Intégralité de la contribution intitulée "L'expertise des associations comme moteur de la vie démocratique"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 8 février 2019 à Toulouse .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
l'association UFC ""que choisir"". et toutes les autres associations qui représentent tous les français sur des sujets dont elles ont l'expertise (exception faite des associations liées aux religions).

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Je suis méfiante à l'égard des syndicats qui ont des critères de revendications limités aux intérêts de leurs branches. Par exemple, la CGT ne remettra pas en question le nucléaire, car leurs membres sont nombreux chez EDF. Je fais confiance aux associations telles que UFC ""que choisir"", et toutes les autres associations qui représentent tous les français sur des sujets dont elles ont de réelles expertises juridiques et techniques.

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Que les promesses de campagne deviennent des engagements incontournables. Faire ce que l'on a dit et rendre des comptes. Cela évitera que l'on promette n'importe quoi. Les candidats doivent s'engager sur une liste claire. Une fois élus, ils rendent des comptes sur chaque point de leur liste en expliquant pourquoi ils ne peuvent pas tenir telle ou telle promesse. Des arguments qui doivent être analysés par des experts de tous les bords.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
Personne n'est irremplaçable. Ce constat ne peut qu'être bénéfique aux politiciens professionnels dont l'engagement en politique a été souvent plus une question de pouvoir que d'idée du service-public. Avec cette limitation, les pouvoirs sont disséminés entre plusieurs personnes et la démocratie ne peut que mieux se porter.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Le système électoral tel qu'il se présente en France, me semble convenir. La proportionnelle peut avoir des conséquences désastreuses sur la stabilité d'un pays car impossible parfois de trouver une majorité claire sur des sujets importants. Il faut éviter que les représentants de différentes sensibilités face leur ""marché"" entre eux, en se rangeant du côté du plus offrant au coup par coup. Ce serait un retour aux petites magouilles et autres tractations secrètes à l'opposé de la transparence à laquelle nous aspirons tous désormais.

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Les conseils généraux et régionaux ne doivent plus être politisés. Il faut que les décisions soient prises non pas selon un agenda politique, mais selon le bien commun. On voit trop souvent des changements s'opérer en dépit du bon sens, simplement parce-que les orientations ont été prises par les équipes précédentes qui n'étaient pas de la même couleur politique... Les conseils généraux et régionaux pourraient être dirigés par des élus issus du monde associatif selon un système de votes par domaines d'expertises: pour le moment, les thèmatiques dont les conseils ont la charge, sont celles de l'agriculture, l'agroalimentaire, la viticulture, le développement économique, l'éducation, la formation, la ruralité, la solidarité... Sous ces thématiques, les associations pourraient se fédérer en fonction de leur domaine d'expertise le temps de préparer des ""cahiers d'ambitions"" dans lesquels seraient notés tous les ""points d'ambition"" soulevés par chacune d'entre-elles. A partir de ces ""cahiers d'ambitions"", des candidats issus des rangs associatifs ou non, proposeraient leur propre ""cahier des charges"", avec clairement identifiés les ""points d'ambition"" qu'ils promettent de servir. Les élections se dérouleraient à l'intérieur de chaque fédération. Tous les ans, des bilans de progression seraient établis. Ce système permettrait de mettre en avant une véritable expertise en permettant aux associations d'affiner leurs analyses tout en bénéficiant des points de vue des autres. Demander au quidam de voter sur une thématique dont il ignore tout, c'est de la démagogie. Les meilleures décisions peuvent être prises dès lors que l'on s'adresse à ceux qui connaissent le domaine, chercheurs comme personnes de terrain. Cela permettrait aux agriculteurs par exemple d'avoir une réelle représentation dans les domaines qui les concerne. De plus, les cahiers des charges deviendrait de véritable cahiers d'objectifs et aboutir à ce qu'un grand nombre de personnes se sentent écoutés, investis ou concernés sur le long terme.

