En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Le Conseil Municipal quand il "travaille" collectivement (quelles qu'aient été leurs divergences pendant la campagne électorale) dans l'intérêt des habitants. Dans le passé, j'ai connu un maire directif (je modère mon expression) et des conseillers moutons qui ne réunissaient même pas leurs commissions !
Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
A l'image des CODEV, des rencontres de citoyens pour aider, selon leurs compétences et leurs idées, les conseillers municipaux à prendre les bonnes décisions. L'idéal étant d'organiser des référendums communaux, où les habitants prennent leurs décisions pour eux-mêmes (même en matière de recettes et dépenses, d'autant mieux acceptées qu'elles ne sont plus simplement subies). Les conseillers municipaux sont alors plutôt animateurs, et garants de la légalité des décisions votées. Cela impose d'étoffer la loi de 2008.
Ce même principe pourrait être étendu aux représentations de niveau supérieur : communauté de communes (puisque les domaines d'intervention sont différents et complémentaires aux communes) ou d'agglomération, département, région, avec des modalités à mettre en place pour que le nombre excessif de participants ne devienne pas une gêne : inscription préalable des intéressés, tirage au sort parmi eux avec non-réitération en cas de trop grand nombre. Rien n'empêche les citoyens de "travailler" indépendamment dans ce dernier cas, et d'avoir un représentant à la rencontre.
Quant aux organisations syndicales, je trouve qu'elles ne sont plus suffisamment à l'écoute des salariés. D'où leur perte de crédibilité.
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Là aussi, des rencontres : trimestrielles ou semestrielles (l'usage fixera la bonne périodicité) plus une autre avant le vote d'une loi importante. L'objectif est pour le député de confronter les convictions de ses électeurs avec les siennes propres, pour que ses votes soient le plus possible le reflet de ses électeurs (et de lui-même) et non plus les décisions de son parti. Cela réduira aussi l'influence des Lobbys.
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose
Pourquoi ?
J'estime que la loi est trop modérée : il ne doit pas y avoir simultanéité de mandat électif, par exemple un député ne doit pas être en même temps conseiller municipal : et ce à tous les niveaux électifs. Cela oblige ces différents élus à dialoguer selon leur niveau d'action, et évite qu'ils prennent des décisions avec "plusieurs casquettes".
Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Instituer l'écoute des citoyens, dans les rencontres périodiques que j'ai déjà évoquées.
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui
Si oui, lesquels ?
Question faussée. J'estime qu'il faut supprimer le Sénat, et remplacer sa sécurité contre les bouleversements de tendance (et les renversements de majorité) par le renouvellement des députés par tiers, tous les deux ans. Leur mandat serait donc porté à 6 années.
De même j'estime qu'il faut ramener le nombre de députés à 3 par département.
Les personnes ainsi libérées auraient le choix entre se faire élire dans d'autres instances (grâce au non-cumul), si cela leur pose un problème de revenus, ou vivre de leur fortune si tel est leur préférence.
Quant aux autres élus, la question est à examiner selon les missions qu'ils exercent réellement. Faut-il conserver quelqu'un qui ne prend pas la peine de réunir sa commission ? Cela serait une rente de situation.
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Je suis persuadé que l'institution d'un quorum "votes exprimés/inscrits" à 50%, en légitimant les résultats, serait propre à motiver les électeurs. Lorsque le choix proposé ne leur convient pas, pourquoi se déranger et voter blanc ?
Un complément serait de n'organiser des élections qu'à un tour. Cela éviterait les ententes entre deux tours, qui sont soit démotivantes, soit décourageantes. Cela contraindrait les partis à une vraie primaire pour maximiser leurs chances, et clarifier le choix des électeurs.
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Si oui, de quelle manière ?
Comme dit ci-avant : quorum "votes exprimés/inscrits" à 50%. Si cela impose de réorganiser le vote, cela ne sera pas plus coûteux que l'ancien dispositif à 2 tours.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Organiser la possibilité de référendums sans limitation des sujets, par une simple demande de 5% du nombre des inscrits, validée par rapport à la constitution, sans contrôle par les députés. Tous les sujets doivent être possibles. Un référendum ne doit cependant pas être remis en cause moins de 6 mois après son déroulement.
Plusieurs référendums peuvent être regroupés dans une seule consultation (et c'est d'ailleurs souhaitable).
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Non
Si oui, comment ?
Il faut réformer cette loi de 2008 modifiée en 2015. Elle est trop limitative.
Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
L'implication des citoyens comme je l'ai proposé suffirait.
De plus, les conclusions de la Cour des Comptes ne devraient pas être seulement consultatives, les ministères concernés devraient présenter aux députés les mesures correctives à intégrer aux prochains votes des budgets; même principe pour les autres collectivités, avec les élus concernés.
Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui
Si oui, comment ?
Le Sénat doit être supprimé.
Le CESE doit être renforcé (doublé) pour ce qui concerne l'écologie et la transition énergétique. Son avis doit être requis (à moins que cela ne soit déjà le cas) pour tous les travaux de grande ampleur, par exemple la construction comme le démantellement de centrales nucléaires, les ponts et tunnels, etc... Ce coût supplémentaire (notamment le besoin de spécialistes) doit être pris en compte dans le budget du projet.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Agir pour qu'il se sente considéré. Mes propositions sont déjà dans "la vie institutionnelle".
Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Le respect entre les citoyens, et le respect des biens et services publics... et ce n'est pas gagné.
Je ne critique pas dans ces domaines les actes de contestation (manifestations catégorielles, ou désordonnées comme les Gilets Jaunes) dont je reporte la responsabilité vers un manque de dialogue préliminaire des dirigeants concernés. Sans compter des mesures de rétorsion propres à augmenter le désordre, au lieu de garantir la sécurité des personnes et des biens.
Ceci dit, certaines organisations (en particulier syndicales) ont besoin de ces manifestations pour être reconnues. Est-ce légitime ?
Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Des rencontres de dialogue au niveau des groupes de population, et non pas seulement des institutions nationales.
Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Juste tenir compte des frais engagées dans leurs actions. Le temps passé c'est du bénévolat.
Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Les déchets, sur la voie publique des villes comme abandonnés dans la nature. Favoriser des lieux de dépôts au lieu de refuser les collectes sous prétexte de rentabilité.
La précipitation des personnes qui se sentent prioritaires par rapport à des plus faibles ou plus courtois. La "police de proximité" avait autrefois une action corrective et éducative. Ses missions changent, reviennent...
Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Entretenir les biens publics sans attendre la nécessité de leur remplacement. Car la mauvais état entretient l'envie de dégrader. Des sites internet d'alerte, pour la structure administrative concernée, avec transfert quotidien des alertes en cas d'erreur ?
Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
C'est un choix individuel, je ne peux pas imposer mes pratiques, juste les recommander.
Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Racisme larvé, rarement exprimé. Dans d'autres milieux, c'est plus couramment exprimé.
Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Reprocher aussi courtoisement que possible, selon la caractère de l'interlocuteur.
Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui
Si oui, lesquelles ?
Pour le RSA ou revenu minimal de survie qu'il serait bon de lui substituer -non cumulatif avec les autres revenus, sinon il n'est plus vital-, selon les capacités des personnes (mais qui va les juger ? Le C.A.S. pourrait être un bon pivot) incitation à de petits services au profit de la commune ou du voisinage ou d'une association ou de ??? (environ 4h par semaine).
Pour le bénéficiaire d'un logement gratuit ou remboursé par l'APL, maintien du bien en bon état (bonification en cas d'amélioration? ou déduction modérée en cas de détérioration ?).
Pour le retraité "ASPA", incitation ou non selon l'âge et l'état de santé.
Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Augmenter les moyens (humains et financiers) d'examiner les situations dans un délai le plus modéré possible (déjà commencé par E. Macron), de façon à reconduire à la frontière avant que les personnes soient impliquées dans la vie sociale (études, travail). A l'inverse, ne pas expulser une personne (à fortiori une famille) bien intégrée dans sa commune, dans son quartier, dans son lycée ou université, ou avec des résultats favorables dans ses études.
En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Non, la notion humanitaire me parait suffisante pour dépasser éventuellement des objectifs.
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Un parrainage de villages ou villes de façon à éviter l'émigration économique vers la France. Parrainage aussi d'entreprises locales, de productions locales, au lieu de vendre nos produits : si c'est dommage à court terme pour notre économie, cela devrait être neutre ou favorable à long terme. Ces parrainages pourraient éviter la confiscation, par les dirigeants, des soutiens français. Cela peut être efficace pour certains pays, et impossible pour d'autres...
Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Traiter les français aussi bien que les immigrés , même si ces derniers ont connu des souffrances : cela facilitera leur intégration au lieu de leur rejet par réaction. Trop de Français ont une situation matérielle plus grave, cela pourrait se résoudre par un revenu minimal de survie qui, couplé à l'APL, permet à chaque personne de manger tous les jours, de vivre en hygiène, et d'avoir un toit sur la tête.
Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Lorsqu'il est certain, soit avéré par un juge soit reconnu par l'intéressé, qu'un député a abusé de ses avantages -notamment en tirant un profit personnel de son IRFM-, même si la sanction judiciaire est modérée (remboursement des indus + rappel à la loi), ce député doit être déchu de ses fonctions sans retard et définitivement : il serait en effet anormal qu'il puisse désormais participer à l'élaboration et à l'adoption des lois de la République.
Je propose que chaque député ait l'obligation de siéger un nombre significatif de fois à l'Assemblée Nationale, et de participer à un nombre significatif de réunions de commissions. Les absences non justifiées feront l'objet d'une réduction de rémunération en dûe-proportion. Le temps complémentaire (permanences et autres actions dans son département) ne donnera lieu à aucun contrôle ni aucune compensation. L'ensemble lui permettra un rythme de vie supportable, et ne lui devra pas lui imposer des séances de vote nocturne. Après la fin de son mandat, il devrait percevoir pendant un an 75% de son ancienne rémunération, puis une année à 50%; et enfin une année à 25%. Cette dépense sera supportée par la réduction du nombre des représentants.
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