Intégralité de la contribution intitulée "Retrouver et remettre en pratique les valeurs d'égalité et de fraternité perdues de vues par les gouvernements de notre République , et remettre le bien public au coeur des enjeux de notre société"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 8 février 2019 à Montpellier .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
1-les associations qui agissent pour défendre nos valeurs et faire en sorte que le monde de demain soit vivable pour nos enfants et petits enfants 2-les chercheurs qui osent affronter les politiques pour leur dire pourquoi et comment ils se trompent

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
1-Toutes les association actives dans le domaine du respect de la bio-diversité, du développement durable , de la lutte contre le changement climatique et de la survie de la planète pour qu'elles aiguillonnent les hommes et femmes politiques et les gouvernements trop enclins à traiter les problèmes sur le court terme (celui de leur élection) et qui cède trop souvent céder devant les enjeux économiques immédiats et les pressions des lobbys. 2-Les association caritatives pour que leurs rapports, analyses et propositions soient mieux prises en compte par le gouvernement , tous les ans ils tirent la sonnette d'alarme devant l'accroissement de la pauvreté et de la précarité en France , sans aucun effet, sinon quelques discours mas aucune mesure réelle ni aucun plan doté de véritables moyens n'est produit et voté! En fait il faut une crise ouverte comme celle des gilets jaunes pour qu'on en parle enfin, mais pendant combien de temps? 3-Les syndicats qui sont de nécessaires médiateurs dans la sphère économique pour défendre les intérêts de tous ceux qui travaillent contre les abus des positions dominantes du patronat et les réformes ultra-libérales du gouvernement . Ils ont besoin de se réorganiser, d'inclure davantage la défense des chômeurs, de travailleurs pauvres et précaires et de mieux traiter de l'égalité H/F au travail . Ils sont les seuls à s'opposer aux positions dominantes du MEDEF qui dans chaque ""réforme"" du code du travail demandent plus de précarité sous couvert de ""flexibilité"" 4_ Restaurer les compétences et les missions des organismes paritaires. Aujourd'hui les dispositions prises par la ""loi travail"" et autre ""loi élan"" réduisent considérablement leur rôle en tant qu'acteur clefs du débat social ; les organismes paritaires se voient progressivement vider de leur contenu et leurs missions sont récupérées par l'état (UNEDIC, formation professionnelle, caisses de retraite).L'exemple des blocages des discussions sur le chômage montrent la difficulté de leur fonctionnement et confortent la volonté de l'Etat de les contourner . Leur mise à l'écart progressif fait courir un risque sérieux à la démocratie; en effet ils représentent un corps intermédiaire indispensable au bon fonctionnement démocratique. les analystes économiques de droite comme de gauche s'accordent sur leur importance dans le jeu social: ils sont les seuls capables d'établir une ""démocratie économique""""sans laquelle il ne peut y avoir de véritable démocratie. 5-Les associations de consommateur pour que leurs rapports, analyses et propositions soient mieux prises en compte par le gouvernement et qu'ils aient la possibilité de faire des actions de groupe pour défendre les citoyens face aux groupes industriels puissants et éviter que ne perdurent les scandales sanitaires (interdiction du Glyphosate et des phtalates par exemple, des prothèses non conformes)

