Intégralité de la contribution intitulée "Refondation de notre vie politique"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 28 janvier 2019 à Chemillé-en-Anjou .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Confiance? Le maire, sans aucun doute!
Parce que les politiques de haut niveau ont trop l'habitude de changer d'avis au gré des élections et de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. L'argumentation présentée au sujet des 80 km/h en est un bon exemple (basée sur une expérimentation biaisée, des arguments non validés par des spécialistes, pas de prise en compte des contre-arguments, ...)

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Principalement les associations, en leurs donnant plus de poids dans les décisions de leurs domaines de compétences.
Les syndicats ont déjà leur rôle, il suffirait de les écouter, malheureusement, ils ont souvent trop politisés.

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Ecoute, exemplarité et transparence!

Moralisation de la politique
La défiance des français vis-à-vis des politiques est plus que jamais importante. La loi sur la moralisation n’a pas atteint son objectif. Il faut donc lutter contre tout ce qui peut prêter le flanc aux soupçons…
Assurer un contrôle réel des frais des politiques => notes de frais et validation comme dans les entreprises. Contrôle a posteriori également par la cour des comptes. Pour éviter toute polémique sur ce sujet, en assurer également la transparence en rendant ces frais accessibles sur internet.
Par soucis d’exemplarité, supprimer les avantages qui ne sont pas d’usage dans le secteur privé. Un élu est un salarié de l’état, il doit être rémunéré au bon niveau, mais pas plus qu’un citoyen de même niveau de responsabilité, et sans avantages en nature divers et variés (par exemple un restaurant étoilé à bas prix…)
Aligner les salaires et avantages des fonctionnaires des assemblées sur la grille générale des fonctionnaires.
Supprimer tous les éléments du décorum des assemblées (par exemple, le président du Sénat ne travaille pas mieux parce qu’il passe par une haie d’honneur en arrivant). Cet étalage de richesse et d’avantage ne peut plus être admis par la population.
Le train de vie de l’état doit être contrôlé par une entité indépendante et non par les députés et sénateurs eux-mêmes. Cette entité doit inclure une représentation de la population.
Un élu est un salarié de l’état à plein temps. Il ne peut donc cumuler avec un emploi dans le privé, a fortiori s’il peut y avoir conflit d’intérêt.
Supprimer les avantages et frais liés aux anciens présidents, ils sont redevenus des citoyens comme les autres.
L’état doit être propriétaire des permanences des députés dans les circonscriptions. L’état prend en charge l’entretien et l’élu est simplement occupant des locaux durant son mandat (et on ne refait pas la décoration quand l’élu change, mais quand c’est nécessaire….)
En conclusion, il convient de lutter efficacement contre toute forme d’enrichissement personnel ou de dépense infondée. Il convient également d’assurer la plus grande transparence sur l’utilisation de l’argent public.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
Limitater à 1 mandat à la fois me semble une bonne chose afin que chacun se consacre pleinement à sa tâche.
En revanche, il ne doit pas y avoir de limitation dans le temps car celle-ci est lié au résultat des élections. C’est aux électeurs qu’il appartient de dire si un élu doit être reconduit ou pas.
Pas de cumul non plus avec un emploi public.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Une dose de proportionnelle est sans doute souhaitable. Cela ne doit toutefois pas entrainer un blocage de l'action du gouvernement; sauf peut-être s'il y a unanimité de l'opposition (donc 50% gouvernement, 50% pour les oppositions)

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Les 2.
Aujourd’hui, certains considèrent qu’il faut absolument conserver le Sénat car c’est un contre-pouvoir important. C’est vrai, mais c’est uniquement un concours de circonstances lié aux élections et à la jeunesse de LREM. Si la droite était passée, on aurait pu avoir une majorité de députés de droite, et un Sénat de droite, donc pas de contre-pouvoir. Pourquoi ne pas remplacer le Sénat par une assemblée citoyenne ? Dans ce cas, on pourrait conserver un nombre de députés importants pour assurer le lien avec les territoires.

