En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
C'est dans les élus que je place le plus de confiance. Ils sont censés représenter l'intérêt général dans le cadre d'un mandat représentatif.
En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Non
Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Il faut au contraire diminuer le plus possible le poids excessif des associations, surtout dans la vie judiciaire.
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
C'est l'ensemble de ce que je propose plus bas qui pourrait ménager un lien renoué.
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Je ne sais pas
Pourquoi ?
Cela me paraît un détail secondaire par rapport à ce que je développe juste en dessous.
Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Il faudrait changer de modélisation dans le compte rendu des résultats électoraux (recommandation aux media, donc). Les élections de 2017 ont révélé un remarquable retour à un équilibre entre les forces politiques tel que celui que connaissait la IVème République. Comme cela revient aussi à ce que les forces politiques expriment plus crûment que naguère des intérêts économiques et sociaux ou des tempéraments, il conviendrait de renoncer à la disposition graphique en demi-cercle, même si c'est le cas physiquement dans les chambres législatives et d'imaginer un cercle où seraient disposées les 4 forces principales en fonction de leurs antagonismes réels, et pas seulement selon la terminologie usuelle droite-gauche/milieu-extrêmes. Une disposition en cercle complet avec 4 couleurs de base et des nuances intermédiaires où les oppositions 2 par 2 portent sur les paires antagonistes que sont les 2 forces arrivées au 2d tour de la présidentielle et la paire formée par la ""droite"" dite ""républicaine"" et un pôle autour du parti appelé ""France insoumise"". Cette modélisation permettrait de tenir compte de tous les sujets généraux d'opposition (lien à l'Union européenne / opinions sur la mondialisation économique et le rôle de l'Etat / opinions en matière de moeurs) sans écraser ceux-ci dans la seule dichotomie droite/gauche et y compris celui de l'écologie. En effet, la sensibilité écologique étant présente dans toutes ces forces politiques, il suffirait de représenter les membres qui en relèvent au centre du cercle et de considérer que les bordures contiennent les membres qui sont le plus éloignés de cette sensibilité.
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Non
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Pourquoi pas rendre le vote obligatoire de même que la participation aux instances de décision directe (voir plus bas, à l'échelle locale).
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Si oui, de quelle manière ?
Le vote blanc ne doit pas être compté comme une opinion parmi d'autres, mais doit peser au sens où au-delà d'un certain seuil, il peut invalider l'ensemble des résultats comme rendre nécessaire une autre élection ou un autre référendum avec une question posée différemment.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
C'est avant tout à l'échelle locale que les citoyens doivent plus participer qu'auparavant. C'est pour des questions locales et départementales qu'ils doivent plus s'impliquer. Peut-être faut-il tout simplement considérer désormais les équipes municipales comme des représentants de l'Etat dans chaque commune (et pas le maire seul) et que ce soit l'assemblée locale des citoyens (dont les ressortissants d'Etats membres de l'Union européenne, et en se gardant bien d'étendre ce devoir/droit de participation aux ressortissants d'autres Etats) qui soit la source de la décision.
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Je ne sais pas
Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
A part les réunions publiques locales dont je parle plus haut, je ne sais pas.
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Le Sénat joue déjà bien son rôle.
Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Non
Si oui, comment ?
Il ne faut pas transformer le Conseil économique et social, mais l'utiliser à bon escient et non pas avec cette incroyable entourloupe dont le débat sur la loi Taubira sur le mariage et l'adoption par personnes de même sexe a été l'occasion, avec prise au sérieux subite du mot ""sociétal"". Donc là encore, bien utiliser ce qui est déjà possible (l'envoi d'une pétition pour consultation qui a été neutralisé).
Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Un rappel doit être fait par un discours de l'exécutif sur l'origine historique exacte du mot ""laïcité"", qui n'a de sens que dans le cadre d'un dialogue entre l'Etat et l'Eglise catholique, particulier à la France. L'Eglise catholique a une sorte de prééminence de fait dans la mémoire des institutions et de la société, quand bien même le nombre de ses fidèles réguliers auraient un poids effectif équivalent à celui de n'importe quelle religion. C'est d'ailleurs impliqué dans le maintien de certains jours fériés et du repos dominical. Une extension de cet esprit des lois, que leur interprétation faussement littéraliste et systématiquement défavorable au catholicisme par n'importe quel autre courant d'idées essaie de réduire, peut se faire par le fait d'importe quelle situation singulière locale (protection des marques du catholicisme dans l'espace, désignation exacte des vacances scolaires).
