Intégralité de la contribution intitulée "Rétablir le lien entre élus et population"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 11 février 2019 à Bouhet .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Aujourd'hui pas grand monde car le lien entre la population et les élus, qu'ils soient institutionnels ou sociaux-professionnels, s'est tellement distendu qu'il a atteint le point de rupture pour bon nombre d'électeurs. Ces élus paraissent ainsi, aujourd'hui, davantage défendre des intérêts propres de partis, de syndicats ou d'associations militantes que ceux découlant des préoccupations des Français qui les ont mis en place pour les représenter.

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Non

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Malheureusement force est de constater que les postures des syndicats et les associations/organisations dont les positions sont relayées par les media de masse relèvent davantage d'un militantisme subjectif et exagéré que d'une analyse sereine et constructive propre à fédérer la population.

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Rendre les élus plus accessibles notamment en multipliant les réunions d'information au niveau local afin que la population puisse mieux appréhender la situation politique, économique et sociale actuelle et future du pays plutôt que d'avoir à s'en tenir à une présentation fouillis, polémique et sensationnelle des media.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
La représentation publique ne doit pas être un métier à vie faute de quoi, et on le constate aujourd'hui, une ""caste d'intouchables"" s'installe dans la durée sans se remettre en question et en s'éloignant progressivement des électeurs. La situation actuelle donne l'impression que l'électeur est choyé à la veille des élections puis oublié une fois le scrutin passé.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
On constate depuis quelques temps un rejet du clivage traditionnel droite-gauche qui a permis, pour partie, à LaREM d'accéder au pouvoir puis plus tard au mouvement des Gilets Jaunes de faire son apparition.. On voit bien que les analystes politiques des media, parmi lesquels figure un nombre important de dinosaures, les partis traditionnels et les organisations syndicales ont du mal à accepter cette situation. Cette dernière implique inévitablement une réorganisation de la représentation des citoyens (prise en compte du vote blanc, proportionnelle, RIC...) dans un cadre démocratique strict afin d'éviter d’éventuelles dérives ou tentatives de prise de contrôle par des minorités.

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
La réforme des régions réalisée par le gouvernement précédent n'a pas conduit aux économies annoncées. Il convient de revoir le découpage régions et départements. Pourquoi ne pas supprimer les régions et répartir entre les CDA et les départements les prérogatives des régions?

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Les taux d'abstention sont trop importants notamment lors des grands rendez-vous démocratiques. Ils le sont parce que certains citoyens ne se reconnaissent pas dans les partis représentés ou ils estiment que, quoi qu'il arrive, leur avis ne fera rien changer. On en revient à la notion de confiance entre élus et électeurs. De plus, il n'aura échappé à personne, notamment pas au gouvernement actuel, que de plus en plus de votants se voient contraints de voter pour bloquer un candidat plutôt que pour en choisir un volontairement. La solution, c'est la prise en compte du vote blanc.

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
Simple. Si le vote blanc obtient le plus grand score, l'élection est purement et simplement annulée puis reconduite dans son intégralité quelques mois plus tard, le temps pour les candidats de faire de nouvelles propositions à l'écoute des électeurs ou de rechercher de nouvelles alliances.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Toute grande décision à caractère social devrait systématiquement faire l'objet d'un referendum initié par le peuple. Dans ce cadre, toute les tentatives de manipulation des résultats ou d'influence indirecte par des partis politiques, des associations, voire des intervenants étrangers, devront être étroitement surveillées par le Gouvernement et révélées au public. Le RIC/RIP ne serait enclenché que si plus de la moitié des inscrits sur les listes électorales l'avalisent, ceci afin d'éviter une manœuvre politique visant à contourner les institutions en place par des groupuscules militants. Ce type de referendum ne pourrait pas remettre en cause des nominations ou des lois obtenues par des actions démocratiques traditionnelles. Une instance rattachée au Parlement et composée de citoyens tirés au sort et renouvelés fréquemment pourrait émettre un avis consultatif sur les lois proposées par le Gouvernement.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui

Si oui, comment ?
Déclenchement systématique pour tout ce qui a trait au fonctionnement et/ou aux principes de notre société. Sont naturellement exclus les sujets traitant de défense et de sécurité.

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Rendre plus accessibles, notamment via Internet, les budgets prévisionnels annuels de ces institutions ainsi que ceux liés aux grands projets.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Un rôle de critique objective et constructive afin que tous les pouvoirs ne soient pas détenus par un seul parti politique sachant qu'une élection présidentielle est généralement suivie d'une majorité de même couleur à l'Assemblée Nationale.