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
La participation est trop faible, mais les politiques en sont responsables!
La solution sans doute la plus efficace serait de rendre le vote obligatoire, mais cela se traduira sans doute par une augmentation du nombre de vote blanc...
Une autre solution, plus longue à mettre en oeuvre mais sans doute plus efficace à long terme est d'impliquer davantage les électeurs dans la vie politique par des consultations, débats,... sur les principales mesures.
Peut-être faudrait-il lutter contre l’abstention en utilisant le vote électronique sécurisé. Ainsi on pourrait voter de n’importe quel endroit, même si l’on est en déplacement, et aussi sur une période plus longue (par exemple du samedi matin au dimanche soir).

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
Il faudrait, mais à ce jour, je ne vois pas comment prendre en compte le vote blanc, car quelle conséquence lui attribuer? Si cela mène à invalider le vote, que se passera-t-il de plus ? On prend les mêmes et on recommence ?… Dans ce cas, c’est inutile...

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Consulter et débattre avant de décider.
Plutôt qu'un référendum, Internet donne aujourd'hui la possibilité de forum et de sondage permettant de prendre en compte l'avis de la population. Un support en mairie pourrait être mis en place pour ceux qui souhaitent participer mais n'ont pas ou ne connaissent pas Internet. Cela n’a bien sûr de sens que si l’on en tient compte….
Les grandes orientations doivent faire l’objet de débat contradictoires publics et télévisuels afin d’éclairer le citoyen sur les avantages et inconvénients des différentes options.
Autoriser lors des sessions parlementaires les Questions au Gouvernement d’origine citoyenne

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui

Si oui, comment ?
Initiative Président
Obligation de consulter la population pour obtenir son avis sur des mesures importantes nouvelles ou contraire au programme de campagne.
Obligation de justifier ses choix par une communication publique
On peut imaginer une boite à idée informatique afin de recevoir les propositions des citoyens, avec une prise en charge par les députés pour les idées jugées intéressantes.

Initiative citoyen
Pas de référendum révocatoire. Un mandat doit être mené à son terme, quel que soit le niveau de l’élu, sauf bien sûr en cas de faute grave de l’élu
Le Référendum d’origine citoyenne pour décider d’une loi ne me semble pas une bonne chose. Il y a trop de complexité dans les différents sujets pour la majorité d’entre nous qui ne sommes pas des spécialistes. En outre, il y a un référendum à chaque élection.
En revanche, on peut imaginer l’obligation pour le gouvernement d’étudier une proposition de loi (et de répondre par des éléments factuels et indépendants) et de communiquer les résultats (argumentaire pour et contre) auprès de l’ensemble des français. Possibilité ensuite de soumettre la loi au référendum ou à une consultation.
Les demandes citoyennes doivent être dépendantes d’un nombre significatif de signatures afin d’avoir des chances d’obtenir l’aval de la majorité des français (et de ne pas enchainer des votes toutes les semaines). En revanche, elle ne doit pas dépendre d’un nombre de parlementaire.
Un sujet traité dans le cadre d’une demande citoyenne ne peut être représenté dans un délai minimum (à définir)

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Les grandes orientations doivent faire l’objet de débat contradictoires publics afin d’éclairer le citoyen sur les avantages et inconvénients des différentes options.
Publier ces comptes sur internet avec un niveau de détail permettant de savoir comment est utilisé l'argent.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Le gouvernement doit définir des orientations, des objectifs et des solutions mais laisser, chaque fois que c’est possible, la mise en application des mesures au bon niveau au plus près du terrain (régions, département, mairie) avec possibilité d’adapter la mesure. On ne décide pas de tout à Paris
La priorité est de recréer le lien entre la population et le gouvernement. Dans le sens descendant, pour fournir de l’information, mais aussi dans le sens montant pour prendre en compte l’avis et les remarques de la population par rapport à une mesure. Le premier niveau de contact avec la population est le maire.
La chaine de représentation de l’état doit être revue pour être en lien avec les citoyens. Aujourd’hui trop de députés sont hors-sol, et il n’y a pas de canal de communication formel entre les maires et le gouvernement dans la réflexion sur les décisions à prendre. On peut, par exemple, définir une rencontre régulière (au minimum 1 fois par mois) pour une réunion entre le député et les maires de sa circonscription, charge aux députés d’être effectivement les représentants de leur territoire. Ces réunions doivent être public, ou a minima les compte-rendu de ces réunions doivent être public

