En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Je fais confiance à tous les élus, même si je n'ai pas partagé leurs idées lors de leur élection, car ils sont désignés démocratiquement, qu'il sacrifient beaucoup de temps et d'énergie pour la collectivité, et que de nombreux canaux permettent de les maintenir à l'écoute de la réalité du terrain, il suffit de s'en servir.
En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui
Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Toutes les associations ont un rôle central dans la cohésion sociale et l'encadrement de la population en dehors du temps de travail, un rôle de relai auprès des élus à tous les niveaux. Et dans le monde du travail, les syndicats ont un rôle essentiel, le vote aux élections professionnelles doit être obligatoire, la prise des heures de délégation par les élus titulaires et suppléants et la participation aux réunions doit aussi être obligatoire.
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Que les individus se préoccupent du bien être collectif plutôt que réclamer sans cesse des faveurs personnelles, personne n'est l'élu d'une catégorie ou d'une tranche d'âge, la politique n'est que l'expression des orientations de la société où nous aspirons à vivre.
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose
Pourquoi ?
Il faut se consacrer activement à une activité et à un mandat, à plein temps, et alterner les phases politiques et la participation à la vie civile, la politique ne doit pas être une rente de situation, je ne crois pas qu'on puisse être créatif pendant 40 ans dans les mêmes fonctions.
Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Arrêter de faire du débat un cirque médiatique dont les journalistes ne sont plus que les dompteurs en férocité, et confronter calmement les points de vue dans le but de découvrir ensemble des solutions : certaines sensibilités politiques n'ont aucun souci de l'intérêt collectif, mais poursuivent uniquement une recherche de notoriété, elles sont largement surmédiatisées et à peine contredites.
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui
Si oui, lesquels ?
Amener les régions, les départements, les agglomérations et les communes à travailler en commun, au profit de la collectivité, plutôt que critiquer systématiquement la politique du voisin, que le hasard des élections a désigné dans un autre parti que le sien. Il n'y a pas besoin d'autant d'élus quand l'opposition sait être constructive.
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Le vote doit être obligatoire, à toutes les élections, il doit être fréquent, devenir une habitude, et dans ce cadre, la démocratie participative peut s'installer progressivement, non par le biais du référendum d'initiative citoyenne, mais par la participation à des commissions de réflexion, qui sauront convaincre les élus d'organiser une consultation au niveau le plus apte à décider de l'orientation à prendre.
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Si oui, de quelle manière ?
Il va de pair avec le caractère obligatoire du vote, il peut conduire dans certains cas à dénoncer le manque d'imagination de la totalité des candidats, mais ne mène à rien d'autre qu'à un tour supplémentaire ou les mêmes candidats, ou d'autres, seront plus convainquants.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Il faut soutenir l'action de nombre de municipalités qui créent des commissions de citoyens réfléchissant à l'évolution de leur commune, il faut élargir cette approche à tous les niveaux de décision.
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Non
Si oui, comment ?
Le référendum est pas essence même une caricature simplificatrice, il s'appelait jadis le plébiscite. L'exercice du pouvoir s'appuie sur des représentants élus, qu'il faut aider par un travail citoyen, mais en aucun cas se substituer à eux, c'est ouvrir la porte à la manipulation de masse par des fabriquant de désinformation.
Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Les citoyens oublient aussitôt après l'élection qu'ils ont été consultés sur ces questions. Il faut avant tout former le citoyen, dès l'école, mais aussi toute sa vie, à comprendre le fonctionnement complexe de la société, de la formation monétaire, et lui faire comprendre que son intérêt individuel ne peut jamais passer avant l'intérêt collectif.
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Le conseil économique ne sert à rien. Le Sénat doit retrouver son rôle modérateur, mais surtout à nouveau représenter son corps électoral (""les grands électeurs""), et en particulier les Maires et Conseillers Généraux, au lieu de privilégier l'opposition systématique à la majorité de la chambre des députés. Quant aux députés, il oublient trop vite qu'il représentent un circonscription, et ne s'appuient pas assez sur les réseaux locaux pour tirer des actions locales des pistes pour la résolution de problèmes nationaux
Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui
Si oui, comment ?
Réduire le nombre de députés ET de sénateurs, mailler intelligemment le territoire pour avoir un réelle représentativité des deux chambres, réorganiser les fonctions afin d'avoir un emploi du temps équilibré entre la participation aux commissions, aux séances plénières, et le travail de collecte des idées et des opinions dans la circonscription. Enfin , il faut limiter le nombre de mandats, et leur fréquence : 2 mandats consécutifs, oui, mais une pause obligatoire d'au moins 5 ans obligeant un retour à la vie civile, et une limite d'âge : 69 ans maximum pour solliciter un dernier mandat.
Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Expliquer sans relâche ce qu'est la laïcité, qui est l'expression sociétale de la liberté de croire ou de ne pas croire, et d'exercer ou ne pas exercer une religion, et l'affirmation de la suprématie de la loi de la république issue du débat démocratique sur les préceptes religieux qui doivent rester strictement de la sphère individuelle et privée.
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
L'Etat ne peut rien garantir dans ce domaine. IL peut juste contribuer, par l'éducation permanente de toute la population, via l'éducation nationale, les associations, les collectivités de tous niveau, à faire prendre conscience que les valeurs de la république sont au service de tous, et que rien ne justifie les discours de haine qui envahissent toute la sphère médiatique et en particulier les réseaux sociaux, et dont toutes les catégories sociales sont victimes.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Service civique obligatoire et permanent dans toutes les strates de la société : participation aux élection professionnelles, activité associative, relai d'opinion par la participation aux commissions d'enquête et de réflexion. La citoyenneté doit devenir une activité quotidienne, comme le travail, le loisir, le déplacement ou l'achat des denrées alimentaires.
Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Consacrer du temps à la réflexion et à l'échange d'information, à la recherche de solution.
Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Cet engagement doit naitre dans l'éducation, publique, mais aussi celle des parents. Les adultes d'aujourd'hui sont responsables de la société où vivront leur enfants dans 20 ans.
Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
IL faut valoriser l'engagement citoyen au même titre que l'engagement professionnel
Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Les incivilités sont le reflet de la déresponsabilisation d'une large masse de la population, qui est centrée sur son individualité et refuse de même imaginer les conséquences de ses actes et de ses paroles. Cette masse de gens qui haïssent tout et n'importe quoi sont un terreau fertile pour les manipulateurs de toutes origines, qui profitent largement de la montée de la violence sociétale pour instaure des totalitarismes politiques ou religieux.
Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Inlassablement éduquer
Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Se préoccuper du bien être de son voisin
Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Les discriminations sont multiples, et sont le reflet d'un repli communautaire, parfois à un niveau ridiculement petit, chacun cherchant à mettre en avant sa différence par rapport à ""l'autre"", alors que l'essentiel est l'humain. Arrêtons d'avoir peur les uns des autres, et travaillons à l'intérêt de la planète, qui a un urgent besoin de toute notre bienveillance.
Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
promouvoir la tolérance, le droit à l'indifférence, l'action collective au détriment de la rapacité individuelle. Les discriminations disparaitront d'elle même dans une société apaisée où chacun prend soin de l'autre.
Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui
Si oui, lesquelles ?
L'exercice de la citoyenneté, la participation à des groupes de réflexion et d'entraide, l'ouverture de Pôle Emploi à la co-gestion par les demandeurs d'emploi, l'entraide intergénérationnelle.
Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
La politique migratoire n'est pas le problème d'un pays qui ouvre ou ferme ses frontières, mais un problème politique mondial, trop de pays étant touchés par la guerre et la dictature. Seule une action concertée de l'Europe d'abord, puis des pays démocratiques du monde entier peut dissuader des populations terrorisées et désespérées d'abandonner leur pays d'origine, au sein duquel ils ne croient plus à un avenir meilleur.
En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Les objectifs ne servent à rien si on n'a pas les moyens de les atteindre, même imparfaitement. Seule l'action internationale peut, à terme, amenuiser, sans espérer les tarir, les flux migratoires
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Aide à la transition démocratique dans tous les pays en guerre ou sous la dictature : si un pays a un excédent permanent d'exil volontaire, c'est que la situation dans ce pays doit changer, il appartient à la communauté internationale de rétablir un état de droit et une économie solidaire qui profite à la population dans le pays concerné. Ceci n'empêche nullement les individus tentés pas un changement radical d'existence d'essayer de vivre mieux ailleurs : nombre de français ne sont ils pas durablement établis à l'étranger ?
Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
L'intégration n'est pas le nivellement culturel sur les bases du pays accueillant. L'intégration se juge dans le refus du repli communautariste et dans la capacité à juxtaposer les qualités variées du bien vivre ensemble, par la participation à la vie citoyenne, à l'activité associative, à la vie de la communauté de lieu, et non pas d'origine.
Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
La démocratie est fragile et exigeante, pas si courante que ça à l'échelon de la planète, elle doit être exemplaire et protégée de toutes les tentatives pour la détruire, car sa seule alternative est la dictature, qu'elle soit d'un homme, d'une famille , d'une caste, d'une religion, d'une minorité auto-proclamée ""peuple"".
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