Intégralité de la contribution intitulée "Démocratie participative et citoyenneté engagée"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 9 mars 2019 à La Rochette .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Personne sur le plan politique. Le mouvement politique le plus proche de mes convictions reste très minoritaire et n'est pas représenté. Par ailleurs, ma situation de pauvreté et de précarité (retraitée pour invalidité, bénéficiaire de l'AAH) et la maladie psychique conduisent à la marginalisation et à l'isolement. Seul le soutien d'associations et de ma famille m'évitent de me retrouver à la rue. Les plus fragiles mériteraient d'être mieux représentés et défendus, notamment contre la stigmatisation (assistés, inutiles, incapables, fainéant, parasites, voire dangereux...). Difficile de se sentir représenté et intégré dans notre société dans ces conditions.

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Associations d'utilité publique, comités de discussion et acteurs locaux pour un rôle consultatif et de proposition, voire de négociation dans certains cas. Pour retrouver de la crédibilité et l'adhésion de ceux qu'ils sont censés représenter, il serait temps que les syndicats évoluent dans le sens d'une coopération constructive plutôt que de persévérer dans la voie d'une contestation stérile. Le gouvernement devrait néanmoins prendre davantage en considération les corps intermédiaires et les inclure réellement dans les discussions et les négociations, plutôt que de donner l'impression que tout est décidé à l'avance.

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Les représentants devraient mieux reflèter la diversité de la société et avoir davantage de temps et de moyens pour faire face à la complexité de leurs tâches et mieux s'informer des avis de leurs concitoyens. De leur côté les citoyens devraient être mieux informés des rôles et des actions concrètes de leurs représentants.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
Etre parlementaire nécessite un investissement à temps plein, ils devraient cependant davantage s'investir dans leurs circonscriptions pour rester en contact avec le terrain.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Si pour des raisons de stabilité et d'efficacité, il me paraît important de garde un système majoritaire, on pourrait néanmoins introduire une dose de proportionnel.

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Mutualiser les fonctions entre communes et communautés de communes pour éviter les doublons, réduire les conseils minicipaux, en particulier dans les grandes villes, interdire le cumul des indemnités (commune, communauté d'agglomération, syndicats intercommunaux...).

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Le vote aux élections et un droit et un devoir. La meilleure solution me semble être d'instaurer le vote obligatoire, avec la prise en compe du vote blanc, des sanctions financières et/ou administratives en cas d'abstention non justifiée, la facilitation du vote par correspondance et par procuration, la mise en place de covoiturage et de transports gratuits pour faciliter le déplacement des électeurs aux urnes, l'instauration, à terme, du vote électronique en ligne. Il convient aussi d'intéresser davantage les gens à la politique, avec des débats de haute tenue sur le fond (ce qui est loin d'être toujours le cas), de vrais débats participatifs avec les citoyens qui débouchent sur des actions concrètes, une meilleure communication numérique, en particulier envers les jeunes, pour les informer et les inciter à s'investir localement sur des sujets qui leur tiennent à coeur, favoriser les visites de classes en mairie et la mise en place de Conseils municipaux des jeunes, faire de la politique une matière d'enseignement dans le cadre de l'enseignement moral et civique au lycée et lors du Service civique.

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
Comme suffrage exprimé.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Dynamiser et faire connaître les INSTANCES DE DEMOCRATIE LOCALE existantes (Conseils de quartier, Conseils de citoyens, Conseils de Développement), faciliter et communiquer sur les réunions publiques d'information pour les projets d'aménagement locaux // VALORISER L'EDUCATION A LA CITOYENNETE (informer les jeunes et les inciter à s'investir localement sur des sujets qui leur tiennent à coeur, favoriser les visites de classes en mairie et la mise en place de Conseils municipaux des jeunes, faire de la politique une matière d'enseignement dans le cadre de l'enseignement moral et civique au lycée et lors du Service civique) //. Utiliser les méthodes innovantes et les OUTILS NUMERIQUES pour la participation citoyenne ( Rôle d'information : la collectivité peut informer les habitants grâce à une application ou un site internet dédié ; Permettre l'interaction : l’application propose aux citoyens de dialoguer directement avec un élu ou un service, ou bien de signaler les dégradations dans sa ville ; Favoriser la co-construction : la collectivité peut impliquer les citoyens dans la construction de son budget ou de ses projets, sous forme de consultation ou de co-décision // Diffuser une CULTURE DE LA CONCERTATION ET DU DIALOGUE (Valoriser les Territoires Hautement Citoyens, reconnaître et développer les Catalyseurs d'innovations territoriales, développer des formations spécifiques et une reconnaissance des professionnels de la participation).

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui

Si oui, comment ?
Par un référendum d'initiative populaire aux conditions moins strictes. Néanmoins, pour éviter que le référendum ne se transforme en vote pour ou contre l'Exécutif ou ne soit biaisé par des campagnes de désinformation, mieux vaudrait le réserver à des enjeux locaux et utiliser les QCM.

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Déjà mieux informer les citoyens sur l'utilisation de l'argent public au niveau de l'Etat et des collectivités territoriales et développer les budgets participatifs.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Représenter vraiment nos territoires et la société civile, ce qui n'est pas le cas. Les députés de l'Assemblée Nationale de la majorité votent pour le gouvernement, ceux de l'opposition contre, indépendemment de leurs convictions propres et de l'avis de leurs électeurs. La droite et les territoires ruraux sont sur-représentés au Sénat.