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
L'application stricte des lois déjà existantes. (Notamment l'interdiction du type de voile musulman qui a été déclaré le plus attentatoire à l'ordre public.) Mais aussi un retour à un usage des mots selon l'esprit décrit ci-dessus. Le mot ""laïc"" est aujourd'hui couramment utilisé comme synonyme de partisan de la laïcité (par court-circuit) ou pire encore de non-croyant ou de non-pratiquant en général. Qu'il soit désormais recommandé officiellement un usage très strict du mot ""laïc/que"" en référence implicite permanente à l'Eglise catholique dont il émane.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
A l'échelle locale, il faut une participation adaptée aux problèmes qui se posent localement. Le maintien de l'ordre public et de la sécurité pose la question à l'échelle locale de la possibilité d'institutions telles que la Garde Nationale de l'époque révolutionnaire ou de n'importe quelle force équivalente dans les communes libres des époques précédentes ou dans les collectivités d'autres pays aujourd'hui. S'il fallait rétablir une sorte de service militaire, en tout cas, plutôt que celui, national, de naguère, on pourrait expérimenter quelque chose en ce sens. L'examen de ce qui existe en matière d'initiative locale et individuelle dans d'autres pays, dont Israel, s'impose, avant tout pour bien juger de ce qui est réellement adapté à la situation actuelle et à l'état moral actuel de la société française.
Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Il faut promouvoir le courage individuel devant l'agressivité gratuite ou motivée par des passions hostiles à l'Etat, à la collectivité ou à certains de ses membres. Il faut localement faire honte à ceux qui dégradent leurs lieux de vie. Mais c'est très difficile.
Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Il faut nommer publiquement tous les suspects et les coupables une fois qu'ils sont déclarés tels (de dégradations, d'insultes, de violences, de meurtres). C'est justement la nomination à égalité des coupables de tous les actes qui évitera peut-être cet engouement pour les auteurs d'attentats qui eux sont bel et bien nommés mais au risque d'alimenter le culte qui leur est rendu dans la martyrologie islamiste. D'autre part cela évitera les surenchères sur les réseaux de communication numérique dans l'identification supposée des coupables d'actes non encore élucidés, qui reviennent toujours à la rumeur, la calomnie et l'insulte. Au fait, pour éviter cela il faut aussi que quiconque s'exprime sur la Toile le fasse sous son véritable patronyme. D'où l'interdiction des pseudonymes. Et de très dures sanctions contre les réseaux animés par des entreprises privées, surtout si ce sont de grands groupes internationaux.
Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Je ne sais pas.
Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Les incivilités les plus pénibles sont celles qui sont sur la pente des crimes et violences graves : l'occupation des lieux publics avec intention hostile, la dégradation volontaire des lieux publics. Moins graves sont les dégradations liées à l'incurie générale, les déchets n'importe où, la mauvaise tenue, etc.
Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
La réponse est avant tout collective et tient dans la capacité des habitants eux-mêmes de faire régner une norme plutôt que de laisser la loi du plus fort s'installer çà et là, donc c'est difficile. Mais on pourrait au moins aggraver la punition des manquements à l'ordre, la propreté et la tenue de l'espace public. D'autre part, les débordements étant pires sur la Toile, il faut un encadrement strict de celle-ci. Je suis partisan de l'interdiction des pseudonymes. Et je suis ébahi qu'on puisse ici même exprimer une opinion sans préciser publiquement son patronyme.
Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Le rôle de chacun consiste avant tout à respecter chacun la loi et l'esprit des lois, ce sera déjà bien.
Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Je ne suis victime ni témoin de discriminations structurelles. En revanche je perçois comme n'importe qui l'augmentation de la violence verbale voire physique dans le contexte politique récent. La simple criminalité est déjà une contrainte très oppressive dans les zones où les forces de sécurité, dont les pompiers ne sont pas en mesure d'opérer sans risque. C'est pire avec la mainmise que forces politiques hostiles telles que les diverses variantes du fondamentalisme islamique et tout ce qu'elles inspirent en fait d'idées hostiles, d'insultes et de menaces, comme des insultes et menaces qui se répercutent par réaction sur d'innocentes personnes assimilées aux forces en question.
Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Il faut faire respecter la loi déjà existante et ne surtout pas la compliquer encore ou l'étendre.
Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Non
Si oui, lesquelles ?