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Le citoyen lambda qui participe à des élections soit appartient à un parti politique et donc suit la ligne de son parti sans forcément comprendre les tenants et les aboutissants, soit il vote en fonction de ce qu'il connait sur certains sujets. N'étant pas expert sur tous les sujets, il vote pour un représentant sans savoir si ce dernier est réellement compétent. Je préfèrerais que les citoyens élus soient des représentants d'associations expertes sur un créneau précis. En s'additionnant, ces expertises d'associations pourraient toucher tous les sujets. (voir mon explication ci-dessus)

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
En le comptabilisant, en le rendant public et en annulant une élection si un pourcentage important de votes blancs s'est manifesté. Mais ce pourcentage doit être très élevé pour éviter tout blocage éventuel.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Les citoyens lambda associés aux décisions publiques, c'est impossible. Le risque c'est la démagogie. Celui qui parlerait le plus fort ou selon des codes communautaires, deviendrait un représentant de groupuscules. Voir ma solution ci-dessus.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Non

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
L'utilisation de l'argent public c'est aussi ce dont chacun bénéficie: si tous les ans, en même temps que notre feuille d'impôts, on recevait deux types d'information: un bilan personnalisé et un bilan général tels que ces deux points: 1 - une sorte de décompte qui listerait tout ce que l'Etat a payé pour nous (nos remboursement d'assurance maladie, les allocations qui nous ont été versées, les frais scolaires, cantines et autres...) on se rendrait plus compte des dépenses de l'Etat pour nous. Ce qui évidemment impliquerait une autre perspective sur l'utilisation de l'argent public et une plus grande responsabilité de nos devoirs. A partir de là, s'il y avait consultation du citoyen, chacun aurait en tête à quoi sert l'argent public. 2 - Un bilan des dépenses publiques à tous les niveaux, du national au local.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Si la transparence et l'obligation de rendre des comptes deviennent une habitude de fonctionnement, nos institutions représenteront nos territoires et la société civile. Pas besoin de leur trouver d'autres rôles. . Il faut que toutes les personnes avec des ""casseroles"" aux pieds, laissent la place.

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
Assemblée, Sénat et Conseils se transformeront d'eux-mêmes dès lors que députés, sénateurs et autres conseillers d'Etat seront lucides sur l'impossibilité désormais d'accumuler les casseroles dans l'anonymat.

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
- Le mieux serait d'interdire toutes les écoles confessionnelles. - Obligation d'un diplôme d'Etat pour tout prêtre, rabbin, imam, pasteur. Ce diplôme sera décerné à l'issue d'un examen avec des question sur les autres religions, la laïcité et l'athéïsme. - Obligation d'un serment oral en français, où tout prêtre, rabbin, imam, pasteur (avec rétroactivité), jure qu'il respectera la liberté de croyance, de changement de religion et d'athéisme de tout individu. Ils jureront de rejeter les passages de la Bible, de la Torah et du Coran, où il est question de violence envers autrui: avec signature en bas de la liste qui mentionne l'ensemble des passages violents du livre saint auquel chacun croit. - Obligation au début ou la fin de tout prêche public, de rappeler que tel ou tel passage est rejeté et pourquoi il l'est. - L'entrée dans l'âge de la majorité doit être un moment ou les symboles rattachés à l'Etat français doivent avoir la même force qu'une entrée ""en religion"". Une cérémonie officielle de fidélité aux valeurs de la République française doit être instaurée. - Aucun Etat étranger ne peut verser de l'argent à un culte ou à une association cultuelle ou culturelle. - l'athéisme doit être abordé au même titre que les trois religions abrahamiques dans les cours d'histoire, ainsi que le boudhisme, l'indouisme, le confucianisme et l'animisme; cela concerne aussi évidemment les programmes de toutes les écoles confessionnelles. Il faut permettre aux enfants de relativiser les croyances de leur entourage et rien de tel que la connaissance qu'une moitié de la population mondiale a d'autres croyances ou pas de croyance du tout.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
- renvoi dans leur pays d'origine de tout officiant prêtre, rabbin, imam, pasteur qui n'est pas français, ne parle pas la langue française et n'a pas préter serment (voir ci-dessus) - Si le prêtre, rabbin, imam, pasteur est français, il ne peut plus exercer s'il est avéré qu'il diffuse des propos contraire au serment qu'il a signé et s'il a une double nationalité, il perd sa nationalité française. - Il faudrait une loi sur ""l'atteinte aux valeurs de la République"", lesquelles valeurs seraient établies sous forme de liste dans la loi. Cela simplifierait considérablement la tâche et éviterait de réagir au coup par coup. - L'égalité femme-homme doit être enseignée pendant toute la scolarité et ce depuis la maternelle. - Dans un couple, les violences sur la femme doivent être encore plus sévèrement punies par la loi. - L'envoi de filles dans le pays d'origine des parents pour y être mariées et la pratique de l'excision doivent être punis bien plus sévèrement. - la diffusion des théories du complot, telle que la terre est plate, aucun cosmonaute n'a mis les pieds sur la lune..., doivent être combattues dans les écoles car elles participent au sentiment de méfiance envers notre société et de rejet de la science.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
- La création d'un ""casier civique"" : permettrait par exemple la mise en avant du bénévolat dans les associations humanitaires, écologiques, culturelles... (mais ni sportives ni cultuelle) par un système de ""points de civilité"" que chacun accumulerait au cours de sa vie. Au même titre qu'il existe un casier judiciaire pour ce que certains font de mal, il devrait exister un ""casier civique"" pour ce que la plupart font de bien. - à ajouter au discours des Maires lors des mariages et que les mariés doivent répéter : ""je jure d'élever mes enfants dans les valeurs de la République"", (avec bien-sur la liste de ce que sont ces valeurs). - obligation de donner son sang à partir de 18 ans. - obligation de ""servir"" quelques jours sous le drapeau, inspirée de la Suisse. - Un mois par an de bénévolat dans une association humanitaire reconnue d'utilité publique (non religieuse) pendant 3 ans = permis de conduire gratuit; - Le premier jours d'école chaque année dans chaque classe: les élèves écoutent un de leur prof lire un texte faisant référence à l'Histoire de la France. - L'Histoire de France et l'Instruction Civique doivent être mis en valeur y compris dans des cours de langues et de français, selon les méthodes et les programmes qui leur sont propres.

