Intégralité de la contribution intitulée "Face à trois fractures historiques inedites : fracture ecologique, numerique et privatisation de la creationdela monnaie, trois idées pour investir des biens communs non marchand permettant à chacun de devenir utile à soi meme et aux autres dans un nouvea"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 17 mars 2019 à Peyriac-de-Mer .

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Ne pas confondre le chomage de friction offre et demande (300 000 emplois?) avec un chomage structurel de 7 millions d'emplois si on tient comptes des 5 categories de l'INSEE sur le chomage. Renforcer l'experience d'ATD Quart Monde territoire zero chomeur par l'experience réussie en Rhones Alpes 1992-1996 puis en Italie du cheque de temps choisi pour partager le travail autrement et créer ainsi des biens communs sociaux, ecologiques, culturels non lucratif . Voir projet de loi ammorcé par G Hascouet ESS du temps de Jospin cf ci joint ou sur le net . Le temps choisi une Etape pedagogique pour lancer ensuite un revenu de base pour tous voir le MFRB avec RIC (ICE europeenne dejà faite). Puis penser une monnaie (regionale ou nationale ?) complementaire à l'Euro pour financer des economies locales circulaires riche en resilience /climat et en BIB plus que PIB pour sortir du totalitarisme de la marchandise et de la religion croissance que nous imposent les banques privées qui se sont accaparées des 1971 la création monetaire au détriment du politique donc de nous tous . Une rupture historique quand on sait que la somme de l'argent dette est egal à 350 pour cent de la somme des PIB ! Cet argent speculatif crée "" l'accaparement de la richesse dans quelques mains !"" ou des rentiers par les interets !

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Je ne sais pas

Si oui, comment ?
la methode conference de citoyenneté ( avec tirage au sort de citoyens volontaires qui s'engagent à defricher une question complexe en 3 Week end avec confrontation d'experts contradictoire (utilisée pour les OGM par exemple) pourrait etre un investissement raisonable en amont de la formulation d'un RIC au plus grand nombre . Car dans toute formulation de question il souvent la moitié de la reponse !!!

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
j'allegerais le Senat

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
sortir de l'hypocrisie du discours sur l'emploi qui va encore baisser avec l Intelligence Artificielle et ses algorythmes appliqués aux infotech et aux biotech. Et grace au temps choisi partage du travail et aux biens communs non marchands ( cheque temps choisi, revenu de base, creation monnaie locales complementaires de relocalisation) passer d'une société hypocrite du plein emploi devenu impossible...(qui y croit encore ?) à une société de pleine activité, créativité et reconnaissance sociale . Travailler a devenir l'ami de soi meme pour s'enrichir des autres (alterité) ...se realisera bien plus dans des projets de biens communs non lucratifs riches de lien sociaux que dans le jeu de la guerre économique d'exporter par l'entreprise son chomage chez les voisins ! L'effondrement de la société thermo industrielle entrainera t-il celui de la philosophie politique occidentale ou les stocks disponible au dela de la survie materielle de chacun sont accumulé et stockée dans une petite poignes de main ? grace au monopoly de la monnaie où la creation monetaire a été cedé aux banquiers ? une economie non marchande sur des biens communs (sociaux, culturels, ecologiques) en parallele et complementaire à la société de marché peut renforcer l'engagement du citoyen dans la société et peut faire emerger de nouvelles manieres de produire, de consommer et de vivre... qui pourront nous sauver de l'effondrement systemique (climat, ressources, energie, nucleaire, Finance,...) ou anthropocene disent les collapsologues ? Toute la durée d'une civilisation tient dans son adequation a son environnement ( empreinte ecologique ) comme la notre est mondiale , et dans sa maniere à gerer ses excedents (au dela de la survie materielle) en les consumant , en les dissipant , en les stockant , en les accumulant nous dit Enso Lesourt dans son livre survivre à l'anthropocene PUF 2018. Tant que la crise ecologique sera percue comme une crise de la rareté et non comme une crise de la gestion de l'excedent, nous ne pourrons pas lui apporter les reponses adequates, dit il . En sortant de la société de marché pour inventer une société plus conviviale ""avec"" marché , l'Europe pourrait peut etre inventer un nouveau modele ou contrat social ?

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
dans ma proposition d'agora ou d""université du temps choisi pour des projets sociaux, ecologiques, culturels non lucratifs rendant nos territoires plus conviviaux et resilient aux consequences du rechauffement climatique (voir annexe), ces cercles d'echange de savoirs reciproques (mensuels) pourraient peut etre integrer en plus des chomeurs , des migrants avec pour contrat de recevoir un cheque mensuel de temps choisi comme les autres dans le but de revenir reinvestir les savoir faire et savoir etre acquis dans leur pays d'origine au bour par exemple de 3 ans , pour rendre leur territoire aussi plus resilient au rechauffement climatique . Cela pourrait etre un contrat d'Etat à Etat ou d'Europe à pays d'origine en passant par une organisation genre Erasmus ? ou ONG ?

Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Contribution au débat public avec les gilets jaunes François Plassard 11440 Peyriac de mer Association Paysans Terre Mer «  Si la mer vient à nous, alors allons à la mer » Trois idées pour vivre, produire et consommer autrement face à la fracture écologique, numérique et financière Brièvement, d'où je parle ? Qui peut, mieux que la personne chargée de calculer le montant de votre retraite, résumer en quelques phrases votre itinéraire de vie professionnelle ? «  Toutes vos meilleurs fiches de paye se situent dans la première moitié de votre parcours de1975 à 1995, puis basculent, dans une deuxième vie professionnelle plus segmentée (avec l’enchaînement de CDD), plus flexible (avec une adaptativité plus grande) de 1995 à 2015, mais avec des revenus divisés par deux ! ». « C'est normal, lui ai-je répondu, les vingt premières années de ma vie d'ingénieur agronome au service des territoires, ont été bien rémunérés à la mesure de mon « efficience » : «  produire toujours plus de chiffre d'affaire en biens et services, avec toujours moins de travail ». Alors que le basculement progressif vers les 20 années suivantes, ont été marqué par mon désir de mettre mon savoir et mon énergie créatrice au service de la production de moins de marchandises (donc moins de chiffre d'affaire), mais avec un contenu de plus en plus élevé en créativité et lien social ! Une phrase résume tout cela : J'ai passé 20 ans de ma vie professionnelle à produire essentiellement du PIB ou Produit Intérieur Brut ( les politiques diraient de la croissance) et j'ai passé les vingt années suivantes à produire plus de BIB ( Bonheur Intérieur Brut) que de PIB ! Et ceci avec la même énergie dépensée, quand elle n’était pas ponctuellement plus grande ! Quand on est passionné par ce qu'on fait , on ne compte plus !1 En résumé qu'est-ce que je propose ? dans ce débat des gilets jaunes où les « fins de mois » doivent être conciliables avec le déterminisme du « réchauffement climatique » ? : 2 Une autre manière de relier et considérer : l'emploi, le travail, le revenu et se sentir utile à soi-même et aux autres ! Comment ? Par une première étape immédiate et déjà testée positivement «  du chèque du temps choisi pour partager le travail autrement » à l’initiative de chaque Région ou petite région car ne nécessitant pas d' impôt en plus pour son financement , préparant ainsi l'étape suivante du : « revenu inconditionnel de base ou d'existence » ? En conclusion nous verrons que cette deuxième étape du « revenu de vie ou d'existence » peut être facilitée, voir accellerée, par une nouvelle manière de considérer l'argent et sa création comme un « bien commun » alors que nous en avons fait un « bien privé » qui nous échappe . Alors il se pourrait que ces deux étapes pour changer notre manière d’être ensemble et de nous « réconcilier avec nous même et la Nature » transforme le défi historique inédit du réchauffement climatique en aubaine ? Une chance d'éviter le chaos, les famines et les guerres ? Première idée 1- Le chèque de temps choisi pour partager le travail autrement Ce que je propose n'est pas une utopie ! Mais c’est une expérimentation qui a bel et bien existé en Rhône Alpes de 1992 à 1996, qui a rendu des gens heureux, qui a été évaluée et qui a donné lieu à une demande formulée par madame la ministre Élisabeth Guigou, d'écrire un projet de loi au sein du comité de suivi de l’Économie Sociale et Solidaire. Ce projet de loi, présenté par G Hascouët secrétaire d’état ESS, refusé en Avril 2012 par Lionel Jospin dans sa campagne de réélection à la présidence : « Pour gagner, il faut faire profil bas !  aurait il dit » , a rebondi alors en Italie sur la Région de Pérouge et d'Assise, animé cette fois par une ministre des affaires sociales, Paola Battesti. Alors pourquoi une expérimentation réussie sur une autre manière de partager le travail que le passage de 60h a 40heure pour tous qui a marqué le contrat social des trente glorieuses, puis à 35 heure pour tous par la suite avec Martine Aubry comme ministre , n'a pas été démultiplié ? Parce que avant l'heure ce n'était pas l'heure ? Mais Aujourd'hui ce projet pourrait s’avérer être à l'heure, car à lui tout seul il apporte des réponses pratiques et transversales à des questions encore sans réponse des politiques, car toujours posées dans des univers concrets et mentaux séparés ! Antoine de Saint Exupery en 1930 dans Vols de nuit avait formulé ceci : «  La vie n'a pas de solution. Elle met en œuvre des forces qui ouvrent des chemins où apparaissent des solutions ! » Les «  forces en marche » dont parle Saint Exupery pourraient-elles être notre expérimentation réussie en 1992-1996 puis en Italie, mais à réinventer dans notre nouveau contexte . Soit faire apparaître à l’échelle de nos territoires de vie, des solutions nouvelles sur une nouvelle manière de relier l’emploi, le travail, le revenu, et être utile à soi même et aux autres ? ATD Quart monde a repris le même mode de financement que notre université citoyenne du temps choisi de 1992 dans son expérimentation « territoire zéro chômeurs » mais se priver des volontaires pour un partage du travail ( souvent à 10 ou 15 ans de la retraite) ayant un capital social utile à la réussite de projets même non lucratif, c'est se priver d’énergie et intelligence utile pour l'économie circulaire rendant nos territoires résilients au réchauffement climatique. Commençons par le slogan à la base du succès de notre expérimentation du « chèque du temps choisi pour partager le travail