En fait je ne sais pas. Mais je suis par exemple défavorable aux sanctions visant les parents de mineurs délinquants ou contrevenants ou absentéistes à l'école, etc. S'il faut peut-être aggraver la punition des mineurs en question, il est inutile et même éventuellement injuste de punir des parents qui n'y peuvent pas toujours grand-chose.
Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Les critères sont bons. Il faut seulement les réaffirmer, ce qui appartient à l'exécutif. Récemment, c'était fait. Mais il faut le marteler. Je pense notamment à la fondamentale distinction entre le refuge/droit d'asile et la migration économique. Et les discours de l'exécutif sur le sujet doivent non seulement mettre l'accent sur la culpabilité des passeurs partout où il y en a, des marchands de sommeil, mais de toutes personnes et associations qui, sous prétexte humanitaire, tend à vouloir diminuer l'importance de cette distinction et vouloir accueillir tout le monde à égalité. D'autre part l'accueil des réfugiés bel et bien déclarés tels au terme de l'enquête à laquelle chacun d'entre eux est soumis doit être fait localement et nationalement en fonction des termes de cette enquête. C'est-à-dire qu'il ne doit plus s'agir d'accueillir un réfugié en soi. Il s'agit d'accueillir tel réfugié fuyant telle situation. Et cela aurait l'avantage de souligner un lien clair à une politique extérieure claire ! Exemple : accueil d'un réfugié de telle appartenance politique ou religieuse menacé dans tel Etat qui est dans telle situation (exemple récent : une minorité persécutée en Syrie par l'Etat islamique). Cet encadrement de l'accueil par les lignes générales de la politique extérieure sont très importants y compris à l'échelle municipale.
En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Les objectifs précis en matière d'asile doivent être fixés en fonction de la politique extérieure, la situation internationale (guerres, etc.) et donc par l'exécutif. Il en est de même pour la circulation des étudiants et chercheurs et pour la distribution de tout autre visa de migration légale. Il n'y a aucune raison pour la fixation de chiffres à atteindre, et encore moins que le Parlement s'en mêle. L'essentiel est de montrer à l'échelle internationale ce qui est possible en France et de bloquer au maximum les migrations illégales, ce qui va impliquer des négociations serrées avec les voisins européens.
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
C'est à l'exécutif de réguler les migrations économiques avec les Etats d'origine. Et là aussi c'est à articuler sur la politique extérieure. (Notamment pour tout ce qui concerne la région du Sahel.) La situation de Mayotte réclame un traitement particulier pouvant aller jusqu'à la suspension locale de certaines lois telles que celles qui portent sur l'obtention de la nationalité française.
Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Il faut renoncer aux proclamations évasives de principes sur ces mots usés jusqu'à la corde tels que ""intégration"". D'abord, on ne voit même pas en quoi ni à quoi un réfugié devrait s'intégrer. Il s'agit d'abord et surtout de savoir s'il souhaite définitivement abandonner son pays d'origine ou s'il compte y rentrer un jour, comme c'est le cas d'ailleurs de la majorité des réfugiés dans le monde, qui stationnent dans une région limitrophe de celle qu'ils ont fuie. Il en est mutatis mutandis de même des migrants économiques qui n'ont après tout pas forcément une intention fixe de quitter définitivement leur pays de départ. La mise à plat de tout le monde sous un impératif d'ailleurs plus ou moins contraignant d'""intégration"" est une ineptie. Chacun doit être considéré singulièrement selon son histoire singulière. Cela rendra d'ailleurs autrement plus facile le règlement des manquements des devoirs envers l'Etat ou les habitants du pays d'accueil, en l'occurrence la France.
Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
A propos de la vie démocratique locale. Sa revitalisation gagnerait sans doute à consulter des exemples précis dans l'histoire longue du pays : assemblées paroissiales rurales, communes urbaines, etc. Il est d'ailleurs remarquable que parallèlement à ce recueil d'opinions numérique auquel je suis en train de participer, celui qui est a été laissé à l'initiative des municipalités se fasse également de façon purement individuelle alors que la rédaction des cahiers de doléances pour les Etats Généraux se faisait au nom des collectivités. Certes, c'est le simple reflet de l'évolution d'une époque à l'autre, et il ne s'agit pas de vouloir à tout prix restaurer les communautés de vie avec tout ce que cela impliquait d'inadmissible selon les normes actuelles, mais ce premier échelon d'expression aurait peut-être mis un peu plus d'ordre dans les idées et simplement diminué la masse de celles-ci, dont on voit mal exactement comment l'Etat à lui seul pourra la prendre exactement en compte.
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