En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Le soutien aux Gilets Jaunes montre combien les français ne croient plus en leurs hommes politiques. Par leur incapacité à définir un projet, opérer, depuis de nombreuses années, les choix économiques nécessaires à la situation de la France, les revendications actuelles nous font remonter au début du XXème siècle : le fonctionnement des institutions républicaines est ouvertement critiqué, en particulier pour le Sénat. Pouvons-nous en tirer des leçons ?
En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui
Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Il faut absolument relancer le dialogue social, avec les partenaires sociaux et le monde associatif, reconnaitre et intégrer les associations représentant les personnes retraitées dans le cercle des partenaires
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
- Changer de méthode de gouvernance dite verticale et négocié en amont des problèmes.
- Mettre en place des conférences territoriales. Il faudrait que le Sénat corrige son déficit de légitimité représentative et que les Conseils économiques sociaux et environnementaux régionaux soit des lieux d’expérimentation des formes démocratiques plus affirmé, sur lesquels s’appuyer.
- Supprimer la délégation de vote. Seuls les présents dans l’hémicycle votent. Le nom des votants est public et l’absence dans l’hémicycle entraîne une retenue sur salaire.
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose
Pourquoi ?
Le cumul des mandats est souvent attaché à la figure de « l’homme providentiel » aux multiples fonctions, doté de pouvoirs exceptionnels voire « surhumains » et semble nourrir une « crise de la représentation » dont l’un des éléments révélateurs serait le taux croissant d’abstention lors des consultations électorales nationales et/ou locales . Les lois de 2014 si elles paraissent avoir mis fin à la figure du « député-maire » ou « sénateur-maire » n’ont pas atténués le cumul des mandats ; On retrouve le symbole du cumul dans des personnalités politiques à la tête de grandes collectivités (régions, métropoles à statut particulier comme Paris, Lyon et Marseille) et/ou établissements territoriaux (commune, communauté d’agglomération, Conseils départementaux).
Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Plus que le cumul des mandats, c’est dans la revalorisation des différents corps représentatifs que se situe le problème, tant institutionnelle que politique (voire même électorale).
- introduire une part de proportionnelle
- faire appliquer le pouvoir de contrôle de l'Assemblée nationale, face au pouvoir exécutif.
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Non
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
- instaurer « proportionnelle à seuils et prime » qui permet d’avoir à la fois des « des députés de terroir » (mais sur des circonscriptions élargies), combinés à des députés nationaux représentant les voix des plus petits partis
- prendre en compte le vote blanc
- rendre le vote obligatoire
- donner la possibilité d'organiser un référendum initiative populaire et facultatif aux niveaux des projets politiques menés par les communautés d’agglomérations ou de communes
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Si oui, de quelle manière ?
- En lui octroyant une « matérialité » et en mettant à disposition des bulletins blancs officiels ou des bulletins avec la mention « Aucun des candidats » ou « Contre tous les candidats », comme cela se fait dans certains pays. La matérialité est importante, et il faudrait un vrai débat pour définir ces points.
- En lui octroyant un pouvoir de sanction en cas de référendum, ou d’élections s’il atteint 50%
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Réaffirmer le rôle des Conseil économiques sociaux et environnementaux régionaux sur lesquels, gouvernement et assemblées pourraient s'appuyer pour prendre leurs décisions.
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Non
Si oui, comment ?
Le référendum d'initiative partagée ne répond pas à la demande de participation des citoyens. Pour que ceux-ci soient entièrement libres il ne faudrait pas que le référendum soit à l'initiative des membres du parlement.
Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Tenir compte des rapports de la cours des comptes.
Il ne sert à rien de consulter les citoyens à postériori des politiques menées par les élus. C'est donc en amont que la consultation doit avoir lieu, donner la possibilité d'organiser un référendum initiative populaire et facultatif aux niveaux des choix de projets politiques menés par les communautés d’agglomérations ou de communes seraient plus efficaces.
La mise en place de référendums citoyens dans le cadre des élections locales (régions et collectivités) peut être un moyen de redonner aux citoyens l'impression qu'ils ne comptent pas pour des prunes. Dans les programmes électoraux, il faudrait obliger les candidats à s'exprimer sur l'utilisation de l'argent public, être précis et très concrets dans les propositions formulées. En effet la plupart des projets annoncés ne sont jamais réalisés alors que des projets forts coûteux sont réalisés avec un endettement important et sans tenir compte des avertissements portés par la population : Exemple Installations de canons à neige, dans une zone de moyenne montagne (1000 m), exposition sud, dans un contexte de réchauffement climatique, avec un déficit de fonctionnement total de 397 541 euros pour l’année 2018. Chacun des 59 jours d’ouverture de la saison dernière a coûté 6 700 euros aux contribuables. Quand on regarde d’un peu plus loin, on constate 1,8 million d’euros de déficit cumulé sur dix ans, des chiffres particulièrement élevé ces deux dernières années », alors que la neige de culture est une calamité pour les équilibres environnementaux
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
- Chambre des députés : voter et proposer des lois, contrôler l’action gouvernementale.
- Sénat : je ne sais pas (cela en dit long sur la perception de son rôle dans nos institutions).
- Conseil économique social et environnemental régional (je dis bien régional) : débattre des choix politiques.
Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui
Si oui, comment ?