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
- le respect - le pacifisme - l'égalité

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
- Ma génération a rejeté tous les symboles ayant une connotation nationaliste : drapeaux, hymnes et autres ont été rangés au rayon du conservatisme le plus étroit. Notre attitude correspondait à une époque qui suivait mai 68, la guerre d'Algérie, la guerre du Vietnam (dans le désordre)... Peut-être faut-il de nouveau mettre en avant ces symboles patriotiques pour que les jeunes se sentent appartenir à un ensemble qui fait sens. Je n'en suis pas enchantée, mais je pense que la jeunesse d'aujourd'hui, moins politisée, peut y trouver matière à fraternité. Les symboles sont incroyablement efficaces. - Savoir ce dont on bénéficie grâce à notre pays, doit être enseigné et rappelé sans cesse. Beaucoup vivent dans l'ignorance de ce que serait leur vie s'ils vivaient dans un autre pays. Des connaissances précises et rappelées régulièrement sur ce que l'on doit à notre pays, permettraient une forte adhésion à nos valeurs. - Cette exigence pourrait prendre la forme d'un engagement oral lors d'une cérémonie officielle lors de l'année de nos 18 ans, où seraient présents tous les conscrits réunis par département par exemple. Les symboles là encore.

Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
- Comme je l'ai écrit plus haut, la création d'un ""casier civique"" permettrait de valoriser l'engagement citoyen avec un système de ""points de civilité"" que chacun accumulerait au cours de sa vie. Au même titre qu'il existe un casier judiciaire pour ce que certains font de mal, il devrait exister un ""casier civique"" pour ce que la plupart font de bien. - Il faut s'inspirer également de la Suisse qui a su garder des symboles forts avec des devoirs tout au long de la vie. Analysons ce qui se fait ailleurs dans les pays démocratiques qui ont une forte cohésion sociale.

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
- Dans les transports en commun surtout mais aussi dans de nombreux lieux publics, des jeunes se permettent de parler de manière blessante avec des comportements agressifs et pas seulement lorsqu'ils sont en groupe. Comme personne ne réagit, ils ont un sentiment de toute puissance. Je ne vois pas du tout comment on pourrait enrayer ce phénomène.

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Un grand état des lieux des incivilités, auquel tout le monde participe comme pour le Grand Débat. - les pertes de ""points de civilité"" dans le ""casier civique"" (voir ci-dessus) auraient pour conséquences par exemple: 1: une obligation de bénévolat dans le domaine agricole ou humanitaire - 2: l'arrêts ou la diminutions des allocations de solidarité - 3: la création d'un impôt ""civilités"" pour ceux qui ne touchent pas d'allocations de solidarité.