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
Fusionner le Sénat et le CESE, y introduire un collège citoyen, un collège des territoires avec des élus et un collège avec des représentants de la société civile. Pour les députés de l'Assemblée, introduire une dose de proportionnelle dans leur élection et leur permettre une plus grande indépendance vis-à-vis des partis ou mouvements politiques dans leurs votes.

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
La lai¨cite´ est un principe constitutionnel avant d’e^tre une valeur. Elle est ple´biscite´e et ve´cue tre`s largement par la population et ne fait pas l’objet de de´bats en dehors de cercles restreints d’activistes. Ce qu’elle permet est avant tout la paix civile et l’e´galite´ des citoyens sans avoir a` prendre en compte leurs croyances ou convictions. Elle n’est pas une simple coexistence des convictions ou des cultes, mais la liberte´ de conscience de chacun et le facteur de son e´mancipation. La condition ne´cessaire a` cette e´galite´ est le principe juridique de se´paration (intitule´ de la loi du 9 de´cembre 1905) qui n’implique aucun autre lien avec l’E´tat que la garantie par la Re´publique du libre exercice des cultes. Le meilleur moyen de renforcer la laïcité consiste a` respecter et appliquer les principes de la loi de se´paration, ainsi qu’a` pre´voir son extension a` tout le territoire de la Re´publique. Il conviendrait de rendre obligatoire par décret pour les associations cultuelles, le statut défini dans cette loi de 1905, de contrôler les fonds venus de l'étranger par des mesures de sécurité indépendantes de cette loi, d'appliquer systématiquement la police des cultes, pour sanctionner les prêches qui attaquent la République, ses valeurs et ses lois, que ce soit dans les églises, les mosquées ou autres temples.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Veiller à ce que l’enseignement moral et civique (qui comprend la laïcité et les valeurs de la République) soit régulièrement dispensé dans les établissements scolaires publics et sous contrat avec l’État.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Créer un statut de l’engagement citoyen et bénévole qui ouvre des droits ; En plus des coûts et des bénéfices économiques, prendre en compte les coûts et les bénéfices sociaux et environnementaux pour l'évaluation des politiques publiques et les actions des acteurs économiques et sociaux ; Utiliser le service civique pour favoriser l'engagement citoyen des jeunes, informer les jeunes et les inciter à s'investir localement sur des sujets qui leur tiennent à coeur, favoriser les visites de classes en mairie et la mise en place de Conseils municipaux des jeunes, utiliser les temps périscolaires comme occasions de sensibiliser les enfants à l’engagement. faire de la politique et de l'engagement citoyen une matière d'enseignement dans le cadre de l'enseignement moral et civique au lycée ; Reconnaître et valoriser l’engagement citoyen dans les parcours de formation et d’emploi ; Reconnaître l’innovation sociétale au même titre que la création culturelle, c'est-à-dire décorrélé du financement ; Favoriser le développement de la vie associative en repensant l’emploi salarié associatif par des allégements de charges sociales pour les salariés d’associations à but non lucratif, ou par une exemption en phase de lancement; Différencier le taux d’imposition des entreprises en fonction de leur engagement sociétal et environnemental.

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Le respect et la tolérance.

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
L'éducation a un rôle central, les parents, l'entourage, mais aussi l'école à laquelle il convient de donner les moyens d’assurer correctement cette mission. L'exemplarité de chacun est également essentiel. Applique des sanctions quand c'est nécessaire, valoriser les comportements civiques.

Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Il me semble qu'il s'agit là plutôt du rôle de l'Etat et des collectivités locales. Si on veut y inclure les associations, passer alors par des emplois salariés associatifs.

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Incivilités par rapport à la nature et à notre planète, dégradation des lieux de vie et des lieux publics, inciviltés routières, nuisances sonores ;

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Sanctionner les incivilités les plus graves, valoriser les comportements exemplaires et l'engagement citoyen.

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Contre la délation, mais renforcer l’éducation des jeunes et permettre à chacun d’oser rappeler aux citoyens leurs obligations pour bien vivre ensemble, avec le sourire et dans le calme.

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Délit de faciès ; Actes antisémites et xénophobes ; Choix de sa sexualité, homophobie ; Discriminations liées au handicap et plus particulièrement aux handicaps psychiques ; Discriminations jeunes/aînés, ruraux/urbains ; Discriminations numériques ; Grossophobie.

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Eduquer, informer, faire connaître.

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Sur le mode du bénévolat, proposer aux allocataires qui le souhaitent de s'engager dans des associations ou des activités d'utilité publique. Je suis sûre que nombre d'entre eux y seraient favorables, en particulier si cet engagement est valorisé dans les parcours de formation et d’emploi.

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Je me sens à l'aise avec la situation de l'immigration en France. C'est une chance et une richesse, en particulier pour notre Europe vieillissante.

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Oui, il me semble nécessaire d'anticiper et de réguler l'immigration, ne serait-ce que pour assurer des conditions d'accueil décentes et une bonne intégration des migrants.

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Il est essentiel d'anticiper dès aujourd'hui les flux migratoires liés aux changements climatiques et de traiter cette question au niveau mondial. Pour ceux qui fuient la pauvreté, le plus efficace est encore d'aider les pays d'origine à se développer. Au niveau européen, L’UE devrait avoir une politique plus cohérente et faire en sorte que la « charge » de l’immigration soit mieux répartie entre les différents pays qui la composent.

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Favoriser l'alphabétisation et la maîtrise de la langue, l'intégration par l'école, la formation et l'emploi légal. Encourager l'intégration des immigrés dans nos petits villages.


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