus vite de la dépendance au pétrole, en activant la recherche autour des énergies renouvelables qui ont aussi l’avantage d’être décentralisées,
-prendre en compte que l’énergie nucléaire est une impasse ingérable. Fermer peu à peu les centrales, préparer avec toute la gravité nécessaire un plan d’évacuation en cas d’accident, la prise en charge des maladies induites, le fait qu’une portion de territoire deviendra inhabitable.
-faire cesser les scandales autour des produits chimiques ou médicamenteux mal conçus, mal utilisés, qu’on retrouve dans l’environnement et les organismes, avec pour conséquences l’antibiorésistance, les anomalies génétiques, etc…
En fait, l’écologie pose des problèmes éthiques de façon extrêmement aiguë :
Qu’est-ce qui de la santé ou de l’argent doit l’emporter ?
Peut-on tout accaparer (terres, ressources…) si on a les moyens pour le faire ?
Les citoyens n’ont-ils pas d’autres choix que de subir passivement des décisions centralisées ?
Au quotidien, le choix est là : c’est soit le système capitaliste qui, sans frein, est parfaitement immoral : cupidité, corruption, brutalité, asservissement. Soit l’écologie, qui, à l’inverse, veut le respect. Comme elle est clairement une aspiration montante, le Gouvernement actuel tente de « verdir » quelque peu son image. Mais en vain : de toute évidence, il est à fond dans une logique de capitalisme. Il s’y cramponne… Pour combien de temps ?


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