Intégralité de la contribution intitulée "Droit à la citoyenneté pour tous"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 18 mars 2019 à Espondeilhan .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Aux corporations professionnelles, aux maires et aux députés. D'une part les corporations connaissent bien les problèmes et il en va de même pour les élus locaux qui sont en contact direct avec les citoyens

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Les organisations apolitiques et corporatives avec un rôle de gestionnaires paritaires dans les entreprises.

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
La compétence et le professionnalisme animés à un vrai désir de servir le peuple a pour effet de dissoudre les mouvements populaires de rejet que subit le personnel politique. Autant la crédibilité des élus de proximité, tels les maires est grande, autant la classe politique aux responsabilités éloignées gagnerait à repenser ce qui favorise la crédibilité.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
La fonction de député-maire avait sans doute des avantages quant à l'expérience du maire sur le terrain, néanmoins ce sont des fonctions lourdes en investissement où il est difficile d'être à la fois au four et au moulin. On ne demande pas à un ébéniste d'être aussi plombier et à un médecin d'être aussi un avocat pénaliste. Député et sénateur sont des métiers qui sortent de l'improvisation et exigent une formation et du professionnalisme.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Introduire une dose de proportionnelle aux législatives

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Pourquoi cette parenthèse exclusive ? Bien sûr qu'il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs, dès lors qu'ils ne cumulent plus les mandats et qu'ils professionnalisent leur fonction. L'obésité du secteur public entraîne les dépenses publiques. L'important est de trouver le bon compromis entre représentation optimale et hypertrophie du nombre.

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
La participation aux élections est en train de suivre le chemin des élections aux États-Unis ; nous assistons à une augmentation de l'abstention. Solliciter les citoyens à participer davantage, c'est leur apporter des propositions de programmes et de candidats à la hauteur de leurs aspirations et non de ceux qui les présentent. Il faudra aussi qu'ils aient assez confiance dans le système politique pour ne pas avoir le sentiment de l'inutilité d'aller aux urnes. Il faudra donc reconstruire de la jubilation citoyenne sur des bases aujourd'hui quelque peu ébranlées.

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
Oui, prendre en compte le vote blanc et le considérer comme un suffrage exprimé. L'électeur qui vote blanc considère que les candidats ne sont pas crédibles ou que les programmes ne leur conviennent pas ou qu'ils ont une impression de manipulation pour les amener à voter dans un certain sens. A partir d'un certain pourcentage, le vote blanc ne peut pas être simplement informatif, il doit conduire à une action déterminante : annulation du scrutin, organisation d'une autre élection. Il faudra trancher là-dessus car la prise en compte du vote blanc est une amélioration de notre système démocratique.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
1) Instaurer le référendum d'initiative populaire. 2) Permettre à un panel de citoyens de participer réellement aux débats importants.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui

Si oui, comment ?
Permettre l'initiative aux citoyens grâce à un système de signatures, pourquoi pas numériques.

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Par le biais de la consultation numérique ou de la consultation en mairie pour ceux qui n'ont pas accès à l'informatique.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Il faut une une réelle connaissance des problèmes locaux et des problèmes des gens et les faire remonter avec le maximum d'objectivité et d'exactitude.

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
Les consultations, l'écoute et la présence sont des piliers de la représentation.

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Le principe de laïcité est assez simple pour qu'on n'ait pas à le renforcer : séparation entre la société civile et la société religieuse.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
D'abord, un État de droit qui ne transige pas avec les principes républicains, ensuite une école garante de la transmission des savoirs, du développement de l'esprit critique, d'une éducation civique et enfin la continuité dans les différentes associations impliquées dans la coéducation des enfants. Toutes ces structures contribueront par un effet de mise en relation et d'apprentissage à une éducation à la citoyenneté. N'oublions pas les parents dont l'impact dans l'éducation est fondamental. Il serait pertinent de réfléchir à un accueil républicain des postulants adultes à l'entrée dans notre pays ; la plupart ont une culture théocratique souvent très éloignée de notre laïcité.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
L'incitation à la participation à des responsabilités locales est un moyen mais l'engagement est toujours affaire personnelle et d'ambiance. L'implication dans les associations ou au sein de sa municipalité reste un moyen privilégié.

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
"" La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas autrui"". Le RESPECT DE L'AUTRE rentre dans ce cadre et c'est un comportement valable pour tous les citoyens du pays.

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
D'abord L'EXEMPLARITÉ de tout adulte responsable et l'école y pourvoira bien entendu.

Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
L'engagement ne se décrète pas, il est en lien avec la motivation, les choix, les modes de vie et l'éducation.

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Le manque de respect envers les personnes (insultes, grossièretés, non-respect des usages, du code de la route, etc.) et les atteintes aux biens (voitures brûlées, vitrines cassées, cambriolages en hausse). Les moyens : l'école, l'éducation, le recadrage et l'application de la LOI.