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
- Les médias ont un rôle prépondérant. Ils portent une responsabilité sur le délitement de la retenue dans les relations. Ils tendent le micro vers toute bouche susceptible de faire le buzz. Cette recherche incessante de la parole ou de l'attitude qui choquera est une manière de mettre en scène l'actualité. Les médias ont pris l'habitude d'écrire des scénarios qui racontent des histoires pour attirer l'oeil et l'intérêt du public/client. Quand ils n'ont rien à se mettre sous la dent, ils piochent un sujet dans la rubrique ""faits divers"", et comme ""un seul homme"", ils nous le reconstruisent en affaire d'Etat. Les médias depuis pas mal d'années maintenant font leur auto-critique, toujours trop tard, toujours après coup, mais ils ne se corrigent pas. Tout ce que je viens d'écrire sur ce sujet est un constat, mais la liberté de la presse ne peut pas être entravée. Je propose que homme/femme politique ne se rendent plus dans des émissions qui participent à ce laisser aller du langage. Ils doivent fuir les émissions telles que ""on n'est pas couché"". Emissions où la médiocrité des journalistes vedettes n'a d'égal que leur inculture. - Les téléréalités et les séries télévisées sont à l'origine de certaines modes de comportements. Les réalisateurs et producteurs pourraient être incités à se responsabiliser avec un système de classement de leurs films et émissions selon des critères à définir. Des barèmes seraient mis en place avec pour conséquences favorables des remboursements de taxes : plus une chaine de télé programme des émissions culturelles, plus elle se voit remboursée des impôts ou des taxes. Il n'y aurait donc pas de censure.

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Les discriminations dont j'ai été témoin sont innombrables: voici les plus récentes: dans le métro des jeunes ont invectivé de jeunes étudiantes visiblement d'origine nord-africianes non voilées. J'ai vécu les paroles blessantes à leur endroit comme des discriminations car ces personnes étaient visées pour ce qu'elles n'avaient pas: le voile. J'interviens parfois quand je suis témoin de discriminations si je sens que je ne risque rien. Mais là, je ne suis pas intervenue et ce sentiment d'injustice et d'impuissance devant l'intolérable, je ne le digère pas.

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
- école ou formation obligatoire pour toute personne jusqu'à la majorité : Interdiction de sortir du système scolaire avant 18 ans. - un service civique obligatoire - une action de bénévolat obligatoire dans l'agriculture avant 18 ans - une action de bénévolat obligatoire dans les ehpad avant 18 ans - Toute action de bénévolat permet de gagner des ""points de civilité"" tel que je l'ai proposé ci-dessus - un carnet de civilité exempt de mauvais point pourrait donner des avantages.

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Il faut faire des états généraux sur ce sujet.

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
C'est le sentiment que la France ne maîtrise pas l'immigration qui fait naître l'exaspération. Il semble qu'il suffise d'accoster sur une terre européenne, pour avoir le droit d'y séjourner. Et cela concerne des dizaines de milliers de personnes. Je ne parle évidemment pas des réfugiés. Les propositions ci-dessous sont radicales. Il faudrait pouvoir les évaluer de manière rationnelle. Je ne conjugue pas les verbes au conditionnel et cela semble abrupte. C'est parce-que j'utilise le ton d'un texte de loi. - Toute personne entrant en France légalement doit signer un document par lequel elle s'engage à respecter les valeurs de la République Française. Ces valeurs étant clairement écrites sur ce document qui est rédigé dans sa langue ou lu par un représentant officiel en cas d'illettrisme. En cas de manquement à ces valeurs, la personne doit savoir et accepter qu'elle peut être interdite de séjour. - Toute personne entrant légalement en France doit avoir un montant minimum déposé sur un compte bancaire spécialement créé pour lui permettre de s'acheter un billet retour dans son pays en cas de faute ayant pour conséquence une interdiction de séjour en France. - La durée du séjour en France est lié à l'emploi. En cas de perte d'emploi, la carte de séjour ne reste valide qu'un temps déterminé pour retrouver un emploi. - L'immigration illégale : il ne peut pas être acceptable que qui que ce soit vive illégalement en France. Existe t-il un domaine ou les français puissent être dans l'illégalité sans problème? Non. - Les lois européennes sur le sujet doivent être repensées. - les pays qui refusent de reprendre leurs concitoyens qui sont entrés illégalement chez nous, devraient en subir les conséquences. Sur ce point l'Europe a un rôle à jouer.

