En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Je fais confiance aux corps intermédiaires, mais leur rôle devrait être accru, car ils ont souvent un faible impact aujourd'hui, du fait de l'organisation politique (prééminence de l'exécutif) et sociale (dialogue social non apaisé, court-circuitage des syndicats, absence d'écoute des associations)
En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui
Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Il faut institutionnaliser le rôle des syndicats, et des associations, à travers notamment des pouvoirs largement renforcés du CESE (recomposé, avec un poids beaucoup plus important des associations environnementales, par transfert du poids des entités économiques). En particulier, pour rendre les syndicats plus représentatifs et plus responsables, il faudrait que les avancées sociales qu'ils obtiennent ne profitent qu'à leurs membres, comme cela se passe dans d'autres pays. Les salariés seraient alors incités à se syndiquer , et cela favoriserait une culture du compromis social, au lieu d'affrontements stériles.
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Cela se fera naturellement si on parvient à refonder la démocratie, en renforçant la solidarité (ou fraternité) et le sentiment d'appartenance à la nation (pour tous !)
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Je ne sais pas
Pourquoi ?
Il y a des aspects positifs (fin des ""mandarins"" installés à vie dans le cumul des mandats) et des aspects négatifs (risque de déconnexion avec le terrain). ll faudrait donc moduler, par exemple autoriser le cumul des mandats, mais sur 2 législatures au maximum
Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Il faut un vote à la proportionnelle (avec seuil de 5 %, comme en Allemagne) pour toutes les élections. Cela favoriserait en outre la culture du compromis, qui manque terriblement en France, et cela, à son tour, renforcerait le sentiment d'appartenance à la nation
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui
Si oui, lesquels ?
Il faudrait supprimer le Sénat, ou plus exactement le remplacer par une assemblée du style CESE, disposant d'un droit de véto sur tous les projets de loi (en fonction de leur impact sur la transition écologique et sur les inégalités sociales). Il faudrait également inciter fortement (via une modulation de la DGF) aux regroupements de communes, et réfléchir (débat public, puis référendum) à la suppression de l'échelon départemental.
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
La participation augmentera quand les citoyens se sentiront faire partie d'une ""communauté de destin"". Cela ne se décrète pas. Il faudrait en revanche donner le droit de vote aux étrangers résidant en France depuis plus de 5 ans, et abaisser à 16 ans l'âge du droit de vote.
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Si oui, de quelle manière ?
Calculer les pourcentages des votes en tenant compte du vote blanc (si par exemple il y a 10 % de votes blancs, et, pour simplifier, 50 % pour un parti A et 40 % pour un parti B, retenir des pourcentages de 50 % et 40 % dans les résultats présentés, et non pas (50 x 100/90) et (40 x 100/90)). Cela donnerait une meilleure idée de la représentativité des candidats. Ensuite, pour les élections de liste, il faudrait répartir les sièges en fonction des seuls suffrages exprimés. Pour les élections nominatives, pour élire un seul candidat (comme pour l'élection présidentielle), la majorité requise au 1er tour devrait se calculer par rapport à l'ensemble des votes, donc vote blanc compris
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Il faut mettre en place le RIC (référendum d'initiative citoyenne), avec une concertation préalable pour savoir sur quels domaines il pourrait porter, pour déterminer le seuil de signatures requis, etc. Les résultats du RIC devraient bien sûr être contraignants. Au niveau local, il faut développer les budgets participatifs (qui se pratiquent déjà souvent) en les rendant obligatoires (pour, mettons, 5 % minimum du budget)
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui
Si oui, comment ?
Il faut compléter ce RIP par le RIC (voir plus haut) et peut-être revoir les conditions d'exercice du RIP qui, à ma connaissance, n'a guère été utilisé jusqu'à présent...
Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Pour les collectivités locales, via le budget participatif obligatoire (voir plus haut). Au niveau de l'Etat, vu la complexité et la lourdeur (inertie des dépenses), cela ne pourrait se faire que via le RIC, et de façon limitée, plutôt sur les projets que sur le budget
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Le Sénat devrait être supprimé et remplacé par une instance équivalente au CESE, disposant d'un pouvoir de véto sur tous les projets de loi et d'un pouvoir d'investigation sur l'ensemble des politiques publiques, sur la base (pour ces deux aspects) de leur évaluation au regard de la transition écologique et de leur impact social. Cette instance pourrait également mettre son véto sur les ventes d'armes à l'étranger.
Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui
Si oui, comment ?
Voir plus haut. Quant à l'Assemblée nationale, elle doit être élue à la proportionnelle avec un seuil de 5 %, avec des circonscriptions au niveau régional (chaque région disposant d'un nombre de députés proportionnel à son poids démographique (ce qui mettrait fin à la surreprésentation des zones rurales), et le nombre de députés pourrait être réduit à 350 ou 400. En même temps, l'AN doit voir ses pouvoirs renforcés et ne plus être, pour l'essentiel, une chambre d'enrgistrement des décisions de l'exécutif. Pour autant, son rôle global serait un peu réduit du fait du développement nécessaire des pouvoirs du parlement européen, qui devrait avoir prééminence sur le parlement national, selon un principe de subsidiarité.
Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Il faudrait réduire le financement des écoles privées, essentiellement confessionnelles. Comme le budget n'est pas extensible, ce financement se fait au détriment de l'école publique, qui devrait être avantagée et représenter la norme, ce qui est de moins en moins le cas.
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Il faut proposer de grands projets mobilisateurs (par exemple une relance forte de la construction européenne, avec une intégration et une harmonisation renforcées entre un petit nombre de pays volontaires), mettre en place une politique effective d'égalité des chances, développer l'instruction civique et intégrer la méditation (oui, ça aide !) dans les programmes scolaires, développer les travaux d'intérêt général comme alternative à la prison, renforcer la police de proximité (en diminuant au contraire les effectifs des CRS et des gendarmes mobiles), lancer un grand programme de réhabilitation des logements et des quartiers dégradés, sanctionner davantage la discrimination, notamment à l'embauche, faire des campagnes de communication mettant en évidence le rôle positif de la France (à condition que ce rôle soit effectivement positif, par exemple par l'aide aux pays pauvres et par les points évoqués ci-dessus), etc
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Voir ci-dessus
Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Il faudrait mettre en place la méditation dans les programmes scolaires, ce qui contribuerait à l'apaisement et au respect de l'autre. De même, il faudrait développer fortement l'instruction civique, qui permettrait à la fois aux jeunes citoyens de mieux comprendre les institutions (ce qui permet de mieux les respecter, si elles sont justes) et de respecter les valeurs éthiques, dont le respect de l'autre. Mais cela s'inscrit dans tout un ensemble, par exemple le sentiment d'être mieux représenté grâce à des élections à la proportionnelle, un rôle accru des syndicats et des associations, le tout favorisant une culture du compromis.
Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Voir ci-dessus
Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Voir ci-dessus
Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Toutes les incivilités sont basées sur un manque de respect de l'autre, lui-même souvent basé sur un sentiment (hélas souvent justifié à l'heure actuelle) d'être injustement exclu de la communauté nationale
Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Voir ci-dessus
Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Chacun peut intervenir à son niveau en réagissant au quotidien. Encore faut-il qu'il y ait le sentiment d'appartenir à une communauté de destin...
Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Elles sont hélas nombreuses. En particulier, les contrôles au faciès, la discrimination à l'embauche (en fonction du sexe, de la couleur de peau, de l'âge, de l'adresse...), les écarts de salaires entre hommes et femmes à situation égale...
Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Cela tient à tout un ensemble de mesures et de politiques évoqués par ailleurs. La solidarité ne se décrète pas, elle se construit par des actions concrètes , et il faut un changement radical dans de nombreux domaines évoqués dans ce débat (aussi bien la fiscalité que les institutions, etc). Il faudrait en particulier ouvrir des ""maisons de la fraternité"" regroupant les associations caritatives, les activités sociales, associatives et sanitaires, avec une incitation au bénévolat via l'octroi d'un statut et le recours aux travaux d'intérêt général.
Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Non
Si oui, lesquelles ?
Avant tout, il faudrait mettre en place progressivement le revenu d'existence inconditionnel, qui remplacera les différentes aides sociales. Dans l'immédiat, il faudrait au moins conditionner les aides, quand c'est possible, à l'accomplissement de travaux d'intérêt général, par exemple dans les maisons de la fraternité évoquées par ailleurs
Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
L'immigration est inévitable tant que la situation dans les pays d'origine ne s'améliore pas Il vaudrait donc mieux l'accepter au lieu d'essayer vainement de l'empêcher. A partir de là, il faut fortement accroître l'aide au développement dans les pays d'origine (en la conditionnant toutefois à l'absence de détournement des fonds, donc plutôt par des aides concrètes, qui ont aussi l'avantage d'être plus visibles, que par des transferts financiers) et accepter et intégrer les immigrants, qui sont une richesse pour notre pays (qui s'est d'ailleurs construit par des vagues d'immigration successives ; aucun d'entre nous ne peut prétendre avoir uniquement des ancêtres gaulois !)
En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Non, je pense qu'il faut accepter tous les immigrants, en concertation avec les autres pays de l'UE. C'est une charge à court terme, mais une richesse à moyen et long terme. Il faudrait bien sûr l'expliquer, en s'appuyant sur les études qui le montrent, pour désamorcer les fantasmes d'invasion, etc
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Voir ci-dessus + il faut régulariser tous les sans papier pour éviter leur exploitation, les trafics divers et les risques de dérive (quand on est désespéré, on peut faire n'importe quoi), en menant en parallèle une grande campagne d'explication pour démonter notamment les fantasmes en la matière (""invasion""...) et expliquer les avantages de cette immigration pour la France
Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Il faut d'abord bien expliquer la situation et le projet (inévitabilité de l'immigration, politique de développement dans les pays d'origine, richesse apportée à la nation par les immigrés...), et favoriser les associations d'accueil et l'engagement de la nation pour ça, via par exemple le recours aux travaux d'intérêt public.
Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
En plus des différents points évoqués ci-dessus, il faudrait : - rétablir la durée du mandat présidentiel à 7 ans, sans possibilité de se représenter (mandat unique) ; - instituer un poste de vice-Premier ministre, chargé de coordonner l'ensemble des actions gouvernementales en fonction de la transition écologique ; - ratifier la charte européenne des langues et cultures régionales ; - une loi anti-concentration pour le pluralisme dans les médias et la protection de l'indépendance des journalistes ; - instituer une fourchette de 1 à 20 (maximum ! ) pour les rémunérations (tous avantages compris), au moins dans l'administration et les entreprises publiques. Surtout, il faut renforcer l'aspect international, notamment, mais pas seulement, dans l'UE, à savoir : - refonder l'UE en développant, si nécessaire, une Union à 2 vitesses, un petit nombre de pays s'engageant avec la France dans un processus résolu d'intégration et d'harmonisation, en particulier dans le domaine fiscal et le domaine juridique ; - élire au suffrage universel un Président de l'Union, soit pour l'ensemble de l'UE, soit pour le petit groupe de pays évoqué ci-dessus ; - renforcer sensiblement les pouvoirs du parlement européen ; - alimenter le budget de l'Union par un prélèvement direct sur les foyers (basé sur les revenus, mais distinct de l'IR national) ; - contribuer activement à la mise en place d'une autorité supranationale disposant de pouvoirs coercitifs en matière d'environnement et de trafic d'armes. Enfin, la France devrait redevenir réellement le pays des droits de l'homme, soutenir activement les personnes et les peuples opprimés, en premier lieu les Tibétains (sans craindre les autorités chinoises, qui sont pragmatiques et savent qu'elles ont plus à perdre que nous à une détérioration des relations). Les Français pourraient alors être fiers de leur pays, et cela contribuerait puissamment à renforcer leur sentiment d'appartenance à la nation, qui réduirait lui-même sensiblement beaucoup d'autres problèmes...
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