Intégralité de la contribution intitulée "Fraternité"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 8 février 2019 à Arles .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
A priori à une personne que j'ai choisie parce que je la juge suffisamment compétente pour me représenter en mon absence. Mais j'évite de me faire représenter et préfère me présenter chaque fois que c'est possible. Mais comme ce n'est pas possible et que je ne suis pas non plus compétent sur tous les sujets de société, ni même convaincu de bien pouvoir juger de la compétence d'autrui, j'accepte, a posteriori, d'être représenté par une personne élue au suffrage universel ou pour des personnes élues à la proportionnelles sous réserve qu'il y ait plus de 50% de votants - vote blanc inclus - et, parmi eux, moins de 50 % de vote blancs. J'estime en effet que, dans ces conditions, à défaut de me représenter, les élus représentent la France (ou l'Europe, s'agissant des élections européennes). Avec une réserve cependant : que je puisse interpeller ces élus en cas de désaccord sur leurs prises de positions si mon désaccord est partagé par de nombreux citoyens.

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Je pense surtout aux associations intervenants dans le domaine social. Pour les syndicats, leur avis doit être pondéré par leur manque de représentativité. Je n'exclu pas les lobby et syndicats professionnels, mais ils doivent clairement être identifiés comme tels. Dans tous les cas, ces organismes ne doivent avoir qu'un rôle consultatif (et nécessairement public).

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Plus de proportionnelle sans doute mais surtout une plus grande transparence, un meilleur contrôle de leur activité, plus d'assiduité aussi et une meilleure compréhension de leur rôle et de leur travail par les citoyens et par les élus qui ne sont pas payés pour défendre les intérêts de leur circonscription mais envoyés au Parlement pour défendre les intérêts de la France (ou de l'Europe, s'agissant de l'Europe). Un bon élu c'est quelqu'un qui s'est fait connaitre et respecter dans sa circonscription et à qui on confie une tache plus globale. Lorsqu'un directeur d'usine devient patron du groupe auquel appartenait son usine, il cesse d'être le défenseur de son ex usine.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
Le cumul des mandats fait le lit du carriérisme et favorise les compromissions pour ménager son avenir. Il favorise le dilettantisme et le clientélisme. Il contribue aussi au mesurage des institutions. Un député n'est pas élu et payé pour défendre sa circonscription mais pour défendre l'intérêt de la France. Et ses taches nationales suffisent largement à l'occuper à temps complet s'il s'en donne la peine. Pour les sénateurs, c'est différent puisqu'ils sont censés représenter les circonscriptions. Mais je pense que c'est une institution désuète et qui doit être complètement repensées si on veut la conserver. Leur mode d'élection suffit à les discréditer aujourd'hui. Le monde à changé.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Introduire une dose de proportionnelle au Parlement (en s'inspirant de l'Allemagne par exemple)

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Outre les députés et sénateurs dont on pourrait réduire le nombre, il me semble souhaitable de réduire le nombre de maires en favorisant le regroupement des petites communes au sein de leur intercommunalité.

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Le manque de participation et à imputer à l'échec de nos politiques. Une quasi majorité de français ne croit plus à l'utilité d'aller voter car, à leurs yeux, personne ne les représente. A quoi bon choisir entre le pire et le mauvais, entre Charybde et Scylla et pourquoi ne puis-je pas dire non à ce que l'on me propose et dont je ne veux pas ? Une seule solution, pour moi, prendre en compte le vote blanc pour qu'il soit clair que ceux qui ne votent pas le font parce qu'ils n'ont rien à dire ou ne se sente pas concernés ou compétents pour prendre parti et font confiance à leurs concitoyens. Reconnaitre le vote blanc cela veut dire l

