En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
des associations choisies et des organisations syndicales
En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui
Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
les associations de défense des droits humains en France et dans le monde ; les associations de défense de l'environnement; les organisations syndicales représentatives des personnels
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
davantage d'écoute et d'échanges publics
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose
Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
instituer davantage de proportionnelle à toutes les élections et descendre la barre des 5%. Placer l'élection présidentielle après les élections législatives pour rééquilibrer les pouvoirs
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Non
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
En instituant davantage de proportionnelle
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Si oui, de quelle manière ?
Si le vote blanc atteint plus de 30%, annuler les élections et recommencer.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Lancer des débats avant le vote d'une loi et donner la parole aux citoyens concernés par leurs organisations représentatives auprès des députés, les faire participer aux commissions parlementaires. Requalifier le rôle des « conseils de développement locaux » et élargir leur composition avec un quart des membres issus d’associations d’intérêt général (environnement, culture, santé, insertion…) et un quart de citoyens tirés au sort (avec une formation préalable).
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Non
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Renforcer les missions du Conseil Economique Social et Environnemental, la chambre de la société civile organisée
Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui
Si oui, comment ?
rééquilibrer sa composition pour que les trois piliers (économique, social et environnemental) soient représentés équitablement ; faire de cette chambre la chambre des consultations citoyennes et lui confier le rôle d'examen des lois de programmation sous l'angle de leur impact de long terme.
Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Respecter la loi de 1905 et l'étendre à tout le territoire (y compris Alsace Moselle).
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Que le défenseur des Droits puisse mettre un veto à toute proposition de loi ou décret qui remet en cause les droits inscrits dans le préambule de notre Constitution. Rappeler partout et toujours ces principes (et que l'Etat les respecte d'abord); rappelez les trois expressions de la devise républicaine qui sont inséparables: pas de liberté sans égalité, pas de liberté et d'égalité sans fraternité.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Faire davantage participer les citoyens à la prise de décision, en particulier concernant les projets locaux qui affectent directement leur environnement : leur permettre de se prononcer sur l’opportunité d’un projet, permettre des contre-expertises indépendantes pour les gros projets, ne pas faire d’internet le seul moyen de communication, renforcer les enquêtes publiques, organiser des débats publics de manière indépendante, respecter l’expression des habitants et y répondre…
Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Le respect des droits humains définis dans le préambule de la Constitution.
Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Cesser de supprimer les emplois publics dans les administrations pour les remplacer par Internet. Cesser d'avoir une vision strictement ""économiste"" des services publics et vde vouloir à toute force les ""rentabiliser"". Les services publics sont victimes d'une «évanescence croissante», à l'échelle nationale et locale. «Distants», «en retrait», «incapables de gérer les situations complexes» et mal implantés sur le territoire, ils ne répondent plus aux besoins des usagers, se murent trop souvent dans le silence et ferment progressivement, victimes d'une logique d'économie budgétaire.
Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Les discriminations contre les femmes et contre les étrangers ou français descendants d'immigrés ou habitants des DOM TOM.
Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Cesser de rogner les budgets sociaux.
Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Non
Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Cesser de considérer l'immigration , comme un problème. la France a toujours été une terre d'immigration et sans cela elle serait sur le déclin. Ouvrir davantage de voies légales d’accès au territoire européen et permettre un accès inconditionnel pour les personnes bloquées aux frontières extérieures.Les politiques migratoires européennes visent avant tout à empêcher l’arrivée de personnes étrangères sur le territoire européen : politique de visas restrictive, accords avec les pays tiers pour sous-traiter le contrôle des personnes en exil vers l’Europe, centres de « tri humain » (hotspots) dans des pays d’entrée... Malgré la multiplication, année après année, des drames et des mort·e·s, l’Europe forteresse n’a toujours pas changé de logique politique.