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
1-Que les élus ne soient plus des ""professionnels de la politique "" (cf réduction et du cumul des mandats). S'ils sont élus comme ""représentants "" du peuple les élus nationaux doivent représenter vraiment le peuple , mieux écouter les citoyens et entendre leurs difficultés., sinon il n'y aura pas de lien réel entre eux et leurs mandants et cela laisse une place béante pour les populistes qui prétendent eux ""parler au nom du peuple"". Il faut pénaliser fortement l'absentéisme des élus : Il est urgent de redonner du sens et de la visibilité aux travail parlementaire et du sénat , et celui-ci doit cesser d'être une sinécure pour notables vieillissants! 2-que la parité homme/femme soit obligatoire dans toutes les assemblées, afin que les élus représentent davantage le ""pays réel"" , les minorités visibles et la composition sociale du pays, et non sa frange urbaine, diplômée, masculine, ""blanche"" , et aisée. 3- Mieux séparer le pouvoir exécutif du pouvoir législatif et donner un véritable rôle aux deux chambres dans le travail législatif; comment défendre les valeurs républicaines quand les députés sont devenus les ""godillots"" du gouvernement , sans réelle capacité à écouter les citoyens dont ils sont les représentants , sans véritable capacité d'initiative en matière législative -alors que c'est leur mandat principal) pas même à faire évoluer les propositions de lois qu'ils contestent, (ex. loi anti-casseur) sauf à démissionner ou a ""être taxés de ""dissidence"" . Il faut que les assemblées cessent d'être des chambres d'enregistrement des lois: Les rôles respectifs de l'exécutif et du législatif doivent être mieux différentiés 4-Réduire la ""sur-présidentialisation"" de la vie politique . Il est aberrant de considérer qu'une élection tous les 4 ou 5 ans donne un blanc seing à celui qui l'emporte. le monde change et la mandat donné est fortement lié au contexte de l'élection. Ce n'est pas une autorisation donnée au président de faire tout ce qu'il juge bon pour le ""peuple"" pendant toute la durée de son mandat. Cette façon de concevoir la politique comme découlant de l'Elysée est responsable du relâchement du lien des citoyens et des élus : Si tout procède du président pourquoi élire des représentants nationaux qui n'ont aucun pouvoir? A quoi sert un député de la majorité du moment sinon de voter toutes les lois proposées par le gouvernement, même lorsque ses électeurs sont en désaccord avec certaines dispositions , où est la légitimité des élus qui ne représentent plus leurs électeurs? 5- Re-dynamiser les corps intermédiaire et restaurer leur rôle dans le débat démocratique pour éviter le populisme. Pour mobiliser les citoyens lors des élections et renouer leur liens avec les élus il faut montrer que que les institutions représentatives du peuple , les syndicats et les associations, ont la capacité , par leurs débats de faire bouger les positions du gouvernement et d'amender les projets de réforme avant même qu'ils soient transformés en textes de lois. Actuellement seuls les lobbys ont ce pouvoir... 6-Réduire le nombre de mandats similaires successifs: La réduction du nombre de mandats consécutifs permettrait que les élus des assemblées se préoccupent davantage du bien public et du travail législatif que de leur carrière et de leur réélection et que les élus nationaux & territoriaux se considèrent mandatés pour mettre le citoyen au cœur de l'action politique. 7- Redonner toute leur place dans le jeu démocratique aux élus locaux: le gouvernement doit trouver les moyens de les consulter , de les écouter et de tenir compte de leur avis , notamment avant toute loi les concernant . il est révélateur que le mouvement des gilets jaunes ne dénonce pas les élus locaux, qui sont plutôt solidaires du mouvement car ils se sentent également peu ""entendus"" par le gouvernement. Avec le gouvernement actuel il y a une vraie crise de la représentation nationale (une assemblée aux ordres) et un effacement progressif des corps intermédiaires que sont les conseils d'élus territoriaux, les syndicats et les ONG qui n'ont pas été entendus, alors qu'ils sont capables de porter vers l'exécutif les problèmes de la ""France d'en bas"" . Cet effacement des corps intermédiaires dans la prise de décision représente un danger réel pour la démocratie . 8-Lutter contre le ""tous pourris"" : Enfin il est urgent d'instituer une véritable déontologie des élus des deux assemblées , de simplifier leur régime indemnitaire (une seule indemnité) et de contrôler davantage et de façon transparente l'usage qu'ils font des fonds publics (y compris européens), d'interdire le recrutement de leurs proches .Actuellement la déontologie existante est trop tolérante et les mécanismes de contrôle mis en place par les bureaux des deux assemblées sont opaques et inefficaces .Les indemnités versées sans quasiment de contrôle et les avantages indus scandalisent les électeurs et renforcent le ""tous pourris"" des partis populistes. Comment convaincre les citoyens que les élus les représentent quand ils voient des élus qui profitent largement des fonds publics , alors même qu'ils imposent l'austérité, et rabotent les pensions de retraite mais pas pour eux . L'affaire Fillon, l'affaire Bénalla, les affaires pénales récentes concernant des élus et des députés européens, contribuent à détruire la relation de confiance entre les élus et les citoyens. Il est urgent de prendre des mesures efficaces pour rendre impossible les conflits d'intérêts, l'abus des fonds publics et leur détournement par des élus pour rétablir un fonctionnement adéquat de nos instituions républicaines . 9-Restaurer l'indépendance du pouvoir législatif vis à vis des pouvoirs économiques: Il faut contrôler davantage les lobbys, interdire l'activité des lobbys au niveau du sénat et de l'Assemblée nationale .Des études récentes ont révélé le mécanisme mis en place par ces lobby pour intervenir dans le débat législatif; par élus interposés, ils contribuent souvent à la rédaction des lois ou à des amendements qui vont dans le sens de leurs intérêts . Il faudrait rendre impossible de telles connivences anti-démocratiques. IL faut aussi pénaliser vraiment les conflits d’intérêts entre les acteurs politiques et le secteur privé et encadrer plus strictement qu'aujourd'hui le ""pantouflage"" dans la haute fonction publique. Les reculades législatives (par exemple en faveur du Glyphosate, de l'extraction polluante de minerai en Guadeloupe,et/ou vis à vis des engagements de la COP 21, ) ou les mesures envisagées dans la loi PACTE comme la vente de l'ADP, sont très visiblement le résultats des pressions des principaux acteurs économiques concernés; les citoyens n'en sont pas dupes. 10_Il faut cesser de rendre le concept même de ""réforme"" haïssable par les citoyens devenue synonyme de ""régression des droits"". Les citoyens ont une vision très négative de la ""réforme"" car celle ci s'est le plus souvent faite à leur détriment , et au détriment du bien public en privatisant les bénéfices et laissant à la charge de l’État les dépenses et les déficits . Depuis que l'idéologie néo-libérale domine dans les ""partis de gouvernement"" les principales réformes qui ont été faites ou sont prévues visent à introduire davantage de flexibilité dans le droit du travail, à réduire les prestations sociales et à diminuer la qualité de vie des citoyens en supprimant localement ou privatisant les services publics. Cela passe très mal, alors que les ""avantages"" fiscaux importants des classes sociales les plus aisées , les subventions accordés aux grosses sociétés sans aucune contrepartie (CICE) industriels, sont ""sanctuarisés"" .

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
Limiter le cumul des mandats électifs permet de supprimer les potentats locaux qui cooptaient tous les postes et se comportaient en véritables ""régents"" locaux , et cela ouvre davantage le jeu politique . Mais cela ne change pas le principal problème qui est le cumul des mandats dans la durée. Limiter à prendre -mais que les députés et sénateurs ne voteront jamais car ce serait la révolution de ""l'abolition des privilèges"" . C'est la décision pourtant la décision (à faire voter par référendum) la plus importante pour relier les élus au ""pays réel"" . Il faut que les élus ne soient plus des ""professionnels de la politique "" , qu'ils soient issus de la société et qu'ils y retournent à la fin de leur mandat. Au lieu de leur donner des avantages indus qui les incite à rester en poste, ou à briguer des postes au gouvernement, il faut mettre en place des mécanismes qui leur permette de se réinsérer dans l'emploi , à retrouver leur poste, après leur service à l'assemblée qui deviendrait alors une sorte de service civique supérieur.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
La proportionnelle permettrait de mieux représenter les différents partis politiques existants. Je ne crois pas que cela permettrait pour autant de représenter les différentes ""sensibilités politiques "" , lesquelles sont ,on le voit, très fragmentées tant à droite qu'à gauche et les clivages sont en mouvance constante au sein des partis selon les problématiques qui se posent. Le plus important c'est de faire en sorte, par la limitation du cumul et du nombre de mandants, que les citoyens soient mieux représentés, par des élus issus de la société , et non pas par des politiciens de métier. Enfin les referendums d'initiative populaire (bien encadrés pour éviter les dérives inévitables) et les référendums d’initiatives partagées (sous réserve qu'ils ne soient pas manipulés par le gouvernement mais répondent à des demandes de la société) permettraient de fortifier la démocratie et de redonner un moyen d’expression aux différentes ""sensibilités politiques et aux aspirations de la société qui se sent ""frustrée de parole"" comme l'expriment les gilets jaunes.