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Oui; défini selon des critères liés au marché de l'emploi. Notre marché du travail est saturé donc il nous faut utiliser un système de quota comme au Canada, basé sur le marché du travail et révisé tous les ans selon les secteurs et le nombre de postes à pourvoir. Aucune possibilité d'immigrer en France si la formation, les diplômes ou la spécialisation de la personne entre en concurrence avec l'emploi de français dans un secteur tendu. C'est ce qui se passe au Canada. Ainsi, si vous êtes médecin, il vous sera impossible d'immigrer car ils ont suffisamment de médecins. Donc, ne rentrent en France que les personnes que le marché du travail peut intégrer au jour J.

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
L'Europe n'a pas son mot à dire en matière de politique migratoire des Etats ni en matière d'asile. Chacun doit pouvoir décider. - Concernant la France, nous devons privilégier l'emploi des français sur tout autre considération car nous devons protéger la cohésion de notre société. - La loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905 entrait clairement en conflit avec l'Eglise catholique. Mais les français partageaient tous la même culture qu'ils soient croyants ou athées. La cohésion de la société n'était pas en péril. La France désormais ne parvient plus à intégrer des populations qui n'ont pas la même culture. Il faut donc intégrer ces personnes avant d'envisager d'en accueillir d'autres (je ne parle pas des réfugiés).

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
- L'école est la meilleure porte vers l'intégration. Il faut que les jeunes restent dans le système scolaire jusqu'à leur majorité. Aucune sortie sans diplôme ou certificat. - Obligation pour toute personne vivant en France de prendre des cours de français. Les jeunes doivent être soutenus dès lors que leur parcours scolaire est bon. Selon le revenu des parents, un système de bourses à la réussite doit être mis en place afin par exemple de leur permettre de prendre des cours privés gratuitement et un système de droit à des vacances qui pourrait bénéficier aux bons élèves seulement. Il faut mettre en avant et soutenir concrètement ces jeunes qui font face à des difficultés qui ne sont pas que d'ordre économique. Pour avoir été la seule de ma famille à faire des études supérieures, je sais à quel point le poids de la famille, et des pairs pèsent dans les choix de vie des individus. - Un autre moyen d'intégrer des individus à la société c'est aussi de n'avoir qu'une seule nationalité. Voir ci-dessous. - Des engagements sur l'Honneur. Ce mot qui avait plutôt une connotation péjorative dans ma génération, est peut-être à remettre au gout du jour. Beaucoup de jeunes mettent l'Honneur en avant pour de mauvaises raisons. Il faut redonner du sens à ce mot.

Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
La nationalité fait partie de l'identité de chacun. Impossible d'avoir deux identités sans en privilégier une, même inconsciemment: se développe alors un sentiment de loyauté envers l'une contre l'autre. Immanquablement, la personne évalue et compare les deux nationalités et a besoin de se donner des raisons pour en préférer une des deux. Ce rejet de l'autre, n'est pas neutre. Sur ce constat, je proposerais de supprimer la double nationalité : - Repenser le système de double-nationalité: j'ai moi-même la double nationalité et je ne me sens appartenir qu'à une seule. L'autre n'est que pratique. Une nationalité devrait inspirer plus que d'être ""pratique"". - Pour les personnes qui ont déjà la double nationalité, il est demandé d'en choisir une seule. - lorsque quelqu'un veut obtenir la nationalité française, il perd celle qu'il avait. - les jeunes nés en France de parents étrangers choisiront à leur majorité la nationalité qu'ils veulent garder: la française ou celle de leurs parents. Une seconde possibilité de choisir la nationalité française peut leur être offerte à l'âge de 25-30 ans par exemple. Cette seconde chance est normale, pour des raisons de plus grande maturité face à des choix cruciaux. - Les jeunes nés en France de parents étrangers qui ont été condamnés par un tribunal pour enfants pour des peines (dont il faut évaluer la gravité), n'auront pas droit à la nationalité française SAUF s'ils s'engagent sur l'honneur dans une cérémonie officielle avec signature d'un serment listant tous les devoirs d'un citoyen et les valeurs de la République. - Ne peut demander la nationalité française qu'une personne qui parle, lit et écrit le français. - Ne peut demander la nationalité française qu'une personne jamais condamnée pour faits de délinquance ou violence.


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