En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Théoriquement, les députés et les sénateurs. Malheureusement, la logique dominante dans leurs positions, et singulièrement des députés, est une logique de position de leur parti, ce qui est un dévoiement de leur fonction.
En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui
Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Les syndicats, malgré leur représentativité limitée, doivent être plus écoutés et moins négligés. A vrai dire, il ne s'agit pas de renforcer leur rôle, mais de respecter celui qui est le leur, et que l'on a tort de sous-estimer.
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Il faudrait que les parlementaires soient à l'écoute de leurs concitoyens et votent en fonction de leur pensée personnelle, et non en fonction d'une discipline de parti qui est contraire au rôle normal des députés. S'il y a une séparation du législatif et de l'exécutif, c'est pour que le parlement soit autonome et ne se sente pas obligé en toute circonstance, de voter en fonction des desiderata de l'exécutif.
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une mauvaise chose
Pourquoi ?
Tout ce qui favorise la prise en compte de la réalité des Français est positif. Les députés-maires avaient un grand sens des réalités quotidiennes. L'interdiction absolue de cumul n'a pas grand sens et a été essentiellement démagogique.
Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Une part significative de proportionnelle s'impose. Au moins 30%. Par ailleurs, il serait souhaitable que le redécoupage électoral induit par cette modification soit discuté et approuvé tant par la majorité que par les oppositions, ou au moins la majeure partie d'entre elles. Sinon, l'introduction de la proportionnelle sera artificiel et dévoyé.
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Non
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
L'abstention est un symptôme du désespoir de nombre de Français. C'est au personnel politique de proposer des programmes novateurs et pouvant provoquer un vrai choc de confiance. Les mesures techniques comme le vote obligatoire ne sont qu'un artifice pour masquer le problème. J'attire l'attention sur le fait que la comptabilisation du vote blanc doublée du vote obligatoire pourrait poser une grande question si le pourcentage de vote blanc est élevé, ce que le vote obligatoire ne manquera pas de causer.
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Si oui, de quelle manière ?
Il faut le comptabiliser et refaire un vote si, dans un scrutin à deux tours, aucun candidat ou aucune liste ne dépasse la moitié des suffrages (pour un duel, un tiers des suffrages en cas de triangulaire, etc.).
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
C'est aux parlementaires d'écouter les citoyens qu'ils représentent. Il n'y a pas besoin de mettre en place de comités théodule, il faut respecter les institutions en place.
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui
Si oui, comment ?
De toute évidence, oui. Le seuil du nombre de parlementaires est en pratique très élevé aujourd'hui et doit être sensiblement abaissé. Le nombre de citoyens me semble moins problématique, même s'il pourrait être vraisemblablement abaissé.
Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Rendre des comptes transparents plutôt que d'utiliser des artifices pour masquer les réalités comptables.
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Le Sénat est un élément essentiel pour améliorer la loi et animer le débat législatif. Il ne doit pas être supprimé. Je n'ai pas d'opinion sur le CESE.
Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Non
Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Je propose que les dépenses, de certaines collectivités territoriales notamment, soient mieux contrôlées pour identifier et empêcher les financements publics aux religions (sauf lorsqu'il s'agit d'entretien du patrimoine).
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Je dirais évidemment l'école, mais cela implique d'encadrer l'enseignement privé hors contrat, qui n'a pas toujours pour objectif celui énoncé dans la question.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Le peuple français est politique et engagé. Je ne saisis donc pas la question.
Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Etre bien plus intransigeant dès les premières alertes, notamment avec des TIG. L'absence de réaction à des faits encore mineurs favorise le basculement dans une violence de plus en plus forte.
Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Non
Si oui, lesquelles ?
Il faut des incitations pour s'engager dans des programmes favorisant le retour au travail plutôt que des contreparties. Cette idée de contreparties défendue par le Premier Ministre actuel est mal présentée.
Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Je suis de façon générale sceptique sur l'idée de recourir à une main d'oeuvre étrangère, alors qu'il y a des millions de chômeurs en France qui pourraient être formés pour les postes vacants (qui, au demeurant, sont dix fois moins nombreux que le nombre des chômeurs de catégorie A). Quant au regroupement familial, bien plus important que l'immigration de travail, il doit être remis à plat.
En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Il est difficile de répondre négativement à cette question...
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
L'aide au développement est la seule solution pérenne, étant donné la croissance démographique des pays d'émigration, notamment en Afrique.
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