autrement »3, avant de comprendre ensuite son mode de financement « sans impôt en plus » … le rendant pertinent et opératoire à l'échelle décisionnelle d'une Région avant de l'imaginer à l'échelle nationale. Notre slogan de l'Université Citoyenne du Temps Choisi (UCTC), support de l'expérimentation était : «  Avec le temps choisi (pour partager le travail autrement), tes amis ne te demanderont plus ce que tu fais « dans »   la vie (quel job?), mais ce que tu fais « de » ta Vie ! » Être proactif plus que réactif, c'est inventer le présent à partir du futur plus que à partir du passé ! Mon hypothèse est que cette expérimentation citoyenne réussie du partage du travail par le chèque de temps choisi n'a pas été relayé par le Politique dans les années 1990 pour la démultiplier ( Martine Aubry était, alors, ministre du travail), parce qu' elle était en concurrence avec la RTT des 35h / semaine : c’est-à-dire, vouloir continuer le contrat social des Trente Glorieuses (1945-1975) , où la réduction du temps de travail considérable (de 60 h a 40 h / semaine), avait joué un rôle significatif dans le partage collectif et équitable des bénéfices de la productivité du travail. En 2019 les questions politiques sur le «  vivre ensemble » demain n'ont plus rien à voir avec celles de 1975 : nous sommes en face d'une liste de «  signaux ou alarmes » pouvant déclencher des effets d'avalanches ou d'effondrement de civilisation, bien plus importants, le monde scientifique parle d’anthropocène ou de collapsologie (science des effondrements). Dans cette liste d' « effets déclencheurs » financiers, économiques, sociaux, écologiques, géopolitiques ... il y en a deux qui s'imposent par leur «  déterminisme » plus que les autres : 1- L'effet sans frontière du réchauffement climatique, qui s’accélère, et qui exige des réponses tant de l'ordre du global que du local. Du global par l'abandon rapide de l'extraction du reste des énergies carbonées non renouvelables, en commençant par les pays riches « aux empreintes écologiques les plus élevées », et la non destruction immédiate des grands puits de Carbone, comme par exemple la foret amazonienne détruite pour exporter massivement du soja à 70 % génétiquement modifié, soit 80% de la consommation de protéines alimentaires de l'Europe ! 70% pour la France avec 5 millions de tonnes pour 5 milliards d'euros ! Du local par l’invention, territoire par territoire, d'une autre manière de produire, d'une autre manière de consommer, d'une autre manière de vivre. En y intégrant plus d' « économie circulaire » sur les énergies renouvelable, sur la reconquête des souverainetés- sécurités alimentaires et sur l'allongement du cycle de vie des marchandises (recycler, réparer, relocaliser), avec l'aide de monnaies locales (comme dans les 500 « SEL »), avec des prolongements de « monnaies locales complémentaires » (MLC), pour y intégrer des commerçants et petites entreprises... « La vitesse de circulation circulaire de la monnaie, compensant sa rareté », commente l’économiste Schumpeter. 2- Le changement du système technique pour produire des biens et des services avec la révolution informationnelle des algorithmes : « L’intelligence artificielle combinée aux technologies de l'information, et l’intelligence artificielle combinée aux biotechnologies qui impactes de grand pans de notre vie (neurosciences, santé, reproduction, semences, allongement de la vie ...Etc.) » La conséquence de ce changement de système technique qui n'en est qu'à ses débuts, est une rupture dans l'évolution de nos sociétés industrialisées. Une destruction massive de l'emploi notamment dans la moitié inférieure de la classe moyenne où se situent en majorité les gilets jaunes ! Phénomène d'autant plus rapide que à partir des années 1975, quand le « contrat social » établi par le CNR (Conseil National de la Résistance en 1945 avec Stéphane Hessel) était un partage équitable du « bien commun » qu'est la productivité globale du travail, le pouvoir se déplace du travail au Capital (facilité par l'ouverture des frontières), changeant ce contrat social : en 30 ans les revenus du capital ont augmenté de 22%, tandis que les revenus du travail baissent de 17% (René Passet professeur d'économie à la Sorbonne), et la part des salaires dans le PIB baisse de 70% à 54%. Ce néolibéralisme de plus en plus globalisé et mondialisé à partir de 1975 dans lequel va se dissoudre tous les autres « -ismes », (socialisme, communisme, nationalisme, consumérisme, individualisme, populisme..), va changer la structure sociale de nos sociétés : de la société des 30 glorieuses (1945-75) que l'on peut dessiner en forme de cruche, avec un grand diamètre au centre représentant une classe moyenne nombreuse, on passe à une société en forme de « sablier ». Avec à la base des pauvres de plus en plus pauvres au sein de chaque Nation, et des riches de plus en plus riches en son sommet ! En Haut du sablier quelque 100 revenus possèdent à eux seuls, le revenu des 4 milliards d'humains les plus pauvre de la planète ! La révolution des gilets jaunes est non seulement l'expression d'une indignation entre une « sur richesse » accaparée par une minorité, dont les 1% et les 0,1% figurent au sommet de l'arrogance. Mais peut être sans l'exprimer clairement, l'intuition nourrie d'anxiété que l'emploi demain contrairement aux autres révolutions technologiques du passé, par sa rareté, ne peut plus être le fondement ou la « clé de voûte » du prochain lien social ? La première allocution adressée au peuple français et au président, par trois gilets