Intégralité de la contribution intitulée "De l'impôt progressif"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Fiscalité et dépenses publiques le 22 janvier 2019 à Tours .

Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Le navire fait cap vers la fin de l’impôt républicain progressif.
Ne serait-il pas plus intelligent de changer de cap ?
La question ne sera pas posée, paraît-il. Et pourtant c’est celle-là qui m'importe.
L’impôt progressif constitue un pilier de la République, l’outil indispensable de la justice fiscale, le ciment de la société et la clé de la réduction des inégalités. Le progrès social se mesure à la réduction des inégalités.
A croire certains, l’investisseur serait le trésor de la nation, il disposerait sans restriction du droit de prospérer en exploitant la terre, l’eau, l’air et le travail des gens, mais parce qu’il constitue une espèce protégée il serait dispensé de participer à la solidarité par l’impôt progressif; Il serait même un petit être fragile prêt à fuguer plutôt que d’y consentir. Un rien le vexe. A l’inverse celui qui contribue à la richesse collective par son seul travail serait une charge, un frein, un coût. Il vivrait trop longtemps, il ne saurait pas prendre en main son destin et mériterait d’être fermement sommé de se « responsabiliser ».

Si l’impôt progressif n’est pas reconnu comme nécessaire au vivre ensemble, alors les autres questions n’ont pas de sens. Quand l’impôt n’est pas dignement et justement collecté il serait indécent de faire gérer l’austérité par ceux qui en sont les victimes.
La voie de la sobriété consentie n’a rien à voir avec l’austérité imposée. Il s’agit de renoncer au dogme de la croissance prédatrice et mortifère, d’en finir avec la croyance naïve dans la création de richesse par la circulation frénétique des marchandises ; il s’agit d’orienter l’investissement public exclusivement vers le développement de l’économie circulaire, de ne subventionner l’agriculture que lorsqu’elle renonce aux poisons, de rendre enfin impossible le recours aux paradis fiscaux. Bref, cessons de vouloir rendre la France attractive pour des gens qui ne feront que la dépouiller.


Lire une autre au hasard
Retour aux Thèmes