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
la question est mal posée: il est contreproductif de vouloir réduire le nombre d'élus dans les assemblées territoriales, alors que les problèmes de représentation se posent surtout au niveau des assemblées nationales. Personne ne se plaint aujourd'hui des élus des collectivités territoriales dont le travail sur le terrain est -selon toutes les études- globalement apprécié (sauf contextes locaux spécifiques). En outre ils sont peu indemnisés et ne bénéficient pas de tous les avantages octroyés aux députés et sénateurs. leur cout pour les finances publiques est réduit et n'est donc pas vu comme un problème; et leur action politique est -globalement- appréciée par les administrés qui peuvent voir et évaluer sur place les résultats de l'action des élus territoriaux durant leur mandat. Il faudrait une véritable évaluation, qui n'a pas été encore faite, du rapport cout/bénéfice de ces élus pour justifier la réduction de leur nombre. Ce n'est pas le cas pour les élus nationaux dont les résultats sont difficilement évaluables par les citoyens , dont les couts et avantages divers sont élevés sur les fonds publics et dont l'absentéisme est aisément vérifiable à travers les sessions télévisées des débats, même lors des votes de lois aux enjeux importants . Il serait incongru de faire voter par les députés et sénateurs une mesure de réduction du nombre des élus locaux, mais qui ne les concernerait pas! Cela ne ferait qu'accroitre l'incompréhension et la méfiance des citoyens vis à vis des élus nationaux et à renforcer le discours antidémocratique des partis populistes. Enfin les différentes ""sensibilités politiques"" , la parité , la mixité sociale des élus sont mieux représentées dans les assemblées territoriales que dans l' assemblée nationale et le sénat. La mesure prioritaire est donc la réduction du nombre des élus nationaux.

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Les études sur l’abstention et ses causes ne manquent pas et les différentes mesures ont été évoquées dans ces études : depuis une meilleure qualité de l'éducation civique à l'école, jusqu'à rendre le vote obligatoire pour tous ou par exemple pour bénéficier d'une prestation publique... Mais les citoyens ne sont pas idiots ils votent quand ils perçoivent les enjeux d'une élection (second tour de la présidentielle, élections municipales) mais pas quand ils ne perçoivent pas les enjeux (vote aux Européennes) ou qu'ils ne pensent pas que leur vote va changer quelque chose. Or la présidentialisation des gouvernements successifs sous la 5ème république réduit à un rôle de ""supplétifs ou de 'godillots"" les autres acteurs nationaux des décisions politiques : les membres du gouvernement, les élus de l' assemblée nationale et du sénat. les citoyens ont l'impression que ""les jeux sont faits"" quand ils ont élu un président et que les autres votes ""ne comptent pas"" . Les média qui contribuent à cette présidentialisation de la démocratie confortent cette situation ; les citoyens ne s'y trompent pas quand ils comprennent que les interrogations et réserves de certains députés sur les lois en discussion sont perçues comme un problème voire une dissidence par le gouvernement, alors que c'est là l’exercice normal de la démocratie. Si le pouvoir législatif réel n'est plus dans les assemblées nationales mais à l’Élysée, alors la raison d'être des députés et sénateurs dans leur capacité de voter des lois, disparait . Pourquoi alors les citoyens se déplaceraient-ils pour aller voter ? Les candidats aux élections , sortent presque tous du même ""moule"" et du même milieu socio-économique, les électeurs jeunes, des banlieues, des minorités, les ruraux, ne se sentent pas véritablement représentés. En outre la fragmentation des grands partis politiques traditionnels, leurs contradictions internes, les rendent quasi in-audibles sur les grands enjeux actuels et à venir, et cela affecte fortement la crédibilité de leurs ""représentants ""aux élections . Le mécanisme d'absentéisme des électeurs risque d'être renforcé si les retombées du grand débat sont jugées insuffisantes par les citoyens et que le ""à quoi bon parler à des sourds"" va dominer sur les réseaux sociaux. C'est préoccupant alors que les partis politiques peinent à trouver leurs marques dans les questions qui leur sont posées et à envisager des solutions d'avenir pour les défis de la France dans le monde. Ceci est d'autant plus grave pour la démocratie que les partis populistes sont en embuscade et qu'au niveau de l'Europe ils gagnent progressivement des majorités. La solution de fond à l'abstentionnisme est de redonner du sens aux élections et pour cela de favoriser l'émergence de candidats issus des minorités ""visibles"" hors des ""sérails politiques"" d'introduire une dose de proportionnelle (pour éviter les abstentionnistes du second tour) et surtout de restaurer la liberté et la responsabilité des assemblées dans le travail législatif et de rendre davantage visible ce travail. Pour les Élections Européennes c'est mission impossible, compte tenu du mode d'élection et du choix exclusivement ""politique (de politique française) des candidats par les partis politiques et non pas en fonction d'une vision et d'un programme pour l'Europe. En outre le parlement européen a des pouvoirs extrêmement limités et les véritables décisions se prennent aux niveau de la Commission et des chefs de gouvernement des 27.

