Intégralité de la contribution intitulée "POUR RENDRE LES CITOYENS PLUS ACTEURS"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 3 mars 2019 à Laval .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Aux institutions représentatives elles-mêmes et surtout à leurs contre-pouvoirs car les hommes qui les representent sont faibles et temporaires dans leurs fonctions.

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Non

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Tous les mouvements qui représente un collectif sont en difficulté dans notre monde contemporain : associations, syndicats, mouvements confessionnels...

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Avoir des orientations claires et lisibles pour recréer des valeurs et un idéal collectif pour la nation : aller plus loin que notre propre génération.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
C est un des chemins pour recréer une mixité sociale : plus de femmes, de jeunes, de personnes en situation de handicap ou issues de l'immigration. Et surtout arrêter avec des professionnels de la politique qui captent le pouvoirs à de nombreux niveaux de nos institutions. Mais c'est aussi aux citoyens de prendre sa part...

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Les différentes sensibilités me semble déjà bien représentées. Il y aurait un risque que nos institutions deviennent des tribunes pour des petits partis aux sensibilités extrêmes si plus de droits étaient alloués. Ce serait préjudiciable pour la cohésion nationale.

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Régionales et cantonales.

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Pour relancer une dynamique, il me semble qu'il faut passer par le vote citoyen obligatoire pour au moins certaines élections (au minimum la présidentielle et les législatives) et la possibilité de voter numeriquement.

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
En le comptabilisant comme un parti traditionnel.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
En organisant par exemple, à l'initiative du Président, un referendum une fois par an sur des sujets trans-partisant et au delà des partis politiques (adoption pour tous, euthanasie, fiscalité écologique...) pour que les français valident directement des choix societaux en étant éclairés par des commissions d'experts. Cela pourrait éviter l'impression de combats législatifs dépassés qui ont eu lieu à l'assemblée nationale et au sénat.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Non

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Les outils existent déjà et sont souvent bien relayés par la presse. C'est au citoyen de se prendre en main pour s'informer.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Personnellement, je diminuerais leurs pouvoirs pour accentuer celui de l'assemblée nationale.

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
Baisse du nombre, voire une suppression, de leurs réprésentants pour améliorer le dynamisme et la réactivité de nos institutions représentatives et surtout de l'assemblée nationale. En effet, entre le projet d'une loi et son mise en application, les délais sont beaucoup trop longs.

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
De la prudence... Si la legislation est à actualiser, il ne faut pas la réformer en profondeur. Les bonnes idées d'aujourd'hui peuvent devenir les bombes à retardement de demain. La liberté religieuse fait partie de la laïcité française. L'actualité des dernières années avec notamment les attentats dus à l'islamisme radical seront, nous l'espérons, oubliés dans les décennies à venir. Légiférons en regardons à long terme pour une société française pacifiée. Par contre, en lien avec les autorités religieuses de toutes confessions, il faut mettre en place une réglementation qui doit être effective sur tout le territoire, sans exception. Tous doivent en être bénéficiaire et notamment les femmes.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Par l'éducation, notamment nationale, et l'obligation du service civique.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Vote sur certaines élections obligatoires Donner des orientations à long terme claires et lisibles pour donner de la chair à des valeurs collectves qui aillent au delà de notre génération.

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Respect de soi et des autres Conscience des droits mais aussi des DEVOIRS pour chaque citoyens

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Premiers secours obligatoires dés le lycée et tout au long de la vie professionnelle. Participations aux élections Service civique obligatoire Connaissance du coût par le citoyen de son séjour à l'école, à l'hôpital, a la prison...

Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Reconnaissance renforcée au niveau de la formation professionnelle et lors de concours pour rentrer dans la fonction publique. Améliorer la déduction fiscale au niveau de l'impôt sur le revenu (crédit d'impôt pour les bas revenus).

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Incivilités routières : remplacer les sanctions pénales par de fortes amendes. Cela responsabilise plus les conducteurs et désengorgerai un peu les tribunaux. Interdire les conversations téléphoniques et les avertisseurs de radars sous toutes formes. Incivilités environnementales : bruits (pots d'échappement trafiqués, nuisances nocturnes...), jet de déchets sur la voie publique (dont mégots, déjections et crachats) toujours remplacer les sanctions pénales par de fortes amendes Trafic de drogue : après un referendum, légaliser le cannabis en vente contrôlée par l'Etat. Le contrôle sanitaire, de fortes amendes pour la consommation des mineurs et la reprise en main de l'Etat dans la lutte contre la drogue seraient les points positifs de cette réforme.

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Plus de fortes amendes, moins de procès. Plus de caméras avec les sanctions qui suivent.

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Entre la délation et la peur de ce qui peut arriver en cas de témoignage... Entre la peste et le choléra... Difficile de choisir...

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Racisme Contre les femmes Contre les personnes en situation de handicap

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Education inclusive entre les différentes cultures Service civique obligatoire Par une politique du logement ambitieuse, raser progressivement les quartier ""ghetto"" pour redéployer ses habitants dans les autres quatiers de la ville.

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Oui, mais si c'est possible et cela à du sens pour tous. Il faudrait que ces contreparties soient adossées à un projet individualisé réalisé par un service à déterminer : Pôle Emploi, assistants sociaux, CAF, conseil départementaux... Concrètement, cela pourrait être le nettoyage ou l'amélioration des équipements collectifs du quartier de l'allocataire ou des visites dans des établissements sanitaires et sociaux, toujours en étant raisonnable quant aux aptitudes et compétences de l'allocataire.

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Accueillons selon des quotas réalistes mais généreux, comme la France a su le faire dans le passé, toute personne qui veut et peut s'intégrer dans notre pays sans communautarisme. Soyons confiant en nos forces d'intégration, celles du passé sont nos richesses d'aujourd'hui.

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Oui.

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Pour les personnes que nous accueillons aujourd'hui, qu'elles aient vocation ou non à avoir le statut de réfugié, il faut que le traitement de leurs dossiers soient plus rapides. Que de mois et d'années perdus pour des femmes et des hommes souvent en pleine force de l'âge : elles perdent le rythme du travail et de l'effort. Que l'on leur dise oui ou non mais rapidement. Et que celles qui ont le droit de rester sur notre territoire aient vraiment les moyens de s'intégrer par des cours de langue de qualité mais surtout par le travail... Et cela, pas dans des quartiers et parfois villes où toutes les personnes de la même nationalité se retrouvent. C'est le début du communautarisme.

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Un accueil ouvert et régulé avec un traitement rapide des dossiers. La possibilité de s'intégrer rapidement par l'activité : le lieu du travail est privilégié pour apprendre une langue. Un logement décent où la personne accueillie ne retrouve pas ses compatriotes. Laissons la générosité de nos concitoyens s'exprimer en facilitant l'accueil temporaire de migrants dont le dossier est en cours d'instruction via des associations dûment habilitées : c'est le meilleur moyen de faciliter l'intégration et d'éviter un début de communautarisme qu'il peut avoir dans les foyers oú l'on regroupe toutes les personnes en attente de décision.

Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Dans une période budgétaire contrainte où les deficits publics sont importants : arrêter l'universalité de certaines prestations semble cohérent, au moins pour un temps. Il me semble que pour les ménages, qu'à partir de 6000-8000 € de revenus net pour 2, ne plus percevoir d'allocation familiale ou payer uniquement les honoraires de son medecin generaliste ne serait pas choquant car il en va de la pérennité de la solidarité nationale à long terme.


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