- affirmer le Conseil économiques social et environnemental Régional (je dis bien régional) comme un lieu d’expérimentation des formes démocratiques et s’appuyer dessus : la région est souvent vécu comme un simple échelon administratif de plus, les modalités de participation au Conseil économique social et environnemental très nébuleuses, voire inconnues. De ce fait l’échelon régional ne permet pas à la population de participer pleinement au débat politique.
- modifier le mode d’élection du Sénat pour qu’il soit plus représentatif
Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
La religion, affaire de croyance, doit rester dans la sphère privée. Faire appliquer la loi de 1905.
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Être cohérent
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Rendre le vote obligatoire : la carte d'électeur porte la mention "Voter est un droit, c'est aussi un devoir civique".
Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
"Éduquer à la citoyenneté" proposer des "Itinéraires de citoyenneté" sur les droits de l’Homme, les discriminations et l’égalité, le développement durable, mémoire et histoire.
Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
- Respecter et faire respecter la loi : Exemples d'obligations juridiques :
*pourvoir à l'éducation de ses enfants et préparer leur avenir,
*porter assistance à une personne en péril,
*accepter d'être juré d'une Cour d'assise,
*pour un chômeur inscrit à Pole Emploi, rechercher du travail, hors cas de dispense.
- Faciliter et reconnaitre les actions et les compétences développées au sein des associations.
- Créer des collèges d’usagers, tirés au sort, au sein des institutions de la République et d’organismes remplissant un service public (conseil municipal, communauté de communes ou d’agglomération, CAF. etc.)
Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Utiliser leurs compétences au sein des institutions politiques
Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
La notion recouvre des faits très divers : graffitis sur les murs des villes, dégradations de biens publics, attroupements d’individus potentiellement menaçants, bruit dans les immeubles d’habitation, insultes voire harcèlement dans la vie quotidienne, manque de respect envers les personnes âgées. Les incivilités les plus pénibles sont souvent liés à des problèmes de comportement.
Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
C'est une question difficile : la notion incivilité englobe à la fois des comportements gênants, mais qui ne sont pas pénalement sanctionnés, et d’autres qui constituent de vraies infractions. Le premier devoir de l'État est de faire respecter la loi. Pour les graffitis et dégradations, si les auteurs étaient conscients que les biens leurs appartiennent aussi, qu'ils ne sont pas exclus des lieux, peut être y en auraient-ils moins !
Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Les adultes et les lieux d'apprentissage de la vie en société doivent former et montrer l'exemple.
Les hommes et femmes politiques, ne sont que des hommes cependant ils devraient se montrer exemplaires. Le colportage délibéré de fausses informations par les élus et les professionnels de l'information devrait être sanctionné.
Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
La xénophobie : le lien entre les citoyens s’estompe et une méfiance généralisée s’installe. Les atteintes à l’ordre public sont destructrices des interactions de civilité et, finalement, de la confiance nécessaire à un bon fonctionnement de la société
Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Ne pas diviser : Tous les acteurs, qu'ils soient actifs du privé, fonctionnaires, artisans commerçants, retraités et autres professions libérales font partie de la vie sociale et économique de notre France. Ils sont des citoyens à part entière qui consomment épargnent, investissent, des acteurs de développement de liens sociaux (bénévoles, aidants) des acteurs créatifs (associations, entreprises). Aucun n’est supérieur à l’autre, nous avons tous besoin des uns et des autres, d'où la nécessité de ne pas opposer et de traiter les problèmes par type de population, de génération
Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui
Si oui, lesquelles ?
Avoir des exigences c’est considérer que la personne qui perçoit les allocations de solidarité existe et est capable de progrès. Les contreparties doivent être adaptées à chaque situation en tenant compte de la personne et de son environnement ; ne pas traiter dans la masse. Cela suppose des moyens humains et techniques notamment en l’absence de services publics, de transports, de moyens informatiques. On ne peut traiter de la même manière les habitants des zones d’habitation rurale, urbaine, suburbaine, de montagne.
Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
L’immigration n’est pas un problème en soi, ce n’est que la conséquence d’un déficit de développement économique ou d’une situation de guerre. Qu’avons-nous fait, nous les français et non le peuple de France, dans de telles situations ? Les difficultés liées à l’immigration concerne toute la planète et devrait être traité par l’Europe. Il est nécessaire de dépassionner ce débat pour que l’immigration ne soit pas la «une victime expiatoire» de notre société : un bon moyen, pour nous de nous défausser de nos responsabilités.
Face aux discours idéologiques récurrents, face aux vraies fausses bonnes solutions avancées, il serait souhaitable de revenir sur quelques-unes des idées reçues qui pénètrent toutes les sphères de notre société. Refuser l’amalgame, l’erreur d’interprétation, la stigmatisation, c’est déjà, lutter contre les discriminations et les préjugés.
En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Non. Je regrette que l'Europe ne soit pas au cœur du débat. A l'heure où le national-populisme prône le repli sur soi et où la question de la construction européenne n'est pas une priorité dans le débat politique, offrons à nos enfants et petits-enfants un projet d'avenir plus enthousiasmant que le "repli sur soi" mortifère des europhobes.
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Pour la première fois dans l'histoire de l'Humanité, au moins à cette échelle, au sortir de deux guerres mondiales dévastatrices, plusieurs nations européennes ont décidé de s'unir pour sauvegarder la paix et favoriser leur développement économique. L'union a commencé par ce qui était le plus facile, l'acier et le charbon, puis l'intégration économique, avec la libre circulation des marchandises, puis la libre circulation des personnes et enfin une monnaie unique. Il est temps que cette même Europe se donne les moyens de proposer autres choses que des quotas.
Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
éduquer, former.
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