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
inclure le vote blanc dans le décompte des voix exprimées et refaire les élections si plus de 50% des votes exprimés sont des votes blancs.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Outre une introduction de plus de proportionnelle au Parlement je suggère trois pistes. - Developper le recours aux enquêtes d'utilité publique dans le cadre de la préparation des lois en utilisant les possibilités offertes par le développement du numérique pour mieux sonder les français. Il y a certes un risque de lobbying mais il est moins dangereux que l'entretien de quelques élus avec quelques uns de leurs concitoyens. - Developper le recours au référendum national ou régional à choix multiples si possible. L'exemple de la Suisse pourrait nous aider à mettre en place ce dispositif, notamment en ce qui concerne les gardes-fous impératifs comme par exemple l'impossibilité de demander l'annulation d'une loi votée il y a plus de 6 mois. Ce referendum devrait être soit à l'initiative du Président, du Gouvernement ou e la majorité du Parlement, soit à l'initiative d'un nombre raisonnable de citoyens (1 millions ?) s'exprimant sur un site dédié et publique créé à cet effet. Bien sûr il faudrait que cette initiative soit portée par au moins une personne ou un groupe d'intérêt. La Suisse serait, là encore, une bonne source d'inspiration? - Réformer le Sénat en le transformant en Assemblée Populaire des électeurs tirée au sort par Région, tranche de revenus et parité Hommes/Femmes qui, un peu comme les jurés d'Assises, se réuniraient ponctuellement, mais au moins une fois par mois, pour examiner à Paris les propositions de loi soumises par le Parlement. Ils seraient bien entendus défrayés pour cela et pourraient même bénéficier de jetons de présence raisonnables. Le Sénat aurait le pouvoir de s'entourer de l'avis des politiques et des experts. Il pourrait aussi s'emparer d'un sujet et le soumettre à l'avis des citoyennes, sur avis favorable, au Parlement.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui

Si oui, comment ?
En diminuant les seuils de déclenchement.

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
S'appuyer sur des referendum consultatifs numériques directement depuis chez soi via internet ou depuis n'importe quelle permanence municipale la clé étant sa carte d'électeur et sa carte d'identité.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Le Sénat ne peut valablement représenter nos territoires et gaz société"" civile que s'il est transformé en Assemblée Populaire, comme je l'ai indiqué plus haut. Quant au CESE, comme tous les comités ""théodule"", je serai partisan d'en faire l'économie. A part servir d'alibi quelques fois, je pense qu'il n'a servi à rien.

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
Suppression du CESE. Réformer le Sénat en le transformant en Assemblée Populaire des électeurs tirée au sort par Région, tranche de revenus et parité Hommes/Femmes qui, un peu comme les jurés d'Assises, se réuniraient ponctuellement, mais au moins une fois par mois, pour examiner à Paris les propositions de loi soumises par le Parlement. Ils seraient bien entendus défrayés pour cela et pourraient même bénéficier de jetons de présence raisonnables. Le Sénat aurait le pouvoir de s'entourer de l'avis des politiques et des experts. Il pourrait aussi s'emparer d'un sujet et le soumettre à l'avis des citoyennes, sur avis favorable, au Parlement.

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Tenir bon sur les principes de la laïcité dans tout ce qui est publique (administration, enseignement, armée etc...) et veiller à la parité homme/femme autant que possible. Ne pas financer les religions mais veiller à leurs financement. Imposer aux religions le respect, dans le domaine publique, de la laïcité et des valeurs de la République Française et de l'Europe. Mais ne pas oublier que la laïcité c'est le respect des croyances et non-croyances, le respect de toutes les différences dans la mesure où elles respectent les valeurs de la France et de l'Europe.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Par l'éducation d'abord, par l'exemplarité des politiques ensuite et par la mise en avant effective du troisième terme inscrit au fronton de nos établissements publiques : la Fraternité. Il ne suffit pas de dire que tous les Français sont libres, égaux et fraternels. Il faut le rendre possible. Je crois qu'une approche enfin fraternelle de la politique nous aiderait à rendre plus équitable l'égalité et la liberté, et plus humaine la république.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Mieux aider les associations, rapprocher la prise de décision des citoyens (principe de subsidiarité). Les intercommunalités, plus que les mairies aujourd'hui, sont le lieu où les citoyens devraient pouvoir s'engager en participant à des commissions où seraient débattues toutes les décisions engageant leur quotidien. A l'Etat les grandes orientations, aux Régions la déclinaison et le financement des plans d'action. Aux intercommunalités la mise en musique locale et adaptée ; et la remontée des doléances des citoyens !

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
La fraternité Le respect d'autrui Le respect de la loi L'honnêteté

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
L'éducation d'abord. L'exemple ensuite, à savoir l'exemplarité mais aussi la communication sur les comportements exemplaires. Le rôle des associations est fondamentale pour permettre aux citoyens de s'engager concrètement et doit être valorisé. L'Etat ne peut pas tout faire ; il manque de moyens et de connaissance détaillée du terrain ; il a besoin de s'appuyer sur les associations et il doit le faire savoir.

Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Mais le valoriser tout simplement ! Que les politiques fassent preuve de plus de reconnaissance que d'orgueil.

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Le manque d'attention à autrui, le manque de respect d'autrui et le manque de bienveillance. Contre l'individualisme l'Etat doit lutter pour faire respecter les règles de vie en commun qui assurent la cohésion du pays. Respect de la propreté des villes, respect dans le comportement, respect du code de la route, respect des lois et, pour ceux qui ont le plus de pouvoir, de l'esprit des lois. Qui aime bien châtie bien. Il faut verbaliser et punir les incivilités, mais le faire avec la même sévérité quelle que soient les personnes concernées. Etre riche et puissant ne doit pas permettre d'écraser le pied d'un mendiant.

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Communiquer sur les règles et les châtiments.

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Montrer l'exemple. Il ne faudrait pas encourager la dénonciation. Mais signaler les conséquences : pollution, dangerosité..., pourquoi pas. C'est ensuite à la police de faire son travail.

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
- Discriminations au faciès : il ne fait pas bon être noir ou physiquement arabe, ou nain, ou handicapé, ou habillé d'une façon trahissant ses origines ethniques ou ses convictions religieuses en France. - Discriminations au comportement : les jeunes des banlieues ou d'ailleurs qui n'ont pas les codes ou les refusent, les français venus d'ailleurs ou de la France profonde que leur accent et leur façon de parler dénoncent. - Discriminations sociales : les invisibles de la République (SDF, mendiants, ivrognes, migrants, pauvres manifestes...) auxquels nous ne savons plus parler.

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Continuer d'aider les plus démunis et leur faire une place en admettant enfin qu'un bon nombre d'entre eux ne sont pas ""insérables"" dans notre société et que c'est notre société qui doit les intégrer et les aider à trouver un chemin qui soit le leur et qui leur permette d'habiter et de vivre avec nous.

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Le respect des valeurs de la France et de l'Europe.

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Il faudrait, avant tout, accueillir immédiatement tous les réfugiés relevant du droit d'asile et leur donner la possibilité de travailler pour financer leur séjour chez nous. En même temps il faut unifier et élargir, au niveau de l'Europe, la liste des pays dont les ressortissants sont considérés automatiquement comme relevant du droit d'asile et se poser la question pour ces pays que les gens fuient non pas pour des raison politiques mais pour ne pas mourir de faim. Concernant les migrations économiques, il est clair que nous ne pouvons pas accueillir tout le monde mais il est clair aussi que nous pourrions accueillir plus de migrants. Je suis favorables à un règlement européen de la pris en charge des migrants économiques définissant pour chaque pays, en fonction de son PIB et de son taux de chômage, un quota auquel chaque pays pourrait ajouter des critères préférentiels en termes de compétences. Cela permettrait de préparer leur venue dans les consulats et les ambassades et d'avoir un langage clair : ou bien vous êtes en règle et arrivez officiellement en France par le moyen de transport de votre choix, ou bien vous tenter d'entrer clandestinement et vous serez immédiatement renvoyés d'où vous venez.

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Dans l'idéal, le Parlement Européen.

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Une réponse européenne et, donc, l'approfondissement de l'Union Européenne. C'est l'Europe qui, à travers son Parlement élu démocratiquement, devrait gérer les questions internationales.

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Formation des migrants à notre langue et notre société. Aide à l'insertion professionnelle. Formation des français à l'intégration des migrants. Incitation des français à s'engager dans des associations oeuvrant pour l'intégration des migrants acceptés sur notre territoire.

Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
J'appelle à une simplification du mille-feuille administratif en regroupant les communes pour ne conserver que les intercommunalités et en supprimant les départements quitte à augmenter le nombre de Régions de façon à supprimer les doublons et à simplifier la gestion des dossiers en diminuant le nombre de décideurs. Cela devrait permettre de diminuer le nombre de fonctionnaires ou, à tout le moins, à les redéployer vers des postes de proximité en créant, dans chaque intercommunalité, des points d'accueil où les citoyens pourraient venir règles leurs problèmes administratifs.


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