Intégralité de la contribution intitulée "Quelques idées"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 23 février 2019 à Chaussan .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Personne. En fait je ne me sens pas représentée.

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Non

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Les syndicats font déjà n'importe quoi, inutile de donner à des idéologues pareils plus de pouvoir.

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
1. Arrêter de dire tout et son contraire, de changer d'avis ou de parti comme de chemise, et cesser les scandales en tous genres. 2. Cesser de discourir dans le vide, mais agir. 3. Le clientélisme, la langue de bois, le politiquement correct de la bonne société parisienne, c'est fini. On fait trop souvent des polémiques d'un rien, vous passez trop de temps à vous entre déchirer ou faire des alliances stratégiques: on voit clairement que la seule chose qui vous motive, c'est le pouvoir. La France et les Français, voilà ce qui devrait importer. Et cela seul. PS: et si M. le Président pouvait afficher moins d'arrogance, cela lui faciliterait grandement la tâche. Il ne doit pas oublier que c'est grâce à nous qu'il vit à l'Elysée, et que ce que nous lui avons donné, nous pouvons le reprendre. Il a jusqu'à 2022.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
Cela évite d'avoir au pouvoir quelques pontes aux revenus faramineux, qui collectionnent les mandats comme autant de trophées, et s'arrangent avec leurs copains pour en récupérer le maximum. Potentiellement, cela ouvre également des portes à de nouveaux venus, plus jeunes, cherchant à faire leurs preuves.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Arrêter avec les vieilles familles au pouvoir depuis 3 millénaires. Laisser les plus jeunes s'exprimer. Par exemple, les nouveaux députés en Marche ne sont pas toujours d'accord avec le gouvernement sur quelques points: peut-être pourrait-on les laisser s'exprimer, avant de leur demander de voter aveuglément toutes les propositions de lois. Je ne suis pas moi-même convaincue par toutes leurs idées, mais certaines ont sans doute du mérite. Il faut encourager les jeunes, les gens du privé, qui connaissent la réalité du terrain, à s'exprimer et s'investir en politique. Les gens qui travaillent au quotidien, qui sont actifs, qui sont confrontés aux mêmes problèmes que nous sont les plus aptes à leur trouver des solutions, contrairement aux politiques du XX° siècle qui n'ont jamais rien fait de leur vie si ce n'est intriguer à droite et à gauche pour leur pouvoir personnel.

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Tous ceux qui ne sont pas indispensables. J'ai une pensée pour le cabinet de la Première Dame. Elle n'a en effet aucun rôle officiel, et nul besoin de conseillers, étant donné qu'elle n'a jamais été élue, contrairement à M. le Président. Par ailleurs, ça n'a rien à voir, mais je tiens à souligner que sa nouvelle décoration de l'Elysée est, si ce n'est laide, du moins peu appropriée quand l'Etat manque d'argent et que nombre de gens vivent dans des taudis. Cependant, je pense que, davantage que des élus, il s'agirait de limiter le nombre de fonctionnaires, qui ne servent pour beaucoup pas à grand chose (si au passage on pouvait simplifier les procédures et limiter la paperasse nécessaire à toutes les actions du quotidien, ce ne serait pas superflu), qui ne peuvent être licenciés (et bénéficient donc d'une rente à vie, ainsi que de belles semaines de vacances chaque année, ce que les salariés n'auront jamais), et dont les horaires sont le plus souvent risibles (pour ne citer que les mairies et les postes qui ouvrent un jour sur deux, et ferment à 15h quand dans le privé certains bossent jusqu'à 20h 6 jours par semaine).

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Pourquoi les gens ne participent-ils plus? Parce qu'ils ne croient plus en personne. La classe politique n'a pas bougé depuis des décennies. Les familles sont les mêmes, changent d'idées du jour au lendemain, et sont coupables de la même corruption. Il n'est pas un seul homme politique qui ne soit au moins une fois comparu devant un tribunal, suite à des actes de diffamation ou à des fautes réelles. Quand un événement grave arrive dans le pays, chacun veut le reprendre à son compte, qu'il s'agisse des attaques terroristes ou des gilets jaunes. Enfin, chacun promet, mais personne ne tient sa parole, en matière de lois. Vous gouvernez tous depuis votre tour d'ivoire parisienne. Je ne suis pas gilet jaune, mais au début, j'avoue avoir compris leur raz-le-bol. Sortez de vos salons chics, allez à la rencontre des gens de la campagne, des petites villes de ""province"" (mot on ne peut plus condescendant soit dit en passant), et écoutez leur ressenti: la majorité silencieuse, celle qui ne vote plus mais se contente de subir, blasée, vos lubies, c'est là qu'elle se trouve. Et si vous ne faites rien, elle finira dans les bras des extrêmes. Cela a déjà commencé d'ailleurs.