jaunes le 15 décembre 2018, place de l’Opéra à Paris, exprime une inquiétude existentielle bien plus profonde que la hausse du prix de l'essence, laquelle n'a été que la goutte d'eau qui a servi de débordement : « Ce mouvement n'appartient à personne et à tout le monde ! Il est l'expression d'un peuple qui, depuis quarante ans, se sent et se voit dépossédé de tout ce qui lui permettrait de croire à son avenir et à sa grandeur » (Monde diplomatique). Dans ce sentiment de dépossession de son avenir, j’entends ce sentiment d'impuissance du Politique sur des questions essentielles, par exemple cette promesse de retour au plein emploi (donc de la croissance), que nous ont promis inlassablement tous les candidats aux élections présidentielles comme leur première priorité depuis Pompidou ! De cet emploi « qui devient rare et cher », nous avons du mal à en faire notre deuil parce que il conditionne le regard des autres sur nous mêmes, il conditionne aussi notre revenu et notre accès à un logement (4 millions de mal-logés et 12 millions de personnes touchées par la crise du logement en 2018 - Abbé Pierre). Quarante ans que nous observons le chômage comme un cancer pour notre vivre ensemble, quarante ans pourtant où nous sommes passé de 70 000 chômeurs à 7,2 millions de chômeurs (en comptant les 5 catégories de l'Insee). «  Contre du travail dans l'emploi, t'as plus rien », disent les jeunes ! Eux qui, mieux que nous encore, entendent des politiques qu'il n’y a pas de « création nouvelle d'emploi sans croissance », mais qui savent aussi qu'une « croissance infinie dans un monde fini », n'est plus possible ! Eux qui appartiennent (Avec une partie des chômeurs seniors) au premier parti politique de France : «  ceux qui ne votent plus ! » Alors ce grand débat est-il pour inventer autre chose ? En écoutant Albert Einstein qui disait que « si malgré nos efforts répétés nous n'arrivions pas à trouver la solution à un problème, c'est que nous nous trompons de questions ?» Voilà comme contribution, se rajoutant à des milliers d'autres, ma proposition de citoyen. Citoyen, qui depuis 40 ans (comme le formule la déclaration initiale gilet jaune du 15 décembre à Paris), n'a voté dans les urnes que pour les candidats « jugés comme étant ceux qui aggraveraient le moins la dérive néolibérale productiviste, inégalitaire et consumériste »,... préférant mes « votes économiques » quotidiens, par ma consommation et mon mode de vie, me permettant d'allier sobriété et joie de vivre. C'est ainsi que j'ai pu co-initier des modes de vivre ensemble n'ayant pas pour finalité « l'argent devenu roi ! »4 Par exemple en initiant avec JG Henckel, le réseau des jardins de Cocagne, dés les années 1990, initiative devenue 160 jardins sur toute la France, qui ont inspiré ensuite les 2000 AMAP françaises. En co-initiant le réseau des Sels (Systèmes d'Echanges Locaux) inspiré des Letz, avec François Terris en Ariège et Alain Bertrand qui sont devenus 500 Sels, en France, avec un INTERSEL, tous les ans. Avec la création d'éco hameaux intergénérationnels, en s'inspirant des GRT (groupe de ressource technique) québécois …dont le dernier en Dordogne s'appuie sur la dynamique de la monnaie locale complémentaire « abeille »,dont je suis le parrain avec le québécois PH. Derruder etc. Mais ma proposition ici sera surtout la création de l'université citoyenne du temps choisi pour partager le travail autrement, qui réinventée, voir partagée, avec ATD Quart Monde, qui utilise le même mode de financement (de l'argent passif devenant actif), pourrait être le point de départ d'une reliance nouvelle entre emploi, revenu, travail, être utile à soi même et aux autres sur son bassin de vie. Soit la première étape pour initier ensuite avec l'aide de deux réseaux (le MFRB et AIRE) un revenu inconditionnel d'existence permettant un « nouveau contrat social ». Sortir enfin de ce qui devient, avec l'idéologie de la croissance pour la croissance, du « toujours plus ici et maintenant », une sorte de « monothéisme de marché », avec autant d'églises, de croyances et de dogmes que nous avons de religions ! Alors seulement nous pourrons assister à un vrai retour du Politique, qui doit renégocier avec les banquiers, le grand « gérant » à toutes les échelles, de la création du « bien commun », et ainsi, parce qu'il se sera réapproprié, face aux géants de l'information, un rôle qu'il a perdu depuis cinquante ans cette fois : la création de la monnaie. Soit le pouvoir du politique, celui de prêter « ces promesses de remboursement, avec intérêt très faible », qu'on appelle la monnaie, que les souverains d'autrefois (seigneurs, rois, empereurs, pharaons..) émettaient, pour en temps de guerre, nourrir des armées et en temps de paix, construire des routes et des cathédrales ! Deuxième idée Apres le temps choisi à l'échelle régionale, pour aller vite, lancer : le revenu inconditionnel d'existence à l'échelle nationale ou européenne ? Soit une proposition de reconceptualisation du rôle et de l'usage de la monnaie à la hauteur des enjeux sociaux et écologiques que les humains auront à imaginer pour continuer à faire partie de la grande aventure de la Vie ? Notre grand enjeu : revenir à une société « avec » marché ! Le double déterminisme du réchauffement climatique et de la révolution informationnelle (Intelligence Artificielle / Info technologies / biotechnologies) nous oblige, qu'on le veuille ou non (sauf si une guerre des pauvres contre les riches se déclare, comme en 1848) : de passer d'une société de marché, qui transforme toutes nos relations