En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui
Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Oui, car on ne pourra faire adhérer à une réelle transition (impliquant notre mode de vie) qu'en rendant les personnes impliquées dans la société actrices. Leur rôle serait consultatif à minima, mais avec un lien avec les assemblées et le Gouvernement (à déterminer) afin que ces propositions soient prises en compte concrètement. Ces associations et corps intermédiaires pourraient aussi proposer des sujets de référendums.
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Effectuer plus de pédagogie (mais pas de ""langue de bois""), par exemple, expliquer que pour préserver la planète et réduire les inégalités, on ne pourra plus vivre comme avant.
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose
Pourquoi ?
Pour que le pouvoir ne soit pas dans les mains de quelques notables ""indéboulonnables"".
Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
C'est un grave problème. Il y a quelques années, j'étais pour un important élargissement de la proportionnelle, mais, aujourd'hui, ce serait la porte ouverte au partis populistes (rassemblement national et consorts). Et je ne saurais plus quoi recommander aujourd'hui. Même s'il n'y a pas à comparer, on ne peut oublier que Hitler a été élu démocratiquement. Il faudra s'assurer que les électeurs ne sont pas soumis à des jeux d'influence via des ciblages à partir de données de réseaux sociaux et autres (cf Cambridge Analytica / Brexit / Trump), c'est pour moi une négation totale de la démocratie.
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui
Si oui, lesquels ?
Les collectivités locales sont trop redondantes et coûtent cher au contribuable.
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Une démocratie n'existe que par la participation des citoyens aux élections, mais ceci exige que les élus ou leurs représentants jouent de beaucoup de pédagogie pour inciter les citoyens à participer. Des ""votations"" à la Suisse (référendums avec plusieurs questions les intéressant directement) pourraient présenter un aspect plus concret que de choisir un nom ou une liste parmi des partis politiques, et inciter les citoyens à participer aux véritables élections.
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Si oui, de quelle manière ?
En calculant les pourcentages sur la totalité des votes et non sur les suffrages exprimés, éventuellement en annulant le résultat d'élections à partir d'un pourcentage de votes blancs (par exemple 40 ou 50 %).
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Via les corps intermédiaires (associations, syndicats ...), éventuellement via des initiatives à partir de réseaux sociaux ou de sites internet à conditions que celles-ci soient structurées (représentants, associations).
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui
Si oui, comment ?
En associant les corps intermédiaires.
Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Via des votations à la ""suisse"" ou des référendums, éventuellement, via des sondages consultatifs sans pouvoir de décision.
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Apporter un recul et un contre-pouvoir par rapport à l'Assemblée Nationale.
Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui
Si oui, comment ?
J'avais à une époque l'idée d'avoir une assemblée de représentants de partis politiques élue nationalement et une assemblée d'élus locaux, sans mettre en avant leurs sensibilités politiques et en favorisant des représentants de la société civile, mais je conviens que c'est trop utopiste.
Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Pour moi, la laïcité est respectée, il n'y a pas de problème à ce niveau. Par contre, on pourrait proposer aux représentants des grandes religions de plus s'impliquer dans la proposition d'idées pour un fonctionnement harmonieux de la société voire la transition écologique de la société, en laissant la liberté aux assemblées et au gouvernement de les retenir ou non.
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Là encore, la pédagogie s'impose, au-delà de la répréhension des actes inacceptables.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Que les citoyens se sentent utiles en effectuant des propositions.
Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Le respect de l'autre : de sa personne, de son travail, de ses idées. Eviter tout égoïsme (à titre individuel ou de groupe), favoriser le bien commun.
Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
L'éducation, l'intégration, l'ouverture, que chacun se sente avoir une place dans la société. Eviter le communautarisme, les ""guettos"" (certaines banlieues) ...
Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
La violence aux personnes, et aux biens (on l'a largement vu les semaines dernières en marge des manifestations), la discrimination (raciale, manière de vivre, religions), le harcèlement, l'usage abusif d'un pouvoir personnel (sur les femmes et les enfants en particulier). La répression sans concession est nécessaire, mais l'éducation l'est tout autant. La réduction de la banalisation de la violence et des comportements ""dégradants"" (pornographie) dans l'audio-visuel et sur internet (jeux) serait un investissement à moyen terme.
Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Cf ci-dessus.
Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
La pédagogie, la réduction des comportements violents entre les personnes.
Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui
Si oui, lesquelles ?
Oui car des abus existent, mais avec grand discernement, je n'ai pas un recul suffisant pour donner des conseils. Les associations oeuvrant contre la pauvreté et les professionnels du domaine social devraient être consultés avant toute prise de décision, et les dispositifs évalués précisément afin ne pas être contre-productifs ou discriminatoires.
Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Il y a de plus en plus de personnes d'origine étrangère en France, mais le pourcentage d'étrangers est faible par rapport à d'autres pays. Les immigrés ne viennent pas chez nous par plaisir, c'est très souvent une question de survie. Peut-on refuser la survie de personnes humaines ?
En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Cela ne me plaît pas, et serait à définir avec beaucoup de discernement au niveau européen ... à condition qu'il n'y ait plus de gouvernements populistes.
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Exiger l'intégration et refuser les ""guettos"" (quartiers où ne vivent que des immigrés, souvent de la même origine). Un émigré intégré est un Français à part entière qui nous apporte une ouverture supplémentaire. Un émigré qui veut vivre comme chez lui sans tenir compte de la vie et de la culture en France suscite le rejet et s'exclue par un phénomène de cercles vicieux. D'où l'importance du processus d'intégration et d'éducation, en particulier chez les personnes n'ayant pas fait d'études supérieures.
Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Cf ci-dessus.
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