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
En les comptant dans les suffrages exprimés , y compris pour calculer la majorité requise au premier ou au 2nd tour.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
1- Rendre possible les référendum d'initiative populaire, aux niveaux nationaux et territoriaux, en s'inspirant du modèle Suisse , en les encadrant sérieusement pour éviter les dérives par exemple en exigeant qu'ils ne puissent être lancés que si plus de XX élus les soutiennent et avec un nombre minimum d'électeurs qui pétitionnement pour leur organisation. Les thématiques ouvertes aux référendum devraient faire l'objet de débats préalables organisés dans les assemblées concernées et également dans les media, des experts des questions soumises à référendum (chercheurs, associations , acteurs concernés) devraient être publiquement consultés pour éclairer les débats. Surtout ces référendum devraient être bien cadrées constitutionnellement pour garantir leur légitimité et éviter les dérives populistes. 2-Mieux éclairer les citoyens sur les enjeux, les tenants et aboutissants des réformes et budget prévus par grands postes de dépenses ; les informer au préalable sur les réformes envisagées, les objectifs visés , les enjeux , les moyens et les coûts , les options possibles, avant de les mettre à l'ordre du jour des assemblées. Les citoyens ont besoin de se sentir consultés et entendus et pas seulement une fois tous les 4 ans. 3-Réintroduire la société civile dans la décision politique: Aujourd'hui la décision politique apparait entièrement produite au niveau du gouvernement pour ne pas dire du président, sans que les élus y soient véritablement associés et sans que les avis des acteurs concernés : les entreprises publiques, les responsables des services publics , les syndicats, les associations et les acteurs concernés, ne soient véritablement pris en compte sinon dans un simulacre de dialogue. Les élus nationaux ont perdu cette proximité avec le corps électoral qui fonde sur la durée leur réelle légitimité. 4- Rendre plus transparentes le fonctionnement et les décisions des inter-communalités : Au niveau des communes, le débat citoyen existe davantage, et la décision politique est souvent prise après des consultations citoyennes (conseils de quartiers et autres dispositifs de participation des citoyens ); dans le petites communes les maires sont interpellés directement par leurs administrés. Par compte ,au niveau inter-communal, il y a un véritable déficit de consultation et de participation des citoyens . 5_ Rétablir la transparence des décisions par une élection démocratique directe dans les instances supra-communales. Les citoyens ne sont pas associés aux décisions faites au niveau des communautés de communes, des agglomérations et métropoles , grand Paris etc..dont les élus ne sont pas élus au suffrage direct et qui ne sont pas responsables devant les citoyens; ils ne les consultent pas sur les choix possibles ni ne rendent compte des résultats. A ce niveau il faut rétablir une élection directe des représentants de ces communautés de communes, des agglomérations et métropoles , compte tenu des moyens et enjeux dont ces structures sont dorénavant chargées. 6-Faire de la reconnaissance du bénévolat dans des associations reconnues d'utilité publique, un axe prioritaire de l'engagement citoyen et du développement de la démocratie. Le reconnaitre dans les CV (former les DRH à cela) , dans la progression des carrières, le prendre en compte pour la retraite (bonification de points de retraite) . Faire une campagne dans les médias sur l'engagement bénévole à l'intention des jeunes et des actifs. 7-Lancer une campagne d'information et de mobilisation citoyenne sur les enjeux de la participation à l'EU en particulier dans la perspective des élections Européennes de Mai 2019.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Je ne sais pas

Si oui, comment ?
Il faut simplifier Le RIP est une machinerie très lourde , qui ne fonctionne pas : le RIP n'a pas été mis en œuvre depuis que la loi a été promulguée en 2008. Ainsi les citoyens n'ont pas été consultés pour l'organisation des Régions, ni celle du Grand Paris aux conséquences importantes pur les citoyens. Personne n'a pour autant proposé un RIP alors que cela touchait à l'organisation des pouvoirs publics, qui est prévu par le texte de 2008. Il faut faire évoluer les textes du RIP dont l'initiative est principalement du ressort des députés et sénateurs, les citoyens ayant très peu d'influence pour déclencher un RIP . IL faudrait élargir les modalités de soutien à l’initiative du RIP : que la demande puisse être soit signée soit comme aujourd'hui par des députés et des sénateurs représentant au moins un cinquième des parlementaires, soit par des syndicats et des associations totalisant 100.000 adhérents , soit par 200.000 citoyens soutenus par 500 élus y compris territoriaux . Il faut élargir le champ d'application du RIP actuellement trop restreint : il ne peut concerner qu'une proposition de loi d’un type particulier, ne portant que sur des domaines restreints (organisation des pouvoirs publics, réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale, ratification d’un traité). les citoyens devraient pouvoir voter sur des questions qui ne font pas forcément l'objet de lois mais qui les concernent directement comme la vente prévue des aéroports (de Paris ...), comme l'organisation territoriale des services publics en particulier d'éducation, de justice, santé, et de transport , pour développer l'égalité des territoires en matière de ressources, la construction des grand équipements, l'organisation des collectivités territoriales (regroupement ou fusion). L'organisation du RIP et sa mise en œuvre seraient sous le contrôle démocratique de l' assemblée nationale et ce type de consultation aurait pour mérite d'élargir et de stimuler la capacité d'initiative des assemblées , permettant de trouver un dialogue des consensus trans-partisans au niveau national , il réconcilierait les citoyens avec leurs élus ; le travail parlementaire gagnerait en qualité , visibilité et autonomie par rapport au gouvernement en place.

