Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Voir plus bas mon commentaire, mais c'est VOTRE problème !
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Non
Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
La notion de citoyenneté s'est complètement dissoute dans l'Europe. Actuellement à la retraite, j'ai toujours suivi la vie politique, et pourtant je n'ai pas vu arriver l'Europe à 28. La formation de l'Europe m'a paru mobiliser les Français dans leur grande majorité, depuis Monnet et la CECA jusqu'à l'extension à 12 en passant par l'impulsion majeure de de Gaulle et Adenauer. Par la suite, j'ai eu l'impression, d'autres que moi sans doute, que l'Europe se faisait sans moi. Les images fortes de Mitterrand et Kohl main dans la main marquaient davantage la consolidation des bases européennes que l'évolution vers une plus grande intégration. Les consultations publiques ultérieures n'ont rien apporté de positif: le traité de Maastricht s'est soldé par un 50/50 en France, il fallu deux votes au Danemark pour accepter l'intégration, la Norvège l'a repoussée, et le projet de constitution européenne a été rejeté par peur du lendemain. Puis les adhésions se sont multipliées sans autre consultation publique, la chute du mur de Berlin a apporté plus de crainte que d'enthousiasme, et on arrive à une Europe bloquée depuis trop longtemps, au point que le Royaume-Uni l'abandonne ! L'absurde règle de l'unanimité pour certains domaines, logique à 6 mais ingérable à 28, détourne de plus en plus le citoyen français de la notion de grande Europe, sans moi. L'Europe s'est faite sans moi, l'exacerbation de la notion de concurrence mal comprise et donc mal réglementée par un parlement européen ""hors sol"", trop loin de la réalité (à se demander si mon bulletin de vote a vraiment servi à ça ?), conduit à l'affaiblissement de pans entiers de l'activité économique à l'intérieur de notre pays, l'incertitude du lendemain ne fait que s'amplifier. Sans contrôle apparent sur la politique européenne, le citoyen français ne sait pas pour autant comment faire prévaloir son point de vue face à la multiplication des structures administratives. La commune, cellule la plus visible et la plus proche, est dissoute dans les regroupements, les communautés ajoutent charges financières et inaccessibilité aux points de décision, le conseil départemental est chapeauté par un conseil régional dont on ne voit pas plus le rôle de l'un que de l'autre, pendant que les services publiques de base se regroupent, s'éloignent ou disparaissent progressivement sans qu'on ne voit d'effets d'économies réelles ou de plus grande efficacité. Face à ce constat de ""dé-citoyennisation"", je n'ai pas de solution à proposer hormis simplification et transparence absolue. Surtout sans nouvelle commission d'étude ni surcroit de règlementation... Et pourquoi pas modifier radicalement l'assiette de l'imposition directe ? Si chacun des citoyens se voyait contributaire direct de l'effort publique, ne serait-ce qu'à raison d'un ou deux euros par mois sur son salaire, son allocation, sa retraite, cela ne serait-il pas une motivation collective à se sentir citoyen à part entière ? L'impôt sur le revenu deviendrait Contribution Citoyenne ! Le pays tout entier serait traité sur le même pied d'égalité, pas d'antagonisme entre ceux qui paient et ceux qui ne paient pas, pas de sous-citoyen ! Les services fiscaux ne manquent pas d'imagination pour mettre chacun à contribution, avec davantage de progressivité dans les taux d'imposition sans aller au-delà de la tranche actuelle de 45%, quitte à trouver des compensations pour dédommager les nouveaux contributaires.
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