Intégralité de la contribution intitulée "Restaurer l'Etat de droit"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 31 janvier 2019 à Prévessin-Moëns .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Les élus car c'est le seul et unique moyen démocratique pour un peuple de faire appliquer ses aspirations, ses souhaits, ses revendications au niveau d'une société toute entière

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Non

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Punir sévèrement les élus qui fautent et non pas décréter des non-lieux ou des peines symboliques comme c'est le cas depuis 30 ans. Il y aura toujours des malhonnêtes comme partout ailleurs dans la société. Peut être un peu plus chez les politiques car le domaine offre des perspectives immenses à ces derniers. Néanmoins, si la justice donnait l'impression aux citoyens d'être efficace et de combattre fermement ces travers, la confiance serait très vite restaurée. Le lien doit être un lien de confiance et pour qu'il existe il faut que cette confiance soit encadrée par le système judiciaire, pas seulement à travers des déclarations de patrimoines ou bien des enquêtes administratives mais par des sanctions crédibles rendues publiques.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
Un politique devrait pouvoir se consacrer à un seul domaine à la fois et en vivre dignement

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Insérer une dose de proportionnelle aux législatives

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Régions, départements et communautés de communes. A quoi servent des élus à tous les étages de l'exécutif alors qu'au niveau national, le président, le gouvernement, les députés et sénateurs (donc des élus directs et indirects) fixent déjà un cap. Charge ensuite aux étages inférieurs d'appliquer. Sauf au niveau local (communes) dans lesquelles le niveau de détail est très souvent décorrélé de la politique nationale et nécessite un nouvel exécutif autonome. Sinon pourquoi ne pas avoir aussi des élus à la tête des administrations puisqu'à leur niveau elles ont aussi un rôle exécutif. Bref l'exécutif devrait être national ou local. Entre les deux on ne devrait avoir que des techniciens au service du national ou du local.

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Elle est faible parce que les citoyens se sont désintéressés du bien commun et ne comprennent pas les enjeux de la démocratie. Un petit rappel de ce qu'est vraiment la démocratie et un rappel de ce que l'on perd le jour où on n'a plus assez d'électeurs pour qu'elle existe devrait suffire à faire comprendre les enjeux. L'Etat n'exerce plus et depuis longtemps aucune pédagogie autour de la démocratie car tout le monde pense que c'est un acquis. Or il faut sans cesse expliquer ses règles, ses bénéfices, les risques à la remplacer par autre chose et enfin les droits et les devoirs qu'elle offre à chacun

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
En faisant en sorte qu'une élection ne puisse être validée au-delà d'un certain pourcentage de votes blancs. Par exemple au-delà de 20% une nouvelle élection devrait être organisée et ceci jusqu'à ce qu'un candidat offre un programme qui fasse passer la barre des votes blancs en dessous de 20%. Bcp de pays restent des mois sans gouvernement faute de consensus, pourquoi pas nous ? Et avec 80% de votes exprimés en faveur d'au moins un candidat on aurait des élus représentatifs

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Que l'Etat ou des groupes de citoyens constitués (+ de 500'000 par exemple) proposent des votations et non des référendums, comme les suisses. Il s'agit de faire valider des options techniques et non des choix politiques très structurants comme une nouvelle constitution ou la suppression d'une chambre du parlement. Ces derniers points sont trop délicats pour être tranchés par un référendum et donc un vote populaire entre les mains de personnes qui ignorent les enjeux. Ils doivent l'être par des professionnels de la politique, représentant l'ensemble des sensibilités.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui

Si oui, comment ?
Oui mais strictement limité à des choix techniques et non sociétaux ou structurants car sinon une minorité pourrait parvenir à modifier en profondeur nos institutions ce qui serait contraire à la démocratie (en lançant une initiative puis en manipulant les foules comme c'est dorénavant très facile sur internet)

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Les citoyens n'ont pas à mettre leur nez dans les comptes de l'Etat, ils n'en ont pas les capacités ni la légitimité. Est ce que les actionnaires d'une entreprise ont accès aux comptes ? Non, mais si les bénéfices ne sont pas au rdv ils sanctionnent le dirigeant.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Consulter les partenaires sociaux, mener des enquêtes, des sondages, initier des votations, diffuser les données collectées dans la société (sites internet, média, etc)