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
1- Informer et montrer les choix budgétaires possibles (pas sous une forme biaisée comme dans le questionnaire du grand débat!) : Mieux éclairer les citoyens sur les enjeux, les tenants et aboutissants des budget prévus par grands postes de dépenses , objectifs visés quantifiés, bénéficiaires visés 2-les informer au préalable sur les réformes envisagées, les objectifs visés , les enjeux , y compris les diverses options possibles. 3-Donner largement la parole aux acteurs concernés, pas juste au gouvernement: ouvrir les débats via les media, aux experts, syndicats, associations responsables des services publics concernés, dans la phase préparatoire de la réforme et rendre publics les avis discordants par rapport aux positions du gouvernement . Mieux faire connaitre les rapports et propositions du Conseil Économique et Social, réalisés après de très sérieuses consultations des acteurs concernés et de méthodiques analyses du terrain . IL faut aussi que ces recommandations, comme celles de la cour des Comptes, soient mieux prises en compte par le gouvernement. En outre il faudrait doter le CES d'une capacité d'évaluation et de suivi des politiques -du point de vue social- afin que le CES et la Cour des Comptes, puissent interpeler le gouvernement sur les décisions prises , après évaluation de l'efficience des politiques publiques. 4-Organiser des débats citoyens sur la réforme envisagée, en s'appuyant sur les questions posées par ces acteurs de terrain. ces débats peuvent passer par différents relais: celui des associations, des syndicats, des resonsables des services publics, des élus locaux qui ont les moyens et l'expérience pour consulter les citoyens, plus efficacement que le gouvernement .Des débats en ligne peuvent être envisagés. 5-Ne pas jouer la vitesse ou le calendrier (vacances..) , donner le temps de la consultation et de la concertation. Aucune réforme importante ne se joue au mois près ! Aucune ne devrait être mise à l'ordre du jour des assemblées sans que ce processus de consultation et concertation ne soit achevé. Les citoyens ont besoin de se sentir consultés et entendus et pas seulement une fois tous les 4 ans. 6-Rendre compte devant les citoyens annuellement des décisions prises, des projets en cours (et des dépassements des couts initiaux) et des résultats : qu'est ce qui a été fait avec mes impôts , pour quel bénéfice, pour qui? C'est plus aisé pour les collectivités locales dont certaines savent bien le faire, il faudrait le généraliser à toutes les collectivités et aux agences nationales et trouver des modes efficaces pour le faire au niveau du budget de l’État , dont on n'a en général des échos que par le rapport de la cour des Comptes et par les critiques faites sur l'emploi des derniers publics. 7_Etablir l'obligation de consultation notamment par référendum d'initiatives populaires ou partagés pour les grands projets structurants au niveau des intercommunalités , des conseils généraux et régionaux. Il faut mieux impliquer les citoyens dans la mise en œuvre de projets qui ont un impact fort sur leur vie quotidienne (transport , grands équipements sportifs, scolaires , sociaux, organisation des services publics,etc.) . Les citoyens sont insuffisamment associés aux grandes décisions des intercommunalités , des régions et des départements, de larges consultations publiques, qui pourraient ou non prendre la forme de référendum doivent être systématisés.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Conserver le bi-camérisme car il donne une plus grande visibilité et plus de temps aux débats législatifs et donc des possibilités d'amélioration des lois avant leur vote. Il maintient la possibilité d'une opposition qui est indispensable à la démocratie. Réformer le sénat : par sa composition (age, origine sociale, trajectoire exclusivement politique de ses membres, rente de situation, poste à vie etc..) et son mode de désignation actuel (suffrage indirect) c'est un archaïsme qu'il est urgent de réformer. Le sénat est peu représentatif des citoyens de nos territoires (ne serait-ce que par la dominante masculine , l'origine sociale et l'age moyen des sénateurs ) et ils ne peuvent représenter nos territoires, dans leur diversité et leurs mutations. Etablir leur élection au suffrage direct et à la proportionnelle avec des obligations de parité pour une meilleure représentativité . Imposer aux sénateurs une limite d'age à 67 ans comme dans la fonction publique universitaire. Imposer une limite à deux mandats successifs de sénateurs , afin d'effacer l'image des ""sénateurs à vie qu'a illustrée M. Dassaut . Le sénat est discrédité aux yeux des citoyens comme le refuge de ""vieux policiticiens"" qui ont trouvé une sinécure bien rémunérée, sur les bancs du sénat. Tant que le Sénat restera tel qu'il est il a peu de chance de représenter qui que ce soit et surtout pas les ""territoires"" -dont on ne sait pas trop ce que cela veut dire. Aucun des sénateurs ne représente par exemple les ""banlieues"" qui sont pourtant un territoire qui mérite toute l'attention des élus.. Le conseil économique et social est ,au mieux un conseil de ""sages"" il doit se rajeunir, et évoluer pour mieux porter les enjeux des ""territoires"" et de leurs populations et il doit cesser d'être un conseil de personnalités qui se cooptent ou qui sont cooptées par le gouvernement. Sa mixité de genre, d'age et sociale doit être renforcée, et sa composition doit être revue pour donner plus de place aux associations caritatives, culturelles, environnementales et des consommateurs, qui pourraient désigner leurs représentants. Il doit s'auto-saisir des problèmes & préoccupation de la société civile, et ses - Il faut doter le CESE d'un pouvoir d’initiative législative en matière sociale et environnementale, pour étudier et proposer aux deux chambres, des grands projets législatifs liés au long terme (issus d’initiatives citoyennes, comme les pétitions par exemple), ou demander au gouvernement et aux deux autres assemblées de se saisir d’un sujet. Le CESE doit avoir un pouvoir ""d’alerte législative"" pour alerter publiquement l'opinion publique, le gouvernement et le Parlement, de la mauvaise prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux de long terme et notamment au cours de l’élaboration de la loi. Le CESE doit avoir, dans le cadre de ses compétences et missions, un pouvoir de saisine du Conseil Constitutionnel avant que la loi ne soit définitivement promulguée si celle -ci est en contradiction avec les principes constitutionnels et les intérêts nationaux majeurs sur le long terme. La participation au CESE doit être limitée à deux mandats de 4 ans pour éviter l'entre soi et comme c'est un conseil de ""prospective"" pour préparer l'avenir il faut qu'il soit représentatif du pays réel (parité, minorités visibles, handicapés, représentation des territoires ..) avec une limite d'age à 67 ans (comme pour les assemblées). Les associations professionnelles et les organismes syndicaux ou inter-syndicaux de doivent pas être majoritaires dans le CESE : ils ont d'autres instances qui les représentent ils sont impliqués dans de nombreux comités et conseils où ils peuvent faire valoir leurs points de vue, outre le CESE. Les rapports du CESE et leurs conclusions & recommandations devraient être pris en compte par le gouvernement . Ils devraient aussi être mieux et plus largement diffusés (communication quasi confidentielle) et faire l'objet de présentation annuelle dans les deux assemblées.