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Non

Si oui, de quelle manière ?
Le problème du désespoir de ceux qui s'abstiennent ne vient pas du vote blanc. Changer la forme ne sert à rien. Il faut changer le fond.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Commencez par écouter ce que les petites gens vous disent et on en reparlera. Éventuellement vous pouvez faire des référendums, mais avec les taux d'abstention, je ne suis pas sûre que cela suffise.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui

Si oui, comment ?
Pourquoi pas, mais communiquez là-dessus. Je n'en avais jamais entendu parler avant de chercher la définition sur internet il y a 2min, et pourtant je lis le journal tous les jours.

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
L'idée d'un référendum en ligne ne me semble pas mauvaise. Déjà j'aime bien la tenue de ces cahiers de doléances et du grand débat: j'espère juste que pour une fois, cela aboutira à qqch.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Le Sénat doit jouer son rôle de contre-pouvoir, et je suis heureuse de voir que c'est le cas grâce à l'affaire Benalla. Pour le Conseil économique etc... je ne sais même pas à quoi il sert (peut-être pourrait-on nous l'apprendre au lycée, ainsi que le réel fonctionnement de notre Etat?), donc loin de moi l'idée qu'il représente qqch ou qqun. Parfois, je me demande combien d'organismes de ce genre existent, et à quoi ils servent (et s'ils sont de fait vraiment indispensables): ils donnent l'impression d'un Etat tentaculaire, où il faut être fonctionnaire pour y comprendre qqch.

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
Simplifier, virer les postes inutiles ou superflus. Demander aux employés d'être plus polyvalents, au lieu d'avoir 15000 bureaux censés représenter tout et n'importe quoi, et compliquant tout pour nous autres citoyens. C'est à cause de cela et de la complexité de notre appareil administratif (ainsi que de la centralisation de tous les organes de décision sur Paris) que nous remplissons papiers sur papiers pour avoir le droit de faire quoi que ce soit, que nous perdons du temps et de l'énergie sur des formulaires, et que nous allons de bureau en bureau pour que l'administration se contredise elle-même et finisse par nous perdre. Simplifiez l'administration, aidez les gens à entreprendre, à créer, à mener leur vie comme ils l'entendent, à avoir leur permis, à se marier, à construire, etc. Et déléguez plus de pouvoirs aux régions, aux communes, aux administrations de proximité, plutôt que de gouverner toute la France depuis votre grande ville et votre monde fermé.

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Etant athée, je constate quand même un anticléricalisme grandissant et une persécution des Juifs de plus en plus présente, avec un fanatisme religieux qui pénalise de nombreux musulmans. Déjà, l'antisémitisme devrait être réprimé durement (clairement interdire l'antisionisme n'empêchera pas les imbéciles ignorants de détester les Juifs, il faut agir en profondeur et durement). Ensuite, il serait utile de se débarrasser de toutes les mosquées extrémistes, pour encourager celles qui ne le sont pas. Écarter la religion du débat comme s'il s'agissait d'un tabou ne résoudra rien: au contraire, il faut en parler, organiser des réunions entre les représentants de ces religions, les inciter à discuter, à régler ces problèmes ensemble. Et se montrer sans merci envers ceux qui bravent les lois, quelle que soit leur confession ou leurs opinions politiques. La justice est tellement complaisante avec les criminels qu'on se demande parfois à quoi elle sert.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Vous ne le pouvez pas: nous sommes en démocratie, certains ne seront jamais d'accord avec quoi que vous fassiez, c'est un fait. Se faire passer pour une victime est devenu un sport national, ces derniers temps. Critiquer bêtement aussi. Les valeurs, enseignez-les à l'école, montrez aux nouvelles générations ce qu'elles signifient. On ne devrait pas avoir honte d'être français et d'aimer son pays. Et si un Français n'aime pas la France, alors je ne vois pas ce qu'il fait ici. Commencez par éduquer la population: quand on voit l'ignorance crasse des gens (certains savent à peine écrire, d'autres ne pourraient pas placer Paris sur une carte, et n’ont jamais ouvert un seul livre de leur vie, et pourtant ils votent), on se dit que cela ne serait pas superflu.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Expliquer, enseigner comment et en quoi on peut s'engager, quel est le rôle et le devoir d'un citoyen, comment ses droits ont été acquis et ce à quoi ils servent. Si nous nous engageons peu dans la vie citoyenne, c'est sans doute que nous n'en mesurons ni le potentiel, ni l'importance. Par ailleurs, contrairement à nos voisins, nous n'avons aucun sentiment national, aucun patriotisme (et je ne parle pas de nationalisme, mais bien d'amour pour notre patrie). Qui connaît la Marseillaise en entier? Personnellement, je ne l'ai même jamais apprise en cours, pas même le refrain. Qui connaît l'histoire de la V° république et de ses présidents? Qui, enfin, a déjà vu un drapeau français dans son école (sans parler d'en avoir un chez soi)? Mes amis ne se sentent pas plus concernés que cela par la France. Marianne ne représente rien pour eux. Personnellement, il a fallu que j'aille en échange à l'étranger pour avoir conscience de ma chance d'être française. On a le meilleur pays du monde, mais à force de cracher dessus, on ne s'en rend pas compte. Le jour où l'on réalisera ce que c'est d'être Français, on s'impliquera davantage dans notre vie citoyenne.

