En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Aux personnes qui connaissent la réalité de notre vie, qui nous demandent notre avis, qui nous impliquent dans les prises de décisions. Pas aux personnes qui prétendent faire notre bien sans savoir ce dont nous avons besoin. Pas aux personnes qui visent le pouvoir pour en tirer des avantages personnels ou catégoriels. Pas aux personnes qui prétendent détenir leur autorité d'une divinité. Pas aux personnes qui veulent nous imposer leur vision du monde.
En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui
Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Les associations, les organisations et les syndicats qui ont un fonctionnement démocratique. Dont les adhérents participent au fonctionnement, peuvent occuper des responsabilités, décider des actions. Leur rôle: participer à des commissions correspondant à leur raison d'être. Commissions ayant une légitimité pour rédiger des propositions de lois.
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Les élus dans leur circonscription devraient créer des commissions thématiques ouvertes à toutes les personnes désirant y participer. Des commissions chargées de l'aider dans la compréhension des besoins des habitants, des entreprises ... Un élu représente sa circonscription dans toute sa diversité sociale, économique, environnementale. Il n'a pas été élu pour être aux ordres de la direction de son parti. Pourquoi ne pas envisager plusieurs élus par circonscription, un élu par commission, en fonction des projets de lois en discussion. Un élu de la commission éducation lorsque l'on parle de ce sujet à l'assemblée, un élu de la commission retraite, un élu de la commission industrie, un élu de la commission santé, un élu de la commission agriculture etc. Un élu ne peut connaitre ni maitriser tous les facettes de la société.
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose
Pourquoi ?
Qui peut prétendre remplir correctement son rôle d'élu en ayant plusieurs mandats. Le rôle d'un élu n'est pas de déléguer ses responsabilités à des ""bras droits"", mais de les assumer totalement.
Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Une Assemblée qui représente les divers sensibilités politiques en proportion de leur influence. Sensibilités représentatives de partis politiques ayant une activité quotidienne de terrain. Pas des partis qui n'existent qu'au moment des élections. Et une Assemblée qui représenteraient les différentes catégories sociaux professionnelles. L'Assemblée politique pour une vision d'ensemble et l'Assemblée professionnelle pour traiter des sujets spécifiques. Chaque sensibilité politique et chaque branche professionnelle disposant d'un budget.
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Non
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
La politique d'aujourd'hui, monopolisée par les experts, les spécialistes, les carriéristes qui viennent donner des leçons, qui n'écoutent qu'eux-mêmes, qui traitent avec dédains voir mépris la majorité des citoyens, il n'y a rien de surprenant que les citoyens participent de moins en moins aux élections. Pour nous inciter: les élus doivent respecter leurs paroles, agir pour le bien de tous et non dans l'intérêt d'une minorité.
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Si oui, de quelle manière ?
Les résultats électoraux devraient être donnés par rapport aux suffrages exprimés - par rapport au nombre de votants - par rapport au nombre d'inscrits. Par exemple: en 2017 M. Macron a obtenu 66.10% des suffrages exprimés - le soutien de 58.48% des votants et de seulement 43.61% des inscrits. Sans compter les 3 millions de personnes non inscrites, selon l’Insee, ce qui donne seulement 41% des adultes français en âge ou ayant le droit de vote.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Créer des commissions thématiques dans les domaines industriels, économiques, sociales, territoriales ... ouvertes à toutes les personnes ayant les compétences, les motivations ... pour y participer. En fonction de leurs attributions et de leur niveau de responsabilisation, ces commissions seraient liées aux villes, aux régions, aux pays ou à l'Europe. Des délégués seraient nommés pour participer à des instances décisionnelles, aux assemblées des différentes collectivités territoriales, nationales, européennes.
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui
Si oui, comment ?
Sous forme d'une pétition provenant des citoyens. A l'initiative d'élu(e)s. Au sujet de lois remettant en cause des acquis sociaux.
Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Créer des commissions financières par collectivités territoriales, mener des enquêtes publiques plus visibles, plus accessibles, informer sur les raisons et les conséquences des investissements et dépenses. Rendre publique toutes les dépenses, les rémunérations des élus, la manière dont ils dépenses les budgets qui leurs sont attribués.
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Le Conseil économique, social et environnemental pourrait être un lieu ou s'élabore les grandes orientations dans ses domaines de compétences, où se réunissent les savants, les chercheurs, les professionnels et les citoyens concernés par les sujets traités. Les rapports et recommandations seraient transmis aux députés.
Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui
Si oui, comment ?
Supprimer le Sénat. Le CESE pourrait devenir une assemblée élaborant des propositions de lois dans ses domaines de compétences.
Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Remplacer les jours de congés à caractère religieux par des jours de congés simple en quantité égale. A noël aucune crèche dans les bâtiments publics. Donner aux associations athéistes un temps de parole sur les chaines publiques, égal à celui des religions, à une heure de grande écoute. En Alsace-Moselle ne plus rémunérer les curés, pasteurs et rabbins.
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
A l'école créer des cours d'éducation sur les droits de l'homme et des femmes. En appliquant les 30 articles de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948. En respectant la devise de la République : Liberté, égalité et fraternité. En créant dans les communes un conseil municipale associatif et culturel.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Prendre au sérieux la parole de chaque personne, de chaque citoyen. Répartir le temps d'activité entre temps de travail et temps citoyen, par exemple 4 jours en entreprise et 1 jour pour la ville, la région, le pays, l’Europe. Ou bien 1 jour par quinzaine, ou 1 jour par mois.
Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Les comportements civiques à promouvoir nécessitent de remettre en cause la logique économique. Le premier comportement civique à promouvoir: le partage des richesses. Expliquer pourquoi l'accumulation des richesses est nuisible au bon fonctionnement de la société. Quelle est la principale cause des conflits que nous vivons.
Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Arrêter de mettre en concurrence les personnes dans les entreprises, arrêter de mettre en concurrence les entreprises. L'individualisme, le communautarisme, le corporatisme poussent à la méfiance. Le développement de la pauvreté, l'augmentation du nombre de milliardaires, le pression de la dette, la menace du chômage, la peur du terrorisme religieux, la crainte des extrémismes politiques... nous plongent dans une inquiétude quasi permanente. Améliorer les conditions de vie de tous, offrir à tous une place et un avenir dans la société, donner à tous les moyens de satisfaire ses besoins vitaux, fondamentaux et personnels. Alors les comportements civiques changeront dans le bon sens. L'engagement individuel et collectif impulsé par ceux et celles qui nous ""représentent"" : le président, le gouvernement et les élus qu'ils aient le courage, la volonté, la détermination de défendre les personnes de qui ils prétendent tenir leur légitimité.
Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Le citoyen s'engage s'il sait que sa parole a de l'importance; s'il perçoit les institutions comme un outil utile pour sa vie, s'il voit en les pouvoirs publics non pas un pouvoir mais un lieu qui le conseil, qui l'aide, qui le valorise, qui lui permet d'évoluer de progresser. Chaque citoyen devrait disposer d'une journée par semaine, par quinzaine, par mois pour participer aux institutions, s'impliquer dans les collectivités locales, participer à le gestion des services publics...
Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
L'égocentrisme, la mégalomanie, l’élitisme, le mépris de certains élus, de certains experts, de certains dirigeants. Les mettre face à une réalité; sans les ouvriers, les employés, les techniciens, les agriculteurs, les salariés du bâtiments, du textile ... tous ces braves gens vivraient nus, dans la rue et mourraient de faim. Ces ""grosses"" nous doivent tout. Qu'ils apprennent à nous connaitre et non qu'ils nous fantasment.
Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Réduire les inégalités, réduire le chômage, mieux répartir les richesses, investir dans les services publics, améliorer les conditions de travail, moderniser l'habitat des quartiers populaires, donner les moyens aux écoles publiques de remplir leurs missions. Agir dans une logique de prévention et de compréhension et non de dénigrement et de répression ...
Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Apprendre le respect mutuel. Les plus ""forts"" devant aider les plus faibles. Savoir donner. Ne pas vivre au dépend des autres. Être à l'écoute pour comprendre les besoins de chacun. Défendre la liberté pour soi et pour les autres.
Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Dans une société où les inégalités s'accroissent, les discriminations se répandent dans tous les domaines. Discriminations liées au niveau d'étude, discrimination salariale, discrimination pour les logements, discrimination pour la qualité de l'alimentation, discrimination entres petites et grandes entreprises, discrimination entre les petites villes et les grandes métropoles ...
Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Diminuer les écarts de richesses, proposer les mêmes qualités de logement, les mêmes salaires pour des qualifications identiques entre hommes et femmes, entre petites et grandes entreprises, pouvoir consommer une alimentation saine, maintenir un réseau de services publiques proches des lieux d'habitation, donner aux salariés un droit de regard et de décision sur la manière dont les bénéfices de leur entreprise sont utilisés, redistribués ... Créer un conseil citoyen ayant pour fonction de développer les solidarités, de faire disparaitre les discriminations.
Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Non
Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Les immigrés sont des être humains, ils doivent être traités avec respect et dignité. Pas de critères, mais des lieux d'accueil et de vie pour donner à ces personnes les moyens de vivre et de participer au développement de la France. Mais aussi de pouvoir retourner dans leur pays quand la situation le leur permettra.
En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Pas d'objectif annuel, mais une volonté de résoudre les causes qui génèrent l'immigration. Immigration économique, climatique, politique ... un parlement qui voit au delà de nos frontières.
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
La politique étrangère de la France, de l'Europe doit favoriser le développement économique, social ... de tous les pays du monde, y envoyer des conseillés, des formateurs, des équipes en fonction des besoins émis par ces pays, par leur population. Faire de ces pays des territoires que l'on ne veut pas quitter.
Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Toutes les personnes vivants, travaillant en France doivent bénéficier des mêmes droits. Droit de vote aux élections municipales et régionales, avoir des représentants qui portent leur voix au sein de l'Assemblée Nationale.
Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
La démocratie ne se limite pas au droit de vote. La démocratie est un ensemble de droits et de libertés. Aujourd'hui la démocratie qualifiée de représentative, déresponsabilise la grande majorité des citoyens pour donner beaucoup de pouvoir à une toute petite minorité d'individus. Cette minorité n'est pas représentative de la diversité des habitants de France. Et pourtant elle prétend avoir le pouvoir pour décider au nom de tous. Ce type de démocratie est imparfaite, car trop élitiste. La démocratie, son point de départ devrait être les communes, au plus proche de la vie des citoyens. Les communes devraient être regroupées en fédération, former des instances gérant le développement des territoires et la cohérence entre ces mêmes territoires. Une démocratie participative et direct.
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