Intégralité de la contribution intitulée "En marche... pour la 6ème république !"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 24 janvier 2019 à Saint-Michel-sur-Rhône .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Les élus locaux (maires, conseillers municipaux) qui très majoritairement sont proches des citoyens et connaissent très bien leur territoire

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Les organisations professionnelles et syndicales qui sont sur le terrain et doivent être consultées AVANT toute décision importante concernant leur domaine d'activité. Aujourd'hui, on a fâcheusement tendance à éventuellement consulter le terrain une fois la décision prise... quitte à revenir en arrière si elle s'avère mauvaise ou inapplicable. Voir l'exemple récent de la modification des rythmes scolaires qui était pourtant au départ une bonne idée. Quel gâchis et quelle inefficacité ! Ces décisions ne doivent pas être toujours et uniquement descendantes !

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Il faut fondamentalement changer le statut des hommes et femmes politiques et les faire descendre de leur piédestal. En finir avec ces élus "professionnels", presque tous issus du même moule (l'ENA), qui ont le même profil quelle que soit leur orientation politique, dépendants de leur(s) mandat(s) et principalement préoccupés à préparer leur réélection; les parlementaires en particulier représentent surtout et avant tout eux même, et constituent une caste, très loin du terrain et des citoyens.
Donc, pour déverrouiller le système, ils ne font qu'un mandat, comme cela ils n'ont plus à se préoccuper de leur réélection et représentent mieux les citoyens qui les ont élus ! Ils (comprendre aussi elles) ne sont pas forcément inscrits à un parti politique et conservent leur activité professionnelle, au moins partiellement, pour la reprendre après leur mandat, ce qui lèvera la dépendance financière, variera les profils et n'exigera pas forcément, pour accéder à un tel mandat d'avoir une longue carrière politique préalable. Pendant leur mandat, ils ont un bureau où ils sont présents et facilement accessibles; ils se déplacent en train, en métro ou en bus comme tout le monde. Bref, ils redeviennent des citoyens ! Enfin ils ont l'obligation, disons à mi-mandat, de rendre compte de leur activité à leurs électeurs avec possibilité pour ceux-ci de les démettre si insuffisance ! Des séances parlementaires qui se tiennent avec 10 % des élus présents sont un scandale démocratique !

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
Le cumul des mandats est l'un des principaux moteurs de ce que j'ai exposé à la réponse précédente. D'autre part personne ne peut prétendre sérieusement faire correctement et avec une présence suffisante, à la fois un travail de député et celui de maire... Les élus concernés délèguent donc forcément l'un de ces 2 rôles à quelqu'un d'autre que les électeurs n'ont pas choisi ! Il y a par conséquent trahison du mandat confié.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
La proportionnelle à dose suffisante, cela me parait évident.

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
L'échelon départemental, qui me parait dépassé et ne plus correspondre à grand chose. Les élus départementaux sont donc inutiles; les compétences qu'ils exercent peuvent parfaitement être assumées, soit par les régions (collèges par exemple) soit par les EPCI (transports par exemple)

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
La baisse constante de participation, qu'on constate à chaque élection, traduit un malaise politique profond d'une république à bout de souffle. Cette situation, à mon sens au coeur de la crise dite des gilets jaunes, est inquiétante et dangereuse pour la démocratie. Les institutions actuelles et leur fonctionnement, issus d'une république fondée il y a 60 ans ne correspondent plus à la société actuelle et doivent évoluer, voire être repensés dans une 6ème république ! Avec refondation de la façon de faire de la politique, comme je l'ai exposé plus haut.

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
Le comptabiliser dans les suffrages exprimés; et s'il est majoritaire, le scrutin n'est pas validé et doit être reproposé après débat !

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Le principe des votations suisses, à adapter à notre pays car nous sommes beaucoup plus nombreux, me parait être un excellent moyen. Pour cela la constitution doit être revue pour permettre qu'une loi ne soit pas forcément nationale (encore la 6ème république !) Une loi liée à la montagne ou au littoral par exemple, n'a pas vocation à s'appliquer partout ! De même certaines règles, qui ont du sens en ville, n'en ont pas en zones rurales et inversement.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui

Si oui, comment ?
Beaucoup trop rigide dans sa forme actuelle et donc pratiquement inapplicable. Voir réponse précédente.

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Idem

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Le rôle législatif du parlement actuel me parait équilibré et doit être conservé. Pas de réponse sur le conseil économique social et environnemental dont je connais mal le rôle

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
L'assemblée nationale doit être élue avec une dose suffisante de proportionnelle (au moins un tiers) pour mieux représenter les diversités d'opinions. Mais c'est surtout le sénat qui constitue une assemblée obsolète, tant par son mode électif que par sa composition : Combien de citoyens connaissent, même vaguement, le sénateur(trice) qui est supposé(e) les représenter ??Les sénateurs (trices) sont l'incarnation même de ces élus immuables dont j'ai parlé précédemment et que les citoyens (dont moi même!) rejettent très majoritairement. Je verrais à la place du sénat une assemblée des régions, grosso modo avec les mêmes rôles, qui serait l'émanation des élections régionales (un peu à l'instar de la chambre des représentants américaine), auxquelles cela donnerait plus de poids et qui assurerait un lien entre l'échelon national et l'échelon plus local, qui n'existe pas actuellement. Durant le mandat de N. Sarkosy par exemple, celui-ci a pu poursuivre la même politique, sans l'infléchir le moins du monde, malgré un rejet massif aux élections régionales, qui ont vu 21 régions sur 22 passer dans l'opposition... un déni de démocratie ! Inutile de s'étonner après cela, que les citoyens ne se reconnaissent plus dans les institutions actuelles et les rejettent assez massivement...

