Intégralité de la contribution intitulée "République démocratique, laïque, une, indivisible : suppression régimes spéciaux dont CAVIMAC"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 8 mars 2019 à Troyes .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Actuellement et sous toutes réserves de corps intermédiaires sérieux, valorisant le dialogue, syndicats et associations : en raison de leur capacité à être spécialisés et proches du terrain.

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Associations ""professionnelles"" au sens strict, mais aussi au sens ""sérieuses"" : contenu des statuts et leur respect, publication des comptes, attention à la cooptation qui est un réel problème, car elle permet trop souvent le copinage et donc des dérives.

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Donner des gages de probité, de transparence, d'efficacité. Trop de politique politicienne, pas assez de compétences.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
Pour chacun de nous, les journées comptent 24 heures. Comment quelqu'un de sérieux, d'honnête peut prétendre assumer pleinement deux tâches de cette nature en même temps ? par ex. député-maire, sénateur-maire.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Une dose de proportionnelle, mais pas au point de rendre la France ingouvernable, comme elle a su l'être et sait le montrer : exemple, les gilets jaunes !

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Tous les élus par suffrage indirect. Exemple : en quoi suis-je représentée par un président de communauté de communes. Des décisions sont prises, alors que nous n'avons pas voté pour la personne et qu'elle peut être conduite à prendre des décisions que nous ne partageons pas du tout.

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Rendre le vote obligatoire, de même que l'adhésion à un syndicat et dans les deux cas avec une amende suffisamment dissuasive. Il est inconcevable, presque antinomique de souhaiter être Français ou de l'être et de s'exonérer de participer à la vie de la Nation. Il faudrait aussi, pour ce faire, que les syndicats revoient à la baisse le montant de leur cotisation.

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
Le comptabiliser dans les votes exprimés et déterminer un pourcentage à partir duquel ce vote serait un signal de défiance.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Si déjà, nos représentants (maires, députés, sénateurs, etc.) venaient plus souvent sur le terrain nous rencontrer, ou même répondaient à nos courriers et pas seulement quand ils ont besoin de nos suffrages, il n'y aurait pas besoin d'ajouter de grandes manœuvres. D'une façon générale, je ne pense qu'il faut faire toujours plus, mais MIEUX, plus approfondi.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui

Si oui, comment ?
MAIS, je suis très dubitative sur ce sujet, car si un RIP devait être lancé aujourd'hui s'agissant de l'abolition de la peine de mort, par ex. aurait-elle été abolie ? De même pour des enjeux sociétaux, mais dont les spécialistes doivent avoir le dernier mot, par ex. le changement d'heure. Alors, oui pour le RIP, mais circonscrit à des initiatives excluant ce type de choix.

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Il me semble qu'il ne faut pas tomber non plus dans la démagogie. Si une feuille de route est établie au départ, personnellement, je ne souhaite rien de plus que savoir vers quoi et comment l'argent a été utilisé.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
S'agissant du Sénat : énorme déficit de représentativité, puisque suffrage indirect. S'agissant du CESE : les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Inaccessibles, inaudibles.

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
Pour le Sénat, autant je conçois et approuve leur rôle de ""sages"" en 2e lecture, autant leur mode d'élection me semble biaisé. Pourquoi ne pourrait être élu sénateur, au suffrage direct, qu'un député ayant satisfait à un certain nombre de critères à définir ? C'est-à-dire que tout député ne pourrait se présenter à cette élection et aucun sénateur ne pourrait le devenir sans avoir au préalable était aguerri à la mission de député. Dans un cas comme dans l'autre, des mandats successifs d'une durée limitée et non renouvelables.