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Développer et accentuer ce qui est de leur responsabilité. Appliquer la loi, c'est déjà bien.

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
L'exemplarité qui s'inscrit dans une éthique personnelle mais aussi le refus de cautionner les incivilités et les combattre chaque fois que c'est possible. Face à la violence, l'association de citoyens peut changer le rapport de force en faveur de la victime.

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Ce sont surtout des discriminations aux personnes en tant que représentantes d'un genre, d'un choix sexuel, d'une ethnie, d'une religion, d'un parti politique, d'une classe sociale ou même des forces publiques.

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
La mère des réponses passe par une société de droit, elle-même soutenue par un État de droit qui en serait le père. Une société qui permette à chacun de pouvoir s'exprimer sans contrainte et d'évoluer dans la liberté de ses opinions, de ses choix, de ses richesses et de ses faiblesses. Le respect de l'autre, l'engagement, le droit de reconnaître la liberté d'expression à chacun sont les mamelles de la solidarité et de la tolérance. A l'inverse, soyons très prudents vis à vis des comportements communautaristes ou sectaires et dogmatiques qui entraînent le rejet de l'autre.

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Bien sûr. Une allocation de solidarité devrait être assortie d'une aide d'intérêt général dans la majorité des cas.

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
En préambule, l'immigration est un un sujet polémique qui divise les Français et si on veut avancer sur ce problème important chaque citoyen doit pouvoir s'exprimer librement dans le respect de toutes les opinions. La situation de l'immigration est préoccupante ; difficile pour ceux qui rentrent dans notre pays avec de grands espoirs rapidement déçus par les difficultés d'intégration et critique pour la population du pays qui a le sentiment de subir. Il est urgent de mettre en place une véritable politique de l'immigration, française, européenne et même internationale. Il faudrait d'abord traiter le problème de l'immigration économique. Le défi de nos territoires passe d’abord par un état autonome qui sait prendre des décisions au profit de son peuple. L'idéologie européenne et mondialiste qui veut accueillir tous ceux qui frappent à la porte ne correspond pas au sentiment général. La France et la plupart des pays européens ne donnent pas l'impression dans les actes d'avoir pris la mesure du problème. Qu’adviendra-t-il quand l’Afrique passera de 1.2 à 2.5 milliards d’individus autour des années 2050 ? Et qu’en sera-t-il des exilés et du regroupement familial si la situation politique de l’Algérie s’envenime. Le renforcement des frontières extérieures à l'Europe n'est pas une fantaisie d'extrémiste ; nous avons le droit de choisir les gens que nous accueillons. Penser au développement de son peuple et de son pays est une vision politique saine si elle conduit au bien-être et à l’harmonie de ceux qui vivent sur son sol, ce n'est pas le cas partout en France aujourd'hui . Réglons les problèmes d'intégration actuels en permettant aux gens qui sont devenus Français de tirer leur épingle du jeu sans que ce soit au détriment de la population autochtone.

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
OUI

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
D'abord, montrer que la France est un pays souverain qui peut refuser de confluer dans les idéologies européennes (très, trop technocratiques) favorables à l'accueil massif, ensuite mettre en place une politique d'immigration choisie et/ ou un système de quotas, enfin lutter contre l'immigration clandestine de manière efficace et transparente.

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Mettre en place un apprentissage de la langue, et faire de cet apprentissage un élément fort pour accéder aux avantages de notre pays ; l'accès à l'emploi comme à certaines aides sociales. Lutter contre le communautarisme en développant dès l'école le sentiment d'appartenance à un pays, à une nation. Les inégalités de longue durée sont mortifères à long terme et conduisent à l'exclusion et à la révolte. Éviter les aides de longues durée qui développent l'assistanat et donner la priorité à toutes les formes d'apprentissage. Favoriser tous les parcours de réussite à l'école mais aussi chez les jeunes adultes en rupture scolaire ou sociale.

Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
1) Usons et abusons dans toutes les circonstances où il nous est donnée la possibilité de nous exprimer, des articles 10 et 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Art : 10 ""Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public"" et Art 11 : ""la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi"". 2) La liberté d'expression doit être développée chez tous les Français et cela doit commencer à l'école. 3) Le droit d'accéder à toutes les informations détenues par les pouvoirs publics dès lors que les citoyens sont ou seront concernés par les conséquences des actions qui seront prises. Le pacte de l'ONU sur les migrations qui est un exemple récent aurait pu faire l'objet d'une transmission assortie d'un peu de pédagogie. 4) Développer le pluralisme des médias dans l'intérêt de tous les citoyens. 5) Développer la culture par le biais de tous les supports dès le plus jeune âge, la lecture en priorité. La citoyenneté se nourrit d’hommes affranchis et cultivés.


Lire une autre au hasard
Retour aux Thèmes