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Non

Si oui, comment ?
Surtout ne pas les supprimer au risque de voir tous les pouvoirs concentrés dans la même main.

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Les mesures en vigueur sont suffisantes notamment celles portant sur les signes religieux ostentatoires dans les bâtiments publics. La laïcité doit régir le fonctionnement de la République mais l'opposer aux religions serait une erreur qui ne ferait que renforcer le fondamentalisme.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Par l'éducation au sein de la famille et, en complément, en milieu scolaire.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Amener les personnes sans emploi bénéficiaires d'aides sociales à participer au moins quelques par semaine au fonctionnement des municipalités ou d'associations d'utilité publique.

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Le bénévolat associatif au profit de la collectivité.

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
En multipliant les actions collectives citoyennes initiées par les instances administratives (régions, départements, CDA, communes) ou par des associations. Exemples: nettoyage de la nature, bricolage au profit des seniors isolés, parrainage d'une personne âgée isolée en cas de canicule, bourses aux livres...

Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Rien. Ce type d'engagement doit rester anonyme et désintéressé.

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Le comportement au volant de plus en plus dégradé et agressif depuis la quasi-disparition des gendarmes le long des routes. Solution: réactiver les contrôles routiers et vérifier le profil des destinataires de retraits de points. A plus de 80 ans une mamie ne conduit pas d'Audi TT à 150 km/h. Les invectives en tout genre dans la rue notamment à caractère sexiste. Les insultes dirigées contre les représentants de la République (élus, policiers, gendarmes, pompiers...)

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Juste faire appliquer et appliquer la loi. Les peines sont tellement peu distribuées et peu dissuasives que les fautifs ne craignent pas grand-chose. Les mineurs se sentent carrément intouchables. Les parents sont censés être responsables des actes de leurs enfants. Que risquent-ils réellement au tribunal?

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Éduquer correctement ses enfants. Participer à des actions de sensibilisation dans le milieu scolaire.

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Aucune dans ma commune rurale de 2 500 habitants située à 15 kilomètres d'une grande ville. Les relations de proximité fondées sur une meilleure connaissance de ses voisins gomment les différences qu'elles soient ethniques, religieuses, politiques ou à caractère sexuelle.

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Favoriser le contact humain. La fête des voisins est un bon exemple dans ce domaine. Ne pas trop donner de tribune aux groupes/associations militants, par définition peu objectifs, qui ont tendance à généraliser, à grossir le trait et à dresser les personnes les unes contre les autres.

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Des heures de travail solidaire au sein des communes (aide aux devoirs, surveillances de cours de récréation, de salles de cantine, entretien des espaces verts...)et d'associations d'utilité publique.

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Le droit d'asile temporaire doit rester la règle pour les ressortissants en provenance de pays en guerre. Pour les ""réfugiés économiques"", les titres de séjour doivent répondre à un besoin pour la France notamment en terme de qualification professionnelle déficitaire. C'est ce qu'appliquent la plupart des autres pays développés. Les médecins étrangers seraient sans doute les bienvenus dans les déserts médicaux français. Certains mathématiciens, physiciens et informaticiens pourraient compenser le départ de nos jeunes diplômés à l'étranger... On pourrait être tenté de compenser l'inactivité des jeunes oisifs français sans qualification par de la main-d’œuvre étrangère mais alors que dire d'une société dont la jeunesse se complairait dans une oisiveté en partie rémunérée par les taxes payées par des ouvriers étrangers surexploités.

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Oui, pourquoi pas, à condition que les objectifs répondent à des besoins réels dans des domaines bien définis.

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Les communautés étrangères, quelles qu'elles soient, qui se sont bien intégrées en France sont celles qui ont répondu à un besoin spécifique (chemin de fer, grandes constructions, mines...) à un moment donné. Notre République exsangue n'a plus les moyens d'entretenir, en sus des réfugiés de guerre, une population de migrants sans débouché professionnel. Faute de revenus .ces immigrés ne tarderont pas à se trouver en difficulté dans notre pays. La France doit faire connaître ses besoins dans les pays de départ des flux migratoires et faire également savoir que les reconduites seront systématiques. Il convient également de mieux encadrer les regroupements familiaux ainsi que la migration liée à des problèmes de santé.

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Voir ci-dessus.

Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Il est normal que les jihadistes français, femmes ou hommes, ayant combattu en Iraq ou en Syrie soient jugés dans le pays où ils ont sévi. La France jugent les étrangers qui commettent des attentats en France. En revanche, les enfants de ces ressortissants français doivent être rapatriés le plus rapidement possible en France.


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