En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Les élus car ils ont la légitimité du suffrage universel.
En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui
Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
A des associations d'usagers des services publics, des associations de consommateurs, des panels de citoyens tirés au sort pour émettre un avis public sur les projets de réforme (mais pas les syndicats car ils se sont décrédibilisés par leur incapacité à sortir de leur sectarisme et à faire des compromis pour réformer).
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
La crise des gilets jaunes a montré que notre vieux modèle jacobin ultra-centralisé a vécu. Il faut rapprocher les décisions du citoyen. Le président de la République ne peut pas être comptable seul de toutes les actions et inactions dans le pays. Notre modèle jacobin est devenu un danger pour notre démocratie car il contribue à favoriser la radicalisation d'une partie croissante de la population. Il est temps de décentraliser beaucoup plus que nous ne l'avons fait jusqu'à présent, notamment au profit des régions (pour ne citer qu'eux, les services publics de l'emploi, par exemple, doivent être rapprochés au plus prêt des bassins d'emplois). Il faut responsabiliser les exécutifs régionaux en leur donnant de vrais pouvoirs et de vrais moyens. En contrepartie, il faut dégraisser le mammouth de l'administration centrale parisienne, aveugle et inopérante : le juridisme et l'inefficacité de cette machine à produire de la norme absconse et uniforme pour l'ensemble du territoire doit être rationalisée (je propose par exemple une direction des affaires juridiques unique pour l'ensemble des ministères, une DRH unique du ministère des armées, la fusion / suppression d'établissements publics...etc...). Il faut aussi supprimer les doublons Etat / collectivités locales.
Mais avant toute nouvelle mesure de décentralisation, les compétences des échelons territoriaux doivent être préalablement clarifiées et rationalisées afin de bannir les compétences et les financements croisés ainsi que la dilution des responsabilités (la loi NOTRE, pour ne citer qu'elle, n'a fait qu'ajouter de la complexité et de la confusion à cet égard).
Cette clarification et cette rationalisation impliquent également de trancher enfin le débat et acter que l'échelon départemental est de trop ! Ses compétences pourraient être redistribuées aux régions et aux intercommunalités et les prestations sociales dont il a la charge pourraient être transférées aux CAF dans une logique de guichet social unique, de clarification, de rationalisation et d'économies d'échelles. Le département continuerait d'exister en tant que circonscription administrative.
Améliorer la lisibilité de notre organisation institutionnelle et administrative est impératif si l'on veut abaisser le niveau de défiance des citoyens vis à vis des pouvoirs publics. Car rendre les institutions plus lisibles, c'est mieux lutter contre ses fossoyeurs et les fake news qu'ils distillent. Le manque de clarté et de transparence créé un terreau favorable aux manipulations.
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose
Pourquoi ?
Assurer un plus grand renouvellement du personnel politique et une meilleure respiration démocratique.
Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Instaurer une dose de proportionnelle à l'Assemblée nationale.
Transformer le conseil économique, social et environnemental, qui est encore moins utile que le Sénat, en assemblée citoyenne composée de citoyens tirés au sort pour donner leur avis sur les projets de lois.
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui
Si oui, lesquels ?
La suppression du conseil départemental, que j'appelle de mes vœux, entraînerait de facto la suppression de tous les conseillers départementaux.
Les élus intercommunaux sont également trop nombreux: il faut réduire le nombre de représentants par commune.
Aussi, des élus moins nombreux pourront-ils être mieux rémunérés.
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Transformer le conseil économique, social et environnemental, qui est encore moins utile que le Sénat, en assemblée citoyenne composée de citoyens tirés au sort pour donner leur avis sur les projets de lois.
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui
Si oui, comment ?
Pas sur tous les sujets.
Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Associer davantage les associations d'usagers des services publics.
Conduire une révolution managériale interne aux administrations afin que les agents publics eux-mêmes aient la possibilité d'émettre des idées et d'avoir une parole plus libre sur ces sujets. Aujourd'hui, le management public corsète les agents de toutes catégories dans un rôle d'exécutant : il n'est pas normal que, face à leurs cadres dirigeants, les agents publics soient la plupart du temps contraints de s'autocensurer sur les idées qu'ils souhaitent émettre et les initiatives qu'ils souhaitent prendre car cela est trop souvent mal vu. La verticalité de notre système administratif pyramidal et ultra-centralisé est un sérieux obstacle à la démocratie participative.
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Transformer le conseil économique, social et environnemental, qui est encore moins utile que le Sénat, en assemblée citoyenne composée de citoyens tirés au sort pour donner leur avis sur les projets de lois.
Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui
Si oui, comment ?
Transformer le conseil économique, social et environnemental, qui est encore moins utile que le Sénat, en assemblée citoyenne composée de citoyens tirés au sort pour donner leur avis sur les projets de lois.
Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui
Si oui, lesquelles ?
Formation obligatoire ou travaux d'intérêt collectif.
Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Il faut instaurer une politique de quotas pour n'accepter sur notre territoire que les immigrés ayant décroché un contrat de travail et, comme l'Allemagne l'a décidé récemment, attendre un certain nombre d'années avant que les immigrés récents puissent avoir le droit de percevoir des prestations sociales.
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Aider l'Afrique à se développer en soutenant les ONG travaillant sur le terrain (micro-crédit, investissements ciblés, formation des habitants, formateurs relais...) mais ne pas distribuer d'aides directes aux Etats car l'expérience a déjà montré qu'elles sont inefficaces car elles sont souvent détournées de leur objet.
Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Il faut former chaque nouvelle personne immigrée à la maîtrise de la langue française et à la connaissance des valeurs de la société française. Une politique de quotas, sur le modèle allemand, est susceptible de favoriser l'intégration.
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