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
L'État doit être respectueux de et avec chaque religion ; il doit même être le protecteur de chacune. Mais par leur comportement revendicatif, parfois outrancier, voire l'utilisation de lois propres ou de modes de fonctionnement et souvent différents de ceux de la République, je fais juste le constat que la réciproque n'est pas vraie. Ceci est pour moi inacceptable. Elles jouent un peu trop la corde de la discrimination ; on se fait piéger. Croire doit rester dans la sphère privée : maison, église, temple, synagogue, mosquée. Stop. Pas sur l'espace public.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
L'idée de mettre les drapeaux français et européen en classe est une bonne chose. Sans doute faudrait-il remettre une demi-heure par semaine en primaire d'instruction civique et leçons de vivre ensemble. J'ai souvenir du jeudi matin où en CM1, mon institutrice nous donnait des exemples et nous aidait à réfléchir.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Renforcer peut-être la visibilité des associations qui peuvent être, si elles fonctionnent bien, un excellent exercice à la vie démocratique, à l'engagement, à l'altérité.

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Vaste programme ! Le respect de la loi, de la parole donnée, de l'honnêteté.

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Déjà que chacun de nous donne l'exemple au quotidien dans tous les actes qu'il doit accomplir. Il va sans dire que chacun et à fortiori toute personne en situation de responsabilité a un rôle éminent à jouer dans ce domaine.

Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Favoriser l'engagement citoyen à l'égard de l'administration et des pouvoirs publics avec la dématérialisation à tout-va des démarches administratives ne va pas le favoriser... alors, quant à le valoriser ?

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Les dégradations en tous genres et d'une certaine manière, il faudrait remobiliser la police municipale que je vois, en de nombreuses occasions, bien inactive. J'ai parfois l'impression qu'ils s'apparentent, deux par deux, plus aux Mormons ou aux Témoins de Jéhovah, mais pas à des fonctionnaires municipaux devant remplir une mission.

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Cf. supra

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Instaurer une école des et pour les parents.

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Perspective d'un ""reste à vivre"" inférieur au minimum vieillesse légal, comme tant d'autres ex membres de congrégations religieuses en raison de la pratique de la CAVIMAC, caisse de retraite des cultes qui n'a pas affilié tous les membres des congrégations et collectivités religieuses ou n'a pas appelé les cotisations.

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Instaurer une école des et pour les parents.

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Je serais assez favorable qu'il soit possible à une personne percevant une allocation de solidarité d'entrer en contact avec une association, mais en aucun cas d'une manière systématique et sous le vocable de ""contrepartie"", mais davantage d'une opportunité supplémentaire à saisir pour tisser du lien, du réseau.

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Dans la mesure où les personnes immigrées qui sont sur notre territoire ont légitimité à l'être et respectent les lois de la République, je trouve formidable qu'elles y soient. Pour les autres personnes, la responsabilité en revient aux responsables administratifs !

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Mettre des quotas dans ce domaine éminemment humain me semble antinomique. Mais tant que le chômage reste aussi élevé, il faut garder raison et ne faire vivre que le droit d'asile. Je reste parfois surprise sur certaines situations de regroupement familial bien élastiques.

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Oui, car il va falloir penser à la possible immigration climatique. En matière d'accueil, il me semble qu'il y aurait de gros efforts à faire pour la reconnaissance ou la formation en vue de la validation des diplômes étrangers. C'est le parcours du combattant et qui est perçu comme discriminatoire, voire choquant par certains étrangers. Ils on raison.

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Apprentissage de la langue française. Autant, j'admire qu'un jeune puisse parler plusieurs langues, autant je m'interroge sur la priorité, au sein des familles, qui est donnée dans cet apprentissage.

Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
République une, indivisible, démocratique et laïque... sauf pour la CAVIMAC, caisse de retraite des cultes, qui malgré des actions en justice d'assurés et ce, depuis plus de dix ans, et avec des décisions en leur faveur de la part des plus hautes juridictions (Conseil d'État) continue, encore en 2018, à leur opposer les mêmes règles déclarées illégales par le Conseil d'État ou rejetées par la Cour de cassation. Il s'agit d'une entorse majeure, de nature discriminatoire à notre République laïque. En condamnant des citoyens (nes) français(es) à un ""reste à vivre"" inférieur au minimum légal, elle crée (la République permet) une catégorie de sous-citoyens. Une décision d'ordre politique s'impose pour mettre un terme à cette aberration et à cette injustice en supprimant la CAVIMAC dans le flot des caisses de retraite spéciales.


Lire une autre au hasard
Retour aux Thèmes