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
Voir ci-dessus pour les pistes de réforme. Sur les modalités de réforme: les constitutionnalistes ont déjà formulé de nombreuses solutions pour réformer les institutions de la 5 ème république, dont le sénat et il faudrait les consulter pour trouver les modalités constitutionnelles adéquates pour réformer le Sénat et en augmenter la représentativité et la pertinence . Pour le CESE voir ci-dessus- en outre il faudrait renforcer la dimension environnementale qui est sous représentée et les travaux du CESE sont insuffisamment développés dans la partie environnementale. Il faut donner du poids aux conseils du CESE et le gouvernement doit dire comment il se propose de mettre en œuvre les recommandations.

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
1-Ne pas laisser l'extrême droite s'approprier le monopole de la défense de la ""laïcité"" . Traiter de la question de la laïcité dans les média. Expliquer ses valeurs, son origine, son histoire, dans les programmes scolaires et organiser des débats avec des spécialistes invités , dans les média, comme au collège et lycée. Traiter aussi de la tolérance et de la liberté de conscience (souvent oubliée dans un laïcisme excessif ) et du droit de chacun de pratiquer sa religion . 2-Ne pas toucher à la loi de 1901 mais trouver une façon de mieux prendre en compte les religions autres que chrétiennes, pour clarifier leur rapport à l'état. 3-Clarifier la question des sectes, en parler davantage aux jeunes, pour les alerter, et communiquer davantage à leur sujet vis à vis du grand public 4- traiter avec la même sévérité les extrémismes et intégrismes religieux et/ou sectaires de tous bords et interdire leurs manifestations dans l'espace public , les média ; empêcher les lobby religieux de bloquer la parution d'un film ou la tenue d'une conférence qui dérange certains. 5-Refuser que des états étrangers financent la construction de bâtiments religieux (mosquées ou autres ), qu'ils forment et financent les iman en France. 6- Lutter contre le communautarisme et rappeler sans arrêt l'universalité des droits constitutionnels et des devoir des citoyens 7-rappeler sans arrêt que la liberté vient avec les principes d'égalité et de fraternité et que chaque citoyen est égal en droit, et en devoirs, quelle que soit sa religion 8-Faire vivre le ""nous sommes tous Charlie""

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Faire de la pédagogie active pour expliquer aux jeunes (à l'Ecole) et aux citoyens comment la laïcité fait partie de la réflexion menée par les penseurs du siècle des lumières et de la lutte pour les Droits de l'Homme et qu’elle est un des grands bénéfices de la Révolution Française. Expliquer aussi ce qu’est la liberté de conscience et de religion et illustrer cela par des rappels historiques sur les catastrophes qu’a occasionné en France et en Europe le refus de ces libertés fondamentales (guerres de religion, bûchers, chasse aux sorcières). Il faut aussi que les gouvernements républicains défendent plus explicitement les grands principes de la séparation de l’Église et de l’État tout en maintenant un dialogue ouvert avec les représentants des diverses religions. Remettre au cœur de la vie politique les principes fondateurs de notre république : liberté, égalité , fraternité : Aujourd'hui le principe de ""liberté"" est ""mis à toutes les sauces"" et il est important de montrer qu'il n'est pas réduit à la seule liberté économique , et qu'il est universel et ne peut supporter de discrimination; il est urgent de lutter plus efficacement contre les regains de racisme, de xénophobie, d'homophobie, d’antisémitisme, d'Islamophobie. Il faut surtout restaurer et faire vivre concrètement dans la vie politique française les principes de fraternité et d'égalité, les transcrire effectivement dans les lois et les pratiques du gouvernement (pas uniquement au niveau des discours). Les principes de Fraternité et Égalité sont inscrits sur nos bâtiments républicains mais ils sont en déshérence aujourd'hui comme l'attestent les politiques si restrictives d'accueil des réfugiés, l'absence de politique pour loger décemment les sans domiciles fixes, la faiblesse des moyens mis en œuvre pour développer l'égalité homme femme (parité, lutte contre le plafond de verre, les inégalités de salaire et de revenus notamment) et pour mieux intégrer les minorités visibles. Il faut remettre ces valeurs au cœur des décisions de la France et de l' Europe pour traiter dignement des problème des migrants (par peur d'une extrême droite dont on finit par copier les pires défauts !)

