Intégralité de la contribution intitulée "Démocratie locale et civisme"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 24 février 2019 à France .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Si je réponds moi meme = démocratie directe = anarchie puis dictature = restons humbles et acceptons d'etre représentés ===> solution = mix de démocratie représentative et de démocratie participative Du coup, plusieurs réponses à la question : les grandes orientations doivent rester l'apanage d'une représentation nationale, la vie locale, donc l'essentiel du lien social revient à la représentation territoriale, pour moi l'équipe municipale (le département ou la région sont des globalisateurs mais aussi des réalités un peu abstraites). comme ce n'est pas le meme métier le député-maire ou le sénateur- maire, cela ne devrait pas exister !! on y reviendra sur le cumul des mandats. Ce qui veut aussi dire que pour les députés, on pourrait très bien avoir une élection nationale sans circonscription avec unscrutin de liste avec une prime de majorité. Cela éviterait d'élire des potentats locaux qui ne font pas leur travail à l'assemblée ou alors qui négligent leur circonscription en donnant priorité à leurs ambitions nationales

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Les fameux corps intermédiaires. le mouvement des gilets jaunes est la preuve de leur perte d'influence et on voit à ce que cela mène : manifestations violentes, relents d'insurrection sous fond de facisme, anti-sémitisme, revendications tout azimuts, etc... Donc les corps intermédiaires sont utiles, ils font partie des garants de notre démocratie, rien que cela... De nouveau il faut scinder entre grandes orientations (role des centrales syndicales notamment) et vie locale / lien social (le tissu des associations de tout bord, les ONG). Il faut donc pousser les gens à adhérer à ces mouvements afin de contribuer au mieux vivre local et de faire remonter (de manière plus structurée et évidemment non violents) idées, suggestions, critiques ... Pourquoi pas une incitation fiscale avec une déductibilité des inscriptions et preuve de participation active (comme les dons mais les dons sont ""passifs"") Le role des associations : on pourrait en écrire des pages, il suffit de dire que sans elles on va vers encore plus d'individualisme et donc d'inhumanité au sens littéral du terme. Dernier point pas forcément simple : les associations / organisations professionnelles peuvent recouvrir de multiples réalités qu'il faut pouvoir encadrer juridiquement, fiscalement, ... avec une certaine progressivité (trop d'encadrement, notamment fiscal = frein à leur développement ; pas assez = risque de débordement sectaire, religieux, ...)

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Voir réponse précédente, il faut plus de relais, notamment au niveau local Bien sur, la digitalisation peut aussi favoriser le lien direct (tribune ouverte peut s'assimiler aux permanences physiques) mais attention aux réseaux sociaux. En particulier Twitter c'est du faux lien (cf Trump) au mieux, au pire un outil de propagande et de démagogie

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
Bonne chose mais pas assez. On devrait aller beaucoup, beaucoup plus loin : 1 seul mandat à la fois (soit local, soit national), 2 mandats successifs au maximum, meme si pas facile un dispositif de controle (genre comité d'éthique mais avec pouvoir décisionnel) pour éviter les situations du genre Poutine / Medvedev (si vous voyez ce que je veux dire)

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Parlons de la proportionnelle : à l'Assemblée, si on supprime les circonscriptions (cf réponse au premier point) par définition il y aura proportionnelle, mais elle doit s'accompagner d'une prime de majorité pour pouvoir gouverner. Au niveau local, c'est déjà le cas, peut etre abaisser un peu les seuils pour avoir des élus dans les conseils municipaux et donner plus de place / moyens d'expressions aux conseillers minoritaires.

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Mauvaise question : c'est justement le nombre de députés qu'on pourrait réduire en passant à un scrutin de liste national. Au niveau territorial, on peut réduire en supprimant les départments (sic !) Au niveau vraiment local (communes) , non, 100 fois non

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Pas de vote obligatoire (question de la fiche technique non reprise ici) L'abstention est un problème mais il ne suffit pas de voter, il faut exprimer une opinion (ce pourquoi non à la prise en compte du vote blanc). A ce propos, il serait intéressant de connaitre le taux d'abstention chez les gilets jaunes, on peut s'attendre à ce qu'il soit élevé. Pas beaucoup de solutions concrètes à proposer, je crois que les gens sont prets à voter c'ils sentent que les lignes peuvent bouger (cf la dernière élection présidentielle). Donc moins de sondage, moins de débats nationaux, des budgets de campagne encore plus encadrés/limités pour favoriser les débats locaux. Pour viser non seulement à une participation électorale quantitative (mais si c'est pour voter ""avec les pieds"") mais surtout qualitative (voter ""avec la tete"")

