Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ?
La biodiversité et la disparition de certaines espèces
Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?
Concernant la pollution lumineuse, elle touche beaucoup d'espèces de plusieurs façons : par la perte de repères, par le dérèglement de leur cycle de vie, par la fragmentation de leur habitat (pouvant conduire à terme à une dégénérescence génétique des populations isolées). La pollution lumineuse impacte aussi l'observation du ciel par les astronomes et les passionnés, mais aussi les gens de tous les jours qui ne voient plus les étoiles. La pollution lumineuse impacte les paysages nocturnes, qui sont pourtant reconnus comme patrimoine de la nation.
La pollution lumineuse est due à plusieurs points : l'intensité lumineuse de l'éclairage, la position des luminaires (un luminaire boule éclaire plus le ciel que le sol), le spectre lumineux de la lampe. Un spectre avec des pics dans le bleu est nocif pour la biodiversité et aussi pour les humains.
Le premier remède à la pollution lumineuse est l’extinction des points lumineux quand ils sont inutiles. Il s'agit par exemple des lampadaires en milieu de nuit. Mais aussi des parkings de grande surface, les magasins, les usines, qui peuvent laisser toute la nuit l'éclairage allumé. De même, il faut sensibiliser les particuliers qui peuvent avoir des points lumineux privés.
Le second point à travailler est l'éclairage "juste". Il s'agit d'éclairer là où il faut, une fois qu'on éclaire quand il faut. Pour les lampadaires, il s'agit d'éclairer le sol et non le ciel. On peut aussi travailler sur le réglage des phares des voitures, qui éclairent souvent trop haut (gênant par la même occasion les automobilistes en face). L'éclairage des jardins publics et de mise en valeur des monuments est souvent dirigés vers le ciel : beaucoup de lumière est donc "perdue" et pollue.
Le troisième point est le recoupement du thème de la pollution lumineuse avec ceux de l'énergie, de la santé, de la sécurité, et de la biodiversité.
- énergie : la politique actuelle est à l'efficacité énergétique. Elle doit évoluer légèrement afin de promouvoir la sobriété énergétique avant l'efficacité. Les LEDs sont une très bonne réponse à la demande d'efficacité énergétique. Elles demandent toutefois des points de vigilance (forte luminance, spectre lumineux avec des pics dans le bleu).
- santé : l'éclairage nocturne bouleverse le cycle de sommeil humain (notamment les lumières intrusives). Les LEDs et la lumière bleue en général (comme celle des écrans) retarde l'endormissement (blocage temporaire de la production de l'hormone de la mélatonine) et peut endommager la rétine (surtout chez les enfants). Saisir ce problème pour sensibiliser parents et enfants sur l'utilisation des écrans et sur la pollution lumineuse semble une bonne initiative. De même, cela peut inciter les fabricants à développer les LEDS "ambrées", avec moins de bleu.
- sécurité : marcher dans le noir donne un sentiment d'insécurité (subjectif). Pourtant, les données statistiques montrent que la présence d'éclairage public augmente le nombre d'agressions (chiffres objectifs). De même, le nombre d'accidents de la route augmente quand la voirie est éclairée (la lumière donne un faux sentiment de sécurité). L’extinction de la lumière la nuit peut donc jouer un rôle pour la sécurité des personnes. Bien évidemment, l'éclairage public doit être allumé quand il est utile, par exemple jusqu'à 22, 23h, minuit, etc, selon le lieu.
- biodiversité : la pollution lumineuse est la seconde cause de mortalité des insectes derrière les pesticides. Elle fragmente l'habitat naturel comme le fait une route ou une agglomération. La trame verte et bleue est basée sur des corridors écologiques. Ceux-ci peuvent donc être brisés par une pollution lumineuse. L'éclairage nocturne doit donc être strictement réglementé dans les zones naturelles à protéger (Natura 2000, coeur de PNN...) et limité le plus possible ailleurs.
Portage politique et réglementaire :
Un portage politique est nécessaire pour conduire ces actions, pourtant simples à mettre en place, avec un investissement chiffrable, et rentable économiquement. La réglementation doit être à la fois incitative et punitive. Le rôle des mairies et des collectivités locales doit être clarifié et renforcé.
Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?
Oui
Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?
Sécheresse récurrente, neige rare l'hiver, vent plus violent.
Changement progressif de la flore.
À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?
Oui
Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?
- utilisation d'un thermostat pour le chauffage intérieur
- les appareils électriques sont branchés sur des multiprises à interrupteur. Chaque soir, la multiprise est éteinte (sauf le frigo, le congélateur, et le ballon d'eau chaude).
- récupération de l'eau de pluie grâce à une cuve. Cette eau est utilisée pour la chasse d'eau des WC, et pour arroser les plantes.
- faire pousser des plantes aromatiques et les "simples". Cela permet de purifier l'air intérieur, de faire des économies d'achat de plantes séchées pour la cuisine, et donc de faire diminuer les déplacements que nécessite le marché mondialisé.
- petites maisons avec des graines pour les oiseaux l'hiver.
- tas de bois/brindilles/gravier pour faire des refuges à insectes.
Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?
- être propriétaire du logement
- aménagements des horaires de travail, possibilité de se doucher au travail (pour y aller en vélo)
Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?
Oui
Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?
Non
Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ?
Le covoiturage, Le vélo
Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?
Tout le monde :
- les particuliers qui décident seuls de changer
- les associations dont c'est l'objet
- les entreprises qui peuvent se créer un marché
- les pouvoirs publics qui prennent en compte l'environnement et la santé
Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?
Elle pourrait le faire déjà. Donner l'exemple est un premier argument.
Deuxièmement, retrouver une certaine souveraineté législative et réglementaire permettrait de faire les choses plus vite et mieux (sans être ralenti ou voir les textes déformés par les lobbies qu'on trouve à Bruxelles). Evidemment, le lobbying se fera toujours, mais le poids des lobbies dans l'UE et la lenteur de prise de décision de l'UE est une grande cause de la lenteur des progrès en écologie.
Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
La transition écologique est fondée sur deux points essentiels et qu'il faut supprimer :
- la consommation
- la culpabilisation
On peut croire si on veut en une croissance économique infinie. Mais on ne peut pas croire en la croissance infinie des ressources sur la Terre. Le choix logique est donc de consommer moins de ressources, et d'utiliser mieux ce que l'on est obligé d'utiliser. La transition énergétique nous promet une croissance verte. Cela est un fantasme. La transition écologique va permettre de continuer à vivre (en évitant la destruction de notre biotope). Accessoirement, elle nous permettra peut-être de vivre mieux, plus sobrement, plus humainement, au lieu de courir après ces 0 et ces 1 virtuels qu'on nomme "argent".
La transition écologique est en route depuis quelques dizaines d'années maintenant. Depuis les années 90, des clips publicitaires à la télé nous apprennent que nous, citoyens, consommons trop, polluons trop, ne trions pas assez.... et faisons donc mourir les pandas, les ours polaires, etc. Cela est vrai, CEPENDANT, les particuliers sont responsables minoritairement de la situation actuelle. La mondialisation des échanges et des économies d'une part, et les grosses industries d'autre part, consomment et polluent bien plus que les particuliers, et cela est vrai autant en France que dans le monde. La transition écologique doit être juste et équitable. Un pauvre aura bien du mal à acheter un voiture électrique. Pendant ce temps, les compagnies aériennes low-cost se développent en battant un record historique et ne payent pas de taxe sur le kérosène. Les citoyens sont culpabilisés injustement comparé à leur responsabilité.
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