Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Quelles sont les économies qui vous semblent prioritaires à faire ?
Les économies sont possibles en décentralisant davantage, en mutualisant, en réorganisant territorialement et en modifiant les modes de gestion (voir plus bas).
Cependant si la décentralisation est une piste féconde, ses principes doivent être modifiés. Donner toute liberté aux collectivités pour se gérer c’est prendre le risque de ne pas pouvoir conduire de politique nationale, de créer des inégalités selon les régions, et c’est introduire des pratiques de type « féodal » et clientélistes.
Sans que les mesures ci-dessous soient prioritaires, leur adoption serait un signal d’équité :
- Plafonner le traitement de base (et le montant des primes) de tout fonctionnaire afin qu’il ne soit pas supérieur à celui du président de la République.
- Réduire la majoration de traitement des fonctionnaires exerçant dans des DOM-TOM (ou équivalents).
- Eviter que les dirigeants des entreprises dans lesquelles l’Etat est actionnaire bénéficient d’avantages financiers incompréhensibles pour le grand public (les différences de salaires entre les employés et les dirigeants ne devraient pas dépasser un certain pourcentage, par principe. Au-delà une sur taxation devrait s’appliquer).
- Définir des règles qui assurent une équité de répartition des gains de la croissance entre actionnaires et salariés. Il est insupportable de constater que des entreprises fassent des profits pour l’essentiel reversés aux actionnaires, sans que les salariés n’en bénéficient, et parfois voient dans le même temps des emplois supprimés.
Quels objectifs définir en priorité ?
Permettre à chacun d’avoir un logement et améliorer les plus bas revenus.
Apporter une attention particulière aux familles monoparentales pauvres, aux personnes âgées isolées, et aux handicapés.
Assurer une plus grande justice devant l’impôt (particuliers et sociétés).
Comment faire partager ces choix à l'échelon européen et international pour que nos agriculteurs et nos industriels ne soient pas pénalisés par rapport à leurs concurrents étrangers ?
Mettre en place une politique européenne courageuse unifiant les règles entre les Etats.
Taxer les produits qui sont en concurrence avec les nôtres et qui profiteraient de règles inégalitaires préjudiciables à la biodiversité.
Faut-il reconnaître le vote blanc ?
Oui. Mais en évitant que cette possibilité d’expression ne devienne une possibilité de blocage.
Faut-il rendre le vote obligatoire ?
Non.
Quelle est la bonne dose de proportionnelle aux élections législatives pour une représentation plus juste de tous les projets politiques ?
La proportionnelle paraît une bonne idée car ainsi les citoyens seraient représentés selon leurs diverses opinions et dans leur diversité. Mais comment gouverne-t-on quand les opinions sont diverses et qu’aucune n’est majoritaire? La proportionnelle intégrale ne semble pas être facteur de démocratie dans une démocratie représentative. Il faut donc trouver un compromis entre la nécessité de représenter toutes les sensibilités politiques significatives et permettre la constitution de majorités stables.
Si à côté d’une chambre politique disposant systématiquement d’une majorité permettant la stabilité existe une chambre plus ouverte aux courants d’opinion, et pas seulement politiques, l’équilibre et le compromis peuvent être retrouvés.
Faut-il, et dans quelles proportions, limiter le nombre de parlementaires ou autres catégories d'élus ?
Réduire le nombre de parlementaires. Chacun serait ainsi mieux identifié. Mais il faut que le nombre permette une représentation satisfaisante à la fois de la diversité territoriale et de la diversité politique. Avec des moyens accrus de travail.
Regrouper Sénat et CESE dans une chambre nouvelle. Redéfinir les modalités de désignation des conseillers.
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil Économique, Social et Environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Chambre des députés : représentation politique
Chambre Sénat/CESE regroupés (fondus dans une nouvelle instance) : représentation des territoires et de la société civile. Relations entre ces deux chambres à redéfinir totalement.
Faut-il les transformer et comment ?
3 chambres parlementaires, c’est trop. Regrouper le CESE et le Sénat est à envisager afin qu’à côté d’une chambre politique existe une chambre représentative des territoires et de la société civile. Les fonctions et la légitimité des uns et des autres seraient ainsi consolidées et la procédure législative simplifiée et enrichie.
L’idée de réduire le nombre de députés est à maintenir en faisant en sorte que chaque député dispose de moyens suffisants pour travailler. Il faut éviter que ces moyens soient laissés à la libre appréciation de chaque élu.
Il faut lutter contre les groupes de pression en assurant une totale transparence de leur action afin que l’on puisse observer si les lois votées par tel député sont indépendantes ou non des lobbies que celui-ci a rencontré. Avec sanction si les règles du jeu sont faussées.
Quelles évolutions souhaitez-vous pour rendre la participation citoyenne plus active, la démocratie plus participative ?
