Intégralité de la contribution intitulée "Une parole citoyenne mieux entendue"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 18 février 2019 à Issamoulenc .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
A des représentants élus mais en lien régulier avec ses citoyens.

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Associations de citoyen avec un rôle de porte-parole, de centralisateur des propositions et de respects de la parole du terrain.

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
- Favoriser les échanges entre citoyens et élus sur des sujets majeurs de notre quotidien par le vote particpatif, le débat, etc.. - Permettre la révocation de nos élus de territoire si le lien de confiance est rompu.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
A l'échelle des territoires déjà (communautés, syndicats mixtes, département, etc.), la course au pouvoir et aux indémnités qui vont avec est très forte. Je n'imagine même pas au niveau régional et national ce que cela engendre. Permettre aux élus de se consacrer aux missions pour lesquelles, ils ont été mandatés est une très bonne chose. Toutefois, avoir un ancrage territorial pour des élus nationaux permet aussi de ne pas se détacher des réalités des citoyens. Reste à trouver le bon équilibre mais il fallait limiter cette course aux mandats qui n'apportaient rien à la démocratie.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
De la proportionnelle pour être dans une juste représentation des opinions. Cela premettrait peut-être de canaliser les votes des extrêmes compte-tenu des conséquences que cela engendrera sur la vie politique.

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Les sénateurs qui ne sont pas des représentants directs des citoyens.

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
La participation des citoyens est à la hauteur du ressenti de son écoute par les élus. Si le citoyen était plus fortement impliqué dans les décisions importantes de notre quotidien, il serait plus enclin à participer aux votes.

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
Si le vote blanc était justement considéré dans le calcul des participations, celui-ci pourrait dans certains cas annuler des élections car le taux de 50% ne serait pas atteint pas les candidats. Cela enverrait un message clair à ce que le peuple souhaite pour sa démocratie.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Il faut trouver le bon équilibre entre vote de l'assemblée et vote participatif des citoyens sur des questions essentielles de la démocratie. Il y a un modèle à inventer de ce côté là. Si les citoyens étaient plus souvent associés, ils ne pourraient plus contester toutes les orientations prises par nos élus politiques. Mais pour cela, il faut que nos institutions fassent plus confiances à ses concitoyens. Cela passe par plus de sollicitations (référendum) mais aussi par de la proposition territoriale (initiative citoyenne).

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui

Si oui, comment ?
Il faut revoir le seuil de demandeurs pour déclencher cette initiative. Il est trop important à ce jour pour être considéré comme réaliste (il faut 4,5 millions de voix pour être déclenchée). Il faut aussi garantir le respect des droits de tous et ne pas permettre la révision des avancées sociétales importantes comme la laïcité, la peine de mort, le droit à l'avortement, etc. Il faut être vigilant quant au lobbying de groupuscules extrêmistes.

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Un impôt à la carte du citoyen. Permettre à chaque citoyen de pouvoir flécher une partie de ses impôts sur de grandes actions menées par l'Etat : l'écologie, l'éducation, la santé, etc.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Un rôle plus consultatif du territoire.

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
Que pour certaines de ces institutions deviennent le réceptacle des propositions des citoyens.

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Que chacun reste à sa place à commencer par l'Etat. Aujourd'hui, la tendance est forte de l'Etat de promouvoir les institutions religieuses au détriment du public. exemple : Un financement obligatoire par les collectivités auprès des écoles privées. Ce n'est pas normal. C'est une manière détourner de privatiser l'Education Nationale. Même constat avec la santé où nos services publics (hôtitaux) sont moins financés car il y a de plus en plus d'avantages octroyés aux services privés de la santé (cliniques) : les indémnités à l'acte par exemple.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Chacun à sa place et laissons les convictions personnelles sur le pallier du domaine privé.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Qu'il y ait du sens dans les actions. Un engagement collectif n'est concevable que s'il y a des intérêts communs. Construire ensemble l'avenir de notre société peut parler à chacun d'entre nous. Penser que seuls, nos élus politiques ont les solutions, est une utopie.

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Cela passe par l'éducation. Il faut donc renforcer l'éducation nationale pour inculquer les valeurs humanistes nécessaires au respect de chacun.

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Que tous citoyens participent à des actions civiques et démocratiques au cours de leurs vies : une semaine, un mois par exemple.

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Le racisme, l'antisémitisme, le sexsisme. Toujours l'éducation. Sans fondements forts de la société, il n'y a pas d'espoir.

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Que la justice soit appliquée.

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Du courage !

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Un engagement citoyen.

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
C'est un faux problème qui sert les idéologies extrêmistes. Notre pays n'a jamais été aussi bas dans sa politique migratoire. La faute est à nos élus politiques qui cristalisent l'opinion publique sur un sujet qui n'est pas un problème en France. Nous ferions mieux d'accueillir cette population dans des conditions plus dignes et plus conformes avec l'humanisme que la France a jadis porté.

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Non. Les droits de l'Homme ne se décrètent pas avec une calculette.

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Une meilleure intégration pour faire de cette population des citoyens qui sauront le rendre aux centuples à la société.

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Eviter la ghettoïsation. Une meilleure répartition sur le territoire et notamment en ruralité favoriserait l'intégration. Elle se réalise bien mieux loin des grandes concentrations urbaines.

Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
La justice. Malgré l'indépendance de la justice, nous constatons tous les jours que celle-ci à deux vitesses selon la notoriété des présumés coupables. Si l'on souhaite une démocratie équitable et juste, commençons par mettre les mêmes règles à tous les citoyens. Par exemple, le vol par un simple citoyen sera condamné (fort logiquement) et il pourrait lui en coûter sa liberté pendant plusieurs années. Une personnalité politique notamment, utilisera tous les rouages de la justice (dont il est parfois à l'origine de la loi) pour retarder ou échapper à celle-ci. Ce n'est plus tolérable si nous souhaitons démontrer toutes les valeurs de la démocratie aux autres régimes existants. Nous ne pouvons pas brandir la démocratie comme l'exemple à suivre, si celle-ci contourne les règles pour les nantis. La représentativité des élus. Appliquer un âge limite à la représentativité des élus comme celle appliquée dans la vie professionnelle. Je ne crois pas que l'âge promeut forcément la sagesse. Des personnes de plus de 75-80 ans qui siègent dans nos différentes institutions devraient depuis longtemps être à la retraite. Il apparait un décallage de générations qui ne favorise pas l'adaptation de notre société aux nouveaux usages de vie lorsque nos dirigeants sont souvent trop vieux. Il faudrait commencer par appliquer dans ces rangs ce que l'on souhaite dans les entreprises : laissez la place au jeune, une fois leur carrière terminée. Et ce qui serait un vrai plus dans la compréhension de la société par nos élites, c'est qu'ils ne devraient faire toute leur carrière dans la politique mais au contraire, avoir une expérience dans le monde privé en amont de leur engagement. Cela leurs permettraient de mieux comprendre la vie de leurs concitoyens et de ne pas être déconnectés des enjeux du quotidien.


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