Intégralité de la contribution intitulée "Faire entendre la voix des plus démunis"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 26 février 2019 à France .

Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Je reproduis ici le fruit d'un travail d'équipe Contribution au grand débat national QUI SOMMES NOUS ? Nous sommes de TALANT, ville de 12000 habitants faisant partie de DIJON METROPOLE et appartenons à l’équipe locale du Secours Catholique Caritas France. Nous sommes environ 40, animés par la volonté d’agir avec les plus précaires pour combattre avec eux les situations de pauvreté. Nos actions principales sont : accompagnement scolaire, cours de français, groupe de convivialité, actions d’aide et d’accompagnement social en lien avec les services sociaux du département et de la ville. Notre équipe a souhaité participer au débat pour y faire entendre la voix des plus démunis : cette contribution n’engage qu’elle. Notre contribution s’articule en 3 temps : <U+F0E8> des constats généraux <U+F0E8> des situations indignes <U+F0E8> des amorces de solution I. DES CONSTATS GENERAUX Concernant l’éducation : Toute l’équipe d’accompagnement fait remonter une grave préoccupation devant le manque d’exigence éducative: cette faiblesse condamne les enfants de milieu défavorisé et donne une prime aux enfants qui ont la chance de naître dans un milieu aisé. Concernant l’accès et-ou le retour à l’emploi : Beaucoup de famille sont enfermées dans une situation de non-activité : la gestion administrative des aides et des formations, la faiblesse des revenus du travail comparés aux aides sociales ne sont pas incitatives à une reprise d’activité. Concernant l’accompagnement des services sociaux : Faute de temps et de traitement différencié, cet accompagnement se limite souvent à assurer l’accès aux droits, sans veiller suffisamment à responsabiliser les personnes accueillies. <U+F0D8> Les personnes en situation de précarité sont fragiles et incapables de faire face à un imprévu : accident de la vie, panne, rappel de charges, suspension de prestation…. <U+F0D8> La complexité des règles du jeu met en défaut certaines familles avec la création d’indus qui ne sont pas systématiquement frauduleux <U+F0D8> La correction de ces erreurs conduit à des prélèvements ou à des arrêts de prestations qui privent certaines familles de toutes ressources (situation dénoncée par le Défenseur des droits). <U+F0D8> Les agios prélevés par les banques lors d’incidents de paiements sont confiscatoires. <U+F0D8> Les changements de situation ne sont pas toujours anticipés et créent des situations difficiles : sortie de Centre Maternel aux 3 ans de l’enfant, passage de l’allocation adulte handicapé à la retraite, conditions d’accès au minimum vieillesse, passage de l’ARE au RSA ou aux IJ, sortie d’hôpital ou de prison… <U+F0D8> Les étrangers en situation irrégulière NI régularisables Ni expulsables sont condamnés à une vie clandestine. <U+F0D8> Le coût des titres de séjour ne peut pas être supporté par des personnes sans ressources. II. Des situations indignes <U+F0D8> Il n’est pas possible que des personnes se trouvent privées de toute ressource ou de logement. <U+F0D8> Il n’est pas possible que l’absence d’accès à Internet ou une situation de grande faiblesse (illettrisme, maladie, handicap) prive de l’accès au droit ou à la médiation. <U+F0D8> Il n’est pas possible de laisser pourrir la situation d’étrangers qui survivent sans droit au travail. <U+F0D8> Il n’est pas possible de ne pas mieux accompagner les grandes transitions de la vie. III. Des amorces de solution En préalable, nous avons conscience du niveau intenable atteint par la dépense publique en France. Nous n’avons pas le moyen de chiffrer les quelques mesures proposées, mais nous estimons que leur financement doit et peut se faire pour l’essentiel par une réallocation des moyens (plus de « front office » et moins de « back office » par exemple) et par une redistribution des ressources un peu recentrée sur les plus nécessiteux (à titre d’exemple, dans notre ville, le repas à la cantine coûte 9 € et personne ne paie plus de 5,50 € : tout le monde a-t-il vraiment besoin de cette « subvention » ?). Nous pensons que chacun doit avoir une perception plus grande de ce que représente sa contribution aux dépenses publiques : impôt payé par tous ? Contribution sur un reste à vivre (revenu diminué des dépenses contraintes) ? Feuille de revenu mensuelle rappelant pour tous, y compris les retraités, les charges et les impôts payés ? Beaucoup ressentent un Etat trop lointain et trop centralisateur : redonner du pouvoir de décision aux acteurs de terrain en responsabilisant chacun plutôt qu’en multipliant les règlements nous paraît une voie à emprunter. <U+F0D8> Nous recommandons la mise en place d’un guichet social unique, avec la désignation pour toute personne vivant en grande partie d’allocation d’un référent en charge d’accompagner et d’anticiper, et doté des accès numériques permettant de faire les démarches en temps réel avec les personnes <U+F0D8> Nous recommandons un accès simplifié à un médiateur unique lui aussi, accompagnant dans les démarches de recours gracieux ou administratifs <U+F0D8> Nous recommandons la sanctuarisation des dépenses vitales en rendant insaisissables le logement et le minimum vital pour survivre. <U+F0D8> Nous demandons que le droit à l’erreur devienne effectivement la règle <U+F0D8> Nous recommandons que l’administration dispose de marges d’appréciation lui permettant d’adapter les dispositifs au plus près des besoins réels des personnes <U+F0D8> Nous recommandons que la culture du contrat se mette en place, permettant de consigner les engagements de chacun et prévoyant le suivi de ces engagements (emploi, suivi budgétaire, apprentissage….) et les conséquences d’un non-respect (mesures correctives, sanctions) <U+F0D8> Nous demandons que cette culture du contrat s’applique aux étrangers qui vivent chez nous : titre de séjour gratuit et assorti d’un suivi actif CONCLUSION Ces constats et ses propositions sont volontairement limités à ce que nous constatons dans notre territoire et concentrés sur les sujets les plus sensibles. Beaucoup d’entre nous ont été instruits par la qualité des documents mis à disposition de tous pour le grand débat et ont l’intention d’y participer à titre individuel. EQUIPE SECOURS CATHOLIQUE TALANT


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