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Parler, discuter, débattre. Il faut inciter les gens à s'informer (beaucoup ne connaissent pas grand chose de l'actualité et s'en fichent éperdument), à prendre du recul (au lieu d'avaler bêtement tous ce que les médias et hommes politiques prétendent. N'oublions pas que le complotisme naît avant tout de l'ignorance: j'ai connu un homme tout à fait respectable qui défendait envers et contre tout que l'Etat était richissime, que la dette était un mensonge et que les élus utilisaient le déficit comme prétexte pour voler les Français), et à débattre en écoutant les opinions des autres (échanger des idées, ce n'est pas les marteler devant autrui, c'est exposer ses opinions et écouter celles de son vis-à-vis, sans oublier la possibilité d'avoir tort).

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Changer l'éducation, lutter contre les Fake News qui foisonnent et que certains agitent pour faire peur. Il faut éduquer, dès le collège, sur le fonctionnement de l'Etat, celui de l'économie (les cours de SES de Seconde ne suffisent pas: qui peut espérer comprendre et voter les décisions économiques d'un gouvernement, s'il ne sait même pas comment cela marche? L'économie est une discipline indispensable pour comprendre le monde actuel et ses enjeux. Je connais des gens très instruits en sciences ou en littérature qui n'ont jamais entendu parler du fonctionnement des théories keynésiennes et néoclassiques, comment voulez-vous qu'ils votent quoi que ce soit?), le rôle du citoyen, et inciter les gens à lire, à se cultiver. Lire des livres, apprendre de l'histoire, cela permet d'acquérir du recul sur la situation actuelle, de comparer les points de vue, les événements avec ce qui s'est passé autrefois, dédramatiser bon nombre de faits, discerner ce qui est crédible de ce qui est inventé. Il faut apprendre aux gens à réfléchir par eux-mêmes, les rendre moins influençables et moins ignorants. Cela passe par l'éducation des générations futures.

Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Comme dit précédemment, éduquer les adolescents. On peut aussi nous informer, nous, adultes, de la manière de participer, de s'engager. Personnellement je me sens impuissante, j'ai l'impression de ne pas pouvoir m'exprimer ni agir pour mon pays en dehors des élections. Demander l'opinion publiques par des sondages ou des référendums en ligne, accessibles à tous, me semble une bonne idée. Il faut consulter les gens, leur donner la parole. Tout le monde n'a pas le temps ou l'argent de monter à Paris et manifester pour un oui ou pour un nom. Mais le soir on a tous un moment pour répondre à un questionnaire ou donner notre avis sur internet. Et changer l'image d'indifférence hypocrite que renvoient nos hommes politiques aiderait beaucoup.