En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Aujourd’hui, le statut de réfugié·e est réservé aux personnes qui remplissent les critères de la Convention de Genève de 1951. Une protection moindre existe, la protection subsidiaire. Les critères d’attribution d’une protection internationale doivent être élargis pour inclure la protection subsidiaire, le respect des droits proclamés par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, et la protection des personnes en exil pour des raisons climatiques.En France, l’empilement des dispositifs d’accueil dédiés aux personnes demandant l’asile et le nombre de places insuffisantes au regard des besoins pourtant connus des pouvoirs publics conduisent à ce que nombre de personnes en demande d’asile dorment à la rue. c'est inadmissible
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Réforme après réforme, les situations dans lesquelles les personnes étrangères ont droit au séjour en France ne cessent de se subdiviser, avec des conditions toujours plus strictes et des titres de séjour toujours précaires (titres de séjour de moins d’un an, raréfaction des titres de séjour de 10 ans). Les situations où les personnes étrangères sont maintenues dans la précarité avec des titres de séjour sans droit au travail sont fréquentes. L’immigration pour motifs familiaux est stigmatisée depuis 2003 comme une immigration « subie ». Preuve en est la formulation même de la question.
Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
supprimer toutes les formes d’enfermement spécifiques aux personnes étrangères.Aux lieux d’arrivée sur le territoire français (aéroports, gares, etc.), les zones d’attente pour les personnes étrangères dont l’entrée est refusée engendrent également leur lot d’enfermements de mineur·e·s, de personnes en quête d’asile ou de séparation de familles.Aucune personne étrangère ne devrait être privée de liberté au seul motif qu’elle ne dispose pas des bons papiers administratifs. Un devoir d’humanité et d’hospitalité inconditionnelle, de respect de la dignité et de la vie humaine s’impose pour toute personne quel que soit son statut juridique, sa nationalité, ses origines, ses orientations sexuelles, sa religion. je suis pour une politique migratoire qui offre aux personnes migrantes la possibilité de résider en sécurité et en toute légalité dans le pays qu’elles ont choisi de rejoindre. Le passeport Nansen, en vigueur dans de nombreux Etats entre 1922 et 1945, qui accordait aux migrants, dès leur arrivée, un droit de séjour de durée limitée pourrait inspirer notre gouvernement. Ce passeport, a permis à de nombreux Russes fuyant la terreur ou la famine, ainsi qu’à de nombreux Arméniens ou Assyriens, de trouver une nouvelle vie en France, Il nous a donné la chance d’être les concitoyens de Pablo Casals, Marc Chagall, Charles Aznavour. A l’égard de ceux qui portent secours aux migrants, qui suppléent souvent ainsi à la carence des services de l’Etat, nous demandons, non seulement que soit abandonnée toute poursuite, mais aussi que l’Etat contribue financièrement aux charges supplémentaires afférentes, par exemple en matière de logement, de santé, d’apprentissage de la langue ou de formation.
Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Il faut aujourd’hui réfléchir aux évolutions nécessaires de nos services publics et à l’élargissement du périmètre à un certain nombre de missions de services publics. Tel est le cas pour répondre à l’évolution démographique de notre pays qui nous oblige à assurer la prise en charge de la petite enfance, l’autonomie de tous les jeunes et à mieux répondre aux besoins des personnes âgées. Le secteur public doit aussi intégrer et porter des évolutions liées à la nécessaire transition écologique ou au développement du numérique. Il est aussi nécessaire de travailler à une meilleure implantation des services publics sur tout le territoire afin qu’ils soient mieux accessibles à toutes et tous les usager-e-s. Il faut aussi mieux prendre en compte les demandes des usager-e-s qui vivent parfois comme arbitraire et injuste certaines décisions prises au nom de l’intérêt général en les associant à l’élaboration de leurs règles. Leur participation aux prises de décisions est un facteur essentiel de démocratie. Et travailler avec tous les acteurs (usager-e-s, agent-e-s, employeur-e-s...) est aujourd’hui une nécessité. Il y a de toute évidence un modèle de démocratie, locale comme nationale, à rénover voire à inventer.
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