Débats citoyens avant chaque décision importante à tous les niveaux. Le principe étant que les élus décideurs doivent être informés de l’avis des citoyens avant de décider.
Lorsque le débat s’impose il faut l’organiser. Mais souvent l’avis doit pouvoir être donné par voie électronique afin de simplifier les procédures.
Que proposez-vous pour améliorer l'intégration dans notre Nation ?
Les difficultés d’intégration tiennent beaucoup dans les difficultés sociales et économiques des immigrés. Améliorer leur situation est un des moyens d’améliorer leur intégration.
Améliorer le sort des citoyens les plus défavorisés conduira à améliorer le sort des immigrés qui se retrouvent actuellement dans un « apartheid social », donc géographique, avec toutes ses conséquences.
Il deviendra alors possible de favoriser la mixité sociale dans les logements et à l’école. Une école ou de nombreux immigrés composent les classes conduit à une ségrégation qui va en s’amplifiant et devient irréversible. Idem pour les quartiers.
Laisser faire dans ce domaine est une certitude d’échec et une promesse de grands désordres.
En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Les obligations d’asile sont un principe. Mais chacun doit jouer le jeu au niveau européen.
Ensuite il est possible à chaque Etat de fixer sa politique migratoire en fonction de ses possibilités et de ses intérêts, différents ici ou là.
Mais chaque Etat ne peut pas faire ce qu’il veut dans son coin et une harmonisation doit se faire au niveau européen.
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Sachant que les vagues migratoires vont s’intensifier la question ne sera bientôt plus de dire combien nous acceptons de migrants, mais comment traitons-nous, en Europe, ceux qui arrivent chez nous.
La réponse n’est pas nationale, mais européenne voire onusienne.
Comment renforcer les principes de la laïcité française, dans le rapport entre l'État et les religions de notre pays ?
Sujet difficile.
La laïcité doit-elle permettre à chaque religion de s’exprimer ou au contraire doit-elle limiter l’expression de celle-ci dans l’espace public ? C’est un peu des deux.
Mais la population est plus bienveillante vis-à-vis de l’expression de « nos » religions traditionnelles que des religions « émergentes ».
Il est impossible de dire que la religion doit rester intégralement dans la sphère privée (alors que nous avons : jours fériés, fêtes, monuments, etc.) et il est impossible de faire cohabiter les exigences de toutes les religions. Il faut donc être pragmatique.
La France à une tradition chrétienne qui marque certains aspects de notre vie. Il n’est pas possible d’effacer cela. Il peut donc y avoir des crèches à Noël, que l’on croit ou non à un Christ né le 25 décembre et aux rois mages.
Mais au-delà de ces manifestations, plus traditionnelles qu’expression d’une foi religieuse, il conviendrait que chaque adepte de telle ou telle religion, dans un souci de vivre ensemble, reste discret sur ses convictions, même s’il n’est pas interdit de les faire connaître (bijoux, habillement, etc.).
Mais il est bien difficile de fixer des règles, qui ne seront pas toujours respectées, dans ce domaine sensible où le bon sens et la mesure ne sont pas forcément les mieux partagés.
Un principe : dans toute activité publique ou privée impliquant des prestations ou des services rendus à un public diversifié, l’appartenance à une religion ne doit pas être affichée afin d’éviter toute suspicion de partialité.
L’équilibre trouvé actuellement semble satisfaisant. Si la réflexion devait rebondir on pourrait s’interroger sur la question du voile à l’école dès lors que les filles ne refusent pas de se dévoiler lorsque les activités l’exigent.
En revanche le voile intégral dans l’espace public ne peut pas être accepté.
Il est clair que lorsque l’on évoque la laïcité, c’est la question de l’islam qui se pose. Cette religion telle qu’elle est pratiquée dans la plupart des « pays musulmans » (en « terre d’islam »…) paraît incompatible avec nos valeurs. Tout comme le catholicisme de l’époque obscurantiste paraît incompatible avec nos valeurs actuelles. Ce n’est donc pas la religion en elle-même qui est en cause, mais son adaptation au temps et à la société. S’agissant de l’islam il faut faire en sorte qu’il se manifeste en France indépendamment de sa pratique observée dans les pays « musulmans ».
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
C’est le rôle de l’école, et de tous les organismes qui contribuent à l’éducation ou portent des valeurs (associations sportives, etc.).
C’est un domaine où il n’y a aucune garantie. Il faut aller vers un idéal en sachant qu’il y aura des conflits.
Quels objectifs définir en priorité ?
Permettre à chacun d’avoir un logement et améliorer les plus bas revenus.
Apporter une attention particulière aux familles monoparentales pauvres, aux personnes âgées isolées, et aux handicapés.
Assurer une plus grande justice devant l’impôt (particuliers et sociétés).
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