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Déjà, en tant que femme, se faire siffler ou aborder dans la rue n'est jamais particulièrement agréable. Mais cela je suis consciente que vous n'y pouvez pas grand chose. Le pire est à mes yeux le poids du politiquement correct. Aujourd'hui il faut penser d'une certaine manière, et si votre langue utilise maladroitement un mot malheureux, vous êtes insulté, coupable de quelque crime envers la pensée unique, bref, vous êtes un monstre, vous devriez vous suicider. Pour avoir déjà vu cela arriver sur les médias ou les réseaux sociaux assez régulièrement, je dois toujours faire très attention à mes mots, à ma façon d'exprimer mes idées, et souvent, je n'ose même plus parler. Il y a une telle censure, une telle pression, que ceux qui ont du mal à s'exprimer deviennent souvent des victimes d'une police de la pensée hyper agressive. Tout est interprété, jugé, vécu comme une insulte. Une amie qui demandait à un homme malpoli de partir de son lieu de travail il la traitait avec mépris et insultes, s'est faite accuser d'être raciste et de haïr les Arabes, alors que cela n'avait rien à voir avec son attitude, et que je sais qu'elle n'a pas ce genre de préjugé: elle n'a fait que réagir aux insultes d'un pauvre type. Tous ces gens qui ne peuvent s'exprimer, que vont-ils faire? Se taire, et se laisser coudre les lèvres? Ou se jeter dans les bras des extrêmes, qui eux sont racistes et ne s'en cachent pas? Il faut arrêter le politiquement correct, la culture du scandale de la part des médias, la langue de bois des politiques, et laisser chacun s'exprimer, dire le fond de sa pensée, sans tabou.

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Inciter les médias à faire leur travail, libérer la parole. Quitte à utiliser les réseaux sociaux pour ce faire, je pense qu'il faut laisser les gens s'exprimer, relâcher leurs rancœurs si nécessaire, et y répondre, expliquer le pourquoi du comment. La France est en colère, et ce n'est pas en lui disant de se taire ou en la snobant qu'elle se clamera.

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Oser parler, défendre ses points de vue, les justifier si besoin. Ecouter les autres, chercher à comprendre. Ne plus laisser passer l'agressivité de certains.

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Je suis une femme, donc de temps en temps on m'approche dans la rue. Parfois ce n'est pas gênant et les gens sont polis, parfois c'est carrément lourd, et je dois trouver une excuse pour me débarrasser d'un garçon ou ivrogne envahissant. Le pire pour moi, c'est surtout quand je m'habille bien, pour une occasion ou pendant un stage demandant une tenue de travail habillée (j'ai été vendeuse en bijouterie): les passants me regardent avec haine, on sous-entend que je suis une ""bourge"", bref, une salle riche qui a volé son argent à je ne sais quelle pauvre victime. De 1 je ne suis pas ""riche"" et ma vie n'a pas toujours été facile, de 2 mes parents ont ruiné leur santé pour me donner la chance de faire des études et de vivre bien, donc je n'ai pas honte d'acheter des chemises chez Camaïeu ou des bijoux chez Histoire d'Or. Alors les regards mauvais et envieux (parce qu'au fond c'est bien de cela qu'il s'agit), c'est un peu pénible. J'ai l'impression d'être une voleuse. D'ailleurs toute personne qui réussit sa vie est coupable, monstrueuse, et devrait disparaître, pour certains. Des gens qui ne savent rien de nous, nous haïssent, nous assimilent à des esclavagistes, à de monstrueux grands patrons du CAC40 et que sais-je encore... Ils oublient que nous travaillons, toute notre vie, que ce n'est pas toujours facile, et qu'on n'est pas exempt de qualités: bref un ""riche"" est aussi humain que quiconque, et son but premier n'est pas nécessairement de voler l'argent d'autrui. On peut aussi avoir une morale, donner de l'argent pour aider autrui, et ne pas mépriser tout le monde. Si on pouvait arrêter de me regarder avec jalousie dès que je mets une chemise, cela m'aiderait.

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Arrêter avec l'idéologie communiste du ""les patrons, tous des pourris"". Et arrêter de ne parler que des très grands patrons. Pour rappel, ce que personne ne sait, c'est que les patrons de PME en bavent autant, si ce n'est plus que leurs employés, qu'ils subissent énormément de taxes, font des horaires invivables, parfois sans prendre de salaire, et jouent la totalité de leurs économies dans leur entreprise: donc si elle coule, non seulement ils sont au chômage, mais en plus ils sont sur la paille. Et pourtant, ce sont eux qui emploient la grande majorité des salariés français. Et bien sûr, ils perdent leur gagne-pain à chaque événement qui passe: ils subissent toutes les taxes possibles et imaginables, sont les premières victimes des manifestations et des casseurs, et pourtant ils ne demandent rien à personne. S'ils pouvaient être représentés par qqun, qui défendent leurs intérêts, et si on pouvait parler un peu de leurs problèmes, ils auraient sans doute beaucoup à dire.