sociales, notre espace et notre temps de vie en marchandise, à une société «avec» marché remis à sa juste place qu'il n'aurait jamais du quitter. Soit privilégier le BIB (bonheur Intérieur Brut) sur le PIB (produit intérieur brut !). Dit autrement : comment passer d'un travail au service d'un capital pour produire des marchandises au bénéfice d'actionnaires anonymes, à un travail pour être utile à soi même et aux autres, qui participe d'un bien commun au plus proche de soi (comme l'est par exemple son bassin de vie). C'est ce que dans son livre « Métamorphose du travail, quête du sens », André Gorz appelait : «  Se libérer de la dictature de l'emploi » et «  passer du travail à l'œuvre » Alors libéré du dictat du court terme que nous impose la lucrativité du marché, nous pourrons (sans négliger la méthode), rendre chacun de nos territoires plus «  résilient » aux nombreux effets ( tempêtes, inondations, sécheresses, incendies, salinisation des sols et hausse du niveau de la mer …) qu’imposera le réchauffement climatique dont nous n'arrêterons plus, comme l'effet d'une vague, le mouvement ? Tout pourrait se passer comme si le réchauffement climatique que nous allons subir comme une épreuve (même physique, dans notre chair pour certains), allait nous devenir utile pour opérer un nouveau type de changement que certains appellent « mutation » ou d'autres : « métamorphose », pour inventer un « nouveau contrat social », qui nous aidera à sortir du capitalisme industriel fondé sur l'extraction (depuis deux siècles seulement) du pétrole.5 Se pourrait-il- alors, parce que nous en aurions débattu et décidé ainsi, que l'intelligence artificielle au service des économies circulaires territoriales (énergie et alimentation), puissent nous aider à mieux décider individuellement et collectivement « en Conscience », ce que les robots plus intelligents mais non conscients, ne pourront pas faire à notre place ? Trois étapes, et ainsi trois propositions pour ce transfert du travail humain de l'entreprise anonyme lucrative dans la société industrielle, à l'identification-production de nos « biens communs » sur nos territoires pour les rendre plus résilients aux évolutions du climat! I- Le transfert des charges passives du chômage pour l’État, en charges actives pour créer de la résilience territoriale au réchauffement climatique. De 1992 à 1996 en Rhône Alpes et ensuite en Italie, les premiers candidats au chèque du temps choisi pour partager le travail autrement ont été des initiateurs de projets non lucratifs dans le champ du social, du culturel et / ou de l'environnement. Pour moitié, des personnes à dix ou 10 ans de la retraite se sentant apte à un projet « passion » porté par une confiance en elle même, un réseau social riche d'interconnaissance à mobiliser, et le désir de transmettre à un plus jeune, en accord avec son employeur la moitié de son itinéraire et savoir professionnel (« dont on a fait le tour », disaient ils). Pour moitié, des chômeurs désirant devenir eux aussi salarié à mi temps de l'université du temps choisi pour exprimer leur propre projet ou pour s'allier à un autre porteur de projet. Chercher sans précipitation du travail à mi temps parce qu'on est plus catégorisé comme un chômeur, c'est toujours plus facile ! C'est ainsi par exemple que Jacqueline, avocate, a négocié son passage à mi temps avec son cabinet d'avocat, pour qu’il embauche un chômeur à mi temps, en compensation, et touche 500 € / mois pour son projet de temps choisi : jouer avec des enfants des hôpitaux, condamnés par la maladie, faisait sens pour elle, en souvenir de son fils décédé dix ans auparavant ... C'est devenu l'institution des blouses roses ! C'est ainsi que Dominique, secrétaire d'une association centrée sur l'environnement, a négocié son partage à mi temps de travail pour monter un rucher école pour les enfants ! Avec le chèque de temps choisi de 500 € / mois, elle a réorganisé sa vie sans perdre un centime de revenu, puisque elle gagnait 1000 € / mois ! C'est Bernard, assistant social, qui a pu créer un jardin partagé dans son village au sud de Lyon grâce à son passage à mi temps choisi, c'est Katia, initialement chômeuse qui a pu réaliser une vidéo sur son village natal de Kabylie, pour le passer et présenter ensuite dans les appartements de sa banlieue de Vaux en Velin, etc… Seul contrainte pour tous ces salariés à mi temps de l'université citoyenne du temps choisi : se retrouver une fois par mois pendant une journée avec une douzaine d'autres porteurs de projet de temps choisi pour s'entraider et s'échanger des savoirs sur la conduite de projet et toucher ainsi en fin de journée son chèque mensuel de 500 € de temps choisi ! Les dépenses globales versés par l’État, pour suivre accompagner 3,7 millions de chômeurs (la moitié n'étant pas indemnisée) s'élève à 90 milliards d'euros. Soit une somme de 24 000 € par an, qui évidemment, ne vont pas dans la poche uniquement de ces chômeurs ! ATD quart monde avec son contrat récent de territoire zéro chômage avec l’État avance le chiffre de 18 000 € / mois. Imaginez que chaque fois qu’un contrat triangulaire est signé entre le directeur du travail, l'employeur et son salarié volontaire, pour partager à mi temps son travail, une telle enveloppe de 18000 € / an soit dégagée ! Imaginez qu'un deuxième contrat triangulaire relie le porteur de projet de temps choisi, son employeur et l'université du temps choisi, pour mettre en œuvre son projet de temps choisi social, culturel, environnemental, mais cette fois ciblé sur une fonction de résilience