Intégralité de la contribution intitulée "pas simple"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 17 février 2019 à Paris 19e Arrondissement .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
difficile de répondre. Lorsque je vote au plan national ou local, j'ai tendance à faire un minimum confiance aux personnes, sinon au parti que j'ai choisis. Mais sans beaucoup d'illusion. La vie institutionnelle en France n'est pas assez directe et conduit trop à l'attribution de privilèges plus ou moins importants, pour que ma confiance soit totale. Moins de dogmatisme, plus de réelle évaluation des politiques publiques, plus de proximité, de pédagogie, de véracité dans l'information pourraient peut-être aider à accorder puis maintenir la confiance. L'exercice du pouvoir ne devait pas être une fin en soi. Difficile à trouver dans les organismes représentatifs (partis, syndicats, individualités...)

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Non

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Les associations, les syndicats en France disposent d'une grande marge de liberté dans l'exercice de leur rôle. Tout dépend comment ils l'exercent précisément. D'une façon générale, il me semble qu'ils font trop souvent recours à l'Etat. Un état quel qu’il soit est incapable de résoudre tous les problèmes. Les associations, les syndicats, les Français aussi d'ailleurs, ne devraient pas pouvoir penser que l'Etat peut tout résoudre. Et l'Etat devraient le leur rappeler et organiser la vie institutionnelle pour que cet état d'esprit devienne réalité.

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Peut-être recentrer le rôle de l'Etat, et décentraliser réellement de plus nombreux domaines d'activité et d'intervention. Revoir le mille-feuille administratif,

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
le système antérieur a montré ses limites.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Dans le système actuel, probablement revoir le régime électoral pour permettre une meilleure représentation des partis minoritaires. Mais revenir au régime de la 4 ème république serait une erreur. Sous ce régime, le France était ingouvernable.

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Voir plus haut. Il faut revoir le mille feuille administratif, supprimer au moins un échelon (département?), probablement réduire le nombre d' élus qui occupent des fonctions non repérables dans certaines instances (vice présidents des agglomérations de communes, et que sais-je encore. On ne connaît pas assez l'organisation de ces organismes).

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Si les Français se sentent concernés par le fonctionnement des institutions, ne devraient-ils pas mieux participer aux élections?

Si oui, de quelle manière ?
je ne sais pas. Il y a des arguments pour et des arguments contre.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui

Si oui, comment ?
Le RIC, tel que demandé par les gilets jaunes n'est pas acceptable. Il est irréaliste et en admettant qu'il puisse être appliqué conduit à l'anarchie. Le recours au RIP peut-être intéressant, mais ses domaines possibles doivent être définis et les seuils de déclenchement ne doivent pas être trop bas. Il doit rester un exercice sinon exceptionnel, mais revêtant un caractère important.

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Si une véritable décentralisation était mise en place, il appartiendrait aux élus de mettre en place les moyens permettant d'associer les citoyens à l'utilisation de l'argent public.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Le sénat a, d'après les sénateurs une véritable fonction de réflexion. Pourquoi pas. Mais les avantages des sénateurs ne sont-ils pas exorbitants au regard de leur rôle réel? Quant au CESE, il ne paraît pas véritablement utile, sauf à permettre à des personnes de se voir maintenir une fonction sociale rémunératrice. Cela justifie-t-il le maintien de l'institution?

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
Supprimer le Sénat est probablement utopique. Supprimer le CESE une nécessité. Et quid des comités divers qui ne servent pas à grand chose? Trop d'instances ont un rôle flou ou sont inutiles. Mais comment ré-équilibrer les institutions de la République? Il ne faut pas essayer de replâtrer afin de maintenir des institutions qui n'ont pas fait leur preuve. Il faut réfléchir à des institutions qui permettront l'exercice de la démocratie, avec de véritables contrepoids institutionnels, et une vrai évaluation des politiques publiques à tous les niveaux.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
ce que nous faisons est sans doute imparfait, mais arrêtons de nous flageller. Au moins la parole est-elle libre, et lorsque une action, une attitude est discriminatoire elle peut-être parlée. Cela dit, nous avons à être fiers de nos valeurs et à ne pas abdiquer dans leur expression. Et cela dès l'école.

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
La formation de base et l'accompagnement des enfants et des jeunes pour accéder à des qualifications me paraissent essentielles. Il ne faut négliger ni la pratique du sport, ni l'accès à la culture. Les familles non totalement intégrées à la société française doivent être accompagnées pour pouvoir être un véritable soutien de leurs enfants.

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
peut-être pas systématiquement. Mais il faut accompagner les parcours difficiles, et la participation à la vie citoyenne peut-être un moyen à ne pas négliger par principe.

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
qu'appelez-vous obligations d'asile remplies? l'attribution de la protection juridique, sans doute? Mais pendant la procédure de demande d'asile, pourquoi ne pas autoriser les demandeurs d'asile à travailler? La plupart vivent dans une grande précarité. Ils font des petits boulots dans lesquels ils sont peu payés et parfois exploités sinon escroqués. Cela dit, pourquoi pas des objectifs annuels fixés par le parlement. Cela permettrait au moins une fois par an d'aborder les questions d'immigration et d’échanger sur les problèmes posés.

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
apprentissage du français, formation, accompagnement dans la recherche de travail, accès au logement.

Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Les anciens présidents de la République ne doivent plus pouvoir siéger au Conseil Constitutionnel. Leurs avantages après la fin de leur mandat est trop important et en tout état de cause doivent être limités dans le temps (max 6 mois à 1 an). D'une façon générale, notre système ne donne pas l'impression d'être fait pour le bien de la nation, mais pour profiter à une partie de la société qui devrait pouvoir ne pas vivre à ses dépens. La citoyenneté en souffre. FIN DE VIE : je ne sais pas si je ferais appel à ce genre de mesure, mais en fin de vie, si je désirais me faire aider pour abréger mes souffrances, je trouverais anormal d'être obligée de me rendre en Suisse ou en Belgique. Il n'est pas normal de demander aux états voisins d'assumer cela. En outre, financièrement, ces déplacements qui ont un coût qui n'est pas à la portée de tous.


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