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
1- Les associer aux décisions : Rendre possible les référendum d'initiative populaire, aux niveaux nationaux et territoriaux, en s'inspirant du modèle Suisse , en les encadrant sérieusement pour éviter les dérives par exemple en exigeant qu'ils ne puissent être lancés que si plus de 500 élus les soutiennent et avec un nombre minimum d'électeurs (100.000) qui pétitionnement pour leur organisation. Les thématiques ouvertes aux référendum d'initiative populaire porteraient sur des questions et thématiques non couvertes par les RIP (modifiés comme suggérés).ILs devraient faire l'objet de débats préalables organisés dans les assemblées concernées et également dans les media, des experts des questions soumises à référendum (chercheurs, associations , acteurs concernés) devraient être publiquement consultés pour éclairer les débats. Surtout ces référendum devraient être bien cadrées constitutionnellement pour garantir leur légitimité et éviter les dérives populistes ( il ne serait pas possible de ""défaire"" une loi votée ) 2-Réintroduire la société civile dans la phase de préparation de la décision politique: Ouvrir un débat national sur les projets de réforme, pour l'expliquer, en montrer les enjeux, les objectifs, y impliquant de façon contradictoire les principaux acteurs: les responsables des services publics et des agences nationales , les acteurs de terrain, y compris syndicaux, les experts du domaine, pour expliquer et débattre du pour et du contre.Faire de même au niveau territorial. 3-Rendre plus transparents les enjeux des politiques européennes et expliciter le pourquoi des décisions prises par la France au niveau Européen (parlement et conseil des chefs d'états) 4- Rendre plus transparents et visibles les enjeux des politiques des inter-communalités, des départements et régions et mieux expliciter le pourquoi des décisions prises et l'usage qui est fait des finances. 5-Faire une véritable éducation citoyenne dans les écoles et lycées pour que les enjeux de la démocratie et le fonctionnement des instances qui la font vivre soit mieux compris. Rendre plus ""démocratique"" vis à vis des collégiens et lycéens le fonctionnement et les décisions de l’institution éducative. les élus aux différents conseils existants sont des ""représentants"" sans pouvoir; il faudrait créer dans chaque établissement un ""conseil"" avec des représentants lycéens ou collégiens élus pour débattre des questions relatives à leur scolarité et à leur vie dans l'établissement et faire des propositions. Les jeunes comprendraient ainsi que la démocratie est un bien commun et qu'il se vit - et se défend- au quotidien.

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
-le respect et l'écoute de l'autre voir ci-après

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
1-Former au respect et à l'écoute de l'autre pour ""vivre ensemble"" . Introduire dans les écoles collèges et lycées des formations à la pratique du dialogue, du débat, pour apprendre à se faire entendre et à regarder, écouter l'autre. 2-Réapprendre aux jeunes et moins jeunes, les comportements qui permettent ce vivre ensemble, notamment dans l'espace public. 3-Faire comprendre (y compris via les media) que la société est riche des différences entre les individus qui la composent et que toutes les idéologies qui prônent l'exclusion de l'autre ainsi que le communautarisme sont des poisons pour le corps social. L’École a un rôle prééminent dans cette éducation. 4-Faire comprendre aux jeunes que la citoyenneté est un ensemble de devoirs, pas que des droits ; mais il faut une meilleure justice sociale pour que ce message passe vraiment notamment dans les banlieues. 5-faciliter l'entraide au quotidien : développer dans les quartiers et territoires des initiatives d'entraide gratuite, des services non lucratifs de partage de compétences, de temps et de ressources (par exemple aide au bricolage, prêt d'outils ...), nettoyage des bords de mer ou de rivière etc.. 6-Développer et financer les initiatives qui favorisent le ""vivre ensemble"": exemple projets d'habitats partagés avec des étudiants dans les maisons de retraite, projets coopératifs entre collèges , lycées des villes et des territoires ruraux, l'apéro des voisins, créer des boite à livres, etc... 7-L'enjeu est la jeunesse car les jeunes sont à la fois les héritiers de la société que nous leur léguons et donc le reflet de nos insuffisances, et ceux qui font façonner la société de demain!

Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
-Valoriser les engagements citoyens et le bénévolat dans les associations notamment, dans les CV et mieux former les DRH pour en tenir compte; en tenir compte dans les concours de recrutement et les promotions au long de la carrière (notamment des fonctionnaires) -Développer les contrats de travail civique (3 à 6 mois maximum) rémunérés au SMIC , pour effectuer, dans les associations, les municipalités ou autres collectivités, des activités citoyennes (pas des emplois de substitution comme c'était le cas des emplois aidés). -Encourager et faciliter l’exercice du bénévolat pour les collégiens et lycéens, les étudiants sous forme de points supplémentaires aux examens (comme une matière facultative). -Ne pas basculer dans le ""tout informatique"" et le passage obligé pour les différents services publics à une plateforme informatisée, ce qui entraîne une déshumanisation complète des relations du citoyen avec l' administration et contribue à la détérioration de la vie sociale. Comment promouvoir l'écoute si l’administration- qui représente l'Etat - est incapable de la moindre écoute ?

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
-la dégradation des espaces & transports publics, y compris par les tags: mieux former les agents des services publics pour sanctionner vraiment. -le tapage nocturne créé par des restaurants et bars qui mettent des sonos à fond (notamment en période de matchs) et ne respectent pas les règles de voisinage. faciliter la prise en compte des plaintes des voisins et l'intervention poicière pour verbaliser. -la vitesse excessive en centre ville qui rend la traversée des rues très dangereuse en particulier pour les plus faibles (personnes âgées, handicapés). Mettre des feux qui passent au rouge en cas de vitesse excessive et instaurer la circulation urbaine à 30KMH dans les zones à forte circulation et les zones les plus densément peuplées -la pollution des rivières et des plages bretonnes par des algues vertes au nom d'une agro-économie qui détruit tout. Mettre en oeuvre le principe du pollueur payeur -Les déjections canines dans les parcs, rues et espaces publics sans véritable sanction. (faire comme en Allemagne , en Suisse et autres pays: établir une taxe canine). les déjections humaines : mettre davantage de toilettes publiques automatiques

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
-Éduquer les citoyens et les jeunes en particulier (campagne de préventon et d'éducation) -verbaliser davantage -remettre des personnels dans les espaces et services publics -Mettre en évidence le cout de restauration et de nettoyage suite aux dégradations, déjections -Cesser de présenter les tags comme du ""street art""

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
-parents : former les enfants - école: Former mieux à la citoyenneté (voir ci-dessus) et surveiller mieux (davantage de conseillers d'éducation dans les établissements) -associations et media: faire des campagnes contre les incivilités -élus :communiquer sur les couts des incivilités -pouvoirs publics: verbaliser davantage; mieux écouter les citoyens -forces de l'ordre: changer de stratégie lors des manifestations pour prévenir les heurts, isoler et cerner les casseurs

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
-discrimination vis à vis des handicapés et personnes âgées ou peu valides : la faible accessibilité des services et transports publics (gares, bus, métro, les trottoirs, en particulier). -Discrimination scolaire: inégalités des chances des enfants selon l'établissement scolaire de rattachement. Parcours du combattant pour scolariser un enfant handicapé -Extrême paupérisation des personnes âgées dépendantes avec un minimum vieillesse indigne -Discrimination en matière de santé selon les territoires et le lieu où vous habitez -Discrimination à l'emploi des jeunes femmes (crainte du congé maternité) et des femmes avec jeunes enfants -Discrimination à l'emploi des jeunes à qui l'on exige une expérience qu'ils ne peuvent acquérir.