territoriale au réchauffement climatique (sécurité-souveraineté alimentaire, agroforesterie-permaculture, éducation animation, création culturelle, … Etc.) ! C'est sur chaque territoire ou bassin de vie des dizaines de projets non lucratifs qui peuvent être accompagnés par l'université citoyenne du temps choisi ou agora du temps choisi, si l'on préfère. Cet argent passif du chômage transforme alors 16 000 € / mois en trois projets de temps choisi : Celui qui partage du travail pour transformer sa vie, Celui, qui chômeur, s'allie à ce premier, ou invente lui aussi son projet de temps choisi, et celui pourquoi pas d'un migrant ayant trouvé à travers l'université citoyenne du temps choisi le support d'interconnaissance, d'entraide et d'apprentissage, pour « braconner », pendant par exemple trois ans des « savoir faire » et des « savoir être », lui permettant de revenir dans son pays (contrat réciproque entre États ou Europe à travers Erasmus ?), pour organiser, lui aussi, la résilience au réchauffement climatique de son territoire d'origine qui reste dans son cœur ? C'est mieux que de refaire des camps de réfugies ou de susciter jalousie et colère dans une concurrence ou dumping, pour des emplois toujours plus rares, à cause de la révolution numérique ! Le réseau associatif ATD Quart monde utilise des financements analogues d'activation de dépenses passives, sans impôt en plus, mais ne faisant pas baisser le pouvoir d'achat local, pourrait être un partenaire de qualité et actif sur ce genre de projet. II - Après la démultiplication des expérimentations d'initiatives de temps choisi, passer à la phase supérieure du passage de la « dictature de l'emploi », dont parlait A. Gorz, (qui de toute façon va diminuer de moitié avec l' IA), pour se transformer en temps de l'œuvre pour « réussir sa vie », plutôt que « réussir dans la vie » : le chantier du revenu d'existence. C'est un chantier qui prend racine loin dans l'Histoire avec Thomas Paine auteur du « Sens commun adressé au peuple d'Amérique ! », en 1776, dont le discours de justice sociale rappelle celui des gilets jaunes! Théoricien pacifiste de la révolution pour l'indépendance américaine de 1792, déjà penseur des droits de l'homme et habité par l'esprit des lumières, c'est lui qui propose aux migrants réfugiés trop nombreux venus d'Europe, qui ne peuvent plus obtenir un « lopin de terre  d’auto-subsistance », de leur donner un revenu monétaire de compensation appelé « revenu inconditionnel d'existence » ! Pour Thomas Paine «  pas de citoyen sans un revenu ! ». Nous voilà au cœur d'une révolution culturelle qui avance lentement bien qu’après l'Appel Mermoz pour un revenu « parce que j'existe et un revenu pour exister », le 13 et 14 avril 2012, à Toulouse, salle Mermoz, que j'ai eu la joie d'organiser avec Patrick Viveret, Ricardo Petrella (directeur de la cellule de prospective de l'Europe), Stéphane Hessel (https://www.revenude base.info), il fut décidé d'organiser non pas un RIC comme le revendique les gilets jaunes, mais une ICE (Initiative Citoyenne Européenne) avec Stephan Lordon, qui en 2013, sur une courte période malheureusement, récolta 285 000 signatures authentifiées, avec carte d'identité à la commission européenne. Il aurait fallu un million de voix pour déclencher un débat au Parlement (conformément au traité de Lisbonne!). Depuis l'idée continue à faire son chemin dans tous les pays européens grâce à cette impulsion et des films remarquables (le Revenu de base en allemand et le Revenu de vie -zoom verts- en français). Bien sûr, le montant financier du RIE reste le premier argument utilisé par les opposants pour en cacher un autre profondément plus culturel : « on ne peut pas donner à quelqu'un de l'argent sans contrepartie ! ». « Qui ne travaille pas n'aura pas à manger », disait déjà l'épitre selon Saint Paul. Derrière l'échange humain se cache une conviction très profonde, que Marcel Mauss a bien identifiée dans « l’Esprit du don » : « le don peut tuer, sauf si la personne qui le reçoit peut donner à son tour à une autre personne...pour faire circuler l'esprit du don ». Rembourser un don à celui qui l'a donné prend alors la signification de rembourser sa dette ! C'est le fonctionnement du marché ...qui n'est rien d'autre que de faire de l'argent une « promesse de remboursement », qui pour palier à un risque de non retour symétrique, réclame des intérêts, lesquels cumulés peuvent doubler le montant du capital versé ! La notion de l'argent dette a une essence profondément religieuse, liée à une culpabilité originelle, qui peut remonter au jardin d’Éden ! En naissant je suis en dette de mes parents, lesquels ont été en dette de leur parents et ainsi de suite ! La culpabilité de ne pas pouvoir rembourser sa dette est profondément inscrite dans nos croyances religieuses. Paul Jorion, auteur de nombreux ouvrages sur l'argent, dit que l' « argent dette », c'est ce qui remplace la force autrefois utilisée par le maître pour faire obéir son esclave ! Troisieme idée III - Ma troisième proposition sera justement d'enclencher une réflexion interdisciplinaire sur le contenu inconscient que nous mettons dans la notion de l'argent, dans sa relation au temps, à la mort et à la vie. Car de tous les êtres vivants dans l'évolution de la vie, Homo Sapiens, est le seul qui, pour se hisser au sommet de la chaîne alimentaire, a inventé l'argent pour dominer ses semblables et dominer la Nature ! Nous voyons combien la circularité dans les échanges d'entraide (et non cette réciprocité à deux pour annuler sa dette), que nous pouvons