Intégralité de la contribution intitulée "Modifier l'esprit de la représentation nationale"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 7 février 2019 à Brouchaud .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
A personne. Nous n'intéressons les élus qu'en tant qu'électeurs. Une fois élus, ils aiment nous expliquer que c'est grâce à eux que tout va bien sauf quelques problèmes encore dus aux autres mais qu'ils vont très vite régler. Ce qui nous vaut une importante communication sous forme de bulletins municipaux, inter-communaux,départementaux, généraux, régionaux et j'en passe, écrits à leur gloire sur du beau papier glacé et avec de belles couleurs par des communicants richement payés... Et pourtant, malgré tous ces satisfécits, le peuple est aujourd'hui dans la rue.

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Non

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Supprimer le lien entre les partis politiques et les élus qui les représentent... Utopie ?

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une mauvaise chose

Pourquoi ?
Je pense que le cumul des mandats n'est pas forcément une mauvaise chose, que cela dépend de ce qu'en fait le parlementaire. S'il le fait pour conserver une réelle connexion avec le peuple qu'il représente, et si la charge de travail que cela représente est à sa hauteur (député/maire de Saint Rabier ou député/maire de Bordeaux, ce n'est pas la même chose !), pourquoi pas. Mais pour que les choses soient claires il ne doit percevoir qu'une seule indemnité de charge. Avoir plafonné le cumul des indemnités ne suffit pas. Ils ne doivent percevoir qu'une seule indemnité. De toute façon, leur journée ne sera pas plus longue.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Il faut bien sûr revenir à un suffrage proportionnel. Je sais bien sûr que cela a été le cas dans le passé et que cela a mal fonctionné. C'est encore le cas dans certains pays autour de nous. Cela tient à ce que les fonctionnement politiques actuels sont basés sur un principe qui doit absolument être remis en cause. Ce principe est le suivant : on élit des représentants qui a leur tour choisissent un gouvernement (c'est le président qui choisit un premier ministre mais pour qu'il soit accepté par une majorité d'élus) qui va devoir conduire une politique conforme aux directives d'un (ou de deux) parti politique représentant cette majorité. On voit très bien actuellement les limites de ce mode de fonctionnement. Avec 28% des suffrages exprimés au premier tour (15% des inscrits), les députés de LAREM entendent nous imposer tous les choix du président élu avec 24% des suffrages exprimés au premier tour de la présidentielle. Ce système, mis au point par De Gaulle, permettait effectivement à un homme seul de concentrer tous les pouvoirs et de réformer radicalement la société sans en discuter avec personne. Mais si après la guerre cela pouvait correspondre au besoin de la France, nous ne sommes plus dans cette situation. Ce qu'il nous faut aujourd'hui, selon moi, c'est un gouvernement neutre à qui on soumet les problèmes (réformer telle ou telle institution, lancer tel ou tel investissement national...), qui se tourne alors vers l'ensemble des députés pour leur demander des idées de solutions et qui ensuite propose une solution synthèse qui sera votée par une majorité qui pourra être différente de celle qui aura voté la loi précédente. Et pour bien faire, il faudrait mettre au point un nouveau système permettant d'élire, comme on le fait pour les maires, des députés ""sans étiquettes"", qui se présenteraient sur un programme qui leur est propre et non sur celui d'un parti qu'ils se sentent ensuite obligés de soutenir dans tous les votes. Nous seront bien dirigés lorsque chaque député exprimera son sentiment dans ses votes et non le sentiment de son parti.

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Mais pourquoi hors députés et sénateurs ? Il semble aujourd'hui que deux chambres, ce soit une de trop. Quant au nombre de députés, il pourrait sûrement être réduit également. Hors ces deux là, que reste-t-il à réduire ? Les Conseillers Généraux ? Peut-être. Mais ce sont les seuls élus que nous voyons régulièrement dans notre territoire. On a donc l'impression que ce sont les plus utiles.

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
On peut penser que les citoyens voteraient plus s'ils avaient l'impression de pouvoir changer les choses par leur vote. Or, de l'aveu même de ceux qui nous gouvernent (élus ou influents, il suffit d'écouter tous les économistes chroniqueurs des nombreuses émissions politiques), le vote du peuple n'est pas primordial. Un exemple est souvent repris : ""On sait que si on faisait un referendum aujourd'hui, la majorité du peuple voterait pour réinstaurer la peine de mort. Or il n'en est bien sûr pas question !"" Alors effectivement, à quoi bon faire voter le peuple ?

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
Déjà en annonçant les scores obtenus en tenant compte de ces votes blancs. Ensuite, dans les votes ""proportionnels"", ils ne pourront générer de résultat particulier. Mais dans les votes ""majoritaires"" comme l'élection présidentielle, ils devront toujours être pris en compte pour vérifier qu'un candidat obtient bien 51% des suffrages exprimés. Au risque bien sûr de devoir recourir à un troisième tour...

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
R.I.C. bien sûr, mais comme cela paraît complexe vis-à-vis de notre constitution, pourquoi ne pas créer un institut de sondage indépendant mais pas commercial, financé par l'état, qui interrogerait les Français sur des sujets proposés par eux selon des modalités à définir. Les résultats n'auraient pas force de loi mais le gouvernement devrait proposer des lois en conséquence.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui

Si oui, comment ?
En abaissant les seuils de déclenchement, bien sûr...

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Je ne vois pas la différence avec la question précédente...

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Faudrait déjà savoir pourquoi personne de sait rien même de l'existence du CESE, pourquoi jamais une personne qui s'exprime à la télévision ne se présente comme membre du CESE, pourquoi jamais un journaliste du 20h00 ne nous dit que le CESE vient de prendre une décision ou de donner un conseil. Bonne nouvelle (je suis allé sur le site), ces 233 conseillers représentants de toutes les organisations (essentiellement des syndicats) de la société française ne nous coûtent (avec leurs 146 agents) que 42 millions d'euros. Une bagatelle au niveau du budget de l'état, c'est vrai. Mais 42 millions quand même. Relativisons : 42 M€ pour 233 membres (qui touchent leur salaire civil par ailleurs) plus 146 fonctionnaires cela fait une moyenne de 110.000 € par personne et par an. Par comparaison, un smicard coûte 20.000 €/an. Cela fait peut-être un peu cher le conseil... Autre information trouvée sur le site de cette organisation paritaire : son président actuel a été désigné par ""Accord entre CCI France, CPME, MEDEF"". Autrement dit par le patronat. Soyons honnêtes, il a trois vice-présidents syndicalistes-ouvriers. Mais quand même... Quant au Sénat, son côté ""double emploi"" avec l'assemblée nationale mérite surtout sa suppression.

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
Ou les supprimer ? A tout le moins, il faut faire en sorte qu'être élu ne soit plus un moyen de s'enrichir et de faire carrière. Je ne préconise pas le SMIC pour nos élus car je suis conscient de leur charge, mais servir son pays devrait être considéré comme un honneur et seulement dédommagé. Les rémunérations actuelles sont bien trop élevées et doivent être revues à la baisse tant au niveau de la base que de leurs indemnités diverses et éléments de train de vie. En fin de mandat, un élu devrait logiquement hésiter à continuer pour un mandat de plus et préférer retrouver sa vie d'avant.

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Se borner à appliquer la loi de 1905.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Ces respects ne sont-ils pas déjà garantis par la loi ? Alors il devrait suffire de l'appliquer.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Le rendre utile. Un citoyen qui essaie aujourd'hui de s'impliquer n'a que très peu de moyens de le faire. Que ce soit au niveau d'un conseil municipal ou d'un parti politique, il comprend très vite qu'il rentre dans une machine pour aider à pousser mais pas pour tenir le volant. Seuls peuvent être efficaces ceux qui ont les c... nécessaires pour créer une machine contre les grosses machines déjà existantes (N. Dupont-Aignan ou J.M. Le Pen en sont des exemples) ou ceux qui ont la chance de trouver une machine dont le dirigeant a exactement les même idées qu'eux.

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
La manifestation et la grève, puisque pour l'instant ce sont les seuls moyens d'expression un peu écoutés.

Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Là, même en faisant des efforts, je ne comprends vraiment pas la question.

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Cette question me paraît hors sujet. La part de l'éducation scolaire dans les incivilités n'est sans doute pas assez importante pour que la responsabilité de l'état soit en cause dans les problèmes relationnels entre les Français.

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Faire respecter la loi qui les interdit lorsque la justice en est saisie.

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Arrêter soi-même d'être incivil. Mais qu'est-ce que ça a à voir avec le débat ?

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Sexes et races

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Là encore, faire respecter les lois actuelles sur le sujet. Mais comment y arriver alors que l'état lui-même ne les respecte pas ? Tous les fonctionnaires (vous en êtes le grand patron, Monsieur Macron !) sont-ils payés au même salaire quels que soient leurs sexe ou race ?

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Non

Si oui, lesquelles ?
Si la loi estime qu'un Français a besoin de la solidarité nationale, alors je ne vois pas pourquoi on lui demanderait une contre-partie. Je comprends bien l'idée consistant à dire que puisqu'on l'aide, il pourrait en contrepartie renvoyer un peu de son temps. Encore faut-il qu'on ait réellement besoin de lui quelque part, sinon ça passe simplement comme une punition. Et si on a réellement besoin de lui, alors le bon choix serait de lui donner un emploi et un salaire. Par contre, toutes les allocations sont-elles justifiées ? Aider un ouvrier mal payé à se loger (APL) me paraît normal. Aider un cadre à financer les hautes études de ses enfants (Alloc Familiales), non. Aider un couple qui n'arrive pas à élever son premier enfant à en élever un second non plus. Et je soumets à tous une question que personne n'ose poser. On nous montre tous les jours les cas dramatiques de ces femmes seules qui galèrent pour élever leurs (au pluriel) enfants. Quand va-t-on s'intéresser vraiment à ce problème de la responsabilisation des parents en général et des femmes en particulier (puisque ce sont elles qui se retrouvent seules avec les enfants en général) ? Quand va-t-on enfin expliquer aux jeunes femmes (et aux jeunes hommes aussi, bien sûr) que faire un enfant est un engagement vis-à-vis de lui et de la société, un engagement qui nécessite d'être sûr de son avenir professionnel et de son avenir marital ? Ne faudrait-il pas envisager une politique familiale basée sur une sorte de ""permis de procréer"" que le couple passerait pour montrer qu'il est bien en mesure d'assurer cet engagement et sans lequel il renoncerait à être aider financièrement ? Avec bien sûr des pénalités financières pour ceux qui ne respecteraient pas leurs engagements.

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Je pense qu'il y bien trop d'immigrés en France mais qu'on ne peut pas repousser les immigrés qui viennent chercher refuge dans notre pays. J'en conclue que la seule politique migratoire que l'on peut avoir est celle de décourager les migrants de venir chez nous. Il faut continuer à essayer d'aider leurs pays d'origine à se développer dans la paix pour qu'il aient moins l'envie d'en partir. Il faut ensuite faire une politique de communication dans leurs pays pour leur expliquer que venir vivre en France après une certaine date reviendra à venir au bagne de leur propre choix. Et après cette date, il faudra effectivement les accueillir uniquement dans des camps d'accueil où ils seront traités dignement en échange de travaux d'intérêt public et avec pour seule possibilité d'en sortir le choix d'être rapatriés dans leur pays d'origine. Mais c'est sans doute utopique...


Lire une autre au hasard
Retour aux Thèmes