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
Organisation d’un calendrier pour que tous les députés (ou sénateurs) soient présents en même temps à l’assemblée. Par exemple x jours au parlement en séance, x jours en commission, x jours dans la circonscription. Ce calendrier global est bien sur commun à tous les députés.
Pour optimiser le temps en séance plénière, laisser la commission gérer les débats (y compris en relation avec la population) et le vote décisionnaire. En Assemblée plénière, on ne fait qu’une présentation de la mesure.
Si l’on redonne plus de pouvoir aux maires, on peut imaginer que les présidents de communautés de communes (par élection) soit automatiquement les députés de l’assemblée. Les liens avec le territoire seraient bien plus forts.

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Avant tout, en rappeler les principes et règles, et débattre d'évolutions éventuelles, mais je ne pense pas que ce soit le besoin essentiel. La loi existante devrait suffire pour l'essentiel

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Avant tout en communiquant très fortement sur ces règles pour qu'elles soient connues, comprises et partagées par la majorité.
Et en sanctionnant les écarts

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Mettre en avant les bons exemples.
Et aussi le donner (par exemple, ceux qui imposent des limitations de vitesse devraient les respecter...)

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Ecoute et Tolérance

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Favoriser le dialogue chaque fois que c'est possible. En cas de manquement, pourquoi pas des sanctions de type "vis ma vie" plutôt que des amendes (par exemple, celui qui se gare sur un emplacement handicapé doit passer une journée en fauteuil roulant...)

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Le dialogue et la sanction en dernier recours

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Pour les chômeurs par exemple, qui sont de fait salariés de l'Etat, leurs demander un travail d'interêt général. Bien sur cela ne doit pas se faire au détriment de la recherche d'emploi (donc priorité aux entretiens d'embauche, temps pour consulter les annonces sur le lieux de travail et non chez eux).
Outre le fait que cela leur maintient un rôle dans la société et une activité, ils peuvent être utiles dans beaucoup d'endroits (milieux associatifs, maisons de retraites, hopitaux, ...) Bien entendu, ils ne doivent pas remplacer du personnel salarié, mais apporter un complément que ne peuvent pas faire les salariés (discuter avec un malade ou un ancien, ...)

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Maintenir l’asile politique tel qu’il est défini dans nos textes. Ne pas faire de confusion entre asile politique et asile économique qui doit être soumis à conditions

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
oui, l'effort envers l'immigration doit être mesuré par rapport à celui pour nos défavorisés

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Définir nos capacités d’accueil sur le territoire et ne pas recevoir plus d’immigrés que l’on ne peut en intégrer dans de bonnes conditions, tant sur le plan financier que sur l’hébergement, le travail, etc…

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Organiser la prise en charge des immigrés légaux sur l’ensemble du territoire en définissant des ratios par rapport aux habitants par région, à charge pour les régions de répartir sur les départements (même règle de répartition), le département répartissant sur leurs villes et village. Ceci afin d’éviter des camps qui provoquent la saturation des habitants à proximité. Un faible ratio d’immigrés par rapport à la population locale favorise l’intégration.
S’assurer que les immigrés s’engagent à respecter nos règles républicaines (y compris polygamie, voile intégral, excision et autres pratiques non conformes à nos usages). Expulser systématiquement en cas de non-respect.
Ne pas permettre à des immigrés non autorisés de disparaitre dans la nature après la période de rétention. S’efforcer de faire coïncider la période de rétention et le délai de décision
Améliorer l’efficacité de l’extradition des clandestins.
Attention à ne pas donner le sentiment que les immigrés sont prioritaires par rapport aux français dans le besoin. Comment expliquer qu’on puisse loger un sans-papier, et que l’on soit incapable de fournir un abri à un SDF ou à une femme battue ?

Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Concernant la Sécurité routière:

Vitesse
L’objectif du réseau routier est de permettre le déplacement d’un point à un autre dans les meilleures conditions de sécurité, mais aussi le plus rapidement possible. Le temps passé sur la route est essentiellement du temps perdu pour chacun, il allonge la journée de travail, il convient donc de ne pas l’augmenter.
Cesser de faire porter la sécurité uniquement sur la vitesse. Identifiez les causes réelles lors d’un accident mortel (la vitesse n’est souvent qu’un facteur aggravant), et agir sur ces vraies causes. Une véritable analyse doit être faite, par des indépendants et spécialistes de la route, et pas par un responsable et un lobby dont la volonté de réduction de vitesse est permanente, et donc la conclusion connue d’avance (et ne parlons pas de l’argumentation exécrable présentée par le gouvernement, basée sur une expérimentation biaisée)
Supprimer la mesure des 80 km/h et laisser aux maires, sur leur secteur, le choix de la vitesse appropriée.
Il faut donner aux maires un objectif de diminution du nombre de mort et des zones fortement accidentogène, ce nombre étant le meilleur indicateur. S’il y a augmentation, des mesures doivent être prises (mesures qui ne sont pas forcément des limitations de vitesse, mais aussi sur l’état de la route, l’aménagement, la visibilité, amélioration des rails de sécurité, …). S’il n’y a pas d’augmentation, la vitesse limite peut être augmentée, même à plus de 90 car il y a de nombreux endroits où l’on peut rouler plus vite sans risque !
Développer les limitations dynamiques, c’est-à-dire modifiées automatiquement en fonction des conditions climatiques, du nombre de véhicule en circulation, …

Retrait de points pour excès de vitesse
Ne pas supprimer 1 points pour un exces < 20km/h (comme en Allemagne par exemple). Cela pénalise ceux qui roulent beaucoup et/ou qui sont en zones rurales et qui ont absolument besoin de leur voiture. Cela amène aussi à rouler sans permis quand on n’a pas le choix, et donc sans assurance…

Radars
Cesser de considérer les radars comme un impôt indirect : Les placer aux endroits vraiment dangereux (en fonction du nombre d’accident), et pas aux endroits où ils font le plein !

Etats des routes
Trop de petites routes sont dans un état lamentable, alors que des routes plus importantes sont refaites sans réel besoin.
Revoir la distribution des financements pour que le budget des travaux publics soit utilisé là où c’est le plus nécessaire, en liaison avec les maires. On peut imaginer une répartition du budget par département au prorata du nombre de kms de voies (hors autoroutes privées)
Un conseil des maires au niveau départemental ou région pourrait statuer sur les travaux prioritaires

Autoroutes
Les autoroutes sont les voies les plus sécuritaires selon le bilan du nombre de morts.
Mais les jeunes les utilisent très peu car elles sont chères.
Mettre en place un « pass jeune » permettant de payer l’autoroute à pris très réduit pour les étudiants ou ceux qui débutent dans la vie active

Contrôle technique
L’augmentation de coût générée par la récente modification du Contrôle technique est difficilement supportable pour beaucoup, d’autant que ce sont rarement les personnes les plus pauvres qui ont les véhicules les plus anciens.
Ce CT ne doit pas servir d’excuse à éliminer de vieux véhicules, notamment pour ce qui concerne la pollution. On ne peut dnc demander qu’un véhicule soit moins polluant ou plus sécuritaire qu’il l’était à sa mise en service (par exemple l’abaissement des seuils de pollution)


Lire une autre au hasard
Retour aux Thèmes