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
-Mettre en place des politiques qui ne soient pas les reflets de l'extrème droite, pour traiter convenablement du droit d'asile et de l'accueil des migrants , en France et à l'échelle européenne; -cesser de pénaliser les initiatives humanitaires et les citoyens qui viennent au secours des migrants, notamment des mineurs en danger -traiter sur le fond de l'inégalité des établissements scolaires et de l'inégalité des chances des élèves , en termes d'enseignants confirmés, de moyens financiers et pédagogiques , d'encadrement, -Mettre en place des moyens suffisants pour l'accompagnement scolaire des handicapés, des plus faibles, des enfants de migrants , pour garantir à tous les mêmes chances de réussite scolaire et sociale. Toutes les mesures mises en place sont dénoncées comme insuffisantes par les associations de parents et d'enseignants, et elles n'ont pas réussi à réduire les inégalités scolaires comme l'atteste l'évaluation PISA. -Mettre les moyens adéquats pour diagnostiquer et pour lutter contre l'analphabétisme des adultes -Mettre les moyens adéquats pour rendre accessibles aux handicapés tous les transports et services publics, sans attendre 2050... -Rappeler sans arrêt dans les média, les assemblées, les débats publics, que les principes fondateurs de la République sont non seulement la liberté mais aussi la fraternité et l'égalité; et les prendre en compte dans nos lois.

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Non

Si oui, lesquelles ?
la solidarité est un devoir national , au nom de la fraternité , cela ne demande pas de contre-partie. Par contre il faut encourager la reprise d'une activité bénévole ou de ""service civique"" , par une bonification des minima sociaux, mais sans les rendre obligatoire. En effet le bénévolat et les activités citoyennes peuvent être un tremplin pour un retour à l'emploi.

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
-Il faut cesser de ""diaboliser"" la question de l'accueil des migrants et définir une politique digne de la France des droits de l'homme pour traiter du droit d'asile et de l'accueil des migrants , en France et à l'échelle européenne; -cesser de faire la courte échelle à l'extrême droite en rivalisant d'ingéniosité pour bloquer l'action des ONG d'aide aux migrants, qui sauvent des vies ; mettre en place des dispositifs de secours des migrants en danger, notamment des mineurs . -J'ai honte d'être français quand je regarde la politique migratoire de mon pays mise en place par les gouvernements successifs depuis M. Sarkozy ,politique qui contribue à développer la peur et le refus de l'autre ,et la xénophobie . Une politique migratoire juste et humaine devrait : 1_ respecter scrupuleusement les droits et le dignité des demandeurs d'asile (ce qui n'est pas le cas aujourd'hui 2_ cesser de confier à des pays tiers, la rétention des migrants, alors qu'on connait les conditions inhumaines , et le quasi esclavage auquel ces pays (Syrie notamment) réduisent les migrants

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Oui, à condition qu'il y ait un débat éclairé, avec la contribution des experts et des ONG qui sont actives dans l'accueil des migrants. Oui à condition que cela ne devienne pas un enjeu électoral, car la logique du ""moins disant"" et de la fermeture des frontières prônée par le FN ne pourra que l'emporter...

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
1_Contribuer activement au développement économique et social des pays d'Afrique qui sont en grande misère , alors qu'ils sont les réservoirs de richesses indispensables pour l'humanité 2-Cesser de pratiquer la politique de la France-Afrique qui soutient des dictatures ou des gouvernements corrompus,en Afrique , et génère en conséquence des flots de migrants "" poussé par la misère et l'absence d'avenir 3-Mettre les objectifs de paix au proche et moyen orient au centre des objectifs de la diplomatie Française, Européenne 4-Supprimer la règle de Dublin du premier pays d'accueil, qui pénalise fortement les pays européens riverains de la Méditerranée , sans que les autres pays -sauf l'Allemagne et la Suède, ne prennent leur part des flux migratoires. 5-Cesser de voir les migrants comme une charge mais les considérer comme un atout pour le développement de notre pays : parmi eux il y a des médecins, des ingénieurs, des techniciens, des jeunes diplômés, qui sont un atout pour le pays d'accueil

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
-Créer des centres d'accueil de migrants et de demandeurs d'asile avec un nombre de place adéquat qui respectent la dignité humaine , l'intégrité des familles, les droits des mineurs isolés (les animaux accueillis à la SPA ont de meilleures conditions que les migrants..), -renforcer les moyens pour que le traitement des demandes d'asile soient faites dans le respect des droits des demandeurs avec une véritable aide (traducteurs notamment) et dans des délais plus brefs. -Travailler avec les ONG et les collectivités territoriales pour trouver des lieux d'accueil sur l'ensemble du pays et pas que dans les grandes villes, avec les moyens donnés à ces collectivités et/ou ONG pour qu'ils mettent à disposition des logements , et contribuent à l'intégration des migrants (alphabétisation, scolarisation des enfants, soins médicaux,notamment)

Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
La culture , comme l'éducation a un rôle fondamental à jouer dans la construction et le développement de la citoyenneté. Les acteurs culturels doivent être associés à ces enjeux d'intégration sociale, de réduction des inégalités, de développement d'une société plus ouverte, plus tolérante , moins ancrée sur des convictions et préjugés d'un autre age


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