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Non

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Encore une fois dissocier grandes orientations et vie locale (la décision publique couvre les deux) Pour les grandes orientations, qui doivent rester dans la sphère de la démocratie représentative, le digital peut permettre toutefois une consultation des citoyens sans lui donner valeur de référendum. Le Grand Débat en est un bon exemple, je sais que des thèmes plus précis ont déjà doner lieu à ce type de consultation, mais sans doute avec trop peu de publicité, de feedback (désolé pour l'anglicisme). C'est vraiment un mode de ""gouvernement"" à développer / creuser. Pour la décision publique au niveau local, je crois avoir déjà répondu par ailleurs avec tout ce qui peut favoriser les associations, les comités de quartier, ...) A ce titre, si je suis peu favorable aux référendums nationaux, je le suis beaucoup plus au niveau local (région, commune, voire quartier), mais en évitant si possible les référendums ""oui / non"" (en généralc'est le non qui l'emporte en France, nous sommes comme cela !!) mais plutot sous forme de choix entre plusieurs alternatives clairement posées. Compliqué, mais c'est cela la ""vraie"" démocratie.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Je ne sais pas

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
L'utilisation de l'argent fait partie de la décison publique, donc voir réponse précédente

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
C'est compliqué pour le Sénat, c'est plus un pondérateur de l'Assemblée qu'un vrai représentant des territoires (qu'on le veuille ou non, la France rurale, c'est fini). Les différents Conseils pourraient de fait etre des animateurs des démarches de consultation évoqués plus haut, ce qui voudriat dire qu'ils soient beaucoup plus visibles et sans doute mieux dotés financièrement qu'aujourd'hui. On pourrait par exemple créer un poste de médiateur pour chacun de ces conseils, leur demander de présenter régulièrement leur action auprès de l'Assemblée. Bref, pour etre des représentants efficaces de la société civile et des relais réels entre citoyens et pouvoirs publics, il faudrait augmenter leurs moyens et prérogatives.

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
cf ci-dessus. De fait je ne les connais pas bien, ce qui tendrait à prouver pour moi qu'il faut changer quelque chose

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Cela s'appelle le civisme, non. Réponse = EDUCATION, dès le plus jeune age. Après c'est trop tard il ne reste que la REPRESSION. Elle est utile mais c'est toujour un pis aller et l'expression d'un constat d'échec

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Déjà beaucoup répondu. Education (comme pour le civisme), incitation fiscale (pourquoi pas ?), récompense (concours d'initiative locale ou autres). Les ""démocraties populaires"" faisaient cela très bien, mais bien sur il faut changer les critères et les méthodes (remarque très provocatrice, mais le principe ""d'honorer"" le bon citoyen n'est pas aberrant en soi)

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Solidarité et respect des lois. On peut donner beaucoup d'exemples mais en fait il s'agit souvent de petites choses (il y a des pays où on ralentit / s'arrete aus passages piétons, où à 18h45 on met une pièce dans le parcmètre meme si la période payante se termine à 19h, ... en France ?)

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Encore et toujours l'éducation, non seulement celle de l'école mais aussi celle des familles ===> se poser la question de comment inciter les parents à ""civiliser"" leurs enfants. Globalement, il faut lutter contre l'individualisme L'engagement associatif pousse à la solidarité et à la responsabilisation (qui favorise le respect des règles communes). Il faut donc le favoriser (dèjà dit incitation fiscale sur les individus, souplesses réglementaires pour les associations). Tout cela est particulièrement vrai pour les jeunes (il est de bon ton de critiquer le scoutisme parce que confessionnel, mais pousser les jeunes vers la vie en collectivité et le respect des règles communes plus que vers les jeux vidéos..., ). La pratique du sport est un vecteur fantastique dans ce domaine, il faut en abaisser le cout, mixer éducateurs mieux formés (notamment à l'éducation, au civisme, ...) et bénévolat, ce qui peut conduire à assouplir certaines règles meme si certains risques peuvent augmenter (anathème, mais il y a des écoles qui renoncent auxactivités / voyages scolaires car trop compliqué / contraignant à organiser)

Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
cf réponse ci-dessus

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
dans la vie quotidienne = la dégradation des lieux de vie commun : vandalisme, propreté, ... ; l'agressivité au volant. Il suffit de voyager un peu dans les pays du nord de 'Europe pour comprendre plus pernicieux = la fraude fiscale ; comprendre que quand on vole l'Etat ou la collectivité territoriale, on vole son voisin. Remède : éducation et répression pour simplifier ; comme la répression est un échec, il faut essayer qu'elle soit ""intelligente"". Un vandale est souvent insolvable, et si on monte d'un cran n'a pas forcément peur de la prison qui risque d'ailleurs de le mener encore plus vers la délinquance. Les ""travaux forcés"" (en langage politiquement correct les TIG) sont sans doute plus efficace. Ces TIG peuvent aussi intégrer des sessions obligatoire d'éducation civique (on est pas obligés de rétablir le goulag, mais pourquoi penser que tout le monde connait les régles, les lois et la nécessité de les respecter) Le fraudeur fiscale (et sociale, cf les avantages indus de certaisn de nos élus) n'a pas peur de l'amende (cela fait partie du ""jeu"", sinon pourquoi des hyper millionaires comme Carlos Ghosn fraudraiet-ils ?)), beaucoup plus de l'opprobe populaire et de la prison. Donc bravo aux japonais, li faut durcir la répression contre la fraude fiscale, ne pas avoir peur de la stigmatiser, nou sommes restés beaucoup trop latins sur le sujet.

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Réponse ci- dessus en ce qui concerne la répression Pour l'éducation aussi, mais je réitère la nécéssité de (ré) intégrer l'éducation civique dans le cursus scolaire. La ""ré-éducation"" des adultes est aussi à considérer (je fais attention au terme que j'emploi, d'où les guillemets) est aussi à considérer (on le fait bien ceci dit avec le code de la route pous ceux qui ont percu des points, pourquoi pas le permis civil à points)

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Montrer l'exemple bien sur, participer à l'éducation en tant que parents, pourquoi pas également en tant que ""témoin"" par ailleurs, dans le cadre d'initiatives sur le civisme

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
évidemment le racisme, dans mon cas heureusement essentiellement verbalement

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Favoriser la mixité sociale 1 seul exemple : tant que les communes pourront échapper à la construction de logements sociaux en payant une sorte de taxe, on n'ira pas dans le sens de la solidarité et de la tolérance. Mais bien sur il ne faut pas verser non plus dans l'utopie. La France est un pays de redistribution sociale, il faut que cela continue, il faut simplement que les citoyens prennent également leur part ; en général on attend trop de l'Etat tout en le critiquant, un paradoxe bien français

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Je n'aime pas trop le terme de contrepartie ; toutefois il est aussi vrai qu'une aide sociale (donc solidarité) qui incite à rester au chomage plutot qu'à chercher du travail, ce n'est pas forcément efficace et juste pour la collectivité. Donc oui, l'octroi d'une allocation de solidarité doit pouvoir s'accompagner, outre de conditions de premier octroi, de conditions de maintien de l'allocation

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
1ier constat : l'immigration continuera, ne serait-ce qu'à la vue de la pression démographique en Afrique dans les prochaines décennies 2ème constat : contrairement à la période dite ""des trente glorieuses"" cela sera toujours plus difficile à accepter car le gateau à partager ne grossit plus ou peu 3ème constat : intégration difficile car population très différente Il faut donc une politique migratoire en mettant l'accent sur : - l'encadrement de l'immigration : accord avec les pays d'origine, lutte contre les ""filières"" type Libye (également au non des DH) et en général l'immigration clandesine ; ce qui veut dire en parallèle aide ciblée au développement (comment faire pour que tous ces gens puissent rester chez eux, clairement ils ne viennent pas par plaisir) - La phase d'accueil pour faciliter l'intégration - Une certaine ""immigraton choisie"" (pas très éthique, mais facteur d'équilibre et l'immigration peut etre aussi vue comme une richesse) - évidemment une approche européenne (France en faute de ce point de vue ces dernières années meme si pas la seule / la pire), c'est comme si le gruyère faisait comme si il n'avait pas de trou !!)

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Pas forcément utile, à la limite une loi d'orientation révisée annuellement ; les quotas je n'y crois pas trop, et avec quels critères objectifs ?

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
cf ci-dessus, mais je crois que la priorité doit etre donné à l'intégration (langue, ""règles"" du jeu -lois, mais pas seulement-, formation et emploi). Ce qui veut dire plus de moyens, une forte décentralisation (responsabiliser les territoires, accepter les adaptations locales). C'est couteux mais nécessaire, nous voyons aujourd'hui les conséquences d'une certaine non intégration de la vague précèdente (cf banlieues, terrorisme, ...)


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