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Non

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
L'exercice de la laïcité à la française était parfaitement accepté par la population jusqu'à ce que l'islam prenne de l'importance et remette en cause ouvertement ces principes. Il n'y a donc aucun problème avec les principes en soit ni besoin de les renforcer mais simplement de les faire respecter. Aucune institution publique ou privée ne devrait avoir à s'adapter à une quelconque règle préconisée / imposée par l'islam, au même titre que ces institutions ou les entreprises n'ont jamais eu à modifier leur fonctionnement, leur règlement intérieur, les relations entre employés en raison de règles qui auraient émané du judaisme ou du christianisme. Donc pas souci d'équité entre les religions, aucun précepte de l'islam ne devrait rentrer dans une institution en France (école, administration, entreprise) ni aucun lieu publique (plage, parc, rue....)

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Vaste programme. Il faudrait déjà rappeler ce qu'est la République, ce qu'est la démocratie et ce que supposent de délétère les autres régimes. Ensuite il faudrait rappeler les valeurs tout court avant de parler de celles de la République, car comment des valeurs communes pourraient être comprises lorsqu'elles ne le sont déjà pas au niveau individuel ? C'est à chacun de prendre conscience de l'importance des valeurs à son niveau, personnellement, pour lui même (intégrité, tempérance, bienveillance, patience, goût de l'effort, goût de la justice, charité, etc). Et lorsque l'on vit ces valeurs à titre personnel on est capable de les comprendre à titre collectif et de se battre pour les garantir au niveau de la République.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Redonner du sens à la société c'est à dire ré-apprendre le plaisir à vivre ensemble c'est à dire ré-apprendre à se respecter, se comprendre, s'écouter, échanger, etc. Il faut absolument inculquer à nouveau ces valeurs à l'école pour espérer les retrouver ensuite dans la société. Pour les parents ça va être plus difficile mais par la culture de l'exemple on peut ranimer des valeurs enfouies. Il faut que des adultes référents soit pris en exemple et honorer publiquement : des chercheurs, des enseignants, des policiers, des pompiers, des sauveteurs, des artistes, etc qui portent tous une ou plusieurs de ces valeurs et auxquels la société pourrait s'identifier au point de réanimer chez elles les mêmes valeurs enfouies, endormies mais inconsciemment présentes. L'engagement est une de ces valeurs, il faut arriver à la faire revenir à la surface de la société. Mais il faut aussi que l'engagement "paye" c'est à dire que celui qui s'engage voit les fruits même petits. Que est le sens pour un médecin de soigner dans un hopital et se faire tabasser par la famille du malade ? Quel est le sens pour un pompier d'éteindre un incendie et se ramasser des pierres ? Quel est le sens pour un agent municipal d'entretenir la ville et la voir ravager tous les samedi par des émeutes ?

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Le respect des règles. C'est le premier comportement vertueux fondateur de tous les autres. C'est parce que l'on respecte les règles qu'on promeut soit même le respect, y compris des personnes. C'est parce que les règles sont respectées qu'on a un sentiment de justice. C'est parce que les règles sont respectées que l'on est en sécurité. C'est parce que les règles sont respectées qu'on a confiance dans l'avenir et que l'on peut entreprendre. C'est parce que les règles sont respectées que les autres ont confiance en nous, par exemple nos partenaires européens ou des investisseurs étrangers. C'est parce que les règles sont respectées que l'on a la paix et la stabilité. C'est parce que les règles sont respectées qu'on est simplement civilisés.

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
L'école doit être là pour forger ces comportements, les leaders d'opinion pour les rappeler sans cesse à la population, les média pour faire le vecteur entre les leaders d'opinion (intellectuels, artistes, journalistes, etc) et la justice pour garantir que dévier de ces comportements est sanctionné à chaque fois.

Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Idem

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Le non respect des règles mais aussi de la politesse la plus élémentaire par à peu près tout le monde. Ces petites choses (comportement au volant, doublement dans une queue, triche, etc) polluent un nombre incalculable de relations entre un nombre incalculable de personnes. Et cette pollution anéantit tout espoir de respect entre citoyens et par extension entre les citoyens et les institutions qui les entourent, publiques ou privées.

