Intégralité de la contribution intitulée "Capitalisme et écologie"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Transition écologique le 2 mars 2019 à Epagny Metz-Tessy .

Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Capitalisme et écologie La situation actuelle était prévisible depuis longtemps. Depuis de nombreuses années, des économistes alertent les citoyens sur l’incompatibilité d’une économie citoyenne et écologique avec l’économie de marché mondialisé et du capitalisme. Comment, en effet, concevoir une écologie véritable avec un pouvoir mondial idéologiquement inféodé au capitalisme ? C’est, à l’évidence, la quadrature du cercle. Le capitalisme ne peut fonctionner que si la croissance est présente ce qui, dès le départ, interdit toute perspective qui s’opposerait à une régulation de la consommation, consommer mieux pour vivre mieux est certes un slogan intéressant , mais qui n’a aucune chance d’avoir un impact sur les décideurs. On peut aussi remarquer que la société de consommation ne peut exister que si l’énergie nécessaire à son fonctionnement est présente et suffisante. Or, depuis des décennies les énergies fossiles (Pétrole, charbon…) ont été et sont encore les producteurs de cette énergie. Ce constat étant fait, il faut se poser la question pourquoi un pouvoir dirigé par un gouvernement idéologiquement capitaliste veut introduire dans ses préoccupations la dimension écologique ? La stratégie est intéressante à étudier. Avant toute chose, il faut remarquer qu’il s’agit d’un phénomène mondial, et pour cause ! Dès les années 80, et même avant, les responsables de l’économie mondiale ont commencé à réfléchir sur l’épuisement des ressources énergétiques sur lesquelles s’appuyait l’économie (Capitaliste). En 1988 le G.I.E.C était créé sous l’égide de l’O.N.U, rappelons que cet organisme, composé de scientifiques et de politiques, reste, depuis sa création, la référence principale, pour ne pas dire unique, de la fabrication de l’information sur l’évolution du climat de la planète. Nous vivons depuis sa création dans l’attente de ses communiqués qui tombent régulièrement pour annoncer l’apocalypse climatique. Le temps faisant son effet, nous avons fini par y croire, le discours dominant est bien relayé par les média, il manque d’informations scientifiques, et bénéficie de la complicité et volonté politique. La récupération écologique par le système capitaliste semble assez machiavélique mais parfaitement efficace jusqu’à maintenant : Il s’agit de trouver de nouvelles poches de croissance à travers les énergies renouvelables ! Il ne faut surtout pas que la croissance diminue, gardons un regard attentif sur le sacro-saint P.I.B ; en développant les énergies renouvelables, nous allons sauver notre religion ! Ce raisonnement peut paraître simpliste mais il suffit pour s’en convaincre de voir comment les grands groupes financiers et industriels ont su parfaitement prendre le train en marche. La survie du capitalisme passe par la reconversion énergétique ! Nous assistons, en France en 2018, à ce phénomène mondial particulièrement marqué par le gouvernement libéral établit depuis l’élection d’E. Macron. Sous prétexte de changement, de <U+2033>dégagisme<U+2033>, le pouvoir s’est servi de la peur écologique et de la crédulité de certains écologistes, pour tenter de sauver le capitalisme en difficulté : Créons de nouvelles énergies, de préférence renouvelables, pour pouvoir continuer à consommer, pour pouvoir croître. Si l’idée est parfaitement judicieuse sur le plan de l’économie libérale, elle l’est beaucoup moins sur le plan écologique. Le « En même temps » ne peut plus marcher ; alors il faut convaincre tous les incrédules et donner des gages aux écologistes les plus radicaux : il faut taxer tous les produits carbonés, mettre tous les citoyens à contribution à commencer par le symbole polluant le plus utilisé par tous les citoyens, la voiture, et en particulier tout ce qui touche au diesel. Et c’est là que commencent les véritables difficultés car cette taxation va toucher tous les français mais surtout ceux qui avaient déjà du mal à boucler les fin de mois. Les discours bien huilés distillés depuis des mois : « Sauvons la planète pour nos enfants et petits-enfants » passent au second plan devant la violence de l’annonce d’autant plus que ces taxes, n’ont pas l’intention d'être attribuées au développement de l’écologie. On voit bien que toute cette construction économique est complètement incohérente et ne peut fonctionner que dans un seul sens, le « En même temps » ne peut pas exister. Les revendications des « Gilets Jaunes », multiples, justifiées, souvent contradictoires, illustrent parfaitement l’impossibilité de trouver une cohérence qui pourrait déboucher sur un changement de société. Qui est responsable de cette situation mondialisée ? C’est une question à laquelle il faut répondre avant toute chose. La réponse est relativement simple : Ce sont le capitalisme et le libéralisme débridé mondialisé qui sont à l’origine de la destruction de la planète. L’accusation est tellement évidente qu’il est inutile de développer ; La recherche permanente de la croissance, du profit, de la spéculation, des concentrations de capitaux, la domination de l’argent dans tous les secteurs de l’économie, ne peuvent pas faire autrement que provoquer la destruction de la planète. Ceci étant dit, on n’a pas avancé du tout car les solutions pour résoudre le problème, c’est-à-dire pour changer de régime politique, sont pour le moment inexistantes. Il suffit pour s’en rendre compte d’examiner les propositions des différents partis politiques. Du replâtrage aux mesurettes pour calmer les électeurs, en passant par les remaniements ministériels, les dissolutions, et autre changements de gouvernement, l’état, les états sont dans l’impossibilité de changer véritablement la nature de l’économie. Il est significatif que la question du rôle déterminant de l’économie capitaliste sur la destruction des ressources de la planète, ne soit jamais évoquée par les média, si ce n’est que par certains interview, masqués par les questions contradictoires des journalistes. Il faut bien se rendre à l’évidence, tout est parfaitement verrouillé pour ne pas faire de vague et que le sujet ne soit pas abordé. Une chose semble évidente, si la croissance est indispensable pour la survie de l’espèce humaine, alors le sauvetage de la planète est impossible. JC Moisy.


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