En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
A ce stade, difficile à dire.
En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Non
Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Oui et non ; il faut écarter les associations politisées et instrumentalisées. Les syndicats sont restés au 19ème siècle.
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Exiger un comportement exemplaire des personnes élues et nommées à des postes de direction publique et les sortir définitivement de la fonction publique en cas d'écart de conduite, comme en Scandinavie. Exiger le renouvellement régulier de la classe politique. Depuis quelques temps, on voit des élus de la République ""cracher"" sur la France. C'est inadmissible. C'est incompatible avec leur fonction. On peut exprimer ses désaccords, mais on ne peut pas déverser sa haine du pays comme le font certains. S'ils ont été élus c'est que le pays leur a bien servi. Comment espérer une adhésion des citoyens à la République si des élus disent tant de mal de la France ?
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose
Pourquoi ?
Il est humainement impossible d'avoir un double ou triple mission publique à temps plein. Le revenu, la pension de retraite et les avantages en deviennent indécents.
Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
D'abord écouter, comme par le biais de ce débat. Si certaines revendications sont excessives (certains demandent toujours plus de services publics), d'autres sont sensées.
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui
Si oui, lesquels ?
Dans les collectivités territoriales, communes et communautés de communes, on voit des structures à nom à rallonge dont on a du mal à comprendre l'utilité concrète. Il y a beaucoup de doublons dans les compétences des élus et des postes dont on ne voit pas l'utilité.
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Exiger le vote universel n'est pas forcément une bonne chose. Forcer les gens peu intéressés à voter peut les amener à voter pour n'importe qui. Les mécanismes et enjeux économiques, géopolitiques et les conséquences de certaines politiques sont parfois difficiles à comprendre. Beaucoup votent sans même connaître le programme du candidat. Les idéologies figées prennent trop de place dans la tête des Français. Il faudrait davantage de cours à l'école pour comprendre les enjeux d'un pays.
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Si oui, de quelle manière ?
Un vote blanc est un vote contestataire. Il faut le compter et l'exprimer sous forme de pourcentage.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
La démocratie participative est délicate. Elle fonctionne dans certains pays, car les citoyens sont plus disciplinés que les Français (Suisse, États-Unis...). Les citoyens doivent apprendre à respecter les biens et services publics avant de demander plus d'argent. Il faut aussi cesser la désinformation. Beaucoup de choses déclarées par les élus et nommés au pouvoir sont inexactes (et varient selon la couleur politique). Les citoyens doivent d'abord être bien informés pour prendre de bonnes décisions. Pour pratiquer la démocratie participative, les citoyens doivent penser ""collectif"" et non pas seulement ""perso"".
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Je ne sais pas
Si oui, comment ?
Pour connaître les opinions (voir réponse ci-dessus), mais encore faut-il être au fait des enjeux pour donner un avis éclairé.
Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Commencer par leur dire combien ils coûtent annuellement (santé, éducation, services publics...). Certains n'ont aucune idée des sommes d'argent public dépensé/investi et veulent toujours davantage en ne respectant pas le bien public.
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Il faudrait déjà que chaque citoyen connaisse le rôle de ces institutions. Pour se rapprocher des territoires, la France doit devenir une république fédérale comme aux États-Unis. Chaque région devrait fonctionner comme une entité au sein d'une union fédérale (choisissant ses dépenses, sa politique environnementale, économique et sociale, ses limites de vitesse... selon sa topographie, sa position géographique, ses industries, ses enjeux...). Là, le citoyen pourra se sentir plus proche du pouvoir et mieux représenté. La France pourrait s'inspirer d'autres pays, gagner en humilité et accepter de regarder ce qui fonctionne dans d'autres pays et arrêter ce qui ne fonctionne pas chez elle. L'opposition politique systématique et aveugle doit cesser au profit du pragmatisme.
Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui
Si oui, comment ?
Voir plus haut.
Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
La religion ne doit pas tenter de se substituer aux lois de l'État. La question de la laïcité ne sera pas réglée tant que les élus ne ""parleront pas vrai"" pour des raisons électorales. On peut parler vrai et sans haine. Il faut combattre les religions qui abaissent certains citoyens. Il faut faire la distinction entre ""signe religieux"" et ""accessoire de discrimination contre la femme"", ce dernier constituant un barrage à l'intégration et étant désormais utilisé comme un instrument politique. L'école peut faire le travail qui n'est pas fait dans certaines familles pour apprendre qu'en France la femme a autant de valeur que l'homme, même s'il y a encore du chemin à faire. Il faut interdire les financements étrangers visant à inculquer des idées contraires à nos idéaux.
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Il faut arrêter cette autoflagellation permanente et retrouver de la fierté nationale sans chauvinisme ni arrogance. Chaque peuple a des pages sombres dans son histoire. Les erreurs des sociétés occidentales sont connues, car un travail d'autocritique a commencé. Les autres civilisations ont aussi leurs pages sombres. L'école doit enseigner le fait que la démocratie n'est pas arrivée dans une pochette surprise est qu'elle est le résultat d'un cheminement national et européen. C'est un chantier permanent. La France a également beaucoup souffert et n'a pas été épargnée par les guerres et autres atrocités. Elle a réussi à continuer son chemin. L'école doit transmettre cet enseignement sans renier son passé. Malgré nos erreurs et imperfections, la France est l'un des pays garantissant le plus de libertés et de droits et protégeant le plus les individus.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
La France a peur du patriotisme. Il manque dans ce pays un sentiment d'appartenance à une même nation même quand les gens n'ont pas les mêmes idées. Le patriotisme ne doit pas être la propriété exclusive de l'extrême-droite. Les Démocrates aux États-Unis sont patriotes. Plus un pays est une terre d'accueil, plus il doit cultiver un sentiment d'appartenance à une même nation et une fierté nationale sinon la société ne tient pas debout. Le patriotisme, c'est la trame de la société, ce n'est pas une fermeture sur l'autre. Il faut cultiver les symboles républicains. L'École peut aider à transmettre tout ce qu'a réussi et entrepris la France à travers son histoire. Il faut insister sur les côtés positifs de notre histoire sans renier les erreurs du passé.
Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Organiser une campagne de sensibilisation nationale intensive pour en finir avec l'incivisme, la fraude, le gaspillage en chiffrant les euros ainsi économisés qui pourront être utilisés de façon constructive. Apprendre aux agents de la fonction publique à être aimables avec les usagers. Promouvoir la bienveillance, la politesse, la propreté, le respect des lois et du code de la route, le respect du bien public. Le système social très poussé a rendu beaucoup de Français individualistes et déresponsabilisés. Il faut donc inculquer un bon comportement dès l'enfance. Mais si les parents ne font pas leur travail, l'école doit prendre le relais le temps de former les nouvelles générations.
Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Les mauvaises habitudes mettront du temps à partir. Quand on demande aux autres de ramasser leurs détritus et déjections canines, de se garer sur une seule place de parking et non deux, on se fait insulter... Atteindre le portefeuille, conditionner les aides, montrer chiffres sur table qu'un comportement civique permettra d'économiser de l'argent public. Communiquer la raison des changements avec des explications ""avant/après"". Continuer l'instruction civique à l'école. Expliquer que l'amélioration des comportements n'apportera que des avantages.
Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Donner de temps à autre la parole aux citoyens par le biais de tels débats. Faire un véritable effort de communication sur les projets publics entrepris. Les élus et personnes nommées à des fonctions publiques doivent être exemplaires et inspirer confiance.
Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Le sexisme, les décharges sauvages dans les villes et campagnes (détritus, déjections canines, mégots...), le manque d'amabilité des gens, les incivilités au volant. Les gens qui se croient seuls au monde, mais exigent des services publics et ne font pas attention aux autres.
Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Appliquer les lois et être intraitables. Réagir aux signalements faits dans les mairies. Cesser le laxisme.
Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Quand on fait gentiment des remarques, on passe pour un extra-terrestre. Les signalements faits auprès de la mairie restent sans réponse. Les parents ont une responsabilité vis-à-vis de leurs enfants. Ils doivent apprendre à leurs enfants à respecter l'environnement dès qu'ils sont tout petits et donner l'exemple.
Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Les propos sexistes et gestes déplacés dans la rue et les transports en commun de la part de certains hommes. Les propos malvenus des gens jaloux de la réussite des autres. Les propos malvenus du personnel des CAF à cause du statut professionnel.
Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Faire évoluer la mentalité des Français. Il faut pouvoir ""remodeler"" le cerveau des enfants pour en faire des citoyens acteurs responsables de la bonne santé de leur pays. Mais le combat est dur si les parents ne font pas ce travail.
Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui
Si oui, lesquelles ?
La situation financière du pays exige une refonte du système social qui n'a jamais su intégrer l'exigence de responsabilité et de discipline de la part des citoyens. Plus le système social est développé, plus il faut être exigeant sur les comportements pour assurer sa pérennité. Trop de gens abusent du système et l'utilisent comme mode de vie. Il est insupportable de voir des gens toucher des allocations sans travailler quand tant d'autres personnes travaillent dans des conditions difficiles sans revenu garanti (petits travailleurs indépendants). Il y a des tas de services à rendre (apporter les repas aux personnes âgées, accompagner les personnes aveugles...) à faire en échange de l'aide publique qui doit rester provisoire. Par ailleurs, l'aide doit être sous forme de bons d'achat et non en espèces. Les gens doivent comprendre qu'on ne peut pas avoir d'argent public sans rien faire quand d'autres travaillent, parfois dans des conditions très dures (travailleurs indépendants), et cotisent beaucoup.
Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Les élites sont déconnectées de la réalité (discours souvent faussé pour des raisons électorales ou angélisme). Trop de laxisme. On confond racisme et régulation de l'immigration, car certaines communautés entretiennent un jeu de culpabilisation/victimisation. On devrait pouvoir défendre la préservation de notre culture sans être accusé d'être raciste (tout comme les Indiens d'Amazonie défendent la préservation de leur culture). Les personnes arrivant en France doivent comprendre que l'argent public ne tombe pas du ciel et qu'il provient des cotisations des personnes qui travaillent, souvent dur. Toute personne arrivant dans un pays doit se demander ce qu'elle peut apporter à ce pays avant de se demander ce qu'elle pourra obtenir. Les devoirs avant les droits. Il n'est pas normal non plus d'avoir systématiquement tout un tas d'aides sans avoir jamais cotisé vu la situation financière du pays. Les trop grandes différences culturelles et le refus, pour certains, du mode de vie et des référents culturels de la France posent un problème pour le ""vivre ensemble"", car il se crée une société imperméable à la société française.
En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Il est normal de fixer des quotas. C'est du pragmatisme. D'autres grandes démocraties occidentales pratiquent la méthode des quotas. Ce n'est pas choquant. Et il faut reconduire systématiquement à la frontière les personnes qui se sont vu refuser une carte de séjour.
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Si tant d'immigrés convergent vers la France, celle-ci devrait avoir un droit d'ingérence et exiger des comptes de la part des leaders des pays concernés qui souvent sont complètement corrompus. Il faut combattre les mafias de l'Europe de l'Est ; exiger des leaders des pays concernés qu'ils communiquent à leurs ressortissants la réalité en Europe et en finir avec cette idée que l'argent coule à flots en France. Il faut agir en amont avec ces gouvernements des pays pauvres qui vivent dans l'opulence et laissent leur population sans ressources. Les pays d'accueil ont aussi le droit d'aborder la question de la natalité dans les pays à forte émigration. Beaucoup de familles occidentales limitent leur nombre d'enfants pour des raisons économiques. Ce sujet ne doit donc pas être tabou.
Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Il faut absolument parler du rôle essentiel des parents dans l'intégration et insister dessus. Immigrer dans un pays exige une démarche volontaire et le désir de s'intégrer soi-même, quelle que soit la raison du changement de pays. Le pays d'accueil a le devoir de protéger les citoyens en prévoyant des lois, mais ne peut pas prétendre assumer seul l'effort d'intégration. On entend parmi certaines communautés des discours hostiles vis-à-vis de la France, un refus des symboles nationaux, que les enfants perpétuent à leur tour. L'État aura beau essayer d'intégrer les immigrés, tant que les parents n'auront pas un discours bienveillant concernant le pays d'accueil, toute intégration sera vouée à l'échec. Les immigrés qui ont un discours bienveillant parviennent à s'intégrer. On voit par certains comportements que certains s'excluent eux-mêmes. Ce sont les adultes qui doivent faire la démarche d'intégration. Mais certaines habitudes culturelles empêchent l'intégration (habitudes de vie, codes vestimentaires...), car trop lointaines de la culture du pays d'accueil. Les parents doivent expliquer aux enfants qu'eux-mêmes ou leurs parents sont venus volontairement en France. Si les immigrés viennent uniquement pour des raisons économiques sans adhésion à la culture d'accueil, l'intégration ne peut pas se faire et ce n'est pas la faute de l'État. L'adoption et l'acceptation des référents culturels de la France sont indispensables à l'intégration. Sans cela, il ne peut pas y avoir d'échange avec les Français. Le partage des référents culturels fait l'unité culturelle, même s'il peut y avoir des différences entre les individus.
Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Rappeler à chacun que la démocratie est le fruit d'un effort collectif durement gagné. Faire comprendre que la préservation d'un système social solide et durable exige de la discipline de la part des citoyens, que conditionner les aides rendra ce système plus juste, car les ressources seront préservées pour ceux qui en ont le plus besoin. Faire comprendre au citoyen qu'il n'y a pas de droit sans devoir, et qu'on n'est pas coincé dans une classe sociale. Promouvoir une culture de la réussite. On doit retrouver la fierté d'être Français pour le cheminement parcouru même si le pays a fait des erreurs, et arrêter de donner des leçons aux autres pays d'Europe. Il faut sortir de cette culture du conflit qui empoisonne la vie française, de cette culture du cassage dont beaucoup de générations ont souffert à l'école. La France a fait des choses merveilleuses, a contribué à une grande partie du patrimoine mondial matériel, intellectuel, social, artisanal, architectural, gastronomique... Le pays a énormément de potentiel, mais est endormi sous le négativisme. Il y a un déficit de confiance mutuelle dans la société (ce qui a des incidences à beaucoup d'égards : peur d'embaucher, peur de la mobilité...).
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