commencer tout de suite à impulser en transformant les dépenses passives d'exclusion par le chômage, en dépenses actives (sans impôt en plus) pour créer de la résilience territoriale au réchauffement climatique, peut être une étape préliminaire à reposer la question de Thomas Paine de 1792 «  pas de citoyen sans revenu ! ». Si on écoute Yuval Noah Harari (traduit en 46 langues) sur les conséquences de la révolution de l'intelligence artificielle avec les infotech et les biotech, « elle pourrait éliminer la valeur économique et le pouvoir politique de la plus part des hommes ». « En 2100 le 1% le plus riche possédera non seulement le gros de la richesse mondiale, mais la majeur partie de la beauté, de la créativité et de la richesse ». « Au XXIème siècle, les datas éclipseront à la fois nos anciens pouvoirs liés à la terre puis aux machines, pour devenir l'actif le plus important. Car en captant notre attention, en nous offrant des services, des divertissement gratuits, en accumulant des données qui valent bien plus que des recettes publicitaires, ...nous ne serons plus leur clients mais « leurs produits », et la politique sera un combat pour contrôler les datas ! Ce scenario du futur de la société post industrielle vers une société de l'information que nous décrit Y.N Harari, qui pourrait être aussi totalitaire que celle dominé par le capital, se complète d'une remarque qui devrait être au centre du débat public avec les gilets jaunes : « Pour la première fois dans l'histoire, les riches pourraient se passer totalement des pauvres !» Depuis la sédentarisation et l'invention de l'agriculture et la naissance des villes, les communautés humaines sont passées de la tribu à des entités toujours plus importante par leur nombre. En haut de la hiérarchie des hommes, une minorité a su toujours dominer le plus grand nombre notamment avec comme outil : l'argent. Toujours il fallait beaucoup d'hommes pour produire la nourriture, et protéger les territoires ! Il se pourrait qu'une page de nombreux siècles d'Histoire se tourne : la minorité des riches en maîtrisant les algorithmes Big Data pourraient créer une dictature digitale. Alors plus besoin d'exploiter des gens ordinaires qui deviendraient inutiles aussi bien pour produire de la nourriture, des services de proximité, construire des ponts et des cathédrales. Plus besoin non plus de gens ordinaires transformés en millions de soldats pour faire la guerre  comme nous en avons eu besoin encore pendant les deux dernières guerres mondiales ! Les drones pilotés à longue distance suffisent ! Déjà dans son livre « la Condition humaine », Hannah Ahrendt avait annoncé « qu’il n'y avait rien de pire qu'une société de travailleurs sans travail ». Adieu la dialectique proletarienne capital travail chère à Karl Marx ? Et déjà, en 1938 l'économiste John Meynard Keynes, auteur de la « Théorie Générale de l'Emploi, de l'Intérêt et de la Monnaie », annonçait dans son dernier livre « lettre à mes petits enfants », qu’après le déversement de l'emploi de l'agriculture vers l'industrie , puis de l'industrie vers les services, « le monde occidental rentrerait dans une grande dépression nerveuse collective dont il ne sortirait que par une révolution culturelle », Nous y sommes ! Apres le revenu inconditionnel d'existence « parce que j'existe et pour exister », plutôt que de devenir inutile face à l'Intelligence Artificielle … une troisième et dernière proposition aborde un troisième déterminisme qui peut influer sur notre manière de faire société demain. Celui de nous détruire nous meme en nous faisant reciproquement la guerre ( suicide avec ou sans nucleaire) avant même que nous ayons, en détruisant la Nature, réalisé le scenario de l'anthropocène ou sixième effondrement du vivant ! Cette dernière troisieme proposition est de créer non pas un GIEC (groupe d'étude climat) mais un GICA : un Groupe Interdisciplinaire international sur la compréhension et la Conceptualisation de l'Argent ! Si le réchauffement climatique est une réalité historique inédite pour nous humains, une autre réalité « inédite » est celle d'avoir en 2018 un montant d'argent dette à l'échelle mondiale équivalent à 318% de la somme de tous les PIB des Etats Nations ! Déjà au IVème siècle avant JC, le philosophe Aristote disait que lorsque l'argent-outil ou moyen facilitateur d'échange entre les hommes, dépasserait sa fonction pour devenir une finalité en soi : « il n'y aurait plus de limites à l'accaparement du pouvoir et de la richesse». Il appelait cette inversion du rôle de l'argent « moyen » en « fin », cette faculté spéculative de l'argent, à engendrer de l'argent (qu'il appelait des rejetons), par reproduction asexuée en quelque sorte : de la chrématistique et non de l'économie (oïkos nomos). En 2018 nous atteignons un record de spéculation et de dette à l'echelle mondiale jamais atteint ! Molière dans ses pièces de théâtre soulignera de nombreuses fois, que le désir des hommes de l'argent, qui transcende la mort plutôt que des choses qui s'usent ou meurent, pouvait être une singularité de l'homme ! Si Homo Sapiens est le seul animal à enterrer ses morts, est-ce cette conscience particulier de la peur de mourir, qui lui fait inventer l'argent pour lever des armées, se protéger des barbares toujours extérieurs, ou construire des cathédrales ou des murailles de Chine pour rêver d'éternité ? La question de l'outil d'échange qu'est l'argent posé par Aristote, est toujours d'actualité ! Karl Polanyi, auteur du livre «  la Grande Transformation », dira que cette inversion de l'argent