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Exiger des chômeurs qu'ils cherchent un emploi (mais réformer Pôle Emploi, qui bien souvent ne propose pas de formations adaptées et n'est pas d'une grande aide. Mes parents, quand ils ont été au chômage, ont même reçu un conseil ""d'attendre un peu avant de chercher"" pour profiter au maximum des aides. De même, un commerçant que je connais bien m'a confié chercher des vendeurs pendant plusieurs mois, mais essuyer plusieurs refus parce que des candidats ne recevraient plus les aides s'ils trouvaient un emploi). Exiger des familles que leurs enfants se comportent correctement à l'école avec leurs professeurs, pour les allocations familiales (et limiter leurs manifestations. J'étais lycéenne il y a trois ans, je sais très bien que les quelques imbéciles qui manifestent ne le font que pour sécher des cours. Quand on n'a pas 18 ans et qu'on ne sait pas ce que c'est que le travail, on se tait et on passe son bac).

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Quelle politique migratoire? Il y en a une? Quelle nouvelle!! Blague à part, il serait temps de se pencher sur la question, et de s'accorder sur une politique migratoire européenne: le problème concerne tous nos voisins, et nos frontières sont ouvertes. Soyons réalistes: nous n'avons pas l'argent pour donner à tous ces migrants une vie correcte, beaucoup d'entre eux regrettent d'être venus (leur vie actuelle est pire que celle qu'ils menaient avant), et nous ne pouvons pas non plus enterrer le problème. L'idéal, si nous avions les moyens, serait sans doute de les disperser sur tout le territoire (afin d'éviter la naissance de bidonvilles), de leur apprendre le français, et le fonctionnement du pays, puis, selon leur niveau de compétences, leur métier passé etc... leur offrir une formation professionnelle qui leur donne un diplôme équivalent en France à ce qu'ils avaient dans leur pays d'origine, et les insérer sur le marché du travail. De petits groupes de personnes travaillant (et donc recevant un salaire) auraient plus de chances de s'intégrer dans notre société et de commencer une nouvelle vie. Néanmoins, je suis d'accord avec le fait qu'ils sont déjà très nombreux sur notre territoire, perdus et en difficulté, et que par conséquent, avant d'accueillir de nouveaux navires, on devrait déjà aider ceux qui sont déjà là. Il faut fermer les frontières européennes. Nous devons déjà assimiler, enseigner notre culture, fournir de l'aide à ceux qui sont présents, avant de prétendre accueillir des milliers de personnes. Nous ne sommes pas omnipotents et n'avons pas des moyens illimités. Répartissons ceux qui sont déjà là dans toute l'Europe de façon égale, travaillons ensemble à les intégrer à nos sociétés, donnons leur la chance de travailler, d'utiliser leur savoir-faire pour vivre, et ils s'intégreront d'eux-mêmes.

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Des objectifs que nous ne respecterons pas vous voulez dire? Je n'ai jamais entendu parler d'objectifs atteints par le gouvernement, quel que soit le domaine. Faisons ce que nous pouvons. Fixons des objectifs si cela peut aider, mais agissons.

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
D'y aller lentement, par étapes: intégrons les migrants présents sur notre territoire, apprenons leur le français, trouvons leur un métier, et ensuite nous pourrons prétendre accueillir plus de monde. De plus, la crise migratoire n'est pas un problème français, mais un défi européen. Il serait temps que l'Union Européenne s'accorde à ce sujet, et écoute les pays comme l'Italie, qui n'en peuvent plus.

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
L'apprentissage de la langue française, du fonctionnement des institutions, de la culture française aiderait déjà les réfugiés à être moins perdus, à comprendre le pays dans lequel ils sont et ce qu'ils doivent faire pour s'y intégrer.Ensuite, la formation est primordiale: ces gens ont forcément un savoir-faire, ils ont travaillé par le passé. Si on les forme, si on les aide à s'insérer sur le marché du travail ou à faire des études, ils ont une chance de gagner leur vie, de se trouver un vrai logement, de subvenir à leurs besoins, et donc de s'intégrer.

Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Notre pays regorge de problèmes. Soit nous les ignorons, soit nous y apportons toujours les mêmes réponses: cela ne marche pas. Et je pense sincèrement qu'il faut réformer l'Union Européenne, aller plus loin dans la coopération entre les pays. J'ose rêver des Etats-Unis d'Europe: je sais que ce n'est pas pour demain, mais on peut déjà marcher en ce sens, et la crise migratoire est une occasion sans pareille d'avancer.


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