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
La séparation de l'église et de l'état date de plus d'un siècle et garde la même pertinence ! C'est même un fondement de la république... S'il est indispensable de respecter et permettre l'expression de toute les religions, sans distinction, celles-ci ne doivent pas envahir l'espace public; et cela vaut aussi pour les religions chrétiennes qui doivent être traitées comme les autres ni plus ni moins. L'état, les régions, les communes, bref l'argent public n'ont pas vocation à financer les religions ni leur enseignement quels qu'ils soient et les écoles publiques doivent en rester totalement à l'écart et en être protégées.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
L'école reste l'endroit privilégié. Sans revenir 100 ans en arrière, comme le préconisent certains, il faut y redonner une place suffisante à la connaissance des institutions et leurs rôles, sans se limiter à l'école primaire ! Certaines choses, comme la déclaration des droits de l'homme et ses conséquences par exemple, ne sont pas encore accessibles à ce stade et devraient être développées au collège, intégrées aux cours d'histoire.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Cela ne procède pas d'un miracle et va avec les réponses précédentes . Pour que cet engagement se fasse, il est nécessaire que les citoyens aient confiance et se reconnaissent dans les institutions et leurs fonctionnements. On en revient donc à leur refondation dans une nouvelle république moderne !

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Le respect des autres, de l'environnement, des animaux et du vivant, du bien collectif....

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Cela va dans le même sens que précédemment. Mais hormis la délinquance, ces comportements existent heureusement déjà largement et de nombreuses associations, ONG... les portent. Permettre à ces organisation d'exister et faciliter leurs activités est donc essentiel. On voit, à l'occasion de différents actions (restos du coeur, téléthon...) ou lors d'événements dramatiques (attentats...) que les français sont capables de solidarité et de générosité, dès lors qu'ils se reconnaissent dans ce qui est proposé.

Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Mêmes réponses

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Les dégradations gratuites et imbéciles des biens publics

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Les leçons de morales ne peuvent suffire. De plus les maires, notamment dans les communes rurales sont fort démunis et n'ont généralement pas les moyens d'exercer le pouvoir de police dont ils disposent. Une police et surtout une justice de proximité sont indispensables ! On ne va pas envoyer d'emblée au tribunal et en prison un jeune surpris à taguer ou à détruire un panneau d'affichage... mais il n'y a rien d'intermédiaire et l'impunité est la pire des choses !! De petites incivilités de ce type, souvent commises très jeune et non sanctionnées, deviennent des actes plus graves et finissent par des délits... Le coupable doit se retrouver dès le lendemain devant un juge de proximité qui le condamnera à réparer les dégâts commis. Avec escalade progressive et mesurée dans les sanctions en cas de récidive...

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Le dialogue et l'éducation me paraissent être la clé. La stigmatisation et la constitution de ghettos, comme il en existe hélas dans quasi toutes les villes ne font qu'aggraver les choses et conduisent à des impasses. Dans certaines cités, existent par exemples des jardins partagés, organisés par un centre social, où les jeunes et moins jeunes apprennent à connaître, respecter les autres et échanger, partager; où ils trouvent aussi et surtout, par ces échanges, une reconnaissance, un sentiment d'être utile, une meilleure image d'eux même. C'est ce type d'action qui peut réussir.

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
La couleur de peau, encore et toujours ! Plus généralement le fait d'être différent, quelle que soit la différence, raciale, religieuse, sexuelle...

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
réponse précédente !

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Non

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
C'est un vrai sujet, difficile. La situation migratoire actuelle est un problème mondial liés aux inégalités scandaleuses et trop fortes qui existent entre les différentes parties du monde. Notre pays, comme d'autres, se doit d'accueillir une partie des migrants, sans faire de l'angélisme et en étant conscients qu'on ne pourra pas recueillir toute la misère du monde... et qu'on a affaire à des humains, pas à du bétail ! On peut se fonder sur des critères d'urgence (situations de guerre par exemple) ou familiaux, en essayant de trier les immigrations "de confort"... au cas par cas.

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Non. Toute politique du chiffre est à bannir.

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Si les migrants abandonnent tout et prennent de tels risques pour fuir leurs conditions de vie ou la guerre, on n'y mettra pas fin avec des incantations égoïstes et stupides du style "ils n'ont qu'à rester chez eux !" . Comme je l'ai dit c'est du cas par cas... qui demande des moyens pour répondre. Encore une fois, on n'a pas affaire à du bétail à parquer et il faut traiter chaque migrant de façon humaine, cas par cas.

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Surtout ne pas créer de nouveaux ghettos ou on regroupe les migrants entre eux. C'est le meilleur moyen de générer du racisme (qui marche dans les 2 sens !) de la délinquance... Il faut donc dispatcher le plus possible les migrants pour les intégrer à la société dans des conditions de logement décentes et avec la possibilité d'y travailler, ce que la plupart d'entre eux souhaitent ardemment. En veillant à respecter des proportions harmonieuse (à définir !) avec les populations autochtones pour qu'ils ne constituent pas une sous-société avec les conflits qui iraient inévitablement de pair


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