de moyen en fin, pour enlever toutes les limites à l'accaparement du pouvoir et de la richesse « était de la part d'Aristote la phrase la plus prophétique qu'il avait lu de toutes les sciences sociales ! Elle est au cœur de l'angoisse de gilets jaunes sensible à la justice sociale et qui témoignent d'un sentiment, depuis 40 ans de contrat social néoliberal, de perte de souveraineté ou déprise sur leur futur proche. Auquel le président répond :   « tout ce que vous voulez, sauf augmenter la dette ! ». C'est vrai que notre société thermo industrielle, nous a permis grâce au pétrole et la création monétaire, de nous hisser au sommet de la chaîne alimentaire (à l'image des lions ou des aigles dans le règne animal). Mais un succès quantitatif si rapide mal partagé a un prix ! Nous observons dans le même temps, avec nos outils scientifiques une chute de la biodiversité, de la vie sous nos pieds, comme une élévation de la température au dessus de nos têtes, un sixième effondrement du vivant cette fois nommé anthropocène. Ma troisième proposition d'un groupe interdisciplinaire GICA à l'exemple du GIEC, est que si nous avons su par le passé créer des anticipations sur le futur, avec l'usage de l'argent, avec des plans Marshall, nous avons su aussi nous servir de cet outil qu'est l'argent pour réaliser des guerres effroyables, avec des centaines de millions de morts qui n'ont pas leur équivalent dans le monde animal ! Si la France a été le catalyseur de la Cop 21 en 2015 (un point de départ même si les engagements sont loin d'être tenus), pourquoi ne pourrait elle pas être à l'origine (avec l'Europe) d'un groupe international et interdisciplinaire pour comprendre que le mot « dette », légitime ou illégitime, associé au mot culpabilité, honte, pardon, rédemption…dans l'histoire de nos religions, a toujours été (comme le dit David Graebner, anthropologue), à l'origine de nos constructions sociales fondatrices du pouvoir. Et Hong, auteur chinois du livre, « la guerre des monnaies », a su montrer combien la puissance destructrice d'affrontement dans les guerres comme celle d'accompagner la croissance après, avait un lien direct avec ceux qui ont la fonction de « créer de la monnaie » presque ex nihilo pour engranger des interets. « La guerre, c'est le « banquet des banquiers », créateur de monnaie,  explique Hong dans son livre la guerre des monnaies, l'argent c'est le « nerf de la guerre », dit-on pour laquelle nos Etats Nations savent endetter des enfants qui ne sont pas encore nés pour rembourser des intérêts de prêts sur les bombes qui ont tué leur grands parents ! Au 13ème siècle à la demande du roi de France, le pape réunit un groupe de réflexion sur le prêt à intérêt que les catholiques et les protestants s'interdisaient de peur d'aller en enfer ! La conclusion fut que cette « avance sur le futur » que permet le prêt à intérêt était « voler du temps à Dieu », car le temps du futur n'appartient qu'à Dieu conclu le groupe de théologiens invités! Il fut alors inventé le purgatoire comme un enfer en CDD, contrat à durée déterminé, pour « rembourser le temps du futur volé sur Terre, à Dieu » ! Paradoxe, ce remboursement avant de mourir pour réduire son CDD au purgatoire ... permit les « indulgences » pour financer l'église ! Nous pouvons constater que les budgets militaires de tous les pays du monde sont en forte augmentation au moment où nous aurions besoin de plus de justice sociale (par exemple en France 140 000 SDF dorment et parfois meurent dans la rue, 4 millions de mal logés, la queue dans les restos du cœur qui ne devaient être que provisoires… Etc.) . Si le GIEC climat nous permet de mesurer les causalités invisibles qui apparaissent dans le visible de nos réalités de changement climatique, pourquoi ne pas faire du GICA une rencontre internationale interdisciplinaire sur les politiques monétaires, auxquelles nous devons donner priorité pour rattraper le temps perdu depuis quarante ans que nous savons aggraver le rechauffement climatique ! ( Club de Rome, rapport Meadows) Un GICA pour mieux comprendre dans quel Monopoly nous jouons depuis 40 ans , diraient les gilets jaunes ? Un GICA pour éviter que les humains se suicident collectivement avant même l'effondrement ou Anthropocène du aux effets inégalitaires du réchauffement climatique ! François Plassard Ingénieur Agronome et docteur en économie à la retraite ancien directeur de la Ceinture verte agricole lyonnaise et chargé de mission national des 500 associatios CIVAM. Après avoir Co-initié l'université du temps choisi, les Sels, les jardins de Cocagne, trois éco hameaux intergénérationnels,... souhaite participer à la mutation des pratiques agricoles sans intrants pétroliers (il faut 12 calories de pétrole pour une calorie alimentaire dans notre assiette !) en initiant la démarche « Paysans Terre Mer » sur le littoral mediterranéen qui conjugue de la permaculture avec agroforesterie sur friches viticoles avec de l' aquaponnie flottante avec distillation solaire en fab lab avec des jeunes ... Une démarche qui a pour slogan : «  Si la mer vient à nous , alors allons à la mer » Demarche dont le siege est a INNOVEUM Mediterranée Narbonne qui pourrait donner lieu ensuite à des partenariats avec d'autres littoraux de la mediterranée disposant d'etangs lagunaires et voulant eux aussi reconquerir de la securité souveraineté alimentaire par une alimentation de type mediterranéenne qui diminue le cancer et participe a la resilience de leur territoire . fplassar@gmail.com


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