En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Ceux qui ont été élus par le suffrage universel nominatif à savoir le maire, le député, le sénateur et le Président de la République.
En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui
Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Les syndicats sous réserve qu'ils soient représentatifs (ce qui n'est pas le cas aujourd'hui sur la base des inscrits et non des votants) et que leurs représentants ne soient pas des professionnels du syndicalisme comme leurs homologues du monde politique
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
On compte plus de 600 000 élus en France dont la majorité sont devenus des professionnels de la politique en n'hésitant pas à dire que c'est un vrai métier. Cumulant les mandats, continuant bien souvent à exercer un poste public ou privé, ils sont devenus, pour beaucoup d'entre eux, les champions de la réelection affichant de nombreuses heures de vol invoquées comme indispensables pour exercer ce métier comme celui de député ou de sénateur.
Alors que les dernières élections législatives ont vu apparaître des profils issus de la société civile, il leur a été injustement reproché d’étre novices en politique. Faut-il être représenté par des profils, souvent beaux parleurs, qui conversent sur les marchés avec des ménagères ou reçoivent des citoyens dans leur permanence en quête d'un service ? Ou faut-il élire des ouvriers, employés, agriculteurs, instituteurs, artisans, commerçants, cadres ou chefs d'entreprises, en fait des militants de la “vraie” vie qui resteront insensibles aux groupes de pression et n'auront aucune interrogation sur d'éventuels conflits d'intérêt ?
Depuis plus de 20 ans, les comités ad hoc rassemblant les meilleurs experts en droit constitutionnel se sont succédé (Vedel, Balladur, Jospin, Bartolone-Wilock) mais la traduction de leurs propositions dans nos institutions est restée pour le moins modeste. Aujourd'hui, ce grand débat peut nous offrir une opportunité pour débloquer tous les verrous corporatistes et réformer la France.
En complément d'une plus grande participation des citoyens, il nous faut revoir le nombre et le statut des élus pour faire en sorte qu'ils soient plus représentatifs du peuple français. Des hommes et des femmes de conviction qui ont une vision à long terme de notre pays dans l'Europe et de leur place respective dans le monde sans devenir des professionnels de la réélection. Ces élus, notamment les parlementaires, doivent être investis d'une mission d'intérêt général reconnue par la nation et porteuse de valeur ajoutée dans leur carrière tout en facilitant un retour dans leur milieu professionnel antérieur. Une fois reçue l'onction du suffrage universel, ils concrétisent leur contrat à durée déterminée avec les citoyens d'un territoire donné et s'engagent notamment devant la nation à démissionner de tout poste public ou privé, n'exercer qu'un seul et unique mandat et ne pas solliciter la réélection dans le même mandat.
En limitant le nombre et la professionnalisation des hommes et des femmes politiques (sans empêcher un maire de devenir deputé ou un député de briguer le senat) on aura automatiquement une meilleure representativité. En sacralisant leur mandat pour se consacrer à l'intérêt général et en facilitant leur retour dans leur vie anterieure, on suscitera des vocations en attirant les meilleurs à même de nous représenter sans subir l'influence de leur parti d'appartenance.
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose
Pourquoi ?
Une très bonne chose qu'il faudrait compléter par la demission de tout poste privé ou public pour exercer un mandat de parlementaire et enfin l'impossibilité de se représenter dans le même mandat
Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Qu'a la suite de l'élection à l'Assemblée Nationale, tous les parlementaires
manifestent devant les electeurs une volonté d'union nationale sur deux ou trois projets pour les français comme la réduction du chômage ou la diminution de la pauvreté.
Au delà d'une union nationale, ces grands projets devraient s'inscrire dans la durée bien au delà d'une législature.
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui
Si oui, lesquels ?
On a un élu pour 100 habitants et trop de couches territoriales.
Il faut poursuivre la decentralisation en réduisant le millefeuille territorial et donc le nombre d'élus territoriaux sous réserve de simplification des règles de gouvernance et d'une définition claire du rôle de chacun.
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
L'abstention qui grandit au fil des élections est vite oubliée puisque tous les commentateurs s'empressent de publier les résultats sur le nombre de votants et non sur celui des inscrits.
Les médias constituent le principal vecteur de communication des candidats à une élection. Alors, pourquoi ne pas leur imposer de mettre leurs compétences en commun pour les grandes soirées électorales plutôt que d'être en concurrence ? Cela évitera aux citoyens de voir défiler de plateau en plateau de télévision les candidats élus ou à elire.
Aujourd'hui, les politiques ont bien compris que leur côte est proportionnelle à leur présence dans les médias. Pour redonner à la politique ses lettres de noblesse, il faut donc éviter que nos élus deviennent des otages des médias.
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Si oui, de quelle manière ?
Contrairement à l'absention, le vote blanc exige de se déplacer dans un bureau de vote. Il faut donc le prendre en compte puisqu'il signifie qu'aucun autre candidat ne répond à l'attente de l'électeur.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Développer une démocratie participative par internet.
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui
Si oui, comment ?
En s'inspirant de ce qui existe dans d'autres pays européens notamment sur le seuil du nombre de citoyens mais surtout en les organisant au plan local comme en Suisse
Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Une première initiative serait de les informer plus directement les citoyens avec des compte rendus systématique des réunions au niveau des mairies.
Ensuite, imposer aux municipalités de plus de 300 employés de publier leur bilan social sur le modèle de celui demandé aux entreprises privées, et de l'adresser à leurs concitoyens en même temps que l'envoi des taxes foncières ou d'habitation.
Avant de consulter les citoyens, il faut simplifier les règles du jeu du vivre ensemble, les informer, les aider à comprendre les enjeux pourqu'ils puissent réagir dans les urnes.
Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui
Si oui, comment ?
Faire du CES une assemblée de citoyens tirés au sort que l'on peut consulter sur divers sujets d'intérêt général.
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