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Simplement mais fermement faire appliquer la loi comme cela a été le cas pendant des décennies jusqu'aux années 80...

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Promouvoir les valeurs mais pour cela il faut déjà les avoir acquises, comprises et pratiquées. Donc en premier lieu c'est à l'Etat de restaurer l'ordre puis une fois celui-ci en bonne voie de rétablissement, les valeurs reviendront très naturellement et spontanément sur le devant de la scène comme c'est le cas dans les pays dans lesquels l'Etat est juste mais stricte. La Suisse par exemple.

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
La loi du plus fort, physiquement surtout mais moralement aussi. La plus grande discrimination dans notre pays n'est pas celle de la couleur de peau ou de l'argent mais de celle de la force, à travers la menace ou les actes : la racaille de banlieue sur celui qui rentre de l'école, le petit chef sur ses subordonnées, le gréviste sur ses collègues non grévistes, etc

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Déjà largement développé plus haut

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Evidemment ! Quel bon sens intégral ! En effet, quel sens a, pour celui qui la reçoit ou qui en est témoin (ami, parent, voisin), le fait d'octroyer une allocation de solidarité de la part d'une société dont il n'est pas lui même solidaire ? En d'autres termes quel sens cela a pour le bénéficiaire - et pour toute la société qui l'observe - de bénéficier d'allocations en provenance de la société mais ne pas respecter les règles élémentaires de cette dernière : payer ses impôts, ses factures, ne pas tricher sur ses déclarations, respecter ses voisins, les professeurs de ses enfants, le policier municipal, etc ? Comment peut on parler d'allocations de solidarité si celui qui en bénéficie se désolidarise de la société tous les jours par ses actes ?

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
La proportion d'immigrés illégaux, légaux comme de français issus de l'immigration récente (30 dernières années) a manifestement atteint un seuil de rejet de la population qu'il est capital de saisir, admettre et respecter. C'est simplement un constat qui ne pourra qu'empirer si le flux continue. C'est une cause majeure de déséquilibres dans la société et qui nécessite d'être "digérée" pour pouvoir envisager l'avenir ensemble et sereinement d'où l'importance de "faire une pause". La politique migratoire doit donc surtout consister à stopper l'immigration et intégrer au mieux et au plus vite ceux présents sur le territoire (et renvoyer les illégaux). Pour cela au-lieu de concentrer les moyens sur la prise en charge de nouveaux immigrés il faut utiliser ces ressources sur la formation des anciens immigrés, leur placement dans la société (travail, logement, apprentissage de nos règles, maitrise de la langue, etc)

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Bien sûr.

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Fournir de l'assistance aux pays d'émigration avec obligation de résultat pour continuer à bénéficier du FMI, des règles de l'OMC, de l'aide au développement et des investissements en provenance de la France

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
D'abord former à notre culture, nos règles, nos lois, nos coutumes, notre langue. Ensuite former à un métier et fournir rapidement un travail parmi les 500'000 postes qui restent chaque année non pourvus.

Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
L'immigration n'est pas nouvelle en France et elle a façonné toute la société française du XXème siècle mais elle a toujours fait des pauses (involontaires peut être, avec les guerres) qui ont donné au pays le temps d'absorber ces populations, du point de vue du logement comme de l'emploi. Ensuite elle a consisté à accueillir des peuples d'origines différentes (italiens, polonais, espagnols, portugais) de telle sorte qu'aucune de ces communautés n'a atteint une taille critique qui lui aurait donné des prérogatives ou une place trop grande dans l'esprit des français de plus ancienne souche, place qui aurait pu être à l'origine de déséquilibres dans la société. Actuellement, c'est tout le contraire qui se passe : nous faisons face à un flux ininterrompu depuis 40 à 50 ans en provenance quasi exclusivement d'Afrique (+ moyen orient depuis quelques années). Ce rythme et l'origine des population depuis un territoire à peu près homogène a créé des communautés de taille critique qu'il est maintenant très difficile d'intégrer de part leur ampleur. Il est donc primordial d'investir maintenant sur les communautés en place avant d'envisager l'accueil de nouvelles.


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