Intégralité de la contribution intitulée "Pour une République citoyenne, efficace et solidaire"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 11 mars 2019 à Brunstatt-Didenheim .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Je fais plutôt confiance aux élus, surtout locaux, et aux organisations syndicales. On trouve, à tous les niveaux, du national au communal, des élus formidables faisant preuve d'un dévouement exemplaire, d'un grand sérieux, d’une accessibilité absolue, d’une disponibilité incroyable et avec çà, d’une simplicité, d’une humilité ! Mais ils sont le plus souvent éclipsés par les plus médiatiques et les plus opportunistes. Comment obtenir une évaluation posée et rationnelle du travail d’un élu, alors qu’on ne voit que posture, gesticulation, éléments de langage, petites phrases, scoop… Certains sujets ""ingrats"" peuvent être vitaux et ne produire des résultats qu'après 10 ans voire plus de travail dans l’ombre. Je veux faire confiance en mes élus, à tous les niveaux, mais ce n’est pas acquis d’avance. J’ai besoin pour cela besoin de me rendre compte du travail effectif et de la contribution de chacun. Cela nécessite le partage, la mise à disposition des citoyens des éléments objectifs et autonomes décrivant l'action publique partagés pour aider chacun à se faire son avis éclairé en cours de mandat et avant les votes. La représentation n'est pas une ""abdication"" du pouvoir démocratique, au contraire. J'attends que les élus m'aident à voir clair dans les politiques publiques et l'organisation des institutions, à faire mes choix en tant que citoyen électeur et à les orienter. Cela nécessite : • la transparence par rapport à leur action de façon à déjouer la méfiance absolue, due au manque d’information par rapport à leurs actes, • la visibilité sur les conséquences des choix, les évaluations et révisions prévues, • une certaine humilité (plutôt qu'arrogance) sur le fait que parfois certaines décisions n'ont pas porté leur fruit, • un certain pragmatisme, mais cela implique de rendre lisible et mesurable l'impact des décisions publiques. La campagne électorale permanente n’a aucun intérêt pour le citoyen ; par contre il attend que ses élus suivent de près l’application concrète et l’impact des réformes sur le terrain. Pour le moment, ce travail est abandonné au rapport annuel de la Cour des Comptes qui répète sans effet les mêmes constats insoutenables et ce au grand mécontentement des citoyens dépourvus de pouvoir.

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Les syndicats, les associations de consommateurs, de parents d’élèves, de parents d’enfants handicapés… Leur rôle : nous représenter et défendre nos intérêts dans les structures décisionnelles au niveau national et local. Par ailleurs, au niveau régional, un Conseil Participatif Citoyen (CPC), non professionnel de la politique, pourrait probablement apporter un éclairage, une vision différente, non politicienne et plus proche des réalités du quotidien, du bon sens. Ce CPC pourrait être désigné paritairement par tirage au sort, de façon similaire aux jurés de Cour d’Assises, pour délibérer de l’avis populaire sur un sujet donné.

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
C’est bien là que se situe un des problèmes actuels de la représentativité de nos élus. Quels moyens le citoyen a-t-il à sa disposition pour évaluer l’action de son député, à part le clientélisme ? Quel est le suivi, le contrôle parlementaire de l’impact réel des politiques gouvernementales et de l’action de l’administration et des services publics ? C’est pourtant une mission essentielle du Parlement. Le citoyen n’entend rien de son action dans ce domaine. Il est essentiel d’inclure dans le corps du projet de loi, de réforme, les critères objectifs de mesure de l’application effective des textes votés, de l’évaluation des performances et de l’impact des réformes décidées. Le vote du Budget de l’État est important mais l’évaluation de son application est primordiale. Nos élus devraient consacrer bien plus de temps et d’énergie à cette action de pilotage et de contrôle de l’État qu’à prendre des postures, faire des effets d’annonce pour lesquelles le citoyen n’a qu’un intérêt plus que limité. Enfin, il faudrait que élus et citoyens parlent la même langue, que les élus abandonnent les postures et les éléments de langage. Il est difficile, sinon quasiment impossible, de se mettre d'accord et/ou de trouver un consensus si on ne se met pas d'accord sur la signification des mots et des concepts.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
Tout d’abord, cela donne un peu plus de temps à nos parlementaires pour se consacrer mieux à leur mission. Par contre, il faudrait limiter le nombre de mandats à au maximum 2 mandats successifs dans la même fonction, de façon à éviter (ou limiter) la professionnalisation des élus. Il conviendrait également de limiter le cumul des mandats d’élus avec de trop nombreuses présidences lucratives de Communautés de communes, Syndicats Intercommunaux, Sociétés d’Economie Mixte…

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Les principales sensibilités politiques doivent être représentées dans toutes les instances représentatives. Seule une forte part de proportionnelle permettrait d’y parvenir, par exemple : • 50% de députés élus dans des circonscriptions, • 50 % de députés élus à la proportionnelle, par listes régionales, minimum 5% des voix au niveau de la région. De façon similaire, on pourrait transposer au département : • 50% de conseillers départementaux dans des circonscriptions, • 50 % de conseillers départementaux élus à la proportionnelle, minimum 5% des voix. Cependant cela doit surtout s’accompagner d’un changement de comportement des élus, autant majoritaires que minoritaires, qui gagneraient fort à sortir d’une posture de mépris arrogant, de blocage et de gesticulation ne produisant que perte de temps pour très peu de médiatisation. Si l’élu est dans le pilotage, l'information, l'évaluation et le contrôle de l'action publique, il aura, même minoritaire, un rôle constructif, diffusant des études d'impacts de tel ou tel loi, conduisant une analyse sur tel ou tel sujet, etc… Quel changement ce serait par rapport à ce qui se passe actuellement ! Les salariés (ouvriers, employés, agents de maîtrise et même cadres), commerçants et agriculteurs, le gents humbles sont très largement sous-représentés dans l’ensemble des assemblées nationales, régionales et départementales alors que fonctionnaires et professions libérales sont largement surreprésentées. Comment corriger cette distorsion ? La raison principale n’en serait-elle pas la quasi impossibilité de retrouver son emploi en fin de mandat et/ou d’obtenir le temps partiel permettant d’assumer ce mandat alors que retour à l’emploi et mise en disponibilité sont garantis pour les fonctionnaires ? Il devrait être possible de trouver une solution à ce déséquilibre flagrant de représentation.

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Conseil Régional Conseil Départemental Communautés de Communes Moins d’élus suffiront, mais ils devront être mieux encadrés, disposer de plus de moyens pour piloter et contrôler leurs domaines de compétence. Leur rôle n’est pas de faire des discours, d’inaugurer les chrysanthèmes ou salle des fêtes, de créer des textes de loi, etc…, mais surtout d’évaluer, contrôler et d’améliorer les politiques publiques menées. Pour cela, il est indispensable qu'ils soient entourés d'experts reconnus dans les différents domaines concernés. Malheureusement trop de Présidents de Conseils Régionaux, Députés et Sénateurs restent Adjoints au Maire et/ou Adjoints de Président de Communautés de Communes, voire Présidents de Syndicats Intercommunaux ou de Sociétés d’Economie Mixte (en bénéficiant souvent d’indemnités non négligeables). Voilà une dérive qui devrait être jugulée vu qu’il est impossible de tout faire en même temps. Une journée a 24h pour tout le monde et personne n’a le don d’ubiquité !

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Combien de luttes ces derniers 150 ans pour conquérir le droit de vote, pour aboutir à une participation si faible aux élections ou consultations ? Cette question, c’est le personnel politique qui devrait se la poser, humblement, honnêtement, car c’est bien lui qui est le 1er responsable de ce désintérêt. Qu’a-t-il fait ces dernières décennies ? A-t-il seulement pensé à rendre sérieusement compte de ses mandats ? L’abstention est souvent une réponse au comportement du personnel politique, à son refus de prendre en compte les vrais problèmes auxquels sont confrontés les citoyens, à son arrogance. Puisque l’offre politique ne correspond pas à ses attentes, pourquoi se déplacerait-il pour voter pour quelque chose en quoi il ne croit pas ? Dans ce cas, la seule motivation qui lui reste pour retourner éventuellement aux urnes, c’est le vote d’opposition, de barrage à une proposition dont il ne veut en aucun cas. Et cela s’est produit à plusieurs reprises ces dernières décennies. Mais comment puis-je donc me plaindre si je n’ai pas pris part au vote, à l’élection de ceux qui quoiqu’il en soit, nous représentent ? Les débats devraient être plus axés sur le futur, les projets, l’avenir de la Communauté Nationale, de l’Europe et de la Planète, et non sur la critique permanente et stérile du passé. Par ailleurs, médias et journalistes y ont également leur rôle et leur responsabilité. Plutôt que de rechercher le buzz ou le scoop, il serait bien plus intéressant pour le citoyen qu’ils nourrissent le débat en apportant des informations objectives sur les sujets traités et recadrant ainsi les débats pour obtenir des réponses précises, quitte à ébrécher les postures stériles. Le concept Vote Obligatoire est corrélé avec sanction en cas de refus de vote. Même si le vote est un devoir du citoyen, comment sanctionner le citoyen s’il ne vote pas en raison d’une offre politique qui ne convient pas à ses attentes. Donc non, pas de vote obligatoire.

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
Tous les citoyens français ont-ils fait la démarche individuelle de s’inscrire sur les listes électorales ? Cette 1ère marque d’intérêt à la République doit pour moi rester une démarche individuelle. Ou bien choisit-on l’inscription automatique des citoyens à leur majorité ou à leur arrivée dans la commune, corrélée avec leur radiation à leur départ ? Quoiqu’il en soit, il faudra prendre en compte l’abstention d’une part, les votes blancs d’autre part, encore que les deux feront toujours d’objet d’interprétations diverses voire contradictoires…mais quid des votes nuls ? L’abstention peut a priori être considérée comme la manifestation du désintérêt pour la consultation électorale, mais est-ce vraiment le cas ? Par contre, le vote blanc est un vrai geste citoyen, mais quelle en est la signification réelle ? Difficile à déterminer et donc à prendre en compte. Quelle serait la signification d’un vote, d’une élection (ou consultation) où abstention seule ou additionnée des votes blancs atteindrait plus de 50% des inscrits ? idem pour une élection ou consultation où le vote blanc récolterait le plus des suffrages ? Vaste débat ! Pour ma part, un tel résultat ne saurait être validé et le scrutin devrait être reconduit sous 3 à 6 mois en favorisant l’émergence de nouvelles offres politiques et/ou de nouvelles candidatures au travers d’un nouveau débat.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Mais pourquoi ceux qui détiennent ne serait-ce qu’un tout petit bout de pouvoir s’y accrochent-ils au point de refuser d’écouter la voix des citoyens ? Sauf en de très rares exceptions, la Démocratie Participative n’est au mieux qu’un leurre, une façade, un miroir aux alouettes ! Et pourtant, le Grand Débat National démontre bien l’intérêt des Français pour la Chose Publique. Les moyens de communication actuels, en particulier Internet, permettent aisément de favoriser le débat sur la place publique. En fait, ne manque surtout que la volonté politique, autant au niveau national qu’à celui des régions et des collectivités départementales et locales. Nos élus ont-ils peur des citoyens, du peuple ? Et pourtant, là où les élus ont associé les citoyens aux orientations en prenant en compte leurs apports lors de la prise de décision, ils ont généralement connu le succès.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Je ne sais pas

Si oui, comment ?
Le référendum généralement ne propose qu’une réponse binaire, simpliste à une ou des questions complexes. De plus il tourne le plus souvent au plébiscite en se résumant à un vote pour ou contre celui qui pose la question. La consultation des citoyens sur certains sujets est intéressante, mais cela suppose que le sujet soit accessible, clair, simple, bien expliqué et que l'application du vote soit aisée à mettre en œuvre. Mais comment se protéger de manipulations, de la désinformation, des postures ? Les referendums risquent d’exacerber la division, la désunion, la fragmentation du peuple en « oui » et « non », et, chaque camp poussant désinformation et posture, feront au final plus de mal que de bien. Il faut éviter de gommer la complexité et la diversité des choses et surtout se donner le temps du vrai débat, de l’explication, de l’éducation, de la réflexion.

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
En ce qui concerne l’État, cette mission de contrôle de l’utilisation de l’argent public est dévolue au Parlement (Assemblée Nationale et Sénat) par la Constitution. Députés et Sénateurs ont à leur disposition le rapport de la Cour des Comptes, etc. pour mener à bien cette mission. Mais malheureusement, cette tâche essentielle ne semble guère leur plaire et on n’en parle que beaucoup trop peu. Au niveau régional et départemental, le citoyen n’est pratiquement pas informé et quasiment pas consulté. Et pourtant, on en lance, des projets onéreux, « de prestige », sans poser au citoyen qui en paye le prix, la question de savoir ce qu’il en pense, si le coût en vaut la chandelle. A ces niveaux, les citoyens doivent être consultés dans le cadre de Commissions Participatives et/ou de Grands Débats (en mettant en œuvre les mêmes outils informatiques) pour les projets importants et, dans tous les cas, lors des débats d’orientation budgétaire. Au niveau des communes, des réunions de consultation (et non pas seulement d’information) des citoyens doivent être organisées dès lors qu’un projet important se fait jour et, dans tous cas, lors des débats d’orientation budgétaire. D’une façon générale, les élus omettent d’une façon générale de rendre compte de leur action et d’évaluer « objectivement » les conséquences de leurs choix en cours de mandat. Et encore faudrait-il s’entendre sur les objectifs de l’action publique : • clientélisme court-termiste (intérêts particuliers…) • orientations générales (environnement, santé, solidarité…) et intérêts supérieurs validés par des consultations (sécurité, valeurs républicaines, réformes structurantes indispensables. Ils devraient y être astreints, modalités à définir.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Le Sénat est le représentant au niveau national des collectivités locales et doit le rester. L’impossibilité d’être dissout par l’Exécutif consolide le Sénat dans son rôle de contrôle de l’action et du fonctionnement de l’Exécutif (Présidence, Gouvernement et Services Publics) Le CESE et sa transposition au niveau régional (les CESER) sont composés de représentants sociaux (patronat, syndicats, associations). Ils sont trop nombreux (233 conseillers au CESE, 2183 pour l’ensemble des CESER), leur action est trop peu lisible pour les citoyens et ils nous reviennent à environ 100 M€ (40 M€ pour le CESE et 60 M€ pour l’ensemble des CESER) pour quelques dizaines de rapports correspondant à moins de 10 saisines gouvernementales. Trop cher !

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
Sénat : • Réduire le nombre de sénateurs • Conserver la durée du mandat et le renouvellement par moitié de façon qu’il reste le plus indépendant possible du renouvellement de l’Exécutif et de l’Assemblée Nationale. • Conserver absolument l’impossibilité de dissoudre le Sénat de façon à consolider son rôle de contrôle de l’action et du fonctionnement de l’Exécutif (Présidence, Gouvernement et Services Publics) CESE et CESER : Plus de 2400 conseillers professionnels (représentants du patronat, des syndicats et d’associations diverses) pour si peu de production et un tel absentéisme ! 2 pistes : redynamiser ces structures et/ou les supprimer. Redynamiser les CESER en les transformant en Conseil Participatif Citoyen Régionaux (CPCR) lieu d’expression directe des citoyens. Comme les jurés des Cours d’Assises, ces conseillers du CPCR seraient désignés par tirage au sort paritaire (autant de femmes que d’hommes), sur base de listes de volontaires établies au niveau des communes. La durée de leur mission pourrait être d’une session du CPCR, ou plutôt de la durée du débat sur un sujet ou une question donnée. Pour les thèmes d’ordre national aujourd’hui dévolus au CESE, on pourrait confier l’étude et/ou le débat à par exemple 3 CPCR qui remettraient la synthèse de leurs conclusions au Parlement et à l’Exécutif la synthèse de leurs conclusions. Conclusion, le CESE serait appelé à disparaitre.

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
La liberté de croire ne doit en aucun cas éclipser la liberté de ne pas croire. Les convictions personnelles et intimes doivent être respectées tant qu'elles restent dans un cadre républicain. Il s’agit là des religions, mais aussi d’autres systèmes de convictions. Toutes les croyances doivent être respectées, du moment qu’elles respectent les règles que se donne la République, sans pour autant mériter subsides, égards ou accommodements plus importants les uns que les autres. Et toutes les croyances doivent respecter les autres systèmes de croyances et aucune ne saurait tout miser sur un prosélytisme aveugle estimant que la seule voie de survie de l'humanité est la conversion de tous à un système de pensée unique. La République s'épanouit dans la diversité, les débats et la pluralité des cultures. La laïcité permet aux religions et croyances d'être exercée dans le respect des lois de la République. C'est donc aux religions et croyances de s'adapter aux lois de la République et non l'inverse.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Exemplarité et Humilité des élus, des ministres, des hauts fonctionnaires, des personnalités… Éducation et formation (Instruction Civique) Une politique publique doit d'abord être le choix du meilleur pour le collectif. Il faut accepter les lois pas seulement parce qu’on y gagne, mais parce que c'est la règle que nous avons choisi tous ensemble, dans l’intérêt général. Il y a un sens profond de l'appartenance à la République qu'il faut renforcer, avec ses avantages (de nombreux droits et une qualité de vie en moyenne bien supérieure à d'autres nations) et aussi ses contraintes. Il faut reconstruire de la confiance et du collectif.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Exemplarité et Humilité des élus, des ministres, des hauts fonctionnaires, des personnalités… Éducation dès le plus jeune âge avec rappel tout au long de la scolarité, formation permanente. (Instruction Civique) Un service civique obligatoire pour tous les jeunes, 2 mois l’été de leur majorité pour ne pas gêner les cursus d’études, avec changement de région et d’environnement, pourrait être intéressant. Ce service civique pourrait se décomposer en plusieurs stages : • « militaire » (Solidarité nationale), • en maison de retraite (Solidarité sociale), • à la « Croix Rouge » pour apprendre les gestes de 1er secours, • évaluation du niveau de connaissance (compréhension de la lecture et de la langue, lutte contre l’illettrisme). Valoriser les personnes faisant preuve d’un engagement citoyen remarquable, pas obligatoirement financièrement, mais surtout en faisant connaitre et en soutenant leur action et leur cause, ce qui, de fait, sera plus gratifiant à leurs yeux.

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Exemplarité Humilité Écologie Sobriété Liberté, Politesse et Respect Égalité et Équité Fraternité et Solidarité L’engagement citoyen quotidien au travers des actions de proximité des associations. Mais réellement !

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Exemplarité et Humilité des élus, des ministres, des hauts fonctionnaires, des personnalités… Enseignement à tous les niveaux de l’Instruction civique Mise en exergue des comportements civiques remarquables Mise en place d’un service civique obligatoire pour tous les jeunes Remise à chaque bénéficiaire d’un service public d’une facture pro-forma (qui n’est pas à acquitter) indiquant le coût réel de ce service de façon à ce qu’il prenne conscience du coût pour la communauté nationale, la société, d’une journée de garderie, d’une année scolaire ou universitaire, d’une hospitalisation, d’un voyage en train, d’une journée à la piscine, etc. Sans cette indication du prix de revient réellement payé par le contribuable, nous perdons le sens de la valeur et de la qualité de ce service et ne nous rendons plus compte de notre chance d’y avoir accès, de ce que nous procure notre État Providence. Sanctionner les incivilités (en opposition par rapport aux comportements civiques attendus), et ce d’autant plus sévèrement que les contrevenants sont exposés (élus, ministres, hauts fonctionnaires, personnalités…)

Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Mettre en exergue les comportements civiques remarquables Valoriser les personnes faisant preuve d’un engagement citoyen remarquable, pas obligatoirement financièrement, mais surtout en faisant connaitre leur action et en soutenant leur cause, ce qui, de fait, sera plus gratifiant à leurs yeux. Et ce en commençant les ""Grognards"" de la République : enseignants, personnels soignants, policiers, pompiers, militaires, secouristes… pour qui une forte revalorisation des salaires d’impose. Sanctionner des incivilités (en opposition des comportements civiques attendus), et ce d’autant plus sévèrement que les contrevenants sont exposés (élus, ministres, hauts fonctionnaires, personnalités…)

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Discrimination Arrogance Mépris Individualisme Impolitesse Corruption Manipulation Vols Agressions Pour faire face à ces incivilités : • une justice exemplaire, rapide, indépendante de l’Exécutif, • un meilleur accompagnement (préparation puis soutien) des jeunes délinquants en sortie de détention, • l’expulsion (ou interdiction de territoire) des délinquants récidivistes n’ayant pas la nationalité française, • une formation aux valeurs de la République Française, aux comportements civiques, à la vie en société dès l’école maternelle et poursuivie à tous les niveaux scolaires, • la promotion de l’intérêt général, prioritaire par rapport à notre petit intérêt particulier.

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Donner au système judicaire, tout comme à la Police et à la Gendarmerie, les moyens, les pouvoirs et la liberté d’action nécessaire à la poursuite de ses objectifs de défense de la Société et des valeurs de la République de façon indépendante. Donner à l’École, au Collège et au Lycée les moyens et le pouvoir d’assurer la Formation Civique des générations futures par l’exemple. Améliorer l’accompagnement dans les zones défavorisées Organiser des moments qui célèbrent le vivre ensemble et ce qui nous unit.

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
l’humilité, le respect, la proximité, l’exemplarité, le refus de l’arrogance sous toutes ses formes, la recherche de la cohésion, la formation par l’exemple aux valeurs civiques

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Arrogance Mépris Racisme Sexisme Harcèlement

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Pour construire une société plus solidaire et plus tolérante : • mettre en 1ère priorité la défense de l’opprimé, du pauvre, de l’agressé et la solidarité, • mettre en exergue les comportements civiques remarquables, • donner à l’École, au Collège et au Lycée les moyens et le pouvoir d’assurer la Formation Civique des générations futures par l’exemple, • améliorer la mixité sociale dans les zones défavorisées en les rendant plus attractives. Pour lutter contre les discriminations : • plus de femmes, de personnes handicapées, de personnes issues de minorités à des postes clés. • privilégier à la mixité sociale au niveau de la carte scolaire tout en soutenant les plus faibles • donner au système judicaire, tout comme à la Police et à la Gendarmerie, les moyens, les pouvoirs et la liberté d’action nécessaire à la poursuite de ses objectifs de défense de la Société et des valeurs de la République de façon indépendante. • Sanctionner les incivilités, les discriminations (en opposition des comportements civiques attendus), et ce d’autant plus sévèrement que les contrevenants sont exposés (élus, ministres, hauts fonctionnaires, personnalités, employeurs, supérieurs hiérarchiques, autorités « morales » …)

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Aide à la collectivité, en fonction des compétences et des goûts, dans un établissement social, scolaire, sportif....par un travail d’intérêt général qui lui aussi serait rémunéré sans incidence sur les allocations de solidarité. Cela peut procurer une nouvelle chance… il faut donc la saisir. Montrer une volonté réelle de redémarrer, de s’en sortir, suivant l’adage « Aide-toi et le ciel t’aidera ! ».

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Il s’agit là d’un problème très complexe qu’il me parait absolument impossible à résoudre par quelques slogans simplistes qui ne peuvent que nourrir la polémique. Les mouvements de population sont de diverses natures : • recrutements et mutations professionnels, • étudiants non-européens s’installant en France à la fin de leurs études, • migrants originaires d’autres pays de la Communauté Européenne, • réfugiés relevant de l’article 1er A2 de la Convention de Genève de 1951, de l’asile constitutionnel, de la protection subsidiaire ou du statut d’apatride au sens de l’article 1er de la Convention de New York de 1954. En tant que tels ils ne posent guère de problèmes, si ce n’est que : • un nombre de plus en plus important de migrants ne sont pas admis au statut de réfugiés • un nombre indéterminé mais important de migrants ne voulant pas s’installer en France et/ou sachant fort bien qu’ils ne sont pas éligibles au statut de réfugié ne quittent pas le territoire national et se retrouvent donc en situation illégale en France. Dans ce cas, il ne reste plus qu’une solution, celle prévue par la loi, c’est-à-dire d’appréhender les personnes en situation irrégulière, de confirmer cette situation et de faire exécuter la mesure de reconduite à la frontière et/ou au pays d’origine qui en découle. L'immigration, c'est un défi mondial et européen. Il faut traiter ce sujet de façon claire, transparente, juste et ordonnée, en évitant posture et polémique. Rien dans la situation actuelle ne justifie de modifier les critères actuellement en vigueur ni de mettre en place d’un quota qui n’aurait absolument aucun sens. Par contre, il est indispensable et urgent que les décisions relatives aux situations irrégulières soient réglées humainement, fermement mais surtout avec dignité et diligence.

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Ce sont les situations illégales qui posent les plus grandes difficultés. En quoi des quotas, des objectifs annuels régleraient-ils ces problèmes ? Interdire ne suffit à pas à maîtriser. La présence permanente ainsi que le flux (origine, importance, causes et objectifs) des immigrés illégaux qui ne sont pas des demandeurs d'asile (en tout cas qui ne souhaitent pas rester en France) doit être mieux évalué de façon continue et sans a priori. C’est l’amélioration des moyens de contrôle et des logiques d'organisation qui permettront d’avoir une vision rationnelle de la situation (surtout de ses causes) qui seule permettra d’espérer endiguer ce phénomène. Mais pour cela, il ne suffira pas de traiter ce qui se passe en France et en Europe, mais il faudra surtout orienter les efforts vers les causes qui amènent ces populations à fuir leur pays d’origine.

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Ni la France, ni l’Europe, ni le restant du monde occidental ne sauront accueillir toute la misère du monde. Il me semble préférable de soigner le mal à sa racine en aidant réellement, de façon concertée et coordonnée entre les Pays de la Communauté Européenne, les pays d’origine de ces mouvements de population à se développer et ainsi tarir ces mouvements à la source. La recherche des causes objectives de ces migrations et le respect des aspirations des populations concernées devraient permettre d’établir, de façon concertée entre la France, la Communauté Européenne et les pays d’origine, des stratégies de développement économique et d’aide qui pourraient avoir une chance de réduire ces flux de migration. La France et la Communauté Européenne s’honorerait à réellement transformer le néocolonialisme actuel (exploitation quasi coloniale des richesses des Pays Africains) en une coopération réellement équilibrée entre l’Europe et les pays en voie de développement qui me semble être la seule voie permettant d’espérer à long terme le tarissement de ces migrations. Bien évidemment, il sera indispensable de s’assurer que ces aides profitent effectivement aux populations locales au travers du développement réel de l’économie de ces pays et pas directement gonfler les poches des classes dirigeantes particulièrement avides en avantages et prébendes. D’ici là, il faudra bien continuer à s’occuper des migrants arrivant en Europe, et plus particulièrement en France. Et pour cela, il faudra promouvoir un engagement réciproque entre : • l'État (accueil, aides, formations, logement …), • et les immigrés (apprentissage de la langue, respect sans condition des lois et règles de la République, du mode de vie et des traditions de notre société). Dans ce cadre, il faudra probablement investir plus pour mieux intégrer : • investir auprès des migrants accueillis pour qu'ils comprennent mieux la vie qui les attend, • et investir auprès des populations ""accueillantes"" en mettant en exergue l’apport positif de cet accueil et ainsi contrebalancer « les informations » de propagande diffusées par ailleurs. Un devoir de clarté et d'information juste incombe à l'État. Laisser le débat public être quasiment animé par les seules postures caricaturales et fausses nouvelles ne permettra pas de conserver un vrai esprit républicain au débat et processus démocratique.

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Aide à la scolarité, à l’apprentissage de la langue française, à l'intégration sociale et professionnelle. Aide au logement Accompagnement des réfugiés par des associations les soutenant.

Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
A la fin de leurs mandats, nos élus doivent redevenir des citoyens comme les autres, avec les mêmes droits et devoirs, sans avantages ni prébendes. En ce qui concerne le referendum, je ne suis pas favorable à y avoir plus recours au niveau national, c’est un processus trop clivant, encourageant les postures démagogiques. Par contre, je suis favorable au recours au referendum au niveau local, sur des sujets bien définis et bien débattus. Par ailleurs, je ne suis pas favorable au vote obligatoire. Enfin je suis favorable à l’introduction d’une forte dose de proportionnelle (50 %) pour les élections législatives (par région), régionales (par département) et départementales (par arrondissement) Je suis